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Traduction Alain BAQUIER
Mimesis conflictiva. Ficcion literaria e violencia en Cervantes y Calderon
ISBN: 9782847431636 01/12/2016 246 pages
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En dépit des apparences, ce ne sont pas des différences entre les hommes que le désir engendre mais leur absolue égalité. Parce qu’il est mimétique, le désir débouche sur le même, et ce même est le différend. Cesáreo Bandera piste ici le désir mimétique en divers épisodes du Don Quichotte de Cervantès et de La Vie est un songe de Calderón. Établissant le lien qui unit chacun à son oeuvre, il en élucide la grandeur.
Particulièrement éclairante est son analyse de la relation de Cervantès à son héros. Cervantès entend s’en moquer mais découvre que son anti-quichottisme est une espèce de quichottisme violemment dénié. Il lui arrive avec le Quichotte ce qui arrive souvent à ses personnages avec l’ingénieux et fol hidalgo, quand la moquerie se retourne contre eux. Le roman se convertit ainsi lui-même en une vaste et pénétrante réflexion sur l’acte de la création.
La vie est un songe : la comédie est un reflet de la vie, dans l’exacte mesure où la vie est un reflet de la comédie. L’art et la vie réagissent comme deux miroirs en vis-à-vis. Le désir mimétique est à l’origine de la fiction littéraire. Le roman et le théâtre ne font que refléter la discorde que le désir attise : la mimésis est conflictuelle. Si Cervantès et Calderón furent les premiers critiques de leurs oeuvres, Cesáreo Bandera nous livre la critique dans laquelle ils ont puisé.
Publié à Madrid en 1975, Mimesis conflictiva est enfin rendu accessible en France, précédé par un avant-propos de Paul Dumouchel et la préface originale de René Girard.
Avant propos – La vérité de la fiction (Paul Dumouchel)
Note du traducteur (Alain Baquier)
Préface (René Girard)
Introduction
Cervantès
I. Cervantès face à don Quichotte : violence symétrique entre la réalité et la fiction
II. Le problème de l’objectivité romanesque
III. Le désir métaphysique et la folie quichottesque
IV. La folie de Cardenio et la pénitence de don Quichotte
V. L’histoire de Lope Ruiz et de la Torralba et l’aventure des fouloirs
VI. La fin de l’itinéraire de Persilès et Sigismonde
VII. L’auberge de Juan Palomeque
VIII. La nouvelle du Curieux impertinent
IX. La fiction critique
Calderón
I. Exposé préliminaire
II. Rosaura
III. La guerre civile
IV. La crise de l’individualité
V. La mort de Clarín
VI. « Pharmakos »
ISBN: 9782847431629 01/12/2016 322 pages
19.00€
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Très jeune, Marcel Duchamp renonça à la peinture et à la marchandisation de ses oeuvres, après avoir subi l’exclusion de son Nu descendant un escalier n° 2 du Salon des Indépendants, en 1912. Cet épisode rappelle les mythes fondateurs tels que René Girard les a analysés : rejetée par les siens comme maléfique, la victime est ensuite célébrée comme bénéfique et finit par déterminer les règles de sa communauté.
C’est ce que vécut Marcel Duchamp. Cet incident contribua à son exceptionnelle lucidité. L’artiste le redoubla ainsi délibérément, en 1917, en exposant un urinoir, voulant par là interroger sur l’existence d’oeuvres qui ne seraient pas d’art.
Cette pénétration lui conféra une capacité à échapper au jeu des rivalités mimétiques, dans une discrétion qui n’eut d’égal que l’accroissement paradoxal de sa renommée. Cet événement dérisoire en apparence eut une influence déterminante sur son existence personnelle – mais aussi sur les orientations de l’art conceptuel qui domine la scène contemporaine depuis un demi-siècle, sans toujours faire montre du même désintéressement.
Introduction - La possibilité d’un regardeur de plus
I
L’(an)artiste le plus intelligent du xxe siècle
Un modèle… pas tout à fait comme les autres – Un disciple avoué de la tradition et des littérateurs – Humble au point de cacher son humilité – Un détachement de tous les instants – Le refus répété des rivalités – Le triomphe de la victime – Un miséricordieux, voire un ressuscité et pourquoi pas un thaumaturge ! – Un maître de la consécration et de la désacralisation – Un promoteur d’un amour qui n’est que don – Un révélateur de la vérité – Une nouvelle morale ?
II
Le moment de l’œuvre : le cycle de la mariée
Dix ans de réflexions – Une machine insensée à produire du sens – Le « virgule même », ornemental ou révélateur ? – Les personnages : la mariée d’abord, l’héroïne de la fête – Les célibataires dans le cimetière des uniformes et livrées, une anagramme génératrice ? – Les témoins oculistes – Mais où est donc le marié de la noce ? – Les lieux de la physique amusante et… de la psychologie navrante – L’action : du parcours du gaz d’éclairage à la mise à nu, une longue métaphore entre peinture et érotisme comme désir – Étant donnée la chute d’eau – Étant donné le gaz d’éclairage – Déterminer les conditions de l’exposition extra-rapide de plusieurs collisions semblant se succéder rigoureusement suivant des lois – Isoler le signe de la concordance entre cette exposition extra-rapide d’une part et le choix des possibilités légitimées par ces lois d’autre part – De l’importance du chiffre 3 – Intermède : l’étrange réminiscence d’un mythe fondateur védique – Marcel Duchamp et Girard, même combat ?
III
Le piège du regardeur : étant donnés
1° le calembour fécond 2° la fin de la partie
Quand le tableau fait le regardeur – Que se cache-t-il derrière la porte ? – Fiat lux dans un théâtre d’illusions – De La Mariée mise à nu… à Étant donnés… : réminiscences, opposition, continuité, conjugaison ? – La continuité du moulage – La difficile conjugaison de la photographie – L’épilogue d’une même histoire de sexe et/ou de mort – Le calembour fécond, l’ironisme d’affirmation, le possible, l’inframince et tout ce qui s’ensuit – Le regardeur enfin (remis) à sa place – La fin de la partie – La théorie mimétique a-t-elle quelque chose à ajouter ?
IV
La place du projet : le déjà fait jamais vu
L’art sans la manière, une nouvelle perspective ? – Ready-made peut-être, mais longue gestation – Encore et malgré tout la peinture – Quand la vue illusionne les autres sens – Renouveler le sens des textes – Et toujours (pas seulement) le sexe – Vaincre la puissance de la répétition : du pareil au différent – Un exemple rare d’appropriation non mimétique – Rrose Sélavy, un (an)artiste ready-made rectifié ? – Les multiples de un – La puissance de la signature – Une peinture ready-made, est-ce possible ? – Le sens de la désorientation.
V
Devenir individu : le processus créatif
Le rébus et le puzzle, alpha et oméga de l’avant-garde ? – La conférence de Houston (1957) – La dynamique des situations relationnelles – Entre artiste et intention – Entre intention et réalisation – Entre artiste et réalisation –Entre spectateur et réalisation – Entre spectateur et intention – Entre spectateur et artiste – De La Mariée mise à nu… à Étant donnés… (suite et presque fin) – Où aller pour devenir individu à son tour ? (conférence de Philadelphie, 1961) – Le philosophe de la mort (et de la toujours possible renaissance) de l’art – De certains cousinages littéraires – Quelques apports de la théorie mimétique à Duchamp – …et réciproquement.
Conclusion - À plus d’un titre…
L’appareil – La pareille et le même – De l’appareil au même – De là, pareil homme aime (!) – À titre subsidiaire : Untitled?
Annexe 1 – Un résumé de la théorie mimétique
Annexe 2 – Une tentative de décryptage de À bruit secret
Bibliographie
Index alphabétiques des oeuvres citées
Contributions de Thierry Berlanda, Benoît Chantre, Grégori Jean, Jean-Philippe Milet, Adrian Navigante et Jérôme Thélot.
ISBN: 9782847431643 01/12/2016 128 pages
Prix : 14.00€ > Commander
Le 7 novembre 2015, avait lieu à la BNF un colloque confrontant les pensées de René Girard et Michel Henry, intitulé « Le désir de l’Autre ». Cette rencontre eut lieu trois jours après le décès de René Girard. Elle fut ainsi pour tous les participants l’occasion de lui rendre hommage. A la suite des confrontations déjà organisées par l’Association Recherches Mimétiques entre René Girard et des penseurs français du XXe siècle (Bourdieu, Levinas, Lévi-Strauss, Derrida, Sartre, etc.), il apparaissait nécessaire de mettre la théorie mimétique en présence, cette fois, de la phénoménologie de Michel Henry, chez qui la question de l’Autre est cruciale.
Nos travaux nous ont permis de manifester, peut-être contre toute attente chez des penseurs aux méthodes si différentes, une convergence, voire une complémentarité, dans la définition du désir, dans celle de la nature de la violence qu’il suscite, et aussi dans celle de la possibilité de son dépassement.
Introduction
Thierry Berlanda
L’identité des frères
Benoît Chantre
Les choses mêmes. Entre René Girard et Michel Henry
Jean Philippe Milet
La violence du désir ressortit-elle radicalement au désir de violence ?
Thierry Berlanda
Désir et (non-)savoir : envisager l’altérité avec Girard, Levinas et Henry
Adrian Navigante
Le désir d’autrui, entre violence et érotisme. René Girard et Michel Henry
Grégori Jean
Voix et sacrifice dans le cinématographe de Robert Bresson. À la lumière de Michel Henry et de René Girard
Jérôme Thélot
AUTRES LIVRES AUTOUR DE LA THEORIE MIMETIQUE
AUX EDITIONS PETRA
Joao Cezar de CASTRO ROCHA
Ce livre a pour ambition de mettre en lumière des affinités électives entre la théorie mimétique, développée par René Girard, et un ensemble de procédés esthétiques et intellectuels qui composent un nouveau cadre théorique, la poétique de l'émulation, et qui caractérisent la force des cultures.
Alain BAQUIER
Depuis 1964, chaque année, une nouvelle « mission » composée de trente personnes tout au plus est dépêchée pour un an sur l’île inhabitée de la Possession, située au sud de l’océan Indien, dans les Terres australes et antarctiques françaises, afin d’y affirmer la souveraineté nationale et d’y conduire des activités scientifiques.
Une île déserte ne l’est plus dès que l’on pose le pied dessus. L’humanité s’y reconstitue dans une absence et un excès à la fois, hors de « la société » mais plus qu’ailleurs en société. Le « bout du monde » est une limite et un extrait, un concentré dans un décor approprié, extrême et virginal. Dans ce laboratoire in vivo, un phénomène qui y demeure exceptionnel s’y montre le cas échéant avec une clarté qui l’est autant : le processus du bouc émissaire, dont la menace a inspiré le folklore local.
Sommaire:
Introduction, Ethnologie d’une île déserte
Des émissaires dans un désert
« Saint-Pierre » et les clés du paradis
Une longue traversée
I. Esprit de mission, es-tu là ?
Les fondations d’un monde
L’épreuve commune
II. Différence adorée, différence abhorrée
Trouver sa place
Les catégories accusées
III. La force centripète
Esprit de mission et spiritueux
L’œil de la communauté
Réduits au silence
IV. Sur des épaules de pierres
Le petit et le grand
Les « héros polaires »
V. Au milieu, isolé et confiné « C’était un âne bâté, donc »
L’évacuation sanitaire
Prédispositions
VI. L’ordure et le corps étranger
Fraîcheur citron
La sainte et la putain
VII. La fabrique du cocasse
Un village métaphorique
Un filon pour l’humour
Le bouc émissaire pour rire
VIII. La nef des « Possédés »
Une vraie crise pour de faux
La société contre les TAAF
La fin des mauvais jours ?
IX. Terres extrêmes
Seul contre tous
La « culture d’adaptation »
En guise de Conclusion, On ira tous au paradis
Les videurs de l’Éden
Des bandits chez les manchots ?