Inconnu du public français, cet essai de René Girard sur le bouc émissaire, a été rédigé en 1983. Conçu dans une démarche comparative, il étudie conjointement un mythe des Indiens Yahuna et l'histoire d'Œdipe, qu'il n'hésite pas à rapprocher des récits médiévaux de chasses aux sorcières. Un seul et même phénomène se cache derrière ces mythes et ces textes de persécutions : celui du bouc émissaire contre lequel tente de se refaire l'unité menacée d'une communauté. Cette démonstration magistrale de l'origine persécutrice de tous les mythes et de l'universalité du mécanisme victimaire est suivie, pour la seule fois dans l'œuvre de Girard, d'un débat historique avec deux anthropologues : Walter Burkert et Jonathan Smith. On y voit Girard répondre de façon très convaincante aux objections que soulève sa théorie, et éclairer d'une lumière décisive la question des origines sacrificielles de l'humanité. | A l'heure où l'anthropologie connaît un regain d'intérêt, notamment autour de la commémoration du centenaire de Claude Lévi-Strauss, l'œuvre de René Girard apparaît comme l'une des hypothèses scientifiques majeures de l'après-guerre. Cette édition, revue et corrigée par l'auteur, s'imposait donc. Traduit de l'anglais par Bernard Vincent. Préface de Lucien Scubla |
René Girard, membre de l'Académie française et professeur émérite de l'université Stanford, est l'auteur d'ouvrages traduits dans le monde entier, parmi lesquels : Mensonge romantique et vérité romanesque (1961), La Violence et le sacré (1972), Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978), Je vois Satan tomber comme l'éclair (1999) et plus récemment Achever Clausewitz (2007 ; nouvelle édition revue et augmentée, Flammarion, coll. « Champs », 2011.) |