de Jean-Michel Oughourlian
Editions Albin Michel (2017)
Notre cerveau est ainsi fait que, dès la première seconde de notre vie, nous imitons les autres et, sans le savoir, copions nos désirs sur les leurs. Les envies d’autrui éveillent les nôtres. C’est ainsi que nous pouvons apprendre, communiquer, ressentir, compatir… devenir humain. Mais l’imitation est aussi le moteur premier de nos rivalités, de nos jalousies, de nos violences – que nous justifions après coup au nom de nos émotions ou de notre raison.
Neuropsychiatre et psychologue, Jean-Michel Oughourlian a été l’un des premiers à explorer la spirale mimétique qui nous domine. La découverte des neurones miroirs a corroboré sa théorie de façon spectaculaire. Il en a tiré les bases d’une nouvelle psychologie qu’il a brillamment exposée dans son essai Notre troisième cerveau.
Comprendre le fonctionnement de notre cerveau pour nous en libérer : c’est ce qu’il nous apprend aujourd’hui, de manière simple et pratique. Afin de faire du mimétisme un atout plutôt qu’un handicap.
>> Extrait
>> Ecouter l'émission de radio :
« Grand bien vous fasse » diffusée sur France Inter le 20 mars 2017
>> Lire la critique de Jean-Marc bourdin sur le blog l'Emissaire
« Les derniers jours de René Girard »
lundi 17 novembre 2016, 18h30,
Lundis de la Procure, Paris
Benoît Chantre, Les Derniers Jours de René Girard par Librairie-La-Procure
France culture 5 novembre
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L'Idiot de Dostoïevski :
incarnation romesque, incarnation théâtrale
le samedi 14 mars à 17 heures au Théâtre des Déchargeurs
A l’occasion de la mise en scène de « L’Idiot » de Dostoïevski, par la compagnie « Les apprentis de l’invisible », l’ARM a organisé une conférence-débat sur la pièce avec Benoît Chantre (écrivain), David Goldzahl (metteur en scène) et Jérôme Thélot (professeur de littérature Université de Lyon).
Le prince Mychkine revient à Saint-Pétersbourg après une longue convalescence dans un village Suisse. Il franchit la porte des Conférence – débatEpantchine, ses lointains parents, et fait la connaissance de la belle Nastassia Filippovna.
Autour d’elle, Dostoïevski dépeint une humanité aux passions douloureuses. L’argent, le pouvoir, la femme…
Enregistrement des débats en ligne
- sur la chaîne YOUTUBE de l'ARM
- ou en suivant les liens Débat partie 1, partie 2 , partie 3, partie 4
Bibliographie:
Mensonge romantique et vérité romanesque de Réné Girard
Critique dans un souterrain de René Girard
L'idiot de Dostoïevski de Jérome Thélot
Note d'intention de David Goldzahl
Les personnages de Dostoïevski paraissent échapper à toute analyse psychologique. Ils semblent détenir un secret mystérieux, motif caché de leurs actions incompréhensibles, et garant d’une liberté qui nous échappe. Si nous croyons à ce secret, nous pouvons envier leur vie passionnée.
Mais si nous renonçons aux illusions des personnages pour accéder à l’objectivité du roman pris dans son ensemble, nous découvrons que ce que nous avions pris pour la liberté n’était que l‘agitation désespérée de ceux qu’asservissent les désirs.
Dostoïevski a assisté à l’émergence brutale du capitalisme dans une Russie encore presque médiévale. Au milieu de ces bouleversements, il a étudié maillon par maillon toute la chaîne des rapports humains. Des conflits entre individus jusqu’à son organisation globale, il a décrit une société qui est encore la nôtre, et où, partout, il a vu la prolifération du désir.
Notre compagnie fonde son travail sur l’étude de ces textes qui nous aident à comprendre ce que nous sommes. En portant L’Idiot au théâtre, nous voulons rendre sensibles les mécanismes qui animent ces personnages. Loin d’être des étrangers, ils sont l’un des miroirs les plus fidèles où nous pouvons nous regarder et nous comprendre.
Analyse des personnages
- Sur Nastassia : http://lesapprentisdelinvisible.fr/nastassia-ce-brillant-objet-du-desir/
-Sur la violence sacrificielle : http://lesapprentisdelinvisible.fr/violence-sacrificielle-en-milieu-petit-bourgeois/
- Sur la forme du désir des personnages : http://lesapprentisdelinvisible.fr/les-personnages-malades-du-desir/
- Sur Rogojine : http://lesapprentisdelinvisible.fr/lidiot-pourquoi-rogojine-tue-t-il-la-femme-quil-aime/
- Sur Gania : http://lesapprentisdelinvisible.fr/actualites-2/le-vrai-visage-de-gania/
- Et sur le Prince (christique, tel qu'il apparait dans la première partie) :
http://lesapprentisdelinvisible.fr/enquete-sur-letre-2-le-prince-le-bien-et-letre/
- Sur Ferdychtchenko
http://lesapprentisdelinvisible.fr/la-honte-contagieuse/
Edito janvier 2015
Ne parlons plus d’union sacrée
Chers amis,
Nos vœux traditionnels ont été retardés par les événements que nous venons de connaître en France. Certes, ces derniers étaient prévisibles. Mais l’irruption de cette violence visant des humoristes, des policiers et des croyants qui préparaient Shabbat, introduit une dimension irréversible dans notre histoire. Face à ces actes barbares, les rituels républicains ont bien tenu : honneur rendu aux morts par les plus hautes instances de l’Etat, impressionnants défilés pacifiques en province et à Paris, ferme condamnation des meurtres par les instances religieuses s’exprimant ensemble. On peut voir là, entre autres, le fruit de la réflexion critique menée à l’occasion des commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Car qui dit « union sacrée » dit reconstitution, sur un territoire donné, d’une paix sociale polarisée par un ennemi commun. Mais nous savons aussi que Daesh n’a d’Etat que le nom et qu’il tire sa force, comme Al-Qaïda, d’être nulle part et partout. Telle est la situation inédite à laquelle nous sommes confrontés. L’unanimisme de ces dernières semaines ne doit donc pas nous détourner de l’effort de compréhension et d’action qui nous incombe. Plus que jamais, une réflexion sur les ressorts de la violence moderne, celle du terrorisme en particulier, s’impose pour que notre réponse à cette violence soit responsable, qu’elle ne relance pas le cycle sans fin de la vengeance.
On nous dit qu’il faut éviter les amalgames. Commençons donc par distinguer la violence politique et la violence religieuse, que le terrorisme confond à dessein. Ou plutôt, ce qui serait plus juste : donnons une interprétation politique d’une violence dont la nature est d’être à la fois politique et religieuse. Les islamistes déclarent la guerre à l’Occident. Leur politique est claire, de ce point de vue : attirer les démocraties européennes dans une nouvelle « croisade contre l’islam ». Leur stratégie aussi : provoquer des guerres civiles au sein de ces démocraties, et ceci de deux manières : en introduisant une division profonde entre les « croyants » et les « non-croyants », et entre les croyants eux-mêmes. D’où leur tactique, enfin, qui vise à frapper en son cœur la liberté d’expression et la liberté religieuse. Du moins est-ce ainsi que nous interprétons les attentats des 7 et 9 janvier. La quasi simultanéité des deux attaques (Charlie Hebdo et Hyper Casher) n’est donc pas aussi fortuite que certains veulent bien le dire : c’est la liberté que nous avons vue attaquée dans les deux cas, parce qu’elle est la pierre d’angle de nos démocraties. La France était touchée en son « centre de gravité », comme dit Clausewitz. D’où l’effet de sidération, dont nous commençons tout juste à sortir. Le moins qu’on puisse dire est que les djihadistes visent juste : puisque les démocraties séparent le spirituel du temporel et que la laïcité est la clé de cette séparation et de cette articulation, ils veulent à nouveau confondre les deux ordres et diviser au nom de Dieu. La dimension mimétique de ce conflit ne doit pas non plus nous échapper : c’est en cherchant à nous entraîner dans une nouvelle croisade que les islamistes entendent mener la leur. Ils voudraient que nous retombions dans l’ornière de l’union sacrée.
Cette violence politique tire des ressources inépuisables de la religion avec laquelle elle se confond. C’est la raison pour laquelle la montée aux extrêmes, après s’être excellemment servie des nationalismes et des totalitarismes, s’accommode aujourd’hui si bien de la théocratie. Les islamistes ont compris que l’Occident vivait de la séparation des deux Cités. Ils voudraient donc le faire revenir sur cette séparation. Ils cherchent alors à l’attirer dans une croisade où chacun fera de l’autre un monstre à éradiquer. Allons plus loin et tirons les conséquences métaphysiques et morales de cette stratégie. Le terroriste ne veut pas voir que l’essence de la violence est de reporter ses torts sur autrui. C’est donc pour pouvoir diaboliser cet Autre que le terroriste se diabolise lui-même. La relance du processus mimétique, et donc du mécanisme victimaire, est à la fois le moteur de la dénégation criminelle et la preuve de son succès. Le terroriste veut la violence en tant que telle, en mettant en scène des actes d’une violence inouïe. Il fait alors apparaître à son insu la vérité mimétique de cette violence. « C’est une étrange et longue guerre que celle où la violence essaie d’opprimer la vérité. Tous les efforts de la violence ne peuvent affaiblir la vérité, et ne servent qu’à la relever davantage », écrivait Pascal. Mais l’islamisme n’est qu’un symptôme du nihilisme qui nous ronge. C’est le refus de voir la vérité de notre propre violence qui nous empêche d’avoir une claire intelligence de la situation présente. Raison pour laquelle les djihadistes ont intérêt à brouiller les cartes, à diffuser le religieux comme un poison - ceci pour en faire méconnaître la fonction, qui est aussi d’être un remède.
La solution à cette crise ne doit pas être religieuse, mais politique. Il importe donc de distinguer les deux violences qu’on veut nous voir confondre, de séparer les ordres. Séparer le religieux du politique, c’est épurer le religieux. Péguy dirait : c’est ressaisir la mystique qui pourrait inspirer la politique. Voilà le défi auquel nous sommes exposés, de par la nature politico-religieuse de la violence qui nous frappe. Car la violence religieuse n’est pas en soi une violence politique. Elle est d’abord et par essence une violence rituelle, qui fait une distinction claire entre le meurtre et le sacrifice, la violence illégale et la violence légale. Contrairement au meurtre qui ouvre le cycle de la vengeance, le sacrifice cherche à le refermer. Il prévient les retours d’une violence immaîtrisable, vaccine les hommes contre leur propre violence. Violent, il les préserve de la violence. René Girard a ainsi montré que l’institution du sacrifice cherche à mettre un point final aux représailles. « Catharsis mineure dérivée d’une catharsis majeure », le sacrifice remplace les victimes humaines des lynchages par des victimes de substitution, victimes animales en premier lieu. Cette mort ritualisée, « domestiquée », permet d’éviter les dérapages où le groupe risque de s’autodétruire. Il est très dangereux, en effet, de défouler sa violence de manière aléatoire. La dimension préventive et méticuleuse des sacrifices, soutenue par un ensemble de rites et de prohibitions, a ainsi fondé les institutions qui règlent les relations humaines. Le sacrifice n’est rien d’autre qu’une technique de contrôle de la violence. La répétition rituelle a structuré nos sociétés. C’est donc l’institution sacrificielle qui a permis l’émergence de l’Etat, ce progrès indéniable dans la contention des violences humaines. Mais la réussite de la solution étatique a fini par nous faire oublier que l’Etat s’est émancipé de la violence religieuse pour détenir le « monopole de la violence légitime », comme dit Max Weber. Nous assistons aujourd’hui au retour du refoulé.
Parce qu’il est à la fois poison et remède, le religieux a longtemps été un facteur d’ordre. Mais quand il est entré en rivalité avec le politique auquel il avait donné naissance ; quand il a cherché à reprendre ses droits perdus ; quand il s’est mêlé au politique et du politique, il est devenu un facteur de désordre. Pensons à nos propres guerres de religions. C’est donc à dessein que les islamistes nous empoisonnent avec le religieux en le faisant régresser à un stade archaïque : celui de ces assassinats sauvages, de ces décollations filmées. Mais contrairement à l’idée qu’ils nous inculquent, ce n’est pas la religion qui est cause de la violence - c’est la mimesis. C’est elle qui fait que les djihadistes imitent l’image monstrueuse qu’ils se font de leurs adversaires. En voulant la montée aux extrêmes, ils pensent pouvoir maîtriser la violence, alors que c’est elle qui les maîtrise. Ils refusent de reconnaître qu’on se construit toujours un adversaire à sa ressemblance, ou dont on ne veut pas voir l’altérité. Nos ennemis veulent en ce sens que nous les imitions, que nous redevenions théocratiques en défendant notre croyance (qu’elle soit religieuse ou athée) contre la leur. Il faut croire que cette stratégie réussit bien, car nous avons tendance à jeter le bébé avec l’eau du bain, à condamner unanimement le religieux, même à prétendre parfois vouloir « l’éradiquer ». Ce zèle dangereux nous fait perdre de vue sa fonction régulatrice. Et nous finissons par partager à notre insu l’idée que nos adversaires se font de Dieu. Le Dieu qui les fascine, nous le rejetons avec horreur. C’est donc que nous avons le même, puisqu’il est le Dieu de la violence. Nous sommes en pleine méconnaissance. Voilà le piège qu’on nous tend. Tant que Dieu sera un « modèle-obstacle », pour reprendre les termes de René Girard, c’est à dire un Dieu fait de main d’homme ; tant que la Loi sera une « occasion de péché », comme l’affirme saint Paul dans son Epître aux Romains, nous resterons au cœur de ce cycle indéfini de transgression et de vénération, au cœur de la violence et du sacré.
Si nous concevons, en revanche (et cette expérience de pensée est en même temps une expérience morale), un Dieu vraiment transcendant, alors une alternative non-violente à la violence devient possible. Le pécheur fétichise la loi en entrant en rivalité avec elle ; le fidèle écoute Celui qui parle dans la loi. Dieu cesse alors d’être un « médiateur externe », pour reprendre les termes de René Girard. Il est encore moins un « médiateur interne » ou un rival. Il devient un « médiateur intime » (un « Dieu lointain qui vient du dedans », dit Levinas). L’injonction éthique s’adresse au cœur de la personne morale en la rendant « responsable pour autrui ». Cette assignation est le centre des révélations biblique et chrétienne. Le Dieu qui prend le parti des victimes est un Dieu qui m’intime à me tourner personnellement vers l’autre. Cette pensée et tous les actes qu’elle détermine correspondent à ce que Bergson appelait une morale et une religion « ouvertes ». Cette pensée et ces actes invitent à ne pas ressasser la lettre, mais à réveiller l’esprit qui dort en elle. Toute religion est ainsi prise dans la polarité fondamentale de l’Ouvert et du Clos, du sacrifice et de la fraternité. C’est dans ce sens que le pape François vient de déclarer qu’il ne faut pas se moquer de la foi. La foi est d’abord confiance en l’autre. Si toute religion se doit d’être fidèle à ses rites, c’est pour en maintenir l’esprit, pas pour en imposer la lettre. L’esprit vivifie, la lettre tue. Le mimétisme peut alors jouer dans le bon sens : la foi d’autrui peut réveiller la mienne. Mais il faudra toujours un tiers pour être garant de cette ouverture et pour permettre la justice. Raison pour laquelle les terroristes cherchent à défaire l’articulation, par le droit, du spirituel au temporel. Ils veulent que chacun combatte au nom de son propre Dieu, ou au nom de son refus de Dieu. Ce qui revient au même.
L’Occident a des armes pour contrer cette stratégie perverse : elles sont spirituelles, plus que strictement religieuses, et font la force de la culture européenne. Car la transcendance verticale qui nous libère du sacré, a aussi sa dimension horizontale et historique. Il nous faut ici rappeler que l’idée européenne, celle d’une ouverture essentielle et d’un nouveau départ, est née de la conscience de l’effondrement imminent de ce que saint Paul appelait « les Puissances et les Principautés ». L’aventure chrétienne a lancé l’Europe, en lui donnant sa dimension proprement transcendante, « trans-religieuse » : « Il n’y a ni Juif, ni Grec, il n’y a ni esclave, ni homme libre », écrivait l’apôtre dans l’Epître aux Galates. Cet élan toujours en quête de sa forme politique, fut souvent contredit par de cruelles retombées, de cruelles trahisons, mais il n’a pas cessé de travailler l’histoire occidentale, de lui donner son sens. Autant qu’avec les restes du paganisme, les religions juive et chrétienne ont dû ensuite coexister avec une troisième religion se réclamant d’un Dieu unique, et entrer en dialogue avec elle, comme le suggère la Cinquième Sourate du Coran. Saint Paul avait compris par avance les difficultés de ce type de coexistence, lorsqu’il invitait ceux qu’on n’appelait pas encore chrétiens à vivre dans un rapport dialectique avec leur religion-souche. L’histoire du christianisme a montré combien cette relation était douloureuse et complexe. Il aura fallu les horreurs de la Shoah pour qu’elle devienne vraiment possible. C’est pourquoi le dialogue entre les religions doit devenir une arme contre la montée aux extrêmes, quand de nombreux conflits reprennent les oripeaux des vieilles haines, la grammaire et la syntaxe des religions closes. A l’heure où l’Etat est en train de perdre son autorité et où les trois religions monothéistes se crispent de manière identitaire, c’est ce ressaisissement spirituel que devrait permettre une laïcité ferme, c'est-à-dire capable de comprendre le religieux pour inspirer une politique. Nous en sommes encore loin.
Car le débat a été clos à peine entamé. Comme il ne fallait pas évoquer les « valeurs chrétiennes » de l’Europe, on préféra gommer, il y a quelques années, toute référence au religieux, de peur qu’il ne revienne. La Constitution européenne partait d’un mauvais pas. Ce déni de la pensée religieuse (beaucoup plus que du « fait religieux », qu’on est bien forcé de reconnaître), n’était-il pas un déni de l’Europe elle-même ? On ne voulait pas voir, entre autres, la force de la diagonale paulinienne, le rapport dialectique qu’elle instaure entre toutes les identités. Or c’est ce dialogue qui a donné son élan à la civilisation européenne : le mouvement paulinien vers « tous » les peuples, n’avait de sens que s’il ramenait tous les peuples vers Israël et Israël vers tous les peuples. Les termes de cette dialectique ont bougé avec l’irruption d’autres partenaires, mais la défense de la civilisation européenne en devient plus cruciale, à l’heure où l’Europe politique est en panne. A chaque tradition de défendre ses positions, à condition qu’elles soient risquées sur la « table servie du dialogue ». Je voudrais saluer ici la mémoire d’Abdelwahab Meddeb, poète et penseur de la rupture abrahamique, avec qui j’eus cette longue, passionnante et difficile discussion, au soir d’une rencontre dans la ville de Fès, en 2009. Nous convenions tous deux que les trois monothéismes devaient dialoguer. Je lui rappelai aussi, puisque c’était le sens de mon intervention, que les premières pages de La Violence et le sacré affirment que la tradition musulmane témoigne d’une vraie intelligence du sacrifice, puisque, comme l’écrit René Girard, « c’est le bélier déjà sacrifié par Abel que Dieu envoie à Abraham pour qu’il le sacrifie à la place de son fils Isaac ». Le Coran rompt donc lui aussi sur ce point avec le religieux archaïque. On pourrait même dire qu’il pousse plus loin l’interprétation biblique, lorsqu’il ne mentionne pas un ordre de Dieu donné à Abraham, mais un rêve d’Abraham où ce dernier se voit lui-même tuer son fils (Sourate 37, 102). Il en va également ainsi pour l’histoire de Joseph, où le Coran prend à nouveau le parti des victimes. Le djihadisme trahit donc, en abusant de la rhétorique victimaire, ce qui constitue l’un des points fondamentaux de sa propre tradition.
Comment passer de la violence du religieux au partage des traditions, du sacré au saint ? Comment inspirer une politique juste ? L’anthropologie girardienne peut aider à résoudre ces questions qui sont liées. Car la sortie du religieux sacrificiel ne pourra pas se contenter d’être une condamnation vertueuse de la violence qui le constitue. Il faudrait pour cela comprendre qu’il y a beaucoup de lucidité dans la méconnaissance rituelle, et beaucoup de méconnaissance encore dans la lucidité juridique et politique. Nous allons devoir réinventer nos rituels, c'est-à-dire nos relations, totalement repenser le bien commun. La vraie laïcité est à ce prix. Et elle aura besoin d’interroger les religions. Les démocraties européennes retrouveront-elles alors assez de ressources spirituelles pour échapper au piège que leur tend le djihadisme ? Deux conditions semblent s’imposer : avoir une claire conscience de ses racines ; chercher une réponse politique, et non religieuse, à cette situation de crise. Mais l’intelligence du religieux, au sens objectif et subjectif de l’expression, c'est-à-dire sa sagesse propre et la connaissance dont il doit devenir l’objet, inspirerait cette politique. Les religions seraient remises à leur place ; leur dignité leur serait aussi rendue. La mystique doit dynamiquement finir en politique, le spirituel s’articuler sur le temporel, mais sans jamais se confondre avec lui. En cela, il y a bien en France une mystique républicaine, comme Péguy affirmait qu’il y avait une « mystique dreyfusiste » (« recoupement en culmination de trois mysticismes au moins : juif, chrétien, français »). Cette mystique républicaine est la « table servie du dialogue ». Mais ce dialogue a trop souvent souffert de la domination d’une religion. Ne faisons donc pas du laïcisme à son tour un dogme qui dominerait les autres. Il y aurait à nouveau confusion des ordres, républicanisme et non pas République, c'est-à-dire « chose commune ». La laïcité devrait permettre aux religions de mieux dialoguer, leur assurer et leur reconnaître une égale dignité. En cela elle servirait la politique.
Les événements nous ont donné quelques raisons d’espérer. Ils intervenaient au moment même où le dernier roman de Michel Houellebecq, Soumission, laissait à grand bruit entendre que seul l’islam pouvait apporter du souffle à une République efflanquée et à un christianisme moribond, mais à condition de supprimer la liberté et l’égalité, et de ne garder que la fraternité de l’Oumma, celle des individus soumis mais solidaires. Or les réactions spontanées aux attentats ont tout de suite fait mentir cette fiction et pour un temps conforté l’idéal républicain. L’espoir soulevé par les manifestations des 10 et 11 janvier ne doit donc pas être caricaturé par un retour aux positions d’antan. Il nous faut rester fidèles à cet événement, si nous voulons qu’il ait été un événement. Alors la réponse politique aux attentats perpétrés sur notre sol ne fera pas balbutier l’histoire. J’ai vu, suspendus aux balcons du boulevard Voltaire, une croix, un croissant et une étoile se détacher sur les couleurs du drapeau français. Et tous semblaient d’accord : on ne négocie pas sur la liberté, liberté religieuse et liberté d’expression. Mais cet accord ne tiendra que si chacun respecte, et écoute, la foi de l’autre : égalité et fraternité. Telles sont nos trois vertus républicaines. Il faut espérer que les nombreux chefs d’Etat présents à Paris, le 11 janvier, ont entendu ce message. A ceux qui veulent détruire ces trois valeurs, il faudra répondre non pas en « justifiant la force » mais en « fortifiant la justice », comme dit encore Pascal. Car la guerre qui s’annonce est inédite, à la fois intérieure et extérieure : guerre contre des préjugés tenaces et contre des adversaires invisibles mais déterminés. Ne parlons donc plus d’ « union sacrée », mais d’unité responsable. Penser la violence à travers le religieux, en comprenant qu’il fut longtemps la seule réponse possible à la violence, c’est découvrir aussi que la violence n’est pas originaire, qu’elle est une trahison de la relation morale. Il nous faut ressaisir cette relation que la violence a profanée ; il nous faut la réinventer.
Je vous souhaite à tous une bonne année.
Benoît Chantre
Président de l’Association Recherches Mimétiques
Une lecture girardienne du "Messie" de Haendel
[agneau]
14, 16, 17, 19 mars à 20h. 20 mars à 15h.
version de W.A. Mozart
Oratorio atypique mais célébrissime, "Le Messie" est un collage de textes bibliques évoquant la figure du Christ, de sa naissance prophétisée à sa résurrection célébrée par un immortel "Alléluia !"
Mise en scène, conception visuelle : Oleg Kulik
Dramaturgie : Benoit Chantre
Avec la participation exceptionnelle de Michel Serres.
Une lecture girardienne du "Messie" au théâtre du Châtelet :
par Benoît Chantre
Créé dans un « Music Hall » à Dublin en 1742, le Messie de Haendel est une œuvre protéiforme, dont la plasticité se prête à tous les contextes. C’est l’une des raisons pour lesquelles le Théâtre du Châtelet a choisi de donner aujourd’hui cette œuvre dans la réorchestration que Mozart en fit en 1789. De fait, nous sommes souvent plus proches ici de Don Giovanni ou de la Messe en ut que de Julio Cesare ou de Tamerlano : saisissante expérience, où l’on voit Mozart transformer de l’intérieur la machinerie haendélienne et l’ouvrir sur la modernité. Mais au-delà de ces choix esthétiques, le pari de mettre en scène cet oratorio nous oblige à nous prononcer sur l’actualité du Messie et de ce qu’il est convenu d’appeler le messianisme. Quelle est cette tradition ? Survit-elle encore à l’échec des messianismes politiques, ces tentatives malheureuses de réaliser ici-bas le « Royaume » ? Le religieux lui-même nous parle-t-il encore, après tous ces échecs, ou n’est-il qu’une enfance heureusement dépassée de l’humanité ? lire la suite
La structure du "Messie" en actes:
COLLOQUE "FIGURES DU MESSIE"
A l'occasion de ces représentations, l’ARM a organisé le 15 mars 2011 avec le Théâtre du Châtelet une rencontre d’une journée : « Figures du Messie » , où le public fut invité à venir suivre un parcours historique, philosophique, théologique, musicologique et poétique.
Que signifie le fait de donner à Paris une mise en scène du Messie de Haendel ? Quelle est, plus largement, l’actualité de ce qu’il est convenu d’appeler le messianisme ? Cette tradition survit-elle à l’échec des messianismes politiques, ces tentatives malheureuses de réaliser ici-bas le Royaume ?
Avec : Dan Arbib, Gilles Cantagrel, Benoît Chantre, Jean-Luc Choplin, Florence Delay, Vincent Delecroix, Paul Dumouchel, Sylvie Germain, Jean-Claude Guillebaud, Oleg Kulik, Marc de Launay, Michel Serres, Bernard Sichère, Frédéric Worms, Jean-François Zygel.
Présentation du colloque par Benoît Chantre
Lire : Messianisme et Mécanisme de Paul Dumouchel
FIGURES DU MESSIE
Editions Le Pommier
Edition des actes du colloque et des interventions de Michel Serres
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coll. « La bibliothèque du MAUSS », Editions Le Bord de l’eau, 2014
Chacun sait que les femmes mettent au monde les enfants, et que les homme n’ont pas ce pouvoir, mais la pensée occidentale moderne tend à effacer cette prérogative féminine et l’asymétrie native des sexes. Non moins que l’art ou la littérature, les sciences humaines répugnent à caractériser la femme par sa capacité à donner la vie. L’anthropologie structurale voit en elle un objet d’échange, permettant de nouer des alliances plutôt que le vecteur de la continuité des générations; la théorie o œdipienne fait de la mère elle-même un objet libidinal plutôt qu’une gardienne de la vie.
Confrontant de nombreuses données ethnographiques et cliniques avec leurs interprétations communément reçues, cet ouvrage tente de mettre au jour les racines de cette dénégation. Paraissant à l'occasion du centenaire de Totem et Tabou, il vise à réhabiliter son principal objectif : ébaucher une anthropologie postulant une source commune à la famille et à la religion, et cherchant à comprendre comment les rituels parviennent à conjuguer la violence et le sacré, à entrelacer don de mort et don de vie.
Lucien Scubla est chercheur en anthropologie. Après avoir appartenu au Centre de recherche en épistémologie appliquée de l'Ecole polytehcnique, il est actuellement chercheur associé à l'Institut Marcel Mauss de l'Ecole des hautes études en sciences sociales. il est membre du Conseil scientifique de l'ARM. Il a publié Lire Lévi-Strauss (Odile jacob, 1998) et préfacé Sanglantes origines de René Girard (Flammarion, 2010).
Je voudrais rendre hommage à notre ami Robert G. Hamerton-Kelly, brusquement décédé le 7 juillet dernier, à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Cofondateur de l’association internationale COV&R (Colloquium on Violence and Religion) et, avec Peter Thiel, de la fondation Imitatio, Robert G. Hamerton-Kelly fut un très proche ami de Martha et René Girard. Diplômé de Cambridge et de l’Union Theological Seminary de New York, pasteur méthodiste, ancien « dean » de la chapelle de Stanford, université où il enseigna de nombreuses années la théologie, il fut un spécialiste reconnu de saint Paul (Sacred Violence: Paul’s Hermeneutic of the Cross, 1992) et de saint Marc (The Gospel and the Sacred: Poetics of Violence in Mark, 1994). Sa rencontre avec René Girard au tout début des années 1980 fut fondamentale dans sa recherche. Il eut en outre toujours le souhait de faire partager son enthousiasme « mimétique », organisant de très nombreuses rencontres : entre autres, le séminaire historique de Santa Cruz en 1983, où René Girard put, la seule fois de sa carrière, confronter son hypothèse au jugement d’anthropologues de renom (comme Walter Burkert, Renato Rosaldo ou Jonathan Smith), et qui donna lieu à la publication d’un livre récemment traduit en France : Sanglantes Origines (Flammarion, 2011). Passionné, parfois partial, mais toujours d’une grande générosité, Robert joua un rôle déterminant lors de la création de notre association qui visait à bâtir une fondation de recherche, que lui seul rendit possible en 2007, grâce à ses liens avec Peter Thiel. Robert participa alors à de nombreuses manifestations organisées par l’ARM, à Paris et à Rome. Très œcuménique, malgré certaines charges héroïques contre un catholicisme étriqué, Robert m’écrivit quelques semaines avant sa mort une longue et belle lettre où il se plaisait, entre autres, à souligner le sartrisme originel de René Girard, et la nécessité d’éviter les lectures dévotes de son œuvre. Nous ne manquerons pas de lui rester fidèles ! Nous transmettons aussi à son épouse Rosemary et à leurs enfants toutes nos condoléances.
Benoît Chantre
Président de l'ARM
JAMES ALISON Le Péché originel à la lumière de la Résurrection
« Bienheureuse faute d'Adam... »
Préface de René Girard
Editions du Cerf, parution octobre 2009
PRIX 48 €
Le livre de James Alison est une contribution majeure au chantier, anthropologique et théologique à la fois, que toute l’œuvre de René Girard cherche à ouvrir. Théologien anglais, diplômé d’Oxford et de la faculté de théologie jésuite de Belo Horizonte, James Alison tire parti des puissants effets théologiques de l’anthropologie mimétique pour en faire une théologie explicite, au centre de laquelle le concept de « l’intelligence de la victime » a une place décisive. James Alison montre ainsi concrètement comment la pensée de René Girard permet d’approfondir de manière nouvelle des questions théologiques centrales : la perception chrétienne d’un monde blessé par le péché originel, mais précédé par le pardon divin ; la signification de la mort du Christ pour le salut du monde ; l’unité des Ecritures de l’Ancien et du Nouveau Testament dans la prédication et l’intelligence de la foi.
René Girard a salué cet ouvrage à l’occasion de la conférence de clôture de la Chaire au Collège des Bernardins. Vous pourrez aussi lire sur note site le texte de l'intervention de Pierre-Marie Hombert, théologien spécialiste de saint Augustin, qui répondait à James Alison lors de cette conférence..
James ALISON
Mimétisme, violence, sacré. Approche anthropologique de la littérature narrative médiévale,
Études réunies par Hubert Heckmann et Nicolas Lenoir
René Girard et ses thèses radicales hantent le paysage intellectuel mondial.Cependant, du fait de la position marginale de leur auteur (décentré par rapport à ses propres études de chartiste, par sa position critique post-freudienne et post-lévi-straussienne, par sa position géographique et professionnelle américaine), ces fantômes peinent à prendre corps dans la recherche universitaire littéraire de notre pays.
Depuis quelque temps, toutefois, Girard jouit enfin en France d’une certaine reconnaissance, et des penseurs de premier plan n’hésitent plus à dire l’influence qu’il a pu exercer sur eux et sur leurs travaux.
Lecteurs anciens et passionnés de son œuvre, H. Heckmann et N. Lenoir ont décidé de passer outre à l’étrange désintérêt que cet auteur, «médiévisterenégat», manifeste lui-même pour la littérature française du Moyen Âge et ontinvité leurs collègues à tester ses hypothèses anthropologiques sur deséchantillons variés de la littérature narrative des XIIème et XIIIème siècles.Publiant avec son autorisation l’adaptation scientifique d’un de ses deux articlessur le sujet et nonobstant la difficulté théorique que présente une telle entreprise,ils en proposent ici les premiers résultats.
Contributionsde Dominique Boutet, René Girard, Philippe Haugeard, Hubert Heckmann, Beate Langenbruch, Nicolas Lenoir, Bertrand Rouziès Léonardi, Karin Ueltschi, Jean-Jacques Vincensini.
ROMAN ARTHURIEN
Amour et Haine dans Yvain
— René Girard
Yvain, la mervoille provee : Figures et critique de la Royauté sacrée
— Nicolas Lenoir
René Girard en Brocéliande : Mimétisme et rivalité révoquée dans le motif
de la «Libération d’une femme injustement punie par immersion»
— Jean-Jacques Vincensini
CHANSON DE GESTE
Envie, violence et sacré dans Girart de Roussillon.
Lecture anthropologique et interprétation politique d’une chanson de geste
— Philippe Haugeard
Théologie-fiction : Images du sacrifice rédempteur dans Ami et Amile
— Hubert Heckmann
Troubles à la cour de Charlemagne dans les Narbonnais.
Les relations franco-allemandes épiques à la lumière du désir mimétique
— Beate LanGenbruch
AUTRES GENRES NARRATIFS
Le Vieillard Temps: rois mehaigniés, Manekines et rédempteurs
— Karin ueLtscHi
Le Roman d’Andronic, du bouc à l’agneau
— Bertrand rouziès-Léonardi
Violence, mimétisme et dérision : Renart est-il un bouc émissaire?
— Dominique Boutet
René Girard politique, Cités n°53, PUF
coordonné par Charles Ramond et Stéphane Vinolo
paru en mai 2013 aux PUF.
Éditorial : Yves Charles Zarka
Dossier : René Girard politique
Charles Ramond et Stéphane Vinolo, Présentation
Paul Dumouchel, Girard et le politique
Jean-Marc Bourdin, La rivalité des égaux : une anthropologie politique girardienne
Domingo González Hernández, Entre Charybde et Scylla : une théorie mimétique
du politique
Harald Wydra, Les structures mimétiques du politique (René Girard et Claude Lefort)
Stéphane Vinolo, La majorité contre la foule
Lucien Scubla, Sur une lacune de la théorie mimétique : l’absence du politique dans le système girardien, suivi d’un entretien avec Charles Ramond
René Girard La théorie mimétique, de l’apprentissage àl’apocalypse »
avec des contributions de Benoît Chantre, Domingo Gonzalez, ChristianLazzeri, Charles Ramond et Stéphane Vinolo.
Editions des Presses Universitaires
La « théorie mimétique », cœur de la pensée de René Girard, a connu ses derniers développements avec l’ouvrage de 2007 Achever Clausewitz. Englobant maintenant l’ensemble du champ anthropologique, de « l’apprentissage » par imitation à la menace de « l’apocalypse » nucléaire, en passant par les variations infinies du« désir mimétique », elle ne pouvait manquer d’entrer en rivalité avec d’autres grandes hypothèses.
Le présent recueil confronte ainsi, de façon inédite, la théorie mimétique avec les théories de la reconnaissance et de l’empathie (Honneth, Spinoza,Smith), l’existentialisme phénoménologique (Sartre), la doctrine théologico-politique de Juan Donoso Cortés, la théologie paulinienne de la foi,et l’autre catastrophisme de Günther Anders. Une contribution majeure à l’épistémologie des sciences humaines.
Charles Ramond, Présentation générale
Christian Lazzeri, Désir mimétique et reconnaissance
Stéphane Vinolo, Critique de la Raison mimétique : Girard lecteur deSartre
Domingo Gonzalez, Théologie politique et Théologie impolitique : DonosoCortés et René Girard
Benoît Chantre, Le clocher de Combray. René Girard ou la dernière loi
Charles Ramond, Achever Clausewitz ? Catastrophisme et Apocalypsecontemporains
Notre troisième cerveau
Jean-Michel Oughourlian
Editions Albin Michel, 2013
La thèse pour le diplome d'état de docteur en médecine (DES de psychiatrie) de ludovic Macabeo sur les Apports de la théorie mimétique à la psychopathologie est en ligne sur notre site avec l'aimable autorisation de l'auteur. (en cas d'utilisation de cette thèse n'oubliez pas les règles du copy right)
"RENÉ GIRARD et EMMANUEL LÉVINAS : du sacré au saint" 12 et 13 novembre 2012 Bibliothèque nationale de France ENS CIEPFC |
RENÉ GIRARD , lecteur de SHAKESPEARE 10 novembre 2012 9h à 17h30 Institut du monde anglophone 75005 Paris en savoir plus |
LE TRAGIQUE ET LA TRAGEDIE autour de "La Violence et le Sacré" vendredi 1er juin de 9h à 17h30 Bibliothèque nationale de France 5, rue Vivienne 75002 |
sortir de l'écomystification
Jean-Pierre Dupuy
édition Flammarion
L'avenir de l'économie de Jean-Pierre Dupuy Ce livre prend acte de l’échec de la pensée économique, incapable de tenir le rôle du politique qu’elle a elle-même détrôné. Parce que les hommes politiques se font aujourd’hui les laquais de l’économie, nos sociétés découvrent soudain qu’elles n’ont plus d’avenir. C’est donc au sein de cette « économystification », qui grippe aujourd’hui les ressorts du politique, qu’il faut être capable d’opérer un sursaut moral et politique. |
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Anthropologie structurale et anthropologie mimétique
(ouvert à tous - gratuit)
Lucien Scubla animera, de février à juin 2012, un séminaire mensuel d’anthropologie, destiné à prolonger de la journée Girard/Lévi-Strauss du 27 janvier 2012, organisée par l’ARM et du CIEPFC.
En les confrontant avec des données ethnographiques, on montrera que ni leur désaccord n’est critère de fausseté, ni leur accord, une garantie de vérité. Lorsque Girard et Lévi-Stauss s’opposent, leurs points de vue sont plus souvent complémentaires qu’exclusifs l’un de l’autre. Lorsque leurs positions sont proches, elles n’expriment parfois qu’une illusion partagée, un point aveugle qui leur est commun. S’il est donc nécessaire d’associer leurs perspectives différentes, en les ajustant pour les rendre pleinement compatibles, il faut aussi prendre la mesure de tout ce qui échappe à l’une comme à l’autre. Toutes deux ont une prétention à la complétude qui est irrecevable et il ne suffit pas de réunir leurs apports respectifs pour la satisfaire.
vendredi 9 mars
de
14h à 16h. : « Parenté, sacrifice, procréation »
ENS salle d'histoire
La séance sera consacrée à l’étude d’un des articles les plus célèbres de Lévi-Strauss, « L’analyse structurale en linguistique et en anthropologie » (repris dans Anthropologie structurale, 1958, chapitre 2) qui propose une explication originale des relations privilégiées que l’oncle maternel entretient avec son neveu utérin dans la plupart des sociétés.
Il s’agira d’élucider trois points obscurs de ce texte, que la plupart des commentateurs passent sous silence :
1. les rudiments de linguistique présentés au début de l’article n’ont aucun lien véritable avec l’analyse anthropologique de « l’atome de parenté » qu’ils sont censés préparer ;
2. le caractère religieux de la relation avunculaire est fortement souligné dans les propos introductifs, mais ne joue finalement aucun rôle dans la modélisation de l’atome de parenté ;
cette modélisation prend en considération quatre seulement des six relations comprises dans l’élément de parenté, omettant la relation mère-enfant et la relation entre le père et l’oncle maternel
vendredi 30 mars
« Réciprocité, hiérarchie et sacrifice dans les organisations dualistes »,
en salle d’histoire, de 14h à 16h.
Chez Lévi-Strauss, les notions d’échange, de communication, et de réciprocité, sont étroitement liées et pratiquement interchangeables. La fonction symbolique elle-même, censée constituer la matrice de tous les systèmes culturels, est indissociable de ces notions. Elle est en effet conçue sur le modèle du langage, lui-même réduit à la communication, c’est-à-dire à un échange de mots supposé homomorphe à l’échange des femmes et à l’échange des biens économiques. Bref, pour l’anthropologie structurale, le principe de réciprocité constitue la clé de voûte de toutes les sociétés humaines.
Or, curieusement, les organisations dualistes, sociétés composées de deux moitiés exogamiques, dont on attendrait l’illustration la plus simple et la plus claire du principe de réciprocité, présentent presque toujours des propriétés qui paraissent le mettre en défaut. On regardera si l’anthropologie structurale a ou non les moyens de dénouer ce paradoxe.
vendredi 15 juin, de 14h à 16h, à l’ENS, 45 rue d’Ulm, dans la salle de séminaire du sous-sol du pavillon Pasteur.
Elle aura pour thème :
René Girard, lecteur des Mythologiques (de « L'interlude du discret » au mécanisme victimaire, et du mécanisme victimaire à la formule canonique du mythe)
À l’aide des méthodes et des outils, indépendants mais complémentaires, de l’anthropologie structurale et de la « théorie mimétique », nous montrerons que l’opposition du discret et du continu, dont nous avons vu qu’elle n’était pas pertinente pour distinguer le « système totémique » du « système sacrificiel », ne permet pas non plus de dissocier le mythe du rite, comme Lévi-Strauss l’avait tenté dans les Mythologiques.
Marc Grassin & Frédéric Pochard
Didier Sicard.
Frédéric Pochard est psychiatre, également docteur en éthique médicale. Il est spécialiste des questions d’éthique de santé publique.
Collection « L’Histoire à vif », 270 pages, 22 €.
Lire l'Evangile avec René Girard
par James Alison
14/15 mars et 21/22 mars de 20:00 à 22:00
Forum 104
104 rue de Vaugirard Paris 6ème
14 mars 20H00 : Sur le don de la foi
15 mars 20H00 : La naissance d’un nouveau peuple
21 mars 20H00 : Jésus, lecteur des textes
22 mars 20H00 : La prière
NB: ces conférences sont en français.
L’anthropologie de René Girard, fondée sur une description du mécanisme victimaire, a profondément renouvelé notre compréhension du sacrifice. Mais René Girard ne s’est pas contenté de construire une théorie morphogénétique valant pour toutes les sociétés humaines. Il a tenté de montrer comment la révélation chrétienne bouleverse de fond en comble la structure du religieux archaïque : en mourant sur la Croix, le Christ révèle la nature du meurtre fondateur à l’origine de toute institution.
Le travail de James Alison est une contribution majeure au chantier,anthropologique et théologique à la fois, que toute l’œuvre de René Girardcherche à ouvrir. Théologien anglais, diplômé d’Oxford et de la faculté de théologie jésuite de Belo Horizonte, James Alison tire parti des puissantseffets théologiques de l’anthropologie mimétique pour en faire une théologieexplicite, au centre de laquelle le concept de « l’intelligence de la victime » a une place décisive.
James Alison montre ainsi concrètement comment la pensée de René Girard permet d’approfondir de manière nouvelle des questions théologiques centrales : la perception chrétienne d’un monde blessé par le péché originel, mais précédé parle pardon divin ; la signification de la mort du Christ pour le salut du monde; l’unité des Ecritures de l’Ancien et du Nouveau Testament dans la prédicationet l’intelligence de la foi.
Son dernier livre "Le péché originel à la lumière de la Résurrection.aux Editions du Cerf
(Original anglais : The Joy of Being Wrong, 1998) Préface de René Girard
Cerf 2009.
A l’occasion de la conférence de clôture de la Chaire René Girard, René Girard
a salué cet ouvrage :
« Ce livre est un grand livre ; il ouvre à la réflexion et à l'action despossibilités nouvelles. (...) Grâce à cette œuvre, et quelques autres qui font preuve,elles aussi, de vitalité, la réflexion théologique parviendra, on l'espère, àse renouveler »
« Le livre de James Alison est l’un des tout premiers, sinon même lepremier, qui étudie de manière précise la fécondité de l’anthropologiegirardienne pour la théologie. Il le fait en exposant la doctrine du péchéoriginel dans sa genèse, c’est-à-dire à partir de la foi au Christ de Pâquescompris comme victime ressuscité. »
C’est ainsi que le Père Pierre-Marie Hombert présentece livre lors de la même conférence. Vous pouvez lire l’intégralité de son intervention «Ecouter René Girard en théologie » en suivant ce lien.
Biographie
James Alison est prêtre catholique anglais, théologien et écrivain. Il estreconnu pour ses travaux sur les applications de la théorie mimétique de RenéGirard en théologie. Il a étudié chez les Dominicains à Oxford et à la facultéde théologie jésuite de Belo Horizonte, au Brésil, où il réside actuellement.Il est l'auteur de nombreux ouvrages en anglais, dont plusieurs ont déjà ététraduits en différentes langues.
LIRE L’ÉVANGILE AVEC RENÉ GIRARD Quatre conférences de James Alison 14 mars : Le don de la foi 15 mars : La naissance d’un nouveau peuple 21 mars : Jésus, lecteur des textes 22 mars : La prière 20h à 22h FORUM 104 104 rue de Vaugirard Paris 6ème |
René Girard et la théologie
de 9h15 à 17h
Petit Amphi
L’anthropologie de René Girard, fondée sur une description du mécanisme victimaire, a profondément renouvelé notre compréhension du sacrifice. Mais René Girard ne s’est pas contenté de construire une théorie morphogénétique valant pour toutes les sociétés humaines. Il a tenté de montrer comment la révélation chrétienne bouleverse de fond en comble la structure du religieux archaïque : en mourant sur la Croix, le Christ révèle la nature du meurtre fondateur à l’origine de toute institution.
Mais René Girard n’est pas théologien. Ce sont donc les « effets théologiques » de cette anthropologie que nous voudrions interroger, pour en apprécier la fécondité, dans l’engendrement d’une théologie dont l’expression serait plus abordable par tous les hommes de notre temps.
La lecture du livre de James Alison, Le Péché originel à la lumière de la résurrection (Cerf, 2009), précieux tant pour son introduction à la pensée de Girard que pour la théologie qu’il déploie à partir des hypothèses mimétiques, nous a semblé nécessaire et constituer l’une des conditions de cette première rencontre. D’autant que la préface à l’édition française, de la main de René Girard lui-même, y donne une entrée lumineuse pour aborder la question des rapports entre l’anthropologie mimétique, d’un côté, les théologies juive et chrétienne, de l’autre.
9.15-9.30 Introduction par Benoît Chantre, « René Girard et la théologie »
9.30-10.00 James Alison, « Une théologie girardienne du péché originel »
10.00-10.30 François Euvé, « Réponse à James Alison sur la question du péché »
10.30-11.00 Débat
11.00-11.15 Pause
11.15-11.45 Dan Arbib, « L’anthropologie girardienne vue du côté du judaïsme »
11.45-12.30 Débat
14.30-15.00 Lucien Scubla, « Le péché originel selon Pascal, Rousseau et Girard »
15.00-15.30 Dominique Peccoud, « Mimésis et pensée trinitaire »
15.30- 16.00 Débat
16.00-16.30 Conclusion de la journée par Dominique Peccoud
RENÉ GIRARD ET LA THÉOLOGIE vendredi 16 mars à la Bibliothèque nationale de France avec James Alison, Benoît Chantre, Dan Arbib, François Euvé, Dominique Peccoud, Lucien Scubla. |
COMPRENDRE LA VIOLENCE VÉCUE PAR LES PERSONNES EN SITUATION D'EXTREME PAUVRETÉ
Mouvement International ATD Quart Monde
Maison de l'UNESCO,
7 place de Fontenoy, París
Jeudi 26 janvier 2012
Nous vous invitons au colloque organisé par le Mouvement International ATD Quart Monde. Paul Dumouchel, Directeur du Conseil scientifique de l'ARM, travaille depuis deux ans avec l'équipe de réflexion et de recherche de ce mouvement. Il interviendra à ce colloque.
PROGRAMME
Modérée par Mme Claire Hédon, journaliste à Radio France Internationale
9:00 Accueil et inscriptions
10:00 Plénière d'ouverture
• Ouverture par Mme Pilar Alvarez Laso, Sous-Directrice générale de l'Unesco pour les
sciences sociales et humaines
• Intervention de Mme Martine Le Corre, Militante Permanente ATD Quart Monde et coanimatrice
de la recherche-action participative « Misère, violence et paix. »
• Intervention de participants au colloque sur les thèmes de la misère, la violence et la paix
11:00 Pause
11:30 Violence et banalisation de la misère
Qu’est-ce qui est violence dans l’extrême pauvreté ? Quelles en sont les conséquences ?
4 Ateliers thématiques :
• La non-reconnaissance des personnes vivant dans la misère comme êtres
humains. Commentateur à confirmer
• Le déni des droits fondamentaux. Commentateur : M. Olivier de Schutter, Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation
• Des projets de lutte contre la misère non adaptés aux besoins des personnes.
Commentateur : Prof. Robert Walker. Dep. of Social Policy & Social Work, Oxford
University.
• Les violences institutionnelles et politiques. Commentateur à confirmer
13:00 Repas dans la « Salle des Pas Perdus »
14:30 Paix et reconnaissance mutuelle
Confrontés à la violence de l’extrême pauvreté, comment faisons-nous pour résister? Qu’est-ce qui permet d’aller ensemble vers la paix ?
4 Ateliers thématiques :
(Commentateurs à confirmer)
• Stratégies pour se défendre et se protéger de la violence
• Conditions nécessaires pour résister et pour rompre le silence
• Comprendre la paix à partir du refus de la misère
• Construire la paix ensemble : moyens et responsabilités
16:00 Pause
16:30 Plénière de Conclusion
Modérée par Mme Claire Hédon, journaliste à Radio France Internationale
• Restitution des ateliers thématiques : « Quels engagements prendre pour lutter contre la
violence de la misère et pour construire la paix ? »
Conclusions et engagements :
• Intervention des participants au colloque international
• Intervention de Mme Marta Santos Pais, Représentante spéciale du Secrétaire général de
l'ONU sur la violence faite aux enfants
• Intervention de M. Eugen Brand, Délégué général du Mouvement international ATD Quart Monde
18:00 Réception dans la « Salle des Pas Perdus » autour de l’exposition "La misère est violence: rompre la silence"
Girard et Lévi-Strauss
Nous vous signalons le passage en édition de poche aux Editions Flammarion dans la Collection « Champs essais» du livre de Jean-Pierre Dupuy « La marque du sacré ».
"La marque du sacré" a reçu en novembre 2011 le prix Roger Caillois.
René Girard Pierre Pachet : Mensonge romantique et vérité romanesqueFRANCE CULTURE Les nouveaux chemins de la connaissance Jean-Pierre Dupuy : Achever Clausewitz Benoît Chantre : La violence et le sacré Jean-Michel Oughourlian : Shakespeare, les feux de l'envie Ecouter les émissions sur le site de France Culture lire la suite |
avec des extraits : - Ragtime - Publicité mettant en scène du café et Georges Clooney, "what else" - Le rouge et le noir (extrait du film de Claude Autant-Lara, avec Gérard Philippe dans le rôle de Julien Sorel et Antonella Lualdi dans celui de Mathilde de la Môle) - Marilyn Monroe et Yves Montand, "Incurably Romantic" - "Elle et lui" (extrait de Week-end, J.-L. Godard) - Boris Vian, "Jsuis snob" Lectures : - Cervantès, Don Quichotte - Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique Extraits : - Bande originale du Docteur Folamour (S. Kubrick) - Extrait du Docteur Folamour (avec Peter Sellers dans le rôle du président américain, entre autres...) - Jimi Hendrix, "Woodoo Chile" - Jean-Sébastien Bach, Passion selon Saint-Matthieu - Bande originale du Docteur Folamour (générique de fin) Lectures : - Carl von Clausewitz, De la guerre - René Girard, Achever Clausewitz - Jean-Pierre Dupuy, La marque du sacré - l'Evangile selon Saint-Marc Extraits : - John Zorn, "Virgin Sacrifice" - Stravinsky, Symphonie de psaumes - Pier Paolo Pasolini, Oedipe Roi (avec Franco Citti dans le rôle d'Oedipe) - Maurice Jarre, "Oedipe" - Soir 3, 18/01/2006, sur l'affaire Outreau - Santana, "Soul Sacrifice" Lectures : - René Girard, La violence et le sacré - Caïn et Abel - Sophocle, Oedipe Roi
Nous vous convions à :
Assemblée générale de l'Association Recherches Mimétiques
le 10 décembre, à 14.00
A l'issue de cette AG et à l'occasion du cinquantième anniversaire de la parution de Mensonge romantique et vérité romanesque, Ollivier Pourriol, philosophe et essayiste, donnera une séance "studiophilo" sur le désir mimétique. A partir de l’analyse d’un certain nombre de films célèbres, qui seront projetés pour l’occasion, Ollivier Pourriol nous donnera une lecture de la théorie mimétique à travers le cinéma.
Ollivier Pourriol est l'auteur de Vertiges du désir. Comprendre le désir par le cinéma (édition Nil), et créateur des séances Cinéphilo au MK2 Bibliothèque (studiophilo.fr).
Après avoir fait un point sur les évènements passés, nous présenterons le programme de l'année 2012, qui inaugurera notre partenariat avec la BnF, où René Girard a accepté de déposer ses archives.
L'ARM organise plusieurs colloques et séminaires en 2012, parmi lesquels :
Nous espérons vous y retrouver nombreux,
UNIVERSITÉ D'ÉTÉ
CONSACRÉE À LA THÉORIE MIMÉTIQUE DE RENÉ GIRARD
"THINKING THROUGH TIMES OF CRISIS"
du 15au 29 juillet 2012
Ladeuxième Summer School consacrée à l’oeuvre de René Girard et la théorie mimétique se tiendra du 15 - 29 July 2012 àl'Ecole internationale de philosophie de Leusden (50km d’Amsterdam)aux Pays Bas (www.isvw.nl/nl/english).Elle est organisée par la Dutch Girard Society et la fondationImitatio.
Reconnuepour son atmosphère intellectuelle stimulante, l'école d'été «Théorie mimétique » propose une approche interdisciplinaire desthèses fondamentales de Rné Girard. Le public visé est celuid'étudiants qui possèdent déjà une connaissance de base de lathéorie ou qui souhaitent approfondir ses aspectsinterdisciplinaires.
MichelKirwandit de René Girard qu'il a écrit « un roman policier » surles rapports entre la violence, la culture et la religion. Cetteécole d'été offre l'occasion d'en découvrir tous les tenants etaboutissants par l'analyse des textes fondamentaux, des débats deson auteur avec d'autres penseurs, et de ses réflexions sur laviolence et la religion dans le monde contemporain.
LESENSEIGNANTS
Lesenseigants sont issus de différentes disciplines, connus pour leurspublications sur la théorie mimétique et qui ont cherché à ladévelopper dans leur propre domaine de recherche. Leur connaissanceapprofondie de la théorie et leur familiarité avec l'enseignment deRené Girard sont la garantie d'une expérience d'apprentissage horspair.
JamesAlison (independentscholar Sao Paolo, Brazil),
PaulDumouchel, (Ritsumeikan University Kyoto, Japan) Président duConseil scientifique de l'ARM,
SandorGoodhart (PurdueUniversity West-Lafayette, US),
LESETUDIANTS
L'écoled'été 2012 dure deux semaines et s'adresse particulièrementaus étudiants de maîtrise et doctorat souhaitant utiliser lathéorie de René Girard au cours de leur recherche. La langued'enseigement est l'anglais et le nombre d'étudiants limité à25.FRAISCommel'école d'été est subventionnée par la fondation Imitatio,l'ensemble des frais (inscription et séjour) est de500euros.
INFORMATIONET INSCRIPTION SUR LE SITE : www.bezinnen.nl/girard
Université d'été consacrée à René Girard et la théorie mimétique "THINKINGTHROUGH TIMES OF CRISIS" du 15 au 29 juillet 2012 |
René GIRARD, le penseur du désir et de la violence
René GIRARD, le penseur du désir et de la violence Hors-série Philosophie Magazine avec les contributions de M.Anspach, B.Chantre, B.Cyrulnik, P.Dumouchel, JP Dupuy MC Sicard, P Thiel, JM Oughourlian, ... |
Nous vous signalons le livre de Ollivier Pourriol, auteur de Ciné Philo, "Vertiges du désir" aux éditions Nil.
Fidèle à sa méthode consistant à faire dialoguer philosophie et cinéma, Ollivier Pourriol dévoile les grandes théories du désir à l'oeuvre dans des films aussi variés que Le Mépris, Kingdom of Heaven, Heat, Beau Travail, Casino, Eyes wide shut, Eros, THX 1138,Blow Up ou Toy Story.
Fruit des conférences Studiophilo - où la philosophie est expliquée par le cinéma, et le cinéma par la philosophie (voir extrait sur le désir mimétique)- ce livre nous fait comprendre ce qu'est le désir, tout en nous ouvrant les yeux sur certaines scènes célèbres du cinéma : Sartre nous éclaire sur les fesses de Brigitte Bardot dans Le Mépris, Hegel sur la lutte à mort entre Al Pacino et Robert de Niro dans Heat, Girard sur le désir mimétique dont sont victimes les jouets de Toy Story, Deleuze sur l'électricité sexuelle de Sharon Stone dans Casino, Platon sur les vertiges de l'amour dans Les ailes du désir.
Olivier Pourriol consacre un chapitre au désir mimétique à travers les films Casino (Le désir des autres), Blow Up (L'illusion du moi), Charlie et la chocolaterie (Le désir de distinction), Toy Story (Les jouets du désir), Le Grand Saut (Le désir à la chaîne) et Zoolander (Les modèles du désir).
Philosophe majeur de la pensée contemporaine, membre de l’Académie française, René Girard a décidé de déposer ses archives à la BnF.
Bruno Racine, président de la BnF, se félicite de la décision de René Girard, « qui renforce également la collaboration très dynamique de la BnF avec l’Université Stanford, à laquelle il exprime également sa reconnaissance. Après Claude Lévi-Strauss, Guy Debord et Roland Barthes, cette nouvelle entrée témoigne avec éclat de la place majeure qui est celle de la BnF pour la conservation et la valorisation non seulement de la création littéraire mais de toute la vie intellectuelle du XXe siècle ».
La convention de dépôt des archives est accompagnée de conventions de partenariat avec l’Université Stanford, où René Girard a longtemps enseigné, et avec l’Association Recherches mimétiques que la BnF accompagnera dans le développement des études girardiennes en France et à l’étranger.
L'ARM, antenne française de la Fondation Imitatio, et la BnF s'associeront avec l'Association de recherches internationales COV&R pour organiser un colloque annuel et différents séminaires, qui auront lieu dans les salles de la Bibliothèque Nationale de France.
L’ARM et la BnF associeront leurs efforts pour compléter et enrichir régulièrement le « Fonds René Girard ».
René Girard confie ses archives à la Bibliothèque Nationale de France L'Association Recherches Mimétiques prend part à l'événement : la BnF va en effet l'accompagner dans le développement des études sur l'auteur, que ce soit en France ou à l'étranger. |
Editions de l'Herne
Géométrie du désir de René Girard Le cheminement du désir n'est pas rectiligne. Il emprunte des tangentes. Il esquisse des triangles. Il s'enfonce dans des cercles vicieux. Dans les essais réunis ici par Mark Anspach et présentés pour la première fois en France, René Girard montre que les plus grands érivains sont des géomètres du désir. |
« Est-il permis de sacrifier un innocent ? » Colloque au Collège des Bernardins Jeudi 5 mai, de 18h à 22h15 organisé par Marc de Launay dans le cadre dupôle « Judaïsme et Christianisme » avec Dan Arbib,Benoît Chantre, Pierre Judet de la Combe, Marc de Launay, Rafic Nahra Inscriptionet renseignements : www.collegedesbernardins.fr |
Le Messie
Oratorio atypique mais célébrissime, Le Messie est un collage de textes bibliques évoquant la figure du Christ, de sa naissance prophétisée à sa résurrection célébrée par un immortel « Alléluia! ».
L’ouvrage de Haendel se prête aux visions scéniques les plus démesurées et celle d’Oleg Kulik, l’artiste russe qui avait conçu ici même une spatialisation saisissante des Vêpres de la Vierge de Monteverdi, promet d’être à nouveau hors du commun.
Mise en scène, conception visuelle : Oleg Kulik
Dramaturgie : Benoit Chantre
Avec la participation exceptionnelle de Michel Serres.
La dramaturgie de l'oratorio, commandée à Benoît Chantre par Jean-Luc Choplin, Directeur du Théâtre du Châtelet, s'inspire de la lecture girardienne de la Passion, ce que vient attester la présence de Michel Serres intervenant en personne au coeur de la représentation.
Une lecture girardienne du "Messie" au Théâtre du Châtelet , par Benoit Chantre
Figures du Messie
A l'occasion de ces représentations, l’ARM organise le 15 mars avec le Théâtre du Châtelet une rencontre d’une journée « Figures du Messie » , où le public est invité à venir suivre un parcours historique, théologique, musicologique et poétique sur le thème Figures du Messie.
Que signifie le fait de donner à Paris une mise en scène du Messie de Haendel ? Quelle est, plus largement, l’actualité de ce qu’il est convenu d’appeler le messianisme ? Cette tradition survit-elle à l’échec des messianismes politiques, ces tentatives malheureuses de réaliser ici-bas le Royaume ?
Seront présents philosophes, écrivains et artistes: Dan Arbib, Gilles Cantagrel, Benoît Chantre, Jean-Luc Choplin, Florence Delay, Vincent Delecroix, Paul Dumouchel, Sylvie Germain, Jean-Claude Guillebaud, Oleg Kulik, Marc de Launay, Michel Serres, Bernard Sichère, Frédéric Worms, Jean-François Zygel.
SANGLANTES ORIGINES ENTRETIENS AVEC WALTER BURKERT, RENATO ROSALDO ET JONATHAN SMITH | |||||||
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René Girard Sanglantes origines Entretiens avec Walter Burkert, Renato Rosaldo et Jonathan Smith Editions Flammarion |
Mardi 1er mars de 17h à 19h
Musée du Quai Branly
Débat avec Paul Dumouchel, Lucien Scubla, Frédéric Keck lire la suite
FIGURES DU MESSIE 15 mars 2011 - Théâtre du Châtelet Avec Dan Arbib, Gilles Cantagrel, Benoît Chantre, Jean-Luc Choplin,Florence Delay, Vincent Delecroix, Paul Dumouchel, Sylvie Germain, Jean Claude Guillebaud, Oleg Kulik, Marc de Launay, Michel Serres, Bernard Sichère, Frédéric Worms, Jean-François Zygel.Lire la suite... |
Figures du Messie
15 mars 2011 - Théâtre du Châtelet
Rencontres organisées par l’Association Recherches Mimétiques (arm.asso.fr) et le Théâtre du Châtelet.
Que signifie le fait de donner à Paris une mise en scène du Messie de Haendel ? Quelle est, plus largement, l’actualité de ce qu’il est convenu d’appeler le messianisme ? Cette tradition survit-elle à l’échec des messianismes politiques, ces tentatives malheureuses de réaliser ici-bas le Royaume ?
Avec Dan Arbib, Gilles Cantagrel, Benoît Chantre, Jean-Luc Choplin,
Florence Delay, Vincent Delecroix, Paul Dumouchel, Sylvie Germain, Jean
Claude Guillebaud, Oleg Kulik, Marc de Launay, Michel Serres, Bernard
Sichère, Frédéric Worms, Jean-François Zygel.
Programme (sous réserve):
Au Grand Foyer
9h30:
Introduction
Jean-Luc Choplin et Benoît Chantre
10h-11h:
Prêtre, prophète et roi: le messianisme juif
Dan Arbib et Marc de Launay
11h-12h:
Une messianité sansmessianisme?
Bernard Sichère et Frédéric Worms
12h-13h:
Le Messie aujourd'hui
Vincent Delecroix et Michel Serres
14h30-15h30:
Le Messie de Haendel aujourd'hui
Gilles Cantagrel et Jean-François Zygel
15h30-16h30:
Voix messianiques
Florence Delay, Sylvie Germain et Jean-Claude Guillebaud
16h30-18h:
Haendel, Girard et les robots
Paul Dumouchel et Oleg Kulik
Entrée libre sur inscription sur le site du Châtelet
Présentation des rencontres par Benoît Chantre
La mondialisation est une mutation qui transforme radicalement les rapports de solidarités et de conflits en minant l’assise territoriale qui est consubstantielle aux Etats nations européens. Car la solidarité et l’inimitié sont en vérité les deux faces d’une même réalité et la mondialisation (interdépendances et interrelations généralisées) annule l’éloignement spatial qui nous séparait des "Autres", lesquels sont toujours potentiellement nos ennemis. Cette nouvelle donne nous oblige à relever le défi d’une forme de solidarité qui soit susceptible de freiner la montée de la violence aux extrêmes. Mais cette nouvelle solidarité ne devra pas aller de pair avec la découverte de nouveaux ennemis, internes ou externes. Elle devra cesser d'être l’autre face d’une relation d’hostilité. Le croisement des livres de Paul Dumouchel et de Philippe Herzog peut à cet égard donner lieu à une discussion particulièrement fructueuse. Le premier vise à comprendre ce problème et à en révéler les fondements anthropologiques profonds. Le second explore les voies par lesquelles les Européens tentent de le résoudre. Une renaissance de l’Europe et la quête d’une nouvelle unité culturelle et politique sont-elles souhaitées et possibles ? Comment inventer des biens communs et des modes de démocratie à l’échelle plurinationale et mondiale ? Paul Dumouchel enseigne la philosophie à l'université Ritsumeikan de Kyoto. Auteur de nombreux articles, il a également publié L'Enfer des choses (avec Jean-PierreDupuy, Seuil, 1979) et Emotions. Essaisur le corps et le social (Synthélabo, 1995).
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La douleur à travers ses miroirs Colloque Vendredi 18 mars à Lille Parce qu’ils jouent un rôle dans le mécanisme complexe de l’empathie que suscite la douleur d’autrui, les neurones miroirs jettent un pont entre les savoirs qui relèvent maintenant à la fois d’une technique de plus en plus sophistiquée et des savoirs accumulés depuis des siècles par la Philosophie. Avec Pr Serge BLOND, Pr Jean-Michel Oughourlian, Dr William SZURHAJ, Sophie HENNION, Marie-Claude DEFONTAINE – CATTEAU, Jean-Luc BLAQUART, Cathy LEBLANC, Renseignements et inscription suivre le lien |
La douleur à travers ses miroirs Vendredi 18 mars à Lille Si les progrès considérables de la neurophysiologie permettent de mieux comprendre les mécanismes et les processus douloureux, à la question de savoir ce que l’on peut faire de « sa » douleur il n’y a toujours que deux réponses possibles : soit tenter de la supprimer par un geste médical ou chirurgical, soit tenter de vivre avec, afin que, là où est la douleur, « je » n’y sois plus. Parce qu’ils jouent un rôle dans le mécanisme complexe de l’empathie que suscite la douleur d’autrui, les neurones miroirs jettent un pont entre les savoirs qui relèvent maintenant à la fois d’une technique de plus en plus sophistiquée et des savoirs accumulés depuis des siècles par la Philosophie. Notre journée se propose de traverser ce pont en remettant, via ses miroirs, une fois encore la douleur en question. Avec le Professeur Serge BLOND nous aborderons les dernières actualités concernant laquestion de la douleur. Le docteur William SZURHAJ nous parlera de la découverte du système des neurones miroirs et de son rôle dans la compréhension des gestes d'autrui.Sophie HENNION qui vient de terminer un Master de recherche sur les neurones miroirs nous parlera de leur actualité du système dans l'empathie. Marie-Claude DEFONTAINE – CATTEAU, psychanalyste, nous montrera comment ces neurones agissant via l’empathie, autorisent pour les médecins, des stratégies visant à aider le sujet souffrant dans son combat contre la douleur. Le professeur Jean-Luc BLAQUART, doyen de la faculté théologique de l’Université Catholique de Lille, posera la question du sens de la douleur et réfléchira à l’interprétation – consciente ou inconsciente – que nous faisons de la douleur. Cela nous fera avancer sur des chemins où se croisent du somatique et du psychique, du spirituel, du social et du culturel. Cathy LEBLANC, docteur en philosophie, DEA de linguistique américaine, maître de conférences à l’Université Catholique de Lille, se proposera de réfléchir sur l’expérience ontologique de la douleur à travers des exemples extraits de l’art musical comme le « Prélude à la goutte d’eau » de Chopin afin de réfléchir àla notion de compensation. Programme sous réserve de modifications 11h30 : Dr. William SZURHAJ 12h30 : Pause déjeuner 14h00 : Mme Marie-Claude DEFONTAINE – CATTEAU Modérateurs de la journée : Drs Jean-Pierre CORBINAU et Jean-Paul KORNOBIS Renseignements et inscription : La journée du 18 mars est ouverte à toutes et à tous, l'entrée est gratuite mais, compte tenu du nombre de places limitées, il est préférable de s'inscrire via le formulaire. Pour les renseignements qui ne figureraient pas sur ce site vous pouvez téléphoner au secrétariat de l'Association Généralistes et Toxicomanie nouvelles pratiques en médecine générale : +33 3 20 52 35 25
A l’issue de ce colloque ouvert à tous, mais qui concerne plus particulièrement les acteurs de soins (étudiants, infirmier(e)s), médecins, psychologues, psychothérapeutes etc.), le soignant devrait se trouver en capacité de répondre à la douleur à partir d’un éclairage pluridisciplinaire particulièrement riche et fécond.
8h30 : Accueil
9h00 : Professeur Serge BLOND
La douleur en question
10h00 : Professeur Jean-Luc BLAQUART
La douleur a-t-elle un sens ?
11h00 : Pause
La découverte du système des neurones miroirs et son rôle dans la compréhension des gestes d'autrui
Sophie HENNION
Actualités du système des neurones miroirs dans l'empathie
Mécanismes et conséquences de l’empathie dans la relation
15h00 : Cathy LEBLANC
Approche phénoménologique de la douleur
16h00 : Pause
16h30 : Discussion avec la salle, les intervenants et la participation exceptionnelle de Jean-Michel Oughourlian et de Trevor Merrill
La journée se déroulera de 9h à 18h dans les locaux de la MGEN, 238 rue de Paris à Lille (face à la Mairie de Lille, métro Mairie de Lille)
Quelle solidarité pour l'Europe ?
Paul Dumouchel et Philippe Herzog
28 février à18h30
Conférence /débat
autour des livres
"Le Sacrifice inutile" et "Une tâche infinie"
Peut-on concevoir des solidarités sans exclusions, sans partager des souverainetés ? Comment inventer des biens communs et des modes de démocratie à l’échelle plurinationale et mondiale ? lire la suite
Lire l'Evangile avec René Girard
Trois méditations de James Alison
"Le travail de James Alison est une contribution majeure au chantier, anthropologique et théologique à la fois, que toute l’œuvre de René Girard cherche à ouvrir." lire la suite
Avons-nous besoin d'un bouc émissaire ? Raymund Schwager Postface de René Girard
« Aux boucs émissaires partiels, terrestres, temporaires et injustes des religions terrestres s'oppose, comme le dit Schwager, le bouc émissaire parfait, à la fois pleinement humain et pleinement divin. A tous les sacrifices imparfaits, d'une efficacité temporelle et limitée, s'oppose le sacrifice parfait qui, met fin à tous les autres. » René Girard Cet essai de Raymund Schwager s'inscrit dans le sillage de La Violence et le Sacré (1972), deuxième livre de René Girard – dont il révèle les conséquences théologiques absolument révolutionnaires. L'auteur présente d'abord avec une rare clarté les concepts-clés de la théorie mimétique de René Girard – théorie du bouc émissaire, qui place le mécanisme victimaire à l'origine de toutes les sociétés humaines. lire la suite |
René Girard Achever Clausewitz Entretiens avec Benoît Chantre Parution en poche aux Editions Champs Flammarion |
Conférence-débat de l'A.I.S.R.
Nous vous signalons le passage en édition de poche aux Editions Flammarion dans la Collection « Champs essais» du livre de Jean-Pierre Dupuy « La marque du sacré ».
Editions Champs Flammarion – Prix : 9 euro
Vous trouverez dans le document joint les rendez-vous en 2011 autour de la théorie mimétique.
Dans la suite du colloque « La relation franco-allemande. Autour d’Achever Clausewitz », organisé en octobre 2009 par l’ARM et le Collège des Bernardins, nous vous signalons la parution de des actes de ce colloque et le livre « Une tâche infinie, fragments d’un projet politique européen » de Philippe Herzog, Président honoraire de notre partenaire Confrontations Europe, où on peut retrouver les thèses abordées pendant ces deux jours et plus généralement la pensée de René Girard.
« Une tâche infinie, fragments d’un projet politique européen » de Philippe Herzog
Philippe Herzog a vécu deux grandes aventures politiques.
La première - une Union de la gauche autour d’un programme commun - appartient au passé ; elle n’a pas su préparer la France à affronter les défis contemporains.
La seconde - la relance de la construction européenne - est inachevée ; l’Union a beaucoup accompli mais elle doit impérativement se consolider et entreprendre une mutation. Une décennie cruciale commence. La crise nous oblige à remettre en question nos conceptions et les fondements mêmes de l’action politique.
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Charles Ramond, Présentation générale
Christian Lazzeri, Désir mimétique et reconnaissance
Stéphane Vinolo, Critique de la Raison mimétique : Girard lecteur de Sartre
Domingo Gonzalez, Théologie politique et Théologie impolitique : Donoso Cortés et René Girard
Benoît Chantre, Le clocher de Combray. René Girard ou la dernière loi
Charles Ramond, Achever Clausewitz ? Catastrophisme et Apocalypse contemporains
Editions des Presses Universitaires
Charles Ramond est professeur à l’Université de Paris 8 et membre du Laboratoire d’Études et de Recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie (EA 4008 LLCP). Il a publié notamment : Qualité et Quantité dans la philosophie de Spinoza (PUF, 1995), Alain Badiou. Penser le multiple (éd., L’Harmattan, 2002), Spinoza. Traité politique (traduction, Puf, 2005), Le Vocabulaire de René Girard (Ellipses, 2005, 2009), Derrida. La déconstruction (éd., PUF, 2005, 2008), La Philosophie naturelle de Robert Boyle (éd., avec Myriam Dennehy, Vrin, 2009), Derrida Politique et Deleuze Politique (éd., Dossiers de la revue Cités, PUF, n° 30-2007, et n° 40-2010).
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Enquête sur le sacrifice
Nous avons le plaisir de vous fairepart de la création par le Cercle René Girard des Pays Bas de lapremière European Summer School surla théorie mimétique (Mimetic Theory). Elleest intitulée "Crisis and Truth" et
aura lieuaux Pays-Bas du 12 au 25 juillet 2010, en partenariat avec l'ARM.
EUROPEAN SUMMER SCHOOL MIMETIC THEORY
12–25 July 2010 The Netherlands
Crisis and Truth
An interdisciplinaryintroduction into the thinking of René Girard
The first Summer School Mimetic Theory will be held from 12 – 25 July inLeusden, The Netherlands. The course will give a systematic introduction to
Mimetic Theory
as developed by
René Girard
and his students,and aims at offering participants a new insight into the relationship betweenculture, violence and religion.
Crisis and imitation
The recognition of ‘imitation’ as a fundamentalmotivational force in human behaviour is the point of departure of mimetictheory. While enlightenment thinking and the human sciences have no problemaccepting the role of imitation in learning processes, they have disregardedthe importance of imitation in both the way we make our intimate individualchoices and in the genesis and persistence of violent conflict. Instead theyhave promoted a belief in the uniqueness of the individual. Our failure tounderstand crises, both in our individual lives and in the world at large,might be attributed to this misapprehension of the autonomous self. Girardshows that in great novels the futility of the search for a unique self isexposed as a ‘romantic’ illusion.
Crisis and itsresolution
Girard also opens our eyes to violence as the source of social order andconsensus. Existing or potential divisiveness is externalised as violenceagainst a third party – an enemy, scapegoat or other presence marked as evil.This so-called
scapegoat mechanism
is aself-regulating mimetic process that has to remain hidden from those involvedin order to function. Our blindness to this violence has archaic religiousroots, which, according to Girard, have been progressively exposed in theJudaeo-Christian tradition.
Mimesis andcultural knowledge
For Girard the concept of mimesis is the key to understanding other fields ofcultural knowledge ranging from myths, Greek and Shakespearean tragedy andbiblical scriptures to human evolution and the crisis of our post 9-11 world.His innovative contribution to the human sciences is increasingly beingrecognised
(see
Girard Network).
Mimetic theoryoffers a challenging new playing field for reconnecting the various academicdisciplines that study human relations and culture.
Teachers
Girard’s students and colleagues who are renownedscholars in their respective disciplines of literature, theology, anthropology,and philosophy will teach the course. Among them are
JamesAlison,
Jean-PierreDupuy, Michael Kirwan, PaulDumouchel, SimonSimonse
and
NikolausWandinger.
Teaching Programme
Leading scholars in literature, psychology, Biblestudies, anthropology, political science, etc. many of whom have closely workedwith René Girard will be teaching the course.
Following
Michael Kirwan’s (2005) observation thatGirard’s work reads as a ‘thriller’, the Summer School course offers students ajourney through Girard’s texts, his debates with other thinkers and hisreflections on violence and religion in the world of today.
The course will consistof lectures, discussions of cases and reading and writing assignments bothindividually and in groups. Writing assignments
may eventuallyserve as a building block of a larger project or a credit in the homeuniversity.
Core texts will include chapters fron Girard’s Things Hidden Since the Foundation of the World and other
key texts. Participants will be expected to have read an introductory text beforearrival in Leusden.
Student Profile
The Summer School will be taught in English and aimsat:
- top undergraduates who have just or almostfinalized their Bachelor study
- graduates students
- PhD students
The number of participants is 25 max.
Venue
The International School of Philosophy (ISVW) in Leusden, 50 kilometres from Amsterdam will host the Summer School.This location offers an inspiring climate for learning and reflection.
Tuition fee andgrants
The European Summer School is generously funded
by
Imitatio.
Therefore we are able to keep the tuition fee at €1500 to cover the costs for tuition, course materials and administration only.The costs for accommodation and meals are taken care of by Imitatio. Thetuition fee has to be paid in full before 1st June 2010 via bank transfer.Participants should arrange their own travel and insurance.
If you want to participate and finances are a problem, note thatgrants are available. Contact
Thérèse Onderdenwijngaard.
CALL FORAPPLICATIONS
If you wish to apply, please, download the applicationform
here. The application deadline is 7 June 2010. For updated informationabout the programme keep track of Summer School News
page.
If you have questions, feel free to contact:
ThérèseOnderdenwijngaard
Organizer European Summer School Mimetic Theory
Secretary Dutch Girard Society
8 lundis de 14h30 à 16h les 12 et 19 octobre, 9, 16, 23 et 30 novembre, 7 et 14 décembre 2009.
Par Lucien Scubla
6 lundis de 17h à 19h, les 23 et 30 novembre, 7 et 14 décembre 2009, 4 et 11 janvier 2010.
Par Benoît Chantre, Marie-Caude Sicard et Lucien Scubla
Ce cours présentera la théorie mimétique de René Girard à travers trois livres privilégiés: Mensonge romantique et vérité romanesque, La Violence et le sacré, Des Choses cachées depuis la fondation du monde. En 1961, René Girard publie Mensonge romantique et vérité romanesque, où il expose sa théorie du désir "triangulaire". Ce livre fondateur est suivi onze ans plus tard par La Violence et le sacré (1972) : en élargissant son appareil théorique, René Girard y jette les bases d'une anthropologie générale du religieux et du mécanisme victimaire qui en constitue le moteur et le fondement. Un troisième livre, Des Choses cachées depuis la fondation du monde (1978), entend démontrer que la tradition biblique dévoile ce que le religieux archaïque et les mythes cherchent à masquer : l'innocence de la victime émissaire. La lecture de ces trois textes nous permettra de retracer le cheminement intellectuel de René Girard tout en découvrant la force et la fécondité de son hypothèse.
lundi de 14h30 à 16h30, les 15 février, 15 mars, 12 avril, 10 mai et 14 juin 2010
Par Lucien Scubla
Le sacrifice, c'est-à-dire la destruction rituelle d'un être vivant (qu'il soit humain, animal ou végétal), occupe une place centrale dans la plupart des religions présentes ou passées.
Or, il renferme un paradoxe. Car, d'une part, il consiste à mettre à mort une victime, à lui ôter la vie, et à le faire souvent de manière spectaculaire ; d'autre part, il a pour fonction d'apporter aux hommes ce que les religions nomment le salut, c'est-à-dire un surcroît de vie, non seulement spirituel, mais d'abord et avant tout matériel, c'est-à-dire une meilleure santé, une descendance nombreuse et féconde, une abondance de bétail et de nourriture, ainsi que la paix civile et la victoire sur les ennemis. D'où vient donc qu'une mise à mort puisse être tenue pour source de vie, et même, comme le disent les mythes, pour génératrice de toutes les institutions et de tous les biens culturels qui confèrent aux hommes une vie proprement humaine?
Le séminaire vise à résoudre ce paradoxe à l'aide d'une enquête anthropologique, à deux volets, c'est-à-dire d'un travail comparatif portant, d'un côté, sur les principaux rites sacrificiels attestés par l'ethnographie et l'histoire, de l'autre, sur les diverses explications du sacrifice proposées par les théoriciens religieux et sociaux.