"La guerre nucléaire qui vient"
Conférence de Jean-Pierre Dupuy
Vendredi 17 mars à 20h00
Forum 104
104, rue de Vaugirard - 75006 Paris
En quoi la possibilité de la guerre nucléaire confirme ou altère-t-elle les analyses développées par René Girard et Benoît Chantre dans leur livre Achever Clausewitz? Celui-ci met en scène classiquement l'opposition entre l'attaque et la défense et démontre la primauté de cette dernière.
Avec l'arme atomique, on a affaire à trois termes, et non pas deux: la défense, l'attaque, nommée "préemption", et la dissuasion. On démontrera que la défense est mise hors circuit, tant pour des raisons techniques que par le fait que la dissuasion implique que l'on ne se défende pas: on prouve ainsi à l'ennemi qu'on ne l'attaquera pas en premier. On montrera aussi que dans l'histoire de l'ère nucléaire, la préemption l'a emporté sur la dissuasion et que les chefs d’État soviétiques russes et américains n’ont jamais exclu de leurs répertoires d’action la décision de frapper en premier.
On illustrera ces thèses par la question lancinante, si Poutine perd la guerre conventionnelle contre l'Ukraine, aura-t-il recours contre les puissances de l'OTAN à ses armes nucléaires tactiques, domaine dans lequel il est de loin le plus fort ?
Jean-Pierre Dupuy est professeur émérite de philosophie politique à l'Ecole Polytechnique de Paris et professeur de science, technologie et société, et de science politique à l'Université de Stanford. Il est membre de l'Académie française des technologies. Il a été le premier président du Comité d'éthique de la Haute Autorité française de sûreté et de sécurité nucléaires.
Son dernier livre "La guerre qui ne peut pas avoir lieu" vient de paraître en poche aux Editions du Seuil (préface inédite).
En introduction à cette conférence, à lire et écouter sur le site de l'ARM :
>> Recherches / Philosophie politique
>> "Soirée autour du travail de Jean-Pierre Dupuy"