>Pas d'événement
Vendredi 15 novembre 2024 à 15h.
CANNES UNIVERSITE
10 avenue de Vallauris
Pôle culturel Cannes République
06400 CANNES
La théorie du bouc émissaire serait-elle trop belle pour être vraie ? Le fait est qu’elle est séduisante, et même fascinante, en ce qu’elle fournit une clé de compréhension simple et efficace pour des problèmes fort complexes. Avec René Girard, tout devient lumineux : la question du désir (réglée via le principe du mimétisme), la question de la violence (résolue par l’intervention du mécanisme victimaire), la question enfin de l’apparition du sacré (expliquée par les pouvoirs miraculeux attribués à la Victime).
Cette conférence présentera la théorie anthropologique d’un des grands penseurs de notre temps, René Girard. Pourtant, loin d’être réservée à des spécialistes, cette pensée couvre tout le champ des sciences humaines et, en nous apportant une lecture neuve de textes anciens, littéraires, philosophiques, religieux, donne du sens aux temps de « crises » que nous vivons.
Christine Orsini
Agrégée de philosophie et vice-présidente de l’Association Recherches mimétiques (ARM), Christine Orsini a contribué au livre collectif "René Girard et le problème du mal "(Grasset, 1982) et au colloque de Cerisy « Autour de René Girard » en 1983. Elle est également l’auteur de "La Pensée de René Girard "(Retz, 1984) et récemment "René Girard" (Coll "Que sais-je" PUF, 2018).
lien vers la conférence donnée par Christine Orsini le 2 juin 2022 au Centre Sèvres : "Qu’est-ce que le moi ? Une lecture girardienne de Pascal"
Dans le cadre des "Rencontres philosophiques Michel Serres" à Agen :
"Peste, guerre et paix : René Girard et Michel Serres"
Conférence de Benoît Chantre
samedi 9 novembre à 10h30 dans la Salle des illustres, à Agen.
> Informations et inscriptions
Le 15 décembre 2005, Michel Serres avait prononcé le discours de réception de René Girard à l'Académie française :
Michel Serres a donné plusieurs conférences dans le cadre de notre association :
"La guerre mondiale"
Conférence de Michel Serres, donnée le 11 mai 2009, dans le cadre de la Chaire "René Girard" au Collège des Bernardins, organisée en partenariat avec l'ARM
Contrairement à l’usage courant, on appellera « guerre mondiale » celle que nous menons contre le monde. On cherchera donc à définir la guerre usuelle, ainsi que le terrorisme, pour poser enfin la question de la violence que nous exerçons contre notre environnement.
"Les trois sacrifices"
Conférence de Michel Serres, donnée le 6 mai 2017, dans le cadre du colloque organisé à l'Institut Catholique de Paris avec l'ARM "Faut-il avoir peur, René Girard penseur de la violence"
"Concordances"
Conférence ARM d'Olivier Joachim, en hommage à Michel Serres et René Girard
(28 avril 2022)
L’extraordinaire proximité entre René Girard et Michel Serres rend la ‘confrontation’ de leur pensée particulièrement délicate. Le terme de ‘concorde’ serait sans doute plus approprié !
En effet, dès le début des années 70, leurs trajectoires intellectuelles convergent l’une vers l’autre, se touchent, s’entrelacent, résonnent et interfèrent. Au-delà d’une proximité physique, puisqu’ils enseignent dans les mêmes lieux, de profondes similitudes se révèlent dans leurs travaux respectifs. Méridionaux tous les deux, nés entre les deux guerres, sensibles aux mêmes influences, ils ont lu la philosophie de Simone Weil chacun avec beaucoup d’intérêt. Nul doute que sa quête de vérité les ait fortement inspirés l’un comme l’autre. De fait, soucieux de la noirceur de l’âme humaine, passionnés de connaissance et de culture, convaincus de la nécessité d’une forme de dévoilement par la voie (ou la voix) des sciences, coudre leurs pensées à la trame commune de nos savoirs est dès lors apparu comme une perspective évidente.
Que ce soit sur des questions épistémologiques, tenant à la fusion des disciplines, ou sur le fondement des cultures et des sociétés, abreuvées de la violence qu’engendre la mimésis, nous pouvons à juste titre parler de philosophies de la concordance. A la confluence des mathématiques, de la physique, de la chimie, de la biologie, de l’histoire, des sciences humaines, de la mythologie et de l’herméneutique, ils vont féconder de leur génie le projet anthropologique d’une nouvelle alliance.
De surcroît, la profonde estime qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre n’a pu qu’amplifier cette communion des esprits. Parce que c’était René Girard et parce que c’était Michel Serres, ainsi pourrait-on dire !
Olivier Joachim est professeur agrégé de physique en classes préparatoires au lycée Saint-Louis
> Enregistrement sur la chaîne Youtube de l'ARM
Lausanne, le 31 octobre à 18h15
"René Girard et l'origine de la violence"
par Guillaume Préchac.
Association EP(Φ)L Rte Cantonale, 1015 Lausanne Suisse
Entrée libre
Quelle est l'origine de la violence, et plus particulièrement, comment expliquer qu'elle prenne des formes extrêmes et collectives, lynchages et sacrifices ? Quel est le lien de cette violence à la religion et au sacré ? Voici autant de questions auxquelles cette conférence va tenter de réponse par le prisme de l'analyse de René Girard. Cette conférence reviendra sur les fondamentaux de l'approche girardienne de la violence et du sacré, et en viendra à développer la nototion d'illusion rituelle, notamment pour l'application contemporaine de la théorie girardienne.
Guillaume Préchac, diplomé de Sciences Po Lyon, agrégatif en philosophie à l'Université Panthéon sorbonne et préparant une thèse de philosophie sous la direction de M. Charles Ramond, hdr, portant sur "René Girard et les institutions face à la violence rituelle", est invité pour parler ici de Girard, de la violence et du sacré.
René Girard, la violence et les limites du discours philosophique
Conférence-débat avec Andréas Wilmes
Mercredi 16 octobre à 19h00 (en visio)
Girard écrivait qu’il faudrait « lire la philosophie à la lumière du religieux ». Que faut-il entendre par là ?
A l’occasion de la parution du premier volume de René Girard and the Western Philosophical Tradition, cette conférence sera l’occasion de faire le point sur l’attitude qu’avait Girard vis-à-vis des philosophes. Ceux-ci, pourtant abondamment commentés dans son œuvre, occupent toujours le second rang par rapport aux romanciers, aux anthropologues, et, enfin et surtout, aux Saintes Ecritures.
Contrairement à une opinion répandue, cette attitude n’est pas réductible à une simple erreur de jugement. Assurément, certains propos de Girard tendent à sous-estimer les intuitions des grands philosophes sur les aspects conflictuels et violents de l’imitation. Il n’en demeure pas moins que ses travaux posent la question, nettement plus radicale, de savoir si le discours philosophique possède les ressources conceptuelles nécessaires pour saisir le phénomène de la violence sous toutes ses coutures.
Si, comme l’écrivait Girard, il faudrait « lire la philosophie à la lumière du religieux », c’est parce que celle-ci, au même titre que les autres savoirs institués, dérive de la violence fondatrice et de la méconnaissance victimaire. Or, l’auteur de La Violence et le Sacré doute que la conceptualité philosophique soit en mesure de saisir ses propres origines ou, en d’autres termes, de se comprendre elle-même. C’est cette perspective, foncièrement originale et polémique, que cette conférence visera à explorer.
Andreas Wilmes enseigne à l’Université Catholique Péter Pázmány (Budapest) et est rédacteur en chef du Philosophical Journal of Conflict and Violence. Il a récemment dirigé, avec George Dunn, le premier volume de René Girard and the Western Philosophical Tradition (MSU Press, 2024).
René Girard and the Western Philosophical Tradition
Volume 1 : Philosophy, Violence, and Mimesis.
Edited by Andreas Wilmes and George A. Dunn.
This edited volume situates René Girard in relation to the Western philosophical tradition. Each chapter engages the French anthropologist in dialogue with a key figure from the history of Western philosophy, from Plato to Kierkegaard. The pivotal question of René Girard and the Western Philosophical Tradition revolves around Girard’s assertion, “Since the attempt to understand religion on the basis of philosophy has failed, we ought to try the reverse method and read philosophy in the light of religion.” Major philosophers influenced Girard and contributed valuable insights into questions of desire, religion, violence, and the sacred. At the same time, he felt that Western philosophy often, if not always, neglected the founding violence that lies at the origin of culture.
This is the first collective scholarly effort at situating René Girard in relation to the Western philosophical tradition. Volume 1 features chapters on Plato, Augustine of Hippo, Niccolò Machiavelli, Thomas Hobbes, Blaise Pascal, Baruch Spinoza, Jean-Jacques Rousseau, Adam Smith, Immanuel Kant, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Friedrich Wilhelm Joseph Schelling, Alexis de Tocqueville, Søren Kierkegaard, and René Girard.
> lien vers Michigan State University Press
La Cène et la Croix
L’eucharistie vue par les philosophes
René Girard et Pierre Gardeil
Samedi 12 octobre de 9h à 20h00
Ensemble paroissial du Christ-Roi
Salle Pierre et Paul
26 rue de l'Aude 31500 Toulouse
Conférences et temps musicaux,
organisés par l'Association Recherches mimétiques, en partenariat avec Radio Présence et Passeur d'espérance.
>>> PRESENTATION DU COLLOQUE PAR LES ORGANISATEURS ET LES INTERVENANTS
(émission sur Radio Présence Toulouse)
La vision anthropologique de René Girard repose sur deux idées fondamentales : d’une part, la prévalence du mimétisme dans le comportement humain ; de l’autre, le phénomène du bouc émissaire pour surmonter les crises collectives. Dans ce phénomène, Girard détecte l’origine de tous les ordres sociaux, de la religion jusqu’à la culture. Mais il voit ultimement dans la « révélation judéo-chrétienne » le moment où la violence et l’injustice du « mécanisme victimaire » sont dévoilés par la Passion du Christ. En ce sens, l’œuvre de Girard est une apologie du christianisme.
Curieusement, sa conversion n’est pas allée de pair avec une description plus précise des rituels chrétiens, et tout particulièrement du plus central d’entre eux, qui est le repas eucharistique. Des anthropologues ou des théologiens ont ainsi pu lui reprocher de ne pas avoir insisté suffisamment sur la dimension communielle de la pratique chrétienne. Dans une perspective comparable, on se réfère ici à l’un des lecteurs critiques et néanmoins enthousiaste de Girard, le philosophe et ami de Michel Serres, Pierre Gardeil, qui aura très vite repéré ce vide au cœur de la théorie girardienne.
La présente rencontre, organisée par l'Association "Les amis de Pierre Gradeil" et par Jean-Louis Salasc, membre du CA de l’Association Recherches Mimétiques, entend poser un jalon dans cette réflexion. Rappelons que, préfacier du livre de Pierre Gardeil, Quinze regards sur le corps livré, et lecteur assidu de Jacques Maritain, René Girard aura toujours défendu, en dialoguant avec Raymund Schwager ou Michel Corbin, plus récemment avec Wolfgang Palaver ou James Alison, la pleine orthodoxie de sa pensée. Cette conviction est partagée par ceux qui prendront part à cette journée, par ailleurs enrichie de moments musicaux et d’une réflexion conclusive sur la représentation de l’eucharistie dans l’art occidental.
PROGRAMME
9h Accueil
9h30 Présentation de la journée et des conférenciers
9h40 La théorie mimétique, par Benoît Chantre
10h20 René Girard, le christianisme et l’eucharistie, par James Alison
11h Pause musicale en salle
11h20 Qui est Pierre Gardeil, par plusieurs proches
12h Déjeuner sur site
13h Répétition du concert (ouverte)
13h30 Sacrifice et eucharistie, par fr. David-Marc d’Hamonville
14h10 Ce que Pierre Gardeil apporte à la compréhension de l’eucharistie, débat avec James Alison, Benoît Chantre et fr. d’Hamonville
15h20 Pause musicale en salle
16h Girard, Maritain et l’eucharistie, par Claire Bressolette
16h40 Pause-café
17h10 La réelle présence : de l’image à l’eucharistie, par Jean Nayrolles
17h50 Table-ronde avec tous les conférenciers, bilan et questions/réponses
18h45 Concert à l’église
19h30 Buffet de l’amitié
NB : librairie ouverte entre les conférences
CONCERT ET INTERLUDES MUSICAUX
Chant grégorien
Trois antiennes "O" de l' Avent de M.A. Charpentier
Polyphonies de Victoria, Duruflé, Poulenc
Création de Jean Louis Salasc
Chorals de J.S. Bach
Programme complet à venir
CONDITIONS D'ENTREE
Une participation financière de 27 euros est demandée aux participants. Elle comprend l'accès aux conférences et au concert de clôture, ainsi que les collations (le déjeuner, le buffet de l'amitié et les pauses café- boisson pendant tout le colloque).
Gratuit pour les étudiants.
Conférence débat avec James Alison
Avancer dans la foi avec René Girard
Mercredi 25 septembre à 20h00 (en visio)
Organisé par l'Association Saint-Merry-Hors-les-murs
ll est beaucoup question de salut dans la Bible. Que veut dire être sauvé et de quoi au juste ? Salut et rédemption sont-ils la même chose ? Quel rapport entretient le salut avec le mal et la violence ? René Girard fait de la violence l’origine et l’horizon de l’humanité, il voit dans le message de l’Évangile un cheminement qui conduit hors de la violence et du ressentiment. Il oblige certainement les théologiens à donner un sens différent à la révélation chrétienne, en s’extrayant des logiques trop individualistes et dualistes que sous-tendent les formules traditionnelles du salut éternel. Mais comment dire ces choses dans notre langage et selon notre expérience d’aujourd’hui ?
Lien de connexion :
Sur le site www.saintmerry-hors-les-murs.com (agenda)
ou https://us06web.zoom.us/j/83334758069?pwd=U7pYQxefaxBymGxxTjO4Jb0ZLSatFP.1
« Tinder », les feux de l’envie, et des images :
la fin de l’amour selon René Girard
Vidéoconférence de Pierre Azou
Mercredi 11 septembre à 19h00
Autour du phénomène des applications de rencontre, une lecture girardienne de la crise amoureuse décrite par la sociologue Eva Illouz dans La Fin de l’amour (2019)
« L’œuvre romantique met en circulation un ensemble de symboles et d’images destinés non pas à la communion mais à la séparation universelle », écrivait René Girard en 1961 dans Mensonge romantique et vérité romanesque.
Et si les applications de rencontre (comme « Tinder ») étaient l’œuvre romantique de notre temps — écrite en continu, et collectivement, par leurs millions d’utilisateurs ? En « mettant en circulation » ces « symboles » et ces « images » que sont les profils de ces utilisateurs à la recherche de relations amoureuses, contribueraient-elles paradoxalement à les « séparer » toujours plus ?
C’est l’idée que je voudrais défendre dans cette communication, en faisant se « rencontrer » René Girard et la sociologue contemporaine Éva Illouz — chacun complétant, et enrichissant, les analyses de l’autre.
Ainsi, d’un côté, nous pouvons mieux comprendre la crise des relations amoureuses décrite par Illouz dans La Fin de l’amour (2019) si nous y reconnaissons avec Girard une forme nouvelle de « crise mimétique » ; en retour, le cadre d’analyse d’Illouz — celui du marché libéral, et du développement du capitalisme — nous permet, dans la continuité des travaux de Jean-Pierre Dupuy (Le Sacrifice et l’Envie, 1994) de préciser la théorie de Girard sur un point essentiel : en distinguant, là où il tend à les confondre, « l’envie » et le « désir ».
Plus que le désir, l’envie est liée au regard. L’étymologie nous le signale : « in-vidia », de « videre », « voir » — avec une ambiguïté autour du du préfixe « -in », qui peut avoir un sens privatif, ou signifier « vers, sur ». Avec Girard et Illouz, nous comprenons que les deux significations sont indissociables. L’envieux, c’est celui qui ne voit pas son propre être, parce que, pour le trouver, il tourne son regard vers les autres. C’est celui pour qui l’autre, et l’être, n'est jamais qu’une image inatteignable.
Si la tendance à la « séparation universelle » se lit particulièrement clairement sur les applications de rencontre, c’est donc à la lumière des « feux de l’envie » (pour reprendre le titre de l’ouvrage que Girard a consacré à Shakespeare en 1990, Shakespeare, les feux de l’envie) :
dans la mesure où, par leur mode de fonctionnement, elles favorisent — ou procèdent de — notre « devenir-image ».
Bio :
Pierre Azou est doctorant en littérature française à Princeton University (USA). Sa thèse porte sur la relation entre l’écrivain et la figure du terroriste dans le roman et l’essai contemporains : relation d’opposition, mais où entre aussi une certaine fascination. Relation paradoxale, sujette à renversements — relation « mimétique » donc, si l’on en revient à l’origine des théories de René Girard : la littérature. C’est dans cette perspective que Pierre Azou s’efforce aussi de lire le contemporain, des dynamiques politiques (par exemple : « Emmanuel Macron et Éric Zemmour entre roman et politique : parcours croisé », Modern & Contemporary France, Janvier 2024) aux développements technologiques (par exemple : « Chat G.P.T. : G pour Girard », L’Emissaire, Septembre 2023).
Conférence-débat avec Bruno Perren
Modératrice : Christine Orsini
La laïcité sépare le politique du religieux. Mais la République laïque, pour autant, en a-t-elle réellement fini avec le sacré ? Si l’on considère la « religion » dans son sens restreint de croyance dans les monothéismes révélés (judaïsme, christianisme, islam), on peut dire de la République, eu égard à ces trois confessions, qu’elle adopte un positionnement neutre.
Mais dès lors qu’on envisage la « religion » dans les termes autrement stimulants de Durkheim – qui la définit comme la séparation des mondes sacré et profane –, la neutralité religieuse de la République, au sens où elle n’aurait plus rien à faire avec le sacré, pour le moins, interroge, quand elle n’est pas, tout bonnement, sujette à caution. Le processus de « sécularisation », dont nous sommes les lointains héritiers, a commencé avec la naissance de la philosophie, s’est poursuivi au Siècle des Lumières et semble s’accentuer inexorablement aujourd’hui. Il consiste, pour une bonne part, dans l’oubli, conscient ou non, du rôle fondateur de la barrière sacré/profane.
Selon René Girard, en effet, la séparation sacré/profane a pour fonction essentielle de distinguer la bonne violence, celle qui est légitime en ce qu’elle dit le dernier mot d’un litige, de la mauvaise violence, qui enclenche un cycle interminable de vengeances. Or, en République, c’est l’État qui détient le monopole de la violence légitime, de la même manière que, dans le contexte des religions sacrificielles, c’était les dieux qui en étaient détenteurs. Officiellement indemne de toute pratique religieuse, la République perpétue pourtant, sous des formes atténuées, les deux types de sacrifice que la Bible mentionne en ouverture de la Genèse : le sacrifice d’objet (interdiction de toucher à), dont traite l’histoire d’Adam et Ève ; et le sacrifice violent (élimination du rival), dont traite l’histoire d’Abel et Caïn.
Le sacrifice violent est toujours à l’œuvre dans les expressions contemporaines de confrontation guerrière tandis que le sacrifice d’objet, lui, se dissimule derrière le processus de marchandisation généralisée qui a cours aujourd’hui. La séparation du politique et du religieux qui définit notre laïcité n’a de sens que dans un univers culturel « de type chrétien ». Avec le temps, en effet, le religieux selon Durkheim s’est séparé en deux branches désormais distinctes : le « politique » a hérité de la violence légitime au moment où le religieux « de type chrétien » y a clairement renoncé. Toute réflexion sur la laïcité oblige à préciser de quelle religion on parle.
Auteur-compositeur-interprète, Bruno Perren vit de la chanson dans tous les sens du verbe vivre. Durant toute sa carrière de chanteur, il est resté étudiant autodidacte en sciences humaines. La pensée de René Girard a joué dans ses recherches un rôle déterminant. Il termine en ce moment la rédaction d’un ouvrage « La République et le sacré » en vue d’une éventuelle publication. http://brunoperren.unblog.fr/biographie/
Entretien entre Denis Salas et Hervé van Baren, autour du livre Le Déni du viol - Essai de justice narrative de Denis Salas
Modérateur : Benoît Chantre
Après la conférence de Hervé Van Baren organisée le 7 mars au Forum 104 par l'ARM, "La justice en question : les conséquences de la révélation des structures violentes du monde", sur le thème de l'inceste, nous vous proposons un débat autour du dernier livre de Denis Salas, Le Déni du viol - Essai de justice narrative (Michalon, 2023).
Denis Salas est magistrat et essayiste. Après avoir exercé en juridiction, il est actuellement secrétaire général de l'Association française pour l'histoire de la justice (AFHJ) et directeur scientifique des Cahiers de la justice.
Classement des plaintes, stéréotypes sexistes, condamnations dérisoires... Jamais la justice n'a autant été apostrophée, voire rejetée depuis le mouvement #MeToo lancé par l'affaire Weinstein en 2017. Pour comprendre une telle contestation, cet essai cherche à mesurer l'ampleur du déni du viol qui imprègne la société et ses institutions. La honte de la victime, le mutisme de l'agresseur, le silence de l'entourage et l'évitement de la loi forment un mur de dénégations que rien ne semble pouvoir entamer.
Comment percer le mystère d'un crime enfoui dans le silence et l'oubli ? Et comment s'y attèle la justice ? Sa tâche, affirme Denis Salas, ne peut être vraiment saisie qu'à partir d'une approche narrative. Son travail de dévoilement est rendu sensible au plus près des récits singuliers et leurs parcours brisés. Sa recherche de la vérité est mieux comprise. Son oeuvre réparatrice devient visible.
Un essai sur le dialogue nécessaire entre l'expérience de la violence intime et la mission de la justice.
La justice en question :
Les conséquences de la révélation des structures violentes du monde.
"La question de l’inceste qui a émergé depuis peu dévoile un monde cauchemardesque, résumé par un chiffre : 10% des adultes ont été victimes d’abus sexuels pendant leur enfance. En France, cela représente trois millions de victimes, pour la plupart invisibles. S’il y a des incestés, il y a des incesteurs. L’anthropologue Dorothée Dussy pose implicitement la question d’une réponse pénale adaptée : allons-nous mettre en prison 10% de la population ? Que faire des « complices », celles et ceux qui savaient et ont laissé faire ? La crise de la révélation prédite par René Girard entre dans sa phase explosive et ébranle, entre autres conséquences, jusqu’aux fondations de la justice. Elle nous oblige à une remise en question fondamentale qui dépasse largement le cadre de la loi."
Hervé van Baren
Hervé van Baren compte parmi les contributeurs du blog émissaire de l'ARM. Ingénieur, il a fait sa carrière dans l’aéronautique avant de découvrir il y a une douzaine d’années la non-violence active et l’œuvre de René Girard. Passionné par l’exégèse biblique anthropologique, il est actif dans le milieu associatif en Belgique.
Hervé van Baren propose actuellement un cycle de conférences "Bible et violence", qui s'appuient sur la pensée de René Girard, pour donner sens à la violence dans la Bible..
au Forum 104, 104 rue de Vaugirard 75006 Paris
en distanciel et présentiel
suivie à 20h
par la conférence de Hervé von Baren :
« La justice en question :
les conséquences de la révélation des structures violentes du monde. »
L’an deux mille vingt quatre, le 7 mars à 18h30 à Paris au FORUM 104, 104 rue de Vaugirard, en présentiel et en distanciel, par zoom, les membres de l’« Association Recherches Mimétiques » (ARM), association de type « loi 1901 », déclarée le 22 décembre 2005 et enregistrée sous le numéro 0783012667 au Journal Officiel du 21 janvier 2006, sont convoqués en Assemblée Générale par le conseil de direction (selon les dispositions de l’article 16-2 des statuts).
Il est établi une feuille de présence électronique, certifiée sincère et véritable par les membres de l’Assemblée, elle permet de constater que conformément à l’article 15-3 des statuts, un nombre suffisant de membres à jour de leur cotisation sont présents ou représentés et qu’en conséquence, l’Assemblée générale est valablement constituée.
Vendredi 17 mars à Paris, au Forum 104
Conférence de Jean-Pierre Dupuy "La guerre nucléaire qui vient"
Colloque COV&R PARIS
Du mercredi 14 au samedi 17 juin 2023
L’ARM a organisé le colloque COV&R 2023 à Paris, en partenariat avec l’Institut Catholique de Paris, qui a rassemblé plus de 200 personnes.
Outre l’invité d’honneur (Thomas Pavel) et les membres de l’ARM, qui ont donné des communications en séances parallèles (Hervé van Baren, Jean-Marc Bourdin, Jean Duchesne, Bernard Perret, Jean-Louis Salasc, Daniel Lance, David Porchon, Helène Cristini, Luc-Laurent Salvador, Paul Gifford, René Ducharme, Benoît Cérézuelle, Arnaud Billon et Anaëlle Martin, Agustin Moreno-Fernandez), ont parlé en séances pléniaires les personnes suivantes, membres de l’ARM ou de COV&R :
James Alison, Théologien
Mark R. Anspach, Anthropologue (Institut Marcel Mauss)
Marinela Blaj, Anthropologue (University of Alexandru Ioan Cuza)
Elisabetta Brighi, Maître de conférences en relations internationales (University of Westminster)
Barbara Carnevali, Philosophe (École des Hautes Études en Sciences Sociales - EHESS)
Benoît Chantre, Éditeur et président de l’ARM
Vincent Delecroix, Philosophe et romancier (École Pratique des Hautes Etudes)
Chantal Delsol, Philosophe, membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques)
Paul Dumouchel, Philosophe (Ritsumeikan University / Université du Québec) et vice-président de l'ARM)
Jean-Pierre Dupuy, Philosophe (Stanford University) et président du Conseil scientifique de l’ARM
Sandor Goodhart, Professeur d'anglais et d'études juives (Purdue University)
Simon De Keukelaere, Prêtre et théologien
Trevor Cribben Merrill, Professeur de littérature française et romancier (California Institute of Technology / Imitatio)
Christine Orsini, Philosophe et vice-présidente de l'ARM
Jean-Michel Oughourlian, Psychiatre et essayiste
Wolfgang Palaver, Philosophe et théologien (Université d’Innsbruck)
Martha Reineke, Philosophe (University of Northern Iowa / COV&R)
Camille Riquier, Philosophe et doyen de la Faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris
Peter Thiel, Entrepreneur et financier
Andreas Wilmes, Philosophe et directeur du « Philosophical Journal of Conflict and Violence » (PJCV)
Frédéric Worms, Philosophe et directeur de l’Ecole Normale Supérieure de la Rue d’Ulm.
Les actes du colloque font actuellement l’objet d’un projet de publication.
À l’occasion du COV&R 2023 à Paris, trois épisodes de la série des films animés « La théorie mimétique de René Girard en 2mn » commandée par l’ARM à Héloïse Petel, a été traduit en anglais.
Cette année 2023 a vu la parution, de la biographie intellectuelle de René Girard. Ce livre, dont le projet a été inauguré avec la collaboration de René Girard lui-même, n’aurait pas pu se concrétiser sans le soutien de sa famille d’abord, de ses amis et collègues ensuite, avec qui nous avons monté de nombreux séminaires et colloques, entre autres dans cette perspective. Que tous soient ici remerciés. Rien n’aurait pu se faire, non plus, sans le soutien de la fondation Imitatio, créée en 2008, qui nous a permis de réaliser le travail intellectuel, mémoriel et archivistique organisé en lien avec la BnF.
Nous sommes très reconnaissants envers ces deux institutions, ainsi qu’envers celles qui ont accueilli nos travaux depuis 2005, mais aussi envers celles et ceux qui nous ont aidés par leur soutien à l’association, leurs témoignages, les archives confiées et les réflexions que nous avons menées ensemble.
À l'occasion de la parution de la biographie de René Girard aux éditions Grasset,, l’ARM a organisé avec la librairie Millepages de Vincennes une rencontre avec Benoît Chantre qui a rassemblé près de 250 personnes. Henri-Claude de Bettignies, administrateur et donateur de l’ARM, a rassemblé près de 400 personnes à l’INSEAD le 16 novembre 2023, pour une conférence de Benoît Chantre, en présence de Christine Orsini.
Une tournée des librairies et centres culturels est organisée les prochains mois. La plupart des enregistrements de ces événements sont mis en ligne.
Jeudi 27 septembre 2023, Vincennes - Librairie Millepages
« René Girard est un penseur apocalyptique »
Enregistrement de la conférence de Benoît Chantre à Vincennes
16 novembre 2023, Fontainebleau - INSEAD
« Comprendre la violence avec René Girard : comment briser les barrières de l’individualisme ? »
Enregistrement de la conférence à l'INSEAD de Benoît Chantre
Mercredi 20 décembre 2023, Toulouse - Librairie Ombres blanches
Débat avec Jean-Louis Salasc
21 novembre 2023, Université de Genève
« René Girard, de la théorie littéraire à l’anthropologie »
Conférence-débat avec Nathalie Piégay
Dès la création de l’ARM en 2005, nous visions la création d’un fonds d’archives et nous avons engagé avec la Bibliothèque nationale de France, grâce à Bruno Racine, puis à Laurence Engel qui lui a succédé, un partenariat durable : le fonds René Girard, constitué de nombreux manuscrits et de correspondances inventoriés et conservés par Charles-Éloi Vial, est ouvert désormais aux chercheurs.
En novembre 2023, Benoît Chantre a remis à la BnF les archives qui lui avaient été données par René Girard lui-même et celles qui lui ont été confiées ensuite par son épouse et nombre de ses proches. Les services de la BnF ont commencé à les numériser, comme ils l’ont fait pour le fonds déjà disponible. Plusieurs chercheurs vont bientôt prendre contact avec Charles-Éloi Vial, conservateur du Fonds Girard.
53 articles ont été publiés, de janvier à décembre 2023, avec 416 abonnés, 12 578 lecteurs, encore en progression par rapport à l’année dernière.
Les activités 2024 de l’ARM auront plusieurs axes :
Faire vivre le site de l’ARM et lui donner de la visibilité sur internet. Le site est de plus en plus visité (plus de 15 000 visites par mois). C’est une banque de données pour les chercheurs francophones.
Faire vivre le « Blog émissaire » qui publie un article par semaine sur l'actualité politique, artistique ou philosophique analysée avec les concepts de René Girard.
Repérer de nouveaux chercheurs ou contributeurs pour l’ARM. Les conférences données par Benoît Chantre, à l’occasion de la promotion de sa biographie de René Girard, ont été l’occasion de rencontres fructueuses et de nouvelles adhésions à l’ARM.
La chaîne Youtube de l’ARM (155 vidéos).
Après le partenariat monté avec l’Institut catholique de Paris en 2023, pour l’organisation du colloque COV&R, nous allons maintenir des liens avec de grandes institutions, en particulier la BnF, l’ENS et le Musée du Quai Branly.
C’est dans ce cadre que la BnF nous propose un événement annuel dans l’un de ses amphithéâtres. Nous attendons la date que nous proposera bientôt sa présidente Laurence Engel pour 2024.
Nous envisageons de monter un événement à l’occasion de la sortie, aux éditions Grasset, du premier essai de René Girard, Naïveté du rire, rédigé en 1954-1955, et resté inédit à ce jour.
D’autres rencontres sont prévues : le 2 avril, les « Mardis de l’OFC » (Amphithéâtre de la Conférence des évêques de France - 58, avenue de Breteuil, 75007 Paris, 18h00) avec la participation de Bernard Perret, membre du Conseil scientifique de l’ARM, sur le thème « Discrédit du politique et emballement de la violence dans la société française » ; le 15 mai, les « Mercredis de la culture » (EM Normandie, 21 quai Frissard, Le Havre, 18h30), conférence de Benoît Chantre, « René Girard, violence et vérité ») ; le 28 mai, Musée du Quai Branly (Salon de lecture Jacques Kerchache, 17h00), « René Girard dans l’histoire de la littérature et de l’anthropologie » (débat autour de la biographie de René Girard, en présence de Benoît Chantre, Frédéric Keck et Rémi Labrusse).
Au dernier trimestre, nous organisons à Toulouse, sous la direction de Jean-François Gardeil et Jean-Louis Salasc, une journée sur le thème « Eucharistie et Art » (renseignements à venir).
Nous continuerons, par ailleurs, notre activité de conférences en ligne réalisées par des membres de l’ARM. N’hésitez pas à nous faire des propositions sur les sujets ou les livres qui vous tiennent à cœur. Nous sommes aussi régulièrement contactés par des associations (éducation, non-violence…) pour participer à leurs colloques ou à leurs séminaires.
Samedi 13 janvier 2024, Rennes – « Les Champs Libres »
Débat avec Jérôme Thélot
Vendredi 26 - Dimanche 28 janvier
Nîmes - Festival de la Biographie
Samedi 3 février 2024, Bordeaux - Librairie « La Machine à Lire »
Débat avec Patrick Rödel
Mercredi 13 février 2024, Lycée général international de Saint-Germain-en-Laye
Conférence-débat dans le cadre du stage de formation « Histoire et violence »
Les éditions Grasset, ont mis beaucoup de soins à rééditer, en 2022 et 2023, Achever Clausewitz et La Conversion de l’art, en même temps qu’elles préparaient, avec une attention particulière, l’édition et la sortie de sa biographie intellectuelle.
Nous continuons maintenant avec eux le chantier des œuvres complètes en publiant, dès la rentrée 2024, le premier essai de René Girard, écrit en 1955, totalement inédit à ce jour et fondamental à la compréhension de son œuvre. Plusieurs autres volumes sont également en préparation, tant de textes inédits que de correspondances, qui vont contribuer à renouveler la connaissance et la compréhension de l’œuvre.
Le rapport financier effectif pour l’année 2023, fait par le trésorier, tient compte d’un partenariat avec IMITATIO (fondation américaine) afin de soutenir le fonctionnement de l’association.
Les frais concernent l’organisation de manifestations et une présence sur internet par les sites, blog et réseaux sociaux.
Les cotisations 2023 de 80 adhérents s’élèvent à 5 533 euros. Le budget s’élève à 144 228 euros, deux fois supérieur aux exercices antérieurs. Cela s’explique par l’organisation du colloque COV&R et autres événements du centenaire. L’exercice 2023 est légèrement déficitaire (5 927 euros).
Résolution 1
Approbation du rapport d'activité,
Résolution 2
Approbation du rapport moral
Résolution 3
Approbation du rapport financier
Résolution 4
Quitus donné à la gérance pour l'exercice passé.
"La violence" selon la théorie de René Girard
La violence selon la théorie anthropologique de René Girard est d’une autre nature que ces violences au pluriel qui pourrissent la vie et remplissent les journaux. René Girard s’est efforcé de penser la violence essentielle, la « guerre de tous contre tous » une violence telle qu’elle menace la survie de l’humanité ;
L’apparition et la prolifération de l’armement nucléaire auxquelles il faudrait ajouter les désordres écologiques liés au changement climatique ont rendu possible sinon pensable cet horizon : l’anéantissement du monde civilisé. René Girard un penseur d’une pertinente actualité.
L’intuition qui féconde la pensée de Girard, lecteur des grands textes de la tradition occidentale est celle de la nature mimétique du désir humain. L’imitation est le propre de l’homme, elle en fait un animal grégaire et éducable mais quand elle porte sur des désirs et des conduites d’acquisition, elle engendre des rivalités : elle est la source de toutes les violences.
« L’imitation ne se contente pas de rapprocher les gens ; elle les sépare et le paradoxe est qu’elle peut faire ceci et cela simultanément. »
Cette pensée est paradoxale dans son principe : non seulement elle installe la violence dans une relation et non dans une commode agressivité naturelle, mais elle nie que le désir humain puisse se rattacher à un « sujet » ou à un « objet » particulier ; nous désirons ce que d’autres, que nous prenons comme « modèles », possèdent ou désirent eux-mêmes (les « modèles » sont bien évidemment tout autant incapables de désirer spontanément et tout le monde imite tout le monde.) Ainsi, l’hypermimétisme des hommes les a précipités dans des rapports de violence dont font état tous les mythes de la planète.
La question que se pose l’anthropologue concerne les conditions de possibilité des cultures : comment les hommes ont-ils pu survivre à leurs rivalités mimétiques ?
« Chaque fois que la violence surgit en un point quelconque d’une communauté, elle tend à s’étendre et à gagner l’ensemble du corps social. »
Autrement dit : comment la violence des hommes, qui n’a pas de « fin » aux deux sens du terme, a-t-elle pu être canalisée, voire utilisée, de manière à rendre possible une histoire de l’humanité ? Girard répond à cette question par l’hypothèse du « mécanisme victimaire ».
C’est un instrument de sélection naturelle : les premiers hommes ont pu se débarrasser de leur violence en métamorphosant à leur insu la « violence de tous contre tous » en « violence de tous contre un ». La violence est devenue économique par le rituel du sacrifice, qui consiste à répéter le meurtre fondateur : « il vaut mieux qu’un seul homme meure plutôt que la communauté tout entière », dit le grand prêtre Caïphe lors de la condamnation de Jésus. Or, le christianisme, en révélant l’innocence des victimes a privé la violence humaine de ses béquilles sacrificielles.
La violence est toujours plus ou moins canalisée, le monde moderne a le souci des victimes, ce dont témoigne l’invention des « droits de l’homme » mais on trouve toujours des « boucs émissaires » et si l’on en juge par les génocides modernes, la violence est de moins en moins économique. Les agresseurs se posent en « victimes » ou en défenseurs des victimes, « on tue pour ne pas savoir qu’on tue ».
« Le souci des victimes est devenu un enjeu paradoxal des rivalités mimétiques, des surenchères concurrentielles. »
L’interrogation sur les origines rejoint l’angoisse des hommes d’aujourd’hui qui se sentent menacés par la « montée aux extrêmes » d’une violence dont la puissance létale a été infiniment accrue par la technologie. Comprendre quels sont les moteurs de la violence, quels sont ses prestiges mais aussi ses freins, pourquoi les anciennes recettes ne fonctionnent plus (la guerre n’est plus une institution chargée d’épargner les civils, par exemple) pourquoi le souci moderne des « victimes » est à la fois un immense progrès moral et un encouragement à les multiplier, c’est prendre la question de la violence à bras-le-corps.
Cette question ne concerne pas seulement les Etats et les sociétés mais aussi les individus. Nous ne nous sentons jamais agresseurs, mais toujours agressés : Renoncer à la spirale infernale de la violence, c’est être capable de se reconnaître soi-même comme persécuteur et non perpétuelle victime.
La pensée de René Girard propose une lecture du phénomène de la violence qui nous aide à comprendre notre histoire et peut donc avoir un impact sur notre avenir.
A lire : La Violence et le Sacré (1972, paru en Poche).
Pour des précisions sur l’ensemble de l’œuvre et des vidéos instructives, voir le site de l’ARM (notamment les vidéos animées « René Girard en 2mn » ) et l'ouvrage « René Girard »dans la collection Que sais-je.
Pour étudiants pressés :
Samedi 13 janvier à 15h00
Rennes -"Les Champs Libres"
Débat avec Jérôme Thélot
Vendredi 26 au Dimanche 28 janvier
Nîmes - Festival de la Biographie
Samedi 3 février
Bordeaux - Librairie "La Machine à Lire"
Débat avec Patrick Rödel
Mercredi 13 février à 14h00
Lycée général international de Saint-Germain-en-Laye
Conférence-débat dans le cadre du stage "Histoire et violence"
Mercredi 15 mai à 18h30
Le Havre -"EM Normandie" -
Conférence-débat : "Violence et vérité
Chers amis,
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2024, et forme le vœu que, malgré les événements sombres qui s’y profilent, elle nous donne l’occasion de nous revoir et de construire ensemble de nouveaux projets.
Car l’année écoulée nous aura permis de retrouver nos habitudes d’avant le confinement. Ainsi le colloque international COV&R, que nous avons pu, grâce à notre ami Camille Riquier, organiser à l'Institut Catholique de Paris, pour célébrer le centenaire de la naissance de René Girard, a réuni en juin plus de deux cents chercheurs venus du monde entier. Certains ont, depuis, engagé des collaborations avec nous. Nous étions également présents aux célébrations organisées en décembre au Collège des Bernardins puis en Avignon, par la famille de René Girard, en présence de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses neveux et petits neveux, à l’occasion du transfert de ses cendres dans sa ville natale. Une nouvelle étape dans la célébration de sa mémoire a donc eu lieu. Nous en sommes tous émus et heureux.
Nous continuerons néanmoins à célébrer ce centenaire en 2024, puisque le 25 décembre, date de la naissance de René Girard, terminait autant l’année 2023 qu’il inaugurait la suivante !
J’ai personnellement eu la joie de retrouver certains d’entre vous à Fontainebleau, Paris, Toulouse ou Vincennes, à l’occasion de la promotion de la biographie que j’ai publiée aux éditions Grasset en septembre. J’espère en retrouver d’autres, dans les semaines et les mois qui vont venir, à Bordeaux, Le Havre, Lyon, Nîmes, Rennes ou Tours.
Cette biographie synthétise de nombreuses recherches menées depuis la création de l’ARM en 2005. Nous pouvons en effet nous réjouir du chemin parcouru. Nous envisagions, avec René Girard, Michel Serres et Jean-Pierre Dupuy, de créer une fondation de recherches mimétiques ; elle est née en Californie trois ans plus tard et nous aura permis de déployer des chantiers importants. Nous visions la création d’un fonds d’archives et nous avons engagé avec la Bibliothèque nationale de France, grâce à Bruno Racine, puis à Laurence Engel qui lui a succédé, un partenariat durable : le fonds René Girard, constitué de tous les manuscrits et de correspondances inventoriés et conservés par Guillaume Fau et Charles-Éloi Vial, est désormais ouvert aux chercheurs. Nous programmions des publications de René Girard lui-même et de ceux qui se réclament de sa pensée. Ces essais ou ces actes de colloques ont paru depuis 2005 aux éditions Carnets Nord, Flammarion, Grasset, Le Pommier, Parole et Silence, et Petra. Nous voulions enfin développer un site internet de référence ; il est de plus en plus visité et utilisé (www.rene-girard.fr). Plusieurs thésards nous ont même confié avoir découvert l’œuvre grâce à cet « outil indispensable ».
Les éditions Grasset, maison mère de René Girard, qui m’avaient commandé un livre d’hommage en 2015, ont mis beaucoup de soins à rééditer, en 2022 et 2023, Achever Clausewitz et La Conversion de l’art, en même temps qu’elles préparaient, avec une attention particulière et dont je tiens à les remercier, l’édition et la sortie de sa biographie intellectuelle. Nous continuons maintenant avec eux le chantier des œuvres complètes en publiant, dès la rentrée 2024, le premier essai de René Girard, écrit en 1955, totalement inédit à ce jour et fondamental à la compréhension de son œuvre. Plusieurs autres volumes sont également en préparation, tant de textes inédits que de correspondances, qui vont contribuer à renouveler la connaissance et la compréhension de l’œuvre.
Notre partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, et celui que nous avons noué avec l’École normale supérieure grâce à son directeur Frédéric Worms, continueront en 2024. Nous célèbrerons la fin de la constitution du fonds René Girard et reprendrons le chemin de nos séminaires et de nos colloques. N’hésitez pas, comme vous l'avez faits ces dernières années, à nous proposer vous-mêmes des rencontres, afin que nous puissions ou les organiser avec vous ou les relayer sur les réseaux de l’association.
Je voudrais enfin témoigner ma reconnaissance à celles et ceux qui nous ont, depuis dix-huit ans, régulièrement aidés par leur soutien, leurs témoignages sur l’œuvre et la vie de René Girard, et par les archives qu’ils nous ont confiées afin qu’elles puissent rejoindre le fonds Girard. Je remercie aussi les institutions qui nous ont accompagnés ou nous accompagnent toujours : outre la BnF, l’ENS et l’association COV&R déjà citées, le Collège des Bernardins, l'Institut Catholique de Paris, l'École nationale des Chartes, le Centre Pompidou, le Théâtre du Châtelet, le Centre Sèvres, le Musée du Quai Branly et les universités de Cambridge, Innsbruck et Stanford.
Notre association a pu tenir le cap du centenaire de René Girard. Elle continue plus que jamais ses activités. Nous ne manquerons pas de vous en tenir régulièrement informés.
En vous renouvelant tous mes vœux pour cette année 2024, je vous dis à toutes et à tous mes plus vives amitiés,
Benoît Chantre
Président de l’ARM
Célébration du centenaire de René Girard
A l'occasion de la parution de la biographie de René Girard aux éditions Grasset par Benoît Chantre, la librairie Millepages de Vincennes organise une rencontre avec Benoît Chantre en partenariat avec l'Association Recherches mimétiques
Mercredi 27 septembre à 19h:
Auditorium Jean-Pierre Miquel
Coeur de Ville
98, rue de Fontenay
Vincennes
Métro Chateau de Vincennes ligne 1
dans la limite des places disponibles
« René Girard.
Un centenaire et l’avenir d’une théorie »
à l'Institut Catholique de Paris
En partenariat avec l’Institut Catholique de Paris
et l’Association Recherches Mimétiques
Le thème choisi pour la conférence COV&R 2023 est : « René Girard. Un centenaire et l’avenir d’une théorie », ce qui nous permettra de revenir sur l’œuvre et la vie de l’auteur de La Violence et le sacré en les replaçant dans le climat d’urgence qui fut le sien lorsqu’il quitta l’Europe en 1947, et qui est toujours le nôtre, à l’heure où la guerre revient frapper à nos portes.
COV&R (Colloquium on Violence and Religion - https://violenceandreligion.com) est une association internationale fondée en 1990. Elle rassemble des chercheurs du monde entier, qui travaillent au développement et à la critique de la théorie mimétique issue des travaux de René Girard.
L’association COV&R organise chaque année un colloque, alternativement en Europe et aux États-Unis, dans de grandes universités. Les chercheurs venus de nombreuses disciplines sont invités à donner ses conférences et à participer à des tables rondes. Tous travaillent à éprouver la théorie mimétique dans des champs divers : théorie littéraire, anthropologie, sociologie, psychologie, philosophie morale et politique, économie, herméneutique biblique, études cinématographiques… Ces rencontres rassemblent entre 150 et 200 personnes.
Quelques rencontres :
2019 - Universität Innsbruck - Innsbruck, Austria [“Imagining the Other: Theo-Political Challenges in an Age of Migration”]
2017 - Universidad Francisco de Vitoria - Madrid, Spain – [“Identity and Rivalry”]
2015 - St. Louis University - St. Louis, Missouri USA – [“The One by Whom Scandal Has Come: Critically Engaging the Girardian Corpus”]
2011 - Centro Europeo di Studi su Mito e Simbolo and Università di Messina - Saline, Italy [“Disorder/Order in History and Politics”]
2009 - St Mary’s University College, Strawberry Hill and Heythrop College, University of London - London, England – [“Fearful Symmetries: Religion, Co-Existence and the Secular”]
1995 - Loyola University - Chicago, Illinois, USA – [“Violence, Mimesis, and Responsibility”]
1991 - Stanford University - Stanford, California, USA – [“Mythology”]
COV&R 2023 – PARIS à l'Institut Catholique de Paris
Les partenaires du colloque COV&R 2023 sont l’Institut Catholique de Paris et l’Association Recherches mimétiques.
L’Institut Catholique de Paris est un lieu idéal pour cette rencontre, étant donné les liens de René Girard avec Paris et particulièrement avec cette institution qui l’a nommé doctor honoris causa en 2009 et a organisé, le 6 mai 2017 (en partenariat avec l’ARM), un grand colloque sur le thème : « Faut-il avoir peur ? René Girard, penseur de la violence. »
Le colloque se déroulera du mercredi 14 au samedi 17 juin et rassemblera plus de 230 personnes dont 20 keynotes speakers et 130 speakers venus de 27 pays.
L’invité d’honneur est Thomas Pavel.
Thomas Pavel est un universitaire américain spécialiste de la littérature française. Il a été professeur de littérature comparée à l’université de Princeton, puis à celle de Chicago. Professeur invité au Collège de France en 2005-2006, il y a donné un cours sur le thème : « Comment écouter la littérature. » Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Univers de la fiction, Seuil, 1988 ; Le Mirage linguistique, Minuit, 1988 ; L’Art de l’éloignement. Essai sur l’imagination classique, Gallimard, 1996 ; La Pensée du roman, Gallimard, 2003, rééd. « Folio essais », 2014.
Les conférenciers invités sont :
James Alison, Théologien (Imitatio)
Mark R.Anspach, Anthropologue (Institut Marcel Mauss / Imitatio)
Marinela Blaj, Anthropologue (University of Alexandru Ioan Cuza)
Elisabetta Brighi, Maître de conférences en relations internationales (University of Westminster)
Barbara Carnevali, Philosophe (École des Hautes Études en Sciences Sociales - EHESS)
Benoît Chantre, Éditeur, essayiste et président de l’ARM (ARM / Imitatio)
Vincent Delecroix, Philosophe et romancier (École Pratique des Hautes Etudes)
Chantal Delsol, Philosophe, membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques)
Paul Dumouchel, Philosophe (Ritsumeikan University / Université de Montréal) et vice-président de l'ARM
Jean-Pierre Dupuy, Philosophe (Stanford University)
Sandor Goodhart, Professeur d'anglais et d'études juives (Purdue University)
Simon De Keukelaere, Théologien et linguiste
Trevor Cribben Merrill, Professeur de littérature française et romancier (Imitatio)
Christine Orsini, Philosophe vice-présidente de l'ARM
Jean-Michel Oughourlian, Psychiatre et essayiste
Wolfgang Palaver, Philosophe et théologien (COV&R)
Martha Reineke, Philosophe (University of Northern Iowa, COV&R)
Camille Riquier, Philosophe, doyen de la Faculté de philosophie de l’ICP
Frédéric Worms, Philosophe et directeur de l’Ecole Normale Supérieure de la Rue d’Ulm.
>> PRESENTATION DES CONFERENCIERS, TITRES DES CONFERENCES,
>> PROGRAMME GENERAL DES QUATRE JOURS DE COLLOQUE
>> PROGRAMME DES SESSIONS PARALLELES
En dehors de ces conférences plénières, auront lieu des sessions parallèles. Les appels à contribution sont ouverts sur le site de COV&R. Des bourses sont données aux étudiants pour leur frais de voyage. Par ailleurs, nous avons réservé pour les participants des chambres dans des congrégations religieuses parisiennes, à des prix modérés.
Les conférences se feront principalement en anglais. Certaines seront données en français. Dans la mesure du possible, nous essaierons de projeter simultanément la version traduite des conférences.
"La guerre nucléaire qui vient"
Conférence de Jean-Pierre Dupuy
Vendredi 17 mars à 20h00
Forum 104
104, rue de Vaugirard - 75006 Paris
En quoi la possibilité de la guerre nucléaire confirme ou altère-t-elle les analyses développées par René Girard et Benoît Chantre dans leur livre Achever Clausewitz? Celui-ci met en scène classiquement l'opposition entre l'attaque et la défense et démontre la primauté de cette dernière.
Avec l'arme atomique, on a affaire à trois termes, et non pas deux: la défense, l'attaque, nommée "préemption", et la dissuasion. On démontrera que la défense est mise hors circuit, tant pour des raisons techniques que par le fait que la dissuasion implique que l'on ne se défende pas: on prouve ainsi à l'ennemi qu'on ne l'attaquera pas en premier. On montrera aussi que dans l'histoire de l'ère nucléaire, la préemption l'a emporté sur la dissuasion et que les chefs d’État soviétiques russes et américains n’ont jamais exclu de leurs répertoires d’action la décision de frapper en premier.
On illustrera ces thèses par la question lancinante, si Poutine perd la guerre conventionnelle contre l'Ukraine, aura-t-il recours contre les puissances de l'OTAN à ses armes nucléaires tactiques, domaine dans lequel il est de loin le plus fort ?
Jean-Pierre Dupuy est professeur émérite de philosophie politique à l'Ecole Polytechnique de Paris et professeur de science, technologie et société, et de science politique à l'Université de Stanford. Il est membre de l'Académie française des technologies. Il a été le premier président du Comité d'éthique de la Haute Autorité française de sûreté et de sécurité nucléaires.
Son dernier livre "La guerre qui ne peut pas avoir lieu" vient de paraître en poche aux Editions du Seuil (préface inédite).
En introduction à cette conférence, à lire et écouter sur le site de l'ARM :
>> Recherches / Philosophie politique
>> "Soirée autour du travail de Jean-Pierre Dupuy"
Convocation Assemblée mixte extraordinaire et générale
du vendredi 17 mars 2023 à 18h30
suivie de la conférence de Jean-Pierre Dupuy
"La guerre nucléaire qui vient"
Cette assemblée se tiendra au Forum 104, 104 rue de Vaugirard 75006 PARIS. Elle sera retransmise par zoo.
De nouveaux statuts seront soumis au vote lors de l'Assemblée générale Mixte.
Seront présentés les événements organisés par ARM pendant cette année particulière qu'est le centenaire de la naissance de René Girard.
En particulier nous présenterons le colloque international COV&R qui aura lieu du 14 au 17 juin à l'Institut Catholique de Paris.
>> Convocation
>> Inscription à l'AG Mixte au Forum 104 ou par zoom.
MARDI 17 JANVIER à 19h30
Rémi Lainé, président de la Scam,
Yves Bernanos, Crescendo Films et KTO,
ont le plaisir de vous inviter à la projection de "René Girard, la vérité mimétique"
un film documentaire de Yves Bernanos
co-écrit avec Patrice Le Roué et Jean-Pier Delaume-Myard
2021 - 52’
produit par Crescendo Films et KTO
Conçu comme un voyage au coeur de l’oeuvre et de la vie de René Girard, ce documentaire explore les multiples aspects de sa fascinante « théorie mimétique », où le désir et l’imitation déterminent la mécanique du comportement humain, menant à la rivalité et la violence mimétiques, puis à la désignation du bouc-émissaire. A travers les mythes, les sociétés anciennes, les religions, l’Histoire de l’humanité, et dans notre actualité, la pensée audacieuse de Girard se révèle à nous comme une vérité universelle…
Ce film a été conçu avec le soutien de l'Association Recherches Mimetiques.
Diffusion simultanée sur www.scam.fr
Un verre vous sera proposé à l’issue de la projection
Réservation indispensable yves.bernanos@icloud.com
Discussion avec Emmanuel Dubois de Prisque,
Jean-Louis Salasc et Benoît Chantre,
à partir du livre "La Chine et ses démons. Aux sources du sino-totalitarisme" d’Emmanuel Dubois de Prisque,
paru aux éditions Odile Jacob
Samedi 17 décembre à 15h30
Le régime communiste chinois n'hésite plus guère à se réclamer de la longue tradition culturelle et civilisationnelle de l'Empire. Dans le même temps, il s'efforce d'effacer la marque occidentale et chrétienne, par le truchement de sa politique de « sinisation des religions »,du corps sociopolitique chinois. Est-il possible de prendre cette prétention au sérieux ? Peut-on mettre en lumière une continuité entre la gouvernance politico-religieuse de l'Empire et la gouvernance « scientifique » du Parti communiste aujourd'hui ? Ces deux gouvernances sont-elles unies par une économie de la violence que la théorie mimétique de René Girard permettrait de comprendre ?La force apparente du système sacrificiel chinois lance-t-elle un défi de plus à un Occident sous les feux d'une critique quasi-universelle?
CONVOCATION à l'Assemblée Générale de l'ARM
le samedi 17 décembre à 14h30
par zoom
Suivie par la conférence-débat sur le livre d'Emmanuel Dubois de Prisque
"La Chine et ses démons - Au source du sino-totalitarisme"
L’an deux mille vingt deux, le 17 décembre à 14h30 à Paris en distanciel, par zoom, les membres de l’« Association Recherches Mimétiques » (ARM), association de type « loi 1901 », déclarée le 22 décembre 2005 et enregistrée sous le numéro 0783012667 au Journal Officiel du 21 janvier 2006, sont convoqués en Assemblée Générale par le conseil de direction (selon les dispositions de l’article 16-2 des statuts).
Présentation et approbation du rapport d’activités 2020, du rapport moral, et des projets 2021-2022 ;
Renouvellement du Bureau ;
Présentation et approbation des comptes ;
Quitus donné à la gérance.
Il est rappelé que seuls les membres à jour de leur cotisation peuvent assister à l'Assemblée générale.
Grâce à votre soutien régulier, notre association s'est beaucoup développée depuis sa création en décembre 2005. Vous contribuez ainsi à mieux faire connaître la pensée de René Girard et à l'inscrire dans les débats contemporains.
Nous vous rappelons que le montant de l'adhésion à l'ARM est de :
20 euros
50 pour les membres bienfaiteurs
100 euros ou plus pour les membres donateurs
Depuis le 1er janvier 2005, la réduction d’impôt accordée aux « personnes physiques » est portée à 66% du montant des dons versés aux oeuvres et organismes d’intérêt général. La cotisation est considérée comme un don par l’administration fiscale.
Votre paiement peut être effectué
1- par courrier , en indiquant votre nom, prénom, adresse et adresse mail :
ARM chez Monsieur Chantre - 24, rue de l'Entrepont 37400 AMBOISE
2- via le site sécurisé du Crédit Mutuel (banque de l'ARM) "Pay association" https://www.payassociation.fr/arm/cotisations
3- via Paypal
POUVOIR
à envoyer par courrier (ARM chez Monsieur Chantre - 24, rue de l'Entrepont 37400 AMBOISE) ou par mail (recherches.mimetiques@gmail.com)
Je soussigné(e) ‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
Adresse : ‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
Donne pouvoir à : ‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐de me représenter à l’Assemblée Générale de l’Association Recherches Mimétiques, le17 décembre 2022.
Date et signature (précédées de « bon pour pouvoir »)
Discussion autour du livre de Jacques Leroy,
avec Jacques Leroy, Samir Arbache et Bernard Perret
Cette discussion s'inscrit dans le cycle "Un livre, une conférence"
René Girard ou le cri du prophète
de Jacques Leroy-Berger
paru aux éditions L’Harmattan,
Mercredi 7 décembre, à 19h, par zoom
Le principal apport de René Girard à la théologie est d'avoir contribué à débloquer une situation qui paraissait sans issue : celle d'une doctrine de la Rédemption présentant un Dieu qui réclamerait le sacrifice de son fils pour effacer la tâche originelle et « calmer son courroux », comme le dit si bien le chant du Minuit chrétien.
La question se pose toutefois de savoir si la thèse de Girard peut s'inscrire dans la tradition de la foi chrétienne bien qu'elle paraisse s'opposer à une conception transmise à des générations de chrétiens. Pour répondre à cette question, il suffit de mesurer la fécondité théologique de la thèse girardienne, reçue comme source d'inspiration par de nombreux théologiens de toutes confessions chrétiennes.
Le livre de Jacques Leroy donne un aperçu de cette fécondité à partir de l'analyse des travaux de douze théologiens parmi les plus représentatifs du courant girardien. Plus que d'une suite de comptes rendus, il s'agit d'une synthèse raisonnée qui permet à l'auteur de faire valoir sa propre lecture des implications de l' œuvre de René Girard pour le christianisme.
Jacques Leroy : Docteur en philosophie
Samir Arbache :Professeur en théologie et histoire des religions, docteur en philosophie et lettres : études sur le monde arabe – Université Catholique de Lille.
Bernard Perret : Essayiste, ARM.
A l’occasion de la parution du nouveau livre d’Emmanuel Dubois de Prisque, La Chine et ses démons. Aux sources du sino-totalitarisme aux éditions Odile Jacob, l’Institut Thomas More organise une Rencontre consacrée à la question du politique et du religieux en Chine, avec le soutien de la Thiel Foundation et en partenariat avec l’association Recherches mimétiques.
Nous vous espérons nombreux…
Violence, politique et religion · Aux sources de l’énigme chinoise
Rencontre de l’Institut Thomas More,
Jeudi 24 novembre 2022, 9h30-18h,
Fondation Del Duca,
10, rue Alfred de Vigny 75008 Paris
Le régime communiste chinois n'hésite plus guère à se réclamer de la longue tradition culturelle et civilisationnelle de l'Empire. Dans le même temps, il s'efforced'effacer la marque occidentale et chrétienne, par letruchement de sa politique de « sinisation des religions »,du corps sociopolitique chinois. Est-il possible de prendrecette prétention au sérieux ? Peut-on mettre en lumièreune continuité entre la gouvernance politico-religieuse del'Empire et la gouvernance « scientifique » du Particommuniste aujourd'hui ? Ces deux gouvernances sont-elles unies par une économie de la violence que la théorie mimétique de René Girard permettrait de comprendre ?La force apparente du système sacrificiel chinois lance-t-elle un défi de plus à un Occident sous les feux d'unecritique quasi-universelle?
A l'occasion de la parution du nouveau livre d'Emmanuel Dubois de Prisque, La Chine et ses démons. Aux sources dusino-totalitarisme aux éditions Odile Jacob, l'InstitutThomas More réunit certains des meilleurs experts de la question du politique et du religieux en Chine, ainsi que de grands intellectuels qui s'intéressent aux destinsrespectifs de la Chine et de l'Occident.
Intervenants :
Jean-Thomas Lesueur, Institut Thomas More
Barend ter Haar, Professor at the University of Hamburg
John Lagerwey, Director of the Ricci Institute (Centre Sèvres-Facultés jésuites, Paris)
François Jullien, professeur à l'université Paris-Diderot, titulaire de la Chaire sur l’altérité au Collège d’Études mondiales de la Fondation Maison des sciences de l’homme
Benoît Chantre, essayiste, président de l’association Recherches mimétiques
Olivier Boutonnet, docteur en histoire des religions et anthropologie religieuse (EPHE - PSL)
Emmanuel Dubois de Prisque, chercheur associé à l’Institut Thomas More
Chantal Delsol, de l’Institut, philosophe
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“Spinoza et Girard : les mécaniciens du désir”
par Stéphane Vinolo
Mercredi 16 novembre 2022 à 19h00 par zoom
dans le cadre du cycle "Girard et quelques autres"
Spinoza ne fait pas partie des philosophes souvent cités par René Girard, comme peuvent l’être Platon, Hegel ou Sartre. Il y a là quelque chose de tout à fait surprenant puisque non seulement Spinoza est un penseur du désir, au point de faire de celui-ci l’essence même de l’homme (Ethique, III, Appendice), mais en plus parce que l’Ethique développe toute une théorie du mimétisme des affects. De plus, tout au long du Traité Théologico-Politique, Spinoza n’a eu de cesse de signaler l’importance du Christ, le plus grand des philosophes.
Certes, les conséquences que Spinoza tire du mimétisme sont radicalement différentes de celles que propose René Girard puisque ce dernier fait de la démocratie le régime le plus mimétique et donc le plus violent qui soit, là où Spinoza déclare le caractère absolu en tout du décompte des votes. Il y a donc, entre Spinoza et Girard, des liens complexes et pourtant constants. En confrontant les deux auteurs, nous pourrons donc non seulement préciser leurs conceptions du désir et du mimétisme mais peut-être aussi révéler une filiation souterraine de la pensée de Girard.
Stéphane Vinolo est docteur en philosophie de l’Université de Bordeaux, et docteur en théologie de l’Université de Strasbourg. Ses recherches portent sur la philosophie française contemporaine et sur la philosophie du XVIIème. Il enseigne à l’Université Catholique de Quito en Equateur.
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Une édition revue et augmentée d’Achever Clausewitz, quinze ans après sa parution
Achever Clausewitz
Lettre inédite de René Girard :
« Petite improvisation sur la logique apocalyptique de l’histoire contemporaine »
Nouvelle préface de Benoît Chantre :
« Une nouvelle ère de la violence »
Editions Grasset
EN LIBRAIRE LE 2 NOVEMBRE 2022
« Le livre que voici est un livre bizarre. Il se présente comme une excursion du côté de l’Allemagne et des rapports franco-allemands depuis les deux derniers siècles. Il avance en même temps des choses jamais dites avec la violence et la clarté qu’elles exigent. La possibilité d’une fin de l’Europe, du monde occidental et du monde dans son ensemble. Ce possible est aujourd’hui devenu réel. C’est dire s’il s’agit d’un livre apocalyptique. »
René Girard
Quinze ans après sa parution, Achever Clausewitz continue de susciter un immense intérêt, tant dans les cercles militaires et stratégiques qu’auprès des littéraires, des philosophes ou des anthropologues. En 2007, c’étaient les actes suicidaires du djihad que Girard et Chantre interrogeaient en relisant De la guerre. L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, en 2022, tout en s’inscrivant dans la brèche ouverte par le 11 Septembre, laisse présager un conflit d’une ampleur inédite depuis 1945. Ces entretiens n’ont donc malheureusement pas pris une ride. Ils jettent une lumière rétrospective sur l’ensemble de l’œuvre girardienne en même temps qu’ils la relancent et lui donnent toute son actualité. Girard n’écrivait-il pas lui-même, en 1961, que « toutes les conclusions sont des commencements » ?
Conférence d'Andréas Wilmes,
dans le cadre du cycle "Girard et quelques autres"
Mercredi 19 octobre à 19h , par zoom
René Girard n’a jamais nié que l’écriture de son premier livre a été influencée par le « climat hégélien des années 1950 ». Dès Mensonge Romantique et vérité Romanesque, il s’est néanmoins efforcé de distinguer sa pensée de celle de Hegel. Ses critiques à l’endroit du philosophe allemand seront jugées fort peu convaincantes par ses contemporains. Pour Mikkel Borch-Jacobsen, la théorie du désir mimétique serait avant tout une relecture (certes brillante) des cours d’Alexandre Kojève sur la Phénoménologie de l’Esprit. D’après Philippe Lacoue-Labarthe, Girard, contrairement à Georges Bataille, aurait évité toute forme de confrontation sérieuse avec la philosophie hégélienne. L’anthropologue français n’a eu de cesse de vouloir couper court à ces divers malentendus. Son dernier ouvrage, Achever Clausewitz, où il revient de manière détaillée sur son opposition à Hegel, en constitue sans doute la preuve la plus éclatante.
Dans cette conférence, nous nous demanderons en premier lieu d’où viennent ces divers malentendus autour de la prétendue dimension hégelienne de la théorie mimétique. A notre sens, c’est pour avoir critiqué Hegel en dehors des sentiers battus de l’anti-hégélianisme français que les idées de Girard sont longtemps restées incomprises…
Contrairement à la plupart de ses contemporains, Girard n’a pas cherché à opposer l’idée d’un désir individualiste, affirmatif, ou « souverain » (Bataille), à la thèse soi-disant « réactive » d’un « désir de reconnaissance ». Tout comme Hegel, sa pensée se situe dans un cadre intersubjectif, et c’est à partir de ce cadre qu’il entend critiquer le philosophe. Du point de vue de la théorie mimétique, la fameuse « lutte pour la reconnaissance » repose sur des intuitions tout à fait remarquables mais aussi sur une confusion des registres. Tandis que deux idées identiques signifient la non-contradiction, deux désirs identiques pour un objet non-partageable signifient une rivalité potentiellement insoluble. Or, la théorie d’un « désir de reconnaissance », d’après Girard, reviendrait à imposer de manière arbitraire la logique des idées (c’est-à-dire l’identité des individus d’un point de vue conceptuel) à celle du désir. L’erreur de Hegel n’est donc certainement pas, comme le prétend Gilles Deleuze, d’avoir insisté sur l’interdépendance des êtres humains du point de vue de l’imitation. Son erreur est plutôt d’avoir voulu résoudre le problème de l’indécidabilité de la mimésis d’un point de vue conceptuel. D’où vient donc que quelque chose ait pu résulter de l’indifférenciation plutôt que rien ? Aucune logique purement conceptuelle n’est en mesure de répondre à cette question. La seule explication convaincante et plausible repose, d’après Girard, sur un mécanisme foncièrement contingent : la mise à mort de la victime émissaire.
A contre-courant des modes intellectuelles de son époque, Girard ne s’est pas non plus intéressé à la recherche d’une négativité qui dépasserait les limites de la dialectique hégélienne. Georges Bataille, et tant d’autres, opposeront à la conception hégélienne d’une négativité productrice de sens (la fameuse « négation de la négation ») une négativité mettant fin à la possibilité de tout langage. In fine, cette négativité plus authentique se confond avec l’indicibilité d’une violence qui se déroberait aux ambitions raisonnables de tout discours philosophique. Mais tandis que ses contemporains se plaisent à disserter sur la violence et l’ineffable, Girard soutient que l’on peut et que l’on se doit de parler de la violence. L’inanité du langage face à la violence est dépassée par la révélation chrétienne qui rend possible une véritable science de l’homme. Lorsque Girard critique le manque de radicalité de la conception hégélienne de la violence (à savoir, entre autres, le manque de radicalité de la « lutte pour la reconnaissance »), il ne lui reproche nullement de n’avoir pas su comprendre qu’« exprimer la violence c’est vouloir exprimer ce qui ne peut être dit » mais, au contraire, de ne pas avoir suffisamment intégré la violence à son discours, de l’avoir laissée trop en marge de ses considérations philosophiques.
Le troisième et dernier point qui distingue visiblement l’anthropologue de l’anti-hégélianisme de son temps est la question de l’Histoire. Si Domenach a pu voir en Girard le « Hegel du christianisme », c’est précisément parce qu’il estimait que ce dernier renouait avec une vision téléologique de l’histoire. Hegel, on le sait, s’est intéressé aux moments successifs du développement de la Raison dans l’histoire universelle. Il serait même, selon Kojève, le théoricien de la fin de l’histoire : la victoire des armées napoléoniennes à Iéna contiendrait déjà en germe la réalisation et l’hégémonie certaines de « l’Etat universel et homogène ». C’est à une telle conception de l’histoire que s’opposeront le déconstructionnisme de Derrida, la « fin des grands récits » diagnostiquée par Lyotard, ou encore les œuvres de Foucault mettant en lumière les origines arbitraires et déraisonnables de la Raison occidentale (l’exclusion des aliénés mentaux, les dispositifs de pouvoir, le passage discontinu d’une épistémé à l’autre). La vision historique de Girard, au contraire, accorde un rôle majeur au christianisme. La révélation tend progressivement à priver les sociétés humaines de leurs béquilles sacrificielles. Elle débouche graduellement sur l’impossibilité de contenir la violence par la violence, autrement dit sur l’Apocalypse. Cette conception de l’histoire prend sans doute des accents téléologiques dans Des Choses Cachées depuis la Fondation du Monde où Girard défend une lecture strictement anti-sacrificielle des Evangiles. Une telle interprétation équivaut en effet, comme il le reconnaitra plus tard, à juger l’histoire de l’humanité de haut, depuis le poste d’observation d’une non-violence à laquelle aucun intellectuel ne saurait raisonnablement prétendre. Grâce à Raymund Schwager, Girard finira cependant par réviser ses thèses pour aboutir à une conception de l’histoire qui n’a plus rien de téléologique. L’histoire, certes, a un sens dans la mesure où elle confronte peu à peu les hommes face à leur responsabilité vis-à-vis de leur propre violence. Mais ce sens de l’histoire n’implique nullement une fin de l’histoire. Du point de vue de Girard, le problème de la philosophie hégélienne est justement qu’elle outrepasse les limites du sens de l’histoire. La Raison conciliatrice mise en avant par le philosophe reposerait en définitive sur un christianisme tronqué, un christianisme sans Apocalypse. Autrement dit, sous la plume de Hegel, l’intensification de la responsabilité humaine face à la violence se transformerait en une nécessité historique de réconciliation. C’est pourquoi, d’après Girard, la dialectique hégélienne serait passée à côté de la dialectique de Clausewitz qui nous autorise à concevoir le risque d’une convergence entre la guerre réelle et la guerre absolue.
Tant du point de vue de la question du désir, de la violence, et de l’histoire, Girard s’est donc sensiblement démarqué des codes imposés de l’anti-hégélianisme de son époque. Sa critique de Hegel était sans doute trop iconoclaste pour être comprise, voire tout simplement entendue. Il nous incombe donc désormais de la reconsidérer.
Biographie
Andreas Wilmes est docteur en philosophie et rédacteur en chef du Philosophical Journal of Conflict and Violence pour lequel il a dirigé deux numéros consacrés à la pensée de René Girard. Il a récemment préfacé la traduction anglaise de la célèbre « Discussion avec René Girard » (Esprit, 1973) pour les presses universitaires du Michigan et dirigé l’ouvrage collectif René Girard and the Western Philosophical Tradition (à paraître prochainement chez le même éditeur). Actuellement lecteur à l’Université Catholique Péter-Pázmány (Budapest, Hongrie), Andreas Wilmes travaille sur son premier livre consacré à la critique girardienne de l’hégélianisme.
>>> ENREGISTREMENT DE LA CONFERENCE
Conférence de Christine Orsini
Trois siècles exactement séparent René Girard (Avignon, 1923) et Blaise Pascal (Clermont, 1623). Trois siècles au cours desquels la civilisation occidentale est devenue la première civilisation athée de l’histoire. Quand on lit les Pensées, aujourd’hui, on célèbre un immense écrivain qui a une vision « tragique » de la condition humaine.
René Girard n’a recouru à Pascal que dans Achever Clausewitz co-écrit avec Benoît Chantre ; de plus, son anthropologie à vocation scientifique n’est pas dans le style de la « vraie philosophie » qui se dégage des Pensées ; alors pourquoi une lecture girardienne de Pascal ?
On verra, je l’espère, qu’il y a bien des raisons d’opérer un rapprochement entre les thèmes pascaliens et les thèses de la théorie mimétique. Mais notre première motivation a été de contrer les lectures anti-religieuses de Pascal par une lecture qui prend au sérieux la Révélation évangélique, centre de gravité aussi bien de l’entreprise girardienne que des « fragments » de l’ouvrage projeté par Pascal, une « Apologie de la religion chrétienne ».
Agrégée de philosophie et secrétaire générale de l’Association Recherches mimétiques (ARM), Christine Orsini a contribué à "René Girard et le problème du mal "(Grasset, 1982) et au colloque de Cerisy « Autour de René Girard » en 1983. Elle est également l’auteur de "La Pensée de René Girard "(Retz, 1984) et récemment "René Girard" (Coll "Que sais-je" PUF, 2018).
>> ENREGISTREMENT DE LA CONFERENCE
L’extraordinaire proximité entre René Girard et Michel Serres rend la ‘confrontation’ de leur pensée particulièrement délicate. Le terme de ‘concorde’ serait sans doute plus approprié !
En effet, dès le début des années 70, leurs trajectoires intellectuelles convergent l’une vers l’autre, se touchent, s’entrelacent, résonnent et interfèrent. Au-delà d’une proximité physique, puisqu’ils enseignent dans les mêmes lieux, de profondes similitudes se révèlent dans leurs travaux respectifs. Méridionaux tous les deux, nés entre les deux guerres, sensibles aux mêmes influences, ils ont lu la philosophie de Simone Weil chacun avec beaucoup d’intérêt. Nul doute que sa quête de vérité les ait fortement inspirés l’un comme l’autre. De fait, soucieux de la noirceur de l’âme humaine, passionnés de connaissance et de culture, convaincus de la nécessité d’une forme de dévoilement par la voie (ou la voix) des sciences, coudre leurs pensées à la trame commune de nos savoirs est dès lors apparu comme une perspective évidente.
Que ce soit sur des questions épistémologiques, tenant à la fusion des disciplines, ou sur le fondement des cultures et des sociétés, abreuvées de la violence qu’engendre la mimésis, nous pouvons à juste titre parler de philosophies de la concordance. A la confluence des mathématiques, de la physique, de la chimie, de la biologie, de l’histoire, des sciences humaines, de la mythologie et de l’herméneutique, ils vont féconder de leur génie le projet anthropologique d’une nouvelle alliance.
De surcroît, la profonde estime qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre n’a pu qu’amplifier cette communion des esprits. Parce que c’était René Girard et parce que c’était Michel Serres, ainsi pourrait-on dire !
Olivier Joachim est professeur agrégé de physique en classes préparatoires au lycée Saint-Louis
LA CONFERENCE EST EN LIGNE SUR LE SITE YOUTUBE DE L'ARM:
https://www.youtube.com/watch?v=bxaM-vENk4w
Tocqueville est mentionné par Girard tout au long de son œuvre. Fait significatif, Tocqueville apparaît sur la scène girardienne en 1960 lors d’une conférence où il est étroitement associé à Stendhal : il est hissé à la hauteur de son contemporain, qualifié de romancier génial, en raison de son observation et de sa compréhension des mécanismes mimétiques du désir et de la vanité. Seul de son espèce ou presque parmi les essayistes, Tocqueville aurait ainsi partagé la lucidité de quelques romanciers et dramaturges sans recourir à la fiction. Girard va même lui concéder une forme de supériorité dans Mensonge romantique et vérité romanesque : immunisé contre les poisons partisans, il ne serait pas loin d’expliciter une vérité historique et politique qui reste implicite chez Flaubert et Stendhal.
Tocqueville est donc un invité régulier dans les ouvrages de Girard : ce dernier voit dans la tendance millénaire à l’égalité des conditions, thèse majeure de Tocqueville, le pendant sociologique de sa psychologie interdividuelle fondée sur la mimésis d’appropriation : une communauté anthropologique est de fait envisageable entre les deux théories.
Girard affirme par ailleurs dans un entretien que“s’il y a une science politique, c’est Tocqueville”. Il est alors tentant de se demander si Tocqueville n’aurait pas répondu par avance à l’objection souvent faite à la théorie mimétique qui aurait le politique comme angle mort.
Jean-Marc Bourdin est docteur en philosophie, auteur de René Girard, promoteur d’une science des rapports humains;
REVOIR LA CONFERENCE :
LE CYCLE "GIRARD ET QUELQUES AUTRES ..."
Le cycle "Girard et quelques autres" renoue, selon cette nouvelle formule, avec une tradition de l’ARM qui a organisé depuis sa création de nombreux colloques et journées d’études à confronter la pensée de René Girard (1923-2015) à celle de grands penseurs contemporains. Vous pouvez revoir ces colloques sur le site de l'Association Recherches Mimétiques. www.rene-girard.fr/recherche
Ce cycle coïncide avec la publication prévue en 2022 du premier volume d’un ouvrage collectif en anglais par les éditions Michigan State University Press, réalisé sous la direction de George Dunn et Andreas Wilmes, intitulé René Girard and the Occidental Philosophy : son propos est de mettre en relation, dans chacun de ses chapitres, les concepts de la théorie mimétique avec ceux de grands philosophes, de l’antiquité grecque à la période contemporaine. Certains des auteurs de chapitre sont francophones et pourront nous fournir un aperçu de leurs réflexions en français.
Avec Tocqueville, fréquemment cité dans l'œuvre de Girard, sera examinée la possibilité d’une anthropologie politique mimétique.
Avec Michel Serres, il sera question de la fécondité d’une longue amitié, en particulier à propos de questions épistémologiques chères à Michel Serres.
Avec Pascal, scientifique et métaphysicien, très présent dans "Achever Clausewitz", il s’agira d’évaluer une relation moins évidente qu’il n’y paraît.
Avec Hegel, précisément évoqué dans "Mensonge romantique et vérité romanesque" et "Achever Clausewitz", on se demandera si le philosophe du désir de reconnaissance est un précurseur de la théorie mimétique, question qui se pose également avec Spinoza qui, parmi les premiers, a mis le désir au cœur des rapports humains dans son "Éthique".
En associant in fine le contemporain Derrida, ce parcours sera provisoirement conclu par une interrogation plus générale sur les affinités philosophiques, à l’origine de notre cycle.
Quelles sont les conséquences de l’interprétation girardienne du désir mimétique, du mécanisme victimaire et de la Passion du Christ pour notre manière de vivre les signes de la nouvelle création, constitutifs de notre être-ensemble ecclésial ? En quoi consisterait « la sacramentalité », cette dimension fondamentale du vécu catholique de la création ?
Plutôt que de proposer un traité sur les sept sacrements, on tentera, au cours de cet enseignement, de stimuler une réflexion expérimentale qui commence à peine.
James Alison est un prêtre catholique anglais, théologien et écrivain. Il s'est fait connaître par ses travaux sur les applications de la théorie mimétique à la théologie. Il est l'auteur de nombreux ouvrages traduits en différentes langues, dont "Douze leçons sur le christianisme" (DDB, 2015) et "Connaître Jésus" (Artège, 2019).
https://us02web.zoom.us/j/85214288714?pwd=LzVSNEVlVStYTmdmNW1oVHJIRTVrdz09
ID de réunion : 852 1428 8714
Code secret : 358036
Conférence de Paul Dumouchel
Il y a peu, dans la dernière décennie du siècle dernier avec la chute de l’URSS, la libéralisation économique de la Chine, le virage démocratique de plusieurs pays africains nous avons assisté au triomphe de la démocratie qui semblait devoir bientôt s’installer durablement sur l’ensemble de la planète. Les quelques monarchies arriérées et les régimes dictatoriaux qui persistaient étaient appelés à disparaître.
Aujourd’hui la démocratie semble en crise presque partout dans le monde. Cette crise s'avère inséparable de nombreuses autres : crise du climat, crise économique, crise des migrants, pandémie, crise de l’ordre international pour n’en nommer que quelques-unes.
Quel éclairage la théorie mimétique peut-elle donner sur ces crises en série et sur l’évolution qui en l’espace de trente années a conduit du triomphe au désenchantement de la démocratie et à la montée de l’autoritarisme politique?
Paul Dumouchel a été professeur au département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal et professeur au Graduate School of Core Ethics and Frontier Sciences de l’Université Ritsumeikan a Kyoto au Japon. Il est l'auteur de "Émotions: essai sur le corps et le social "(1995), avec Jean-Pierre Dupuy de "L'enfer des Choses: René Girard et la logique de l'économie" (1979), "Le Sacrifice inutile. Essai sur la violence politique" (2011), "Vivre avec les robots. Essai sur l'empathie artificielle" (2016).
Épistémologie et philosophie des sciences, en particuliers de la biologie et des sciences sociales, anthropologie et économie; la philosophie de l'esprit et ses rapports avec les sciences cognitives et l'intelligence artificielle; la philosophie politique et son histoire.
Il est au comité scientitfique de l'Association Recherches Mimétiques (www.rene-girard.fr).
L' Assemblée générale de l'ARM a lieu samedi 4 décembre à 14h30 en zoom.
Nous vous rappelons qu'il est nécessaire d'être à jour de sa cotisation pour assister à l'AG. (>>> Adhésion)
Le lien zoom pour assister à l'Assemblée Générale est le suivant :
https://us02web.zoom.us/j/88110280202?pwd=ZkpMTW5Ga2g5cng2ZndKNU5jRUcwdz09
ID de réunion : 881 1028 0202
Code secret : 730855
Si vous ne pouvez pas y assister, nous vous remercions de nous envoyer à l'adresse recherches.mimetiques@gmail.com votre pouvoir, afin que nous puissions avoir le quorum.
avec la formule
"Je soussigné(e) ----------------------------------------------- adresse---------------------------------Donne pouvoir pour me représenter à l’assemblée générale de l’association Recherches Mimétiques, le 4 décembre 2021
L'Assemblée générale sera suivie par une conférence de Paul Dumouchel à 16h00 :
"Le désenchantement de la démocratie et le désordre international."
Merci de compléter le formulaire pour nous transmettre votre pouvoir.
Bien cordialement
Le milieu associatif bénéficie d’une bonne image. D’abord parce qu’une association est par principe étrangère à l’appât du gain. Ensuite parce que l’ « objet social » d’une association porte bien son nom. Les associations ont en commun une fonction sociale positive, la volonté de « rendre le monde meilleur ».
Pourtant les associations et les ONG sont composées d’hommes et de femmes, c’est-à-dire de personnes exposées aux effets pervers du mimétisme, l’envie, la rivalité, le ressentiment. Comme toutes les communautés humaines, les associations sont le théâtre de bien des conflits. Comment les détecter, les comprendre et, dans la mesure du possible, les résoudre et les prévenir ?
Quant aux acquis positifs du mimétisme, l’émulation, l’empathie, la médiation externe, peuvent-ils expliquer le don de soi, la générosité et l’engagement social des fondateurs, membres, employés et bénévoles du secteur associatif ? La générosité des donateurs ? (8,5 milliards d’euros en France en 2019)
A travers quelques exemples vécus et avec l’éclairage de la théorie mimétique, Hervé van Baren tentera d’apporter un début de réponse à ses questions.
Hervé van Baren, 58 ans, vit en Belgique. Ingénieur, il a été cadre dans l’industrie pendant 15 ans. Aujourd’hui il est actif à différents niveaux dans deux fondations et trois associations. Il est contributeur du blog émissaire de l'ARM.
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Les intervenants du cycle de l'année 2021 évoqueront la place de la théorie mimétique dans leurs travaux.
avec Jean-Marc Bourdin, Jeanne Dorn, Rémi Labrusse, Didier Laroque, Jean Nayrolles et Jérôme Thélot.
Voici le lien zoom :
https://us02web.zoom.us/j/83239087957?pwd=dDZNOVZXVGJKeDR3ajY3VDFkYUcvUT09
ID de réunion : 832 3908 7957
Code secret : 781621
Les conflits humains ont ceci de déroutant qu´ils sont à la fois courants, communs et quotidiens tout en représentant un défi pour l´intelligence et l´action. En effet, nul ne sait très bien par où commencer pour les prévenir et agir sur eux. C´est peut-être parce qu’ils révèlent la nature essentiellement paradoxale des rapports humains : un entrelacs inextricable du soi et de l´autre que la théorie mimétique nous aide à éclairer d´un jour nouveau.
Nous verrons comment une pratique de médiation, prévention et gestion des conflits peut utilement s´enrichir d´un dialogue avec la théorie mimétique à travers des expériences vécues auprès de publics très divers en France et au Brésil où l´intervenant réside et travaille depuis 2010.
Titulaire d'un doctorat en sociologie (IEDES-Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2012), Ludovic Aubin travaille au Brésil dans le domaine de l'agro-écologie et de la prévention des conflits.
LIEN ZOOM :
https://us02web.zoom.us/j/81054404184?pwd=M1JPUzVEcjFIZjhBbW50QjE1ZWZuQT09
ID de réunion : 810 5440 4184
Code secret : 487472
Conférence de Didier Laroque, dans le cadre du cycle "Violence et représentation"
Le caractère sacrificiel du temple sera d’abord examiné en portant l’attention sur sa polychromie, puis sur son ornement majeur : le chapiteau ; et enfin sur l’usage de la proportion. L’exposé présentera un état synthétique des connaissances au sujet de la couleur dorique, depuis la fin du XVIIIème siècle jusqu’à nos jours ; et, dans le fil d’un tel savoir, faisant valoir le rôle du tailloir et l’œuvre de l’harmonie, tentera d’énoncer ce qu’est l’oblation essentielle dont l’architecture atteste le fait.
Didier Laroque est professeur d'esthétique à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Val de Seine
Ecouter la conférence :
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Conférence de Rémi Labrusse
Depuis son invention dans les années 1860, la notion de néolithique, par opposition au paléolithique, a été associée à l’idée de violence sociale. Simultanément, on a identifié et admiré ce qu’on pensait être les expressions matérielles d’un pouvoir gagné et assuré par la force : armes, constructions monumentales. Ainsi l’ancien étonnement devant les haches polies ou les mégalithes a-t-il nourri – à tort ou à raison –, à la fin du siècle, la pensée d’une « révolution néolithique », pensée destinée à se diffuser tout au long du XXe siècle et jusqu’aujourd’hui. Cette diffusion, cependant, ne s’est pas faite sans contradictions : non seulement, ses inflexions ont évolué mais, continûment, elles ont recelé des postulations opposées, projetant sur l’horizon dit « néolithique » l’attitude ambivalente de la modernité à son propre égard. A l’admiration pour l’essor spectaculaire de la puissance humaine n’a cessé de s’accoler l’inquiétude, sinon l’angoisse, sensible autant dans les réflexions théoriques des archéologues et penseurs de la préhistoire que dans un certain nombre de créations artistiques, notamment après la Seconde Guerre mondiale. Une énigme, en particulier, a saisi les imaginations : celle d’une brusque – ou supposée brusque – schématisation des images, allant de pair avec une accélération des conquêtes techniques. Qu’en est-il aujourd’hui de cette pensée moderne du néolithique ? En quoi et pourquoi se démarque-t-elle de ses premières formulations d’il y a un siècle et demi, tout en en étant fondamentalement tributaire ?
Rémi Labrusse est professeur d’histoire de l’art contemporain (Université Paris Nanterre).
Cette conférence fait partie du Cycle "Violence et représentation" de l'ARM. Vous trouverez sur le site la présentation de ce cycle et l'enregistrement des précédentes conférences.
Réflexions à l’occasion du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort
Cette conférence voudrait renouveler l’approche traditionnelle de la peine de mort sous l’angle plus large du droit de faire mourir. À long terme, on observe un mouvement amorcé par Cesare Beccaria, fondateur du droit pénal moderne, à la fin du xviiie siècle, qui tend à l’abolition de cette peine au fur et à mesure que l’emprise de l’État monarchique s’affaiblit et que la société exige des peines plus utiles qu’effrayantes. À plus court terme cependant, la peine de mort subsiste et même se renforce dans les régimes à État fort alors que les djihadistes en ont fait une arme de propagande. Cette conjoncture incite les démocraties à radicaliser leurs réponses en usant du droit de faire mourir sous des formes nouvelles dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
La pensée de René Girard viendra à l’appui de notre réflexion au cours de laquelle nous croiserons aussi celles de Michel Foucault et de Jacques Derrida.
Denis Salas est magistrat et essayiste. Il dirige la revue Les Cahiers de la Justice et préside l’Association Française pour l’Histoire de la Justice. Il a notamment publié en 2018 "La Foule innocente" (DDB).
Denis Salas a dirigé le colloque "Justice et terrorisme - Entre mémoire victimaire et dépassement de la violence" , qui a eu lieu à la BnF le 19 décembre 2018.
Ce colloque international organisé par l'Association Recherches Mimétiques, l'Association Française pour l’Histoire de la Justice et la BnF, réunissait Robert Badinter (entretien filmé), Jean-Marc Bourdin, Benoît Chantre, Alain Cugno, Jean-Pierre Dupuy, Antoine Garapon, Christian Lavialle, Cathy Leblanc , François Molins, Pierre-Olivier Monteil , Bernard Perret, Denis Salas et Frédéric Worms.
> Lien vers les enregistrements du colloque "Justice et terrorisme"
Voir aussi le dossier "DROIT ET THEORIE MIMETIQUE" sur le site de l'ARM.
En 1912 se produit un événement confidentiel et rétrospectivement risible qui détermine une bifurcation sans précédent de l’histoire de la représentation artistique. Cet “effet papillon” a pour origine la demande faite à Marcel Duchamp par quelques collègues peintres et ses frères de retirer de la section cubiste du Salon des indépendants une toile intitulée Nu descendant un escalier n° 2 qui y a été pourtant officiellement admise et y est déjà accrochée. Le destin de cette toile est remarquable : dès l’année suivante, lors du premier salon d’art moderne qui se tient sur le continent américain à New-York, elle connaît le succès de scandale auquel aspire tout artiste avant-gardiste, la réhabilite et lui donne d’emblée accès à la postérité.
Dans la décennie qui suit, Duchamp digère en solitaire cet incident qui lui a, selon ses dires, “un peu tourné les sangs” et le sublime en une méditation profonde sur le processus créatif et le destin de l’artiste. Ce travail, anthropologique autant qu’introspectif, prépare le terrain pour remettre, un demi-siècle plus tard, une préoccupation spirituelle au coeur de la création artistique : l’art contemporain qualifié de conceptuel est ainsi né pour l’essentiel des efforts d’un individu en marge du monde de la peinture professionnelle dont il avait été - et s’était de ce fait lui même - exclu. Un siècle plus tard, cet anartiste, tel qu’il se dénommait et qui tenait avant tout à son unicité, ne voulait pas de progéniture et rejetait toute idée de faire école, est devenu sans conteste la divinité tutélaire de la scène artistique mondialisée. Une anecdote dérisoire s’est ainsi transmuée, pour le meilleur et pour le pire, en événement fondateur d’une révolution du regard sur le monde et ses représentations, la plus radicale qui soit.
Cette conférence s'iscrit dans le cycle "Violence et représentation"
Jean-Marc Bourdin a soutenu en 2016 une thèse de doctorat en philosophie à l'Université Paris-VIII intitulée La rivalité des égaux. La théorie mimétique, un paradigme pour l’anthropologie politique ? Il a publié Duchamp révélé en 2016 et en 2018 René Girard, philosophe politique malgré lui ainsi que René Girard, promoteur d’une science des rapports humains.
ENREGISTREMENT DE LA CONFERENCE
La Fondation Michel Serres-Institut de France, l’École normale supérieure – PSL et Le Pommier organisent une visioconférence à l'occasion de la parution du dernier ouvrage posthume de Michel Serres.
Réunissant des philosophes et des critiques littéraires, cette rencontre tente de prendre la mesure de l’importance de ce livre, à la fois pour la compréhension de l’œuvre de La Fontaine, et pour celle de la pensée de Michel Serres.
Avec la participation de Jean-François Serres, Frédéric Worms, Sophie Bancquart, Jean-Charles Darmon, Thomas Mondémé, Frédérique Aït-Touati, Jean-Pierre Arbon, Audrey Calefas-Strébelle, Anne Baudart, Pierre Saint-Amand, Roland Schaer et Sophie Roux.
Le livre, édité au Pommier :
La Fontaine
Auteurs :
Jean-Charles Darmon (Éditeur scientifique), Michel Serres
Précédé de Jean de La Fontaine, Michel Serres et le palimpseste des Fables par Jean-Charles Darmon
La Fontaine n’a cessé d’accompagner Michel Serres. Cet inédit inachevé en est l’ultime témoignage.
Serres y explore les Fables comme de prodigieux palimp sestes donnant accès aux origines de notre pensée. Il montre comment, en des zones indécises ouvertes entre l’animal et l’humain, elles mettent en œuvre toutes sortes de métamorphoses interrogeant différentes manières de « faire l’homme ». Chemin faisant, Serres fait apparaître une pensée en réseau d’une étonnante fécondité, dont il scrute les balancements les plus subtils.
On l’aura compris : ceci n’est pas seulement un livre sur La Fontaine. C’est aussi et surtout un livre avec La Fontaine, où l’on voit Serres réfléchir pas à pas avec le « fablier », mettant joyeusement à l’épreuve ses propres hypothèses, et nos manières de vivre.
Converti au catholicisme, devenu prêtre avant d’être reconnu comme un théologien majeur, James Alison a décidé de ne plus être le complice du mensonge ecclésiastique. Maintenu dans son sacerdoce par l’intervention personnelle du pape François, ce spécialiste de René Girard, et donc de la violence et du sacré, nous met au défi de l’entendre sur sa foi en tant que “gay”.
Passant de l’exégèse à l’anthropologie, de la réflexion biblique sur les fausses interprétations de l’amour au récit personnel lorsqu'il évoque les épreuves avec l’institution, ce livre crucial sur la richesse de la vie, l’acceptation de soi et le pardon, constitue aussi une méditation universelle sur le ressentiment et sur son antidote apporté par l’Évangile.
Conférence de Jeanne Dorn
Parmi les nombreux artistes auxquels le poète et critique d’art Yves Bonnefoy aura consacré des pages, il n’en est pas dont il se soit senti plus proche, dont il ait envisagé le destin en parenté plus intime avec le sien, que Poussin. De cette admiration profonde du poète pour le peintre, il s’ensuit un ensemble d’interprétations nouvelles des œuvres, formulées pour la première fois dans l’ouvrage de 1970, Rome, 1630, et qui s’approfondiront dans deux conférences de l’année 1994, prononcées à l’occasion des importantes expositions Nicolas Poussin au Grand Palais et à la Villa Médicis. La première période de l’art de Poussin, qui s’étend de son arrivée à Rome en 1624 jusqu’à l’année 1630, est comprise par l’écrivain à travers son élaboration de la figure du jaloux-artiste, laquelle s’adosse à ses lectures de L’Arioste et de Shakespeare. Dans l’élucidation de ces premières œuvres, Bonnefoy découvre, en exhumant les préoccupations du peintre, le risque de la passion pour les images, et la violence qu’est susceptible d’exercer la pratique artistique. Les œuvres des années 1630, en particulier La Peste d’Asdod et L’Enlèvement des Sabines, auront dès lors pour fonction principale de remédier à cette violence, ou plutôt de la dépasser sous le signe de la Forme apollinienne et grâce à l’entremise de l’architecture peinte. Enfin, ce cheminement est récapitulé dans le chef d’œuvre de 1640, Les Bergers d’Arcadie du Louvre, dans lequel, selon Bonnefoy, Poussin livre son testament et le sens de son art.
Ces interprétations très fructueuses ne se construisent toutefois pas sans impensés, qui gagnent à être débusqués dans la mesure où ils sont révélateurs, d’abord de la poétique de Bonnefoy et des fins qu’il assigne à celle-ci, mais aussi des présupposés sur lesquels reposerait une histoire de l’art qui en adopterait les catégories. La question de la violence est l’un de ces implicites, entrevue pourtant dans les premières œuvres du peintre, mais résolument méconnue dans sa teneur fondatrice, et finalement éludée au profit d’une réconciliation tributaire de son hégélianisme, et nourrie de l’espoir d’un rassemblement de la société autour d’un « classicisme moderne ».
Jeanne Dorn est doctorante en histoire de l'art à l'université Paris X Nanterre, où elle prépare une thèse sur la pensée de l'art d'Yves Bonnefoy.
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Conférence d'Olivier Rey dans le cadre du cycle "Violence et représentation" :
" Ce que la Pietà d’Avignon donne à voir et à entendre "
Pour l’historien de l’art Wolfgang Schöne, l’histoire des images de Dieu en Occident fut marquée par une phase de visibilisation croissante, culminant dans la seconde moitié du XVe siècle, suivie d’une phase de visibilisation décroissante, reconduisant à l’invisible. À travers le mystère de l’Incarnation, Dieu se donnait toujours plus à voir dans la forme humaine ; mais quand la forme humaine devint la véritable référence – comme c’est le cas au plafond de la Sixtine, peint par Michel-Ange au début du XVIe siècle –, celle-ci devint également inapte à figurer Dieu. Peinte au milieu du XVe siècle, la Pietà d’Avignon, d’Enguerrand Quarton, se situe à peu près au point culminant de la visibilité divine. Appartenant encore à l’ère de l’image, mais précédant de très peu l’ère de l’art, cette œuvre nous donne la possibilité d’apprécier, à partir d’elle, l’ensemble de la trajectoire.
Après avoir étudié à l’École polytechnique, Olivier Rey a été officier de marine, puis a obtenu un doctorat de mathématiques. Depuis 1989 il est chargé de recherche au CNRS, au sein duquel il est passé, en 2009, de la section mathématiques à la section philosophie. Il est membre de l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques, et enseigne à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il a reçu le Prix Bristol des Lumières 2014, pour Une question de taille, Stock, 2014; le Grand Prix de la Fondation Prince Louis de Polignac 2015; le Prix Jacques Ellul 2019, pour Leurre et malheur du transhumanisme, DDB, 2018.
Olivier Rey vient de faire paraître aux éditions Conférences :
Gloire et misère de l’image après Jésus-Christ.
Voici la critique de Jean-Claude Guillebaud (La Croix, 14/10/2020) :
Certains livres, de prime abord, sont intimidants. On est admiratif mais (un peu) craintif. Que vais-je faire de celui-ci ? Où trouverai-je le temps de le lire posément ? Vais-je le mettre de côté pour y revenir plus tard ou à la saint-glinglin ? Vais-je tourner autour sans avoir le courage de m’y plonger pour de bon ? Il m’est arrivé une chose comme ça, avec le dernier livre d’Olivier Rey (Gloire et misère de l’image après Jésus-Christ, éditions Conférence). L’ouvrage est magnifiquement fabriqué, relié, enrichi d’illustrations en couleur, notamment des œuvres de grands peintres.
Cette profusion d’images surprend. Puis, on comprend qu’elle est directement liée au projet de l’auteur. Olivier Rey, dont j’ai eu la chance d’être l’éditeur, est un personnage peu commun. Si je ne m’interdisais pas les éloges hyperboliques, je dirais qu’il est « éblouissant » d’intelligence. Et d’érudition. Son parcours en témoigne. D’abord polytechnicien, puis professeur de mathématiques à Polytechnique et chercheur en mathématiques au CNRS, il a fini par préférer la philosophie. Il parvint – ce qui n’était pas facile – à changer d’institut au CNRS pour passer de la science à la philo. Je rappelle tout cela pour montrer que son audace intellectuelle et sa liberté de penser sont arrimées sur du solide.
On avait rarement parlé du christianisme avec pareille volonté d’en mieux saisir l’histoire, les vicissitudes et la façon dont il est à la fois la source et le meilleur pourfendeur de la modernité.
Je crois avoir lu (à peu près) tous ses livres. Mais ce dernier ouvrage restera longtemps sur ma table de nuit comme « livre de chevet ». Je suis déjà convaincu d’une excellence : on avait rarement parlé du christianisme avec pareille volonté d’en mieux saisir l’histoire, les vicissitudes et la façon dont il est à la fois la source et le meilleur pourfendeur de la modernité.
Dès l’introduction, Olivier Rey évoque en ces termes le paradoxe. « D’un côté, le christianisme n’est pas responsable d’une situation (en Europe) qui, à bien des égards, est contraire à l’essentiel de ses enseignements. De l’autre, pareille situation n’aurait pu advenir sans le christianisme. » Comme caractéristique de cette « situation », on peut citer la prolifération extravagante des images qui fait penser à la onzième plaie d’Égypte.
Citant le philosophe Günther Anders (1902-1992) qui fut l’époux de Hannah Arendt, il n’hésite pas à parler de « cancer imagier ». Auparavant, certes, il y avait des images dans le monde, mais aujourd’hui le monde est recouvert par un mur d’images – ou plutôt de visuels – qui, par leur surabondance même, propagent une « inattention » généralisée au monde.
Dans le chapitre 12, intitulé « L’image chrétienne occidentale », il s’interroge sur le statut de l’icône dans le christianisme orthodoxe et sur la résistance du monde latin. Par le biais de l’iconoclasme et des « iconoclastes », l’Occident contesta le caractère sacré des icônes et l’adoration superstitieuse dont les images étaient l’objet. La place me manque dans ce Bloc-Notes pour évoquer, comme Olivier Rey, le fait, le sens réel de cette longue querelle au sujet des images qui divisa pendant des siècles le monde chrétien.
Du coup, observe-t-il, « l’Église latine a évité de trop creuser la question des images ». Il me faudrait de nombreux Bloc-Notes pour rendre compte de la richesse de ce très grand livre. J’y reviendrai à coup sûr. Comment faire autrement ?
Apprendre, c’est imiter. Puisqu’imiter est « inné », comment se servir de cette capacité ? Peut-on la développer ? René Girard parle de mécanisme mimétique, « mécanisme » qui a été confirmé par la découverte des neurones miroirs. Pour parvenir à sa pleine humanité, le petit d’homme a besoin d’un environnement humain. On parle de « figure d’attachement ». D’où l’importance centrale du modèle.
Comment notre « cerveau empathique » fonctionne-t-il ? Peut-on faire face à la « mauvaise imitation », celle qui conduit à la rivalité entre pairs et à l’exclusion ? Comment plutôt valoriser l’imitation ? Quels sont les moyens de l’éducateur, professeur ou parent ? Le « choix du modèle » est déterminant. Peut-il être accompagné ? Comment éviter la fascination pour les « mauvais modèles » ? Le mot « pédagogue », au sens de « guide », prend dès lors tout son sens.
Joël Hillion, né en 1945, a enseigné en lycée et classes préparatoires. Sa réflexion se fonde sur 40 ans de pédagogie sur le terrain. Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’éducation. Il est intervenu fréquemment pour des conférences de l'ARM, notamment sur Shakespeare.
http://joel-hillion.eklablog.com/
Comment des lecteurs de René Girard ont pu appliquer dans leur métier la théorie mimétique.
"Ce que la théorie mimétique peut dire aux managers"
par Jean-Louis Salasc
Comme ce fut le cas pour le changement climatique, nombreux sont les observateurs de la pandémie qui nient qu'elle soit une chose grave et qui s'indignent de ce qu'ils affirment être la démesure des moyens mis en oeuvre pour la contenir: le double sacrifice de l'économie et des libertés fondamentales. On s'attachera à réfuter impitoyablement leurs arguments.
On connaît Géricault pour ses peintures de chevaux transis par la foudre, pour ses
portraits d’enfants les plus troublants de l’art français, pour ses têtes de fous qui
n’ont aucun équivalent dans l’histoire de la peinture, et pour son immense tableau
révolutionnaire, Le Radeau de la Méduse, chef-d’œuvre du Romantisme, protestation de
la vie jusque dans la mort. On sait aussi que son existence fut brève et fulgurante, son
œuvre inachevée et inspirée, et que sa mémoire fut révérée par tous les artistes du
XIXe siècle.
Mais à la faveur du renouveau des études sur ce peintre, on peut montrer maintenant
que Géricault fut en outre un penseur, aussi grand qu’il fut grand artiste ; et on peut
postuler à titre d’hypothèse herméneutique que sa pensée fut une généalogie de la
peinture.
On découvre d’abord dans ses premiers ouvrages de 1808 à 1814 son premier
tourment qui fut de questionner la différence entre l’homme et l’animal, son travail se
définissant alors comme conscience de soi de la peinture, où l’existence humaine sort
de la vie par la représentation. Ensuite, de 1814 à 1817, en particulier dans les études
exécutées en Italie, on voit que l’artiste remonte jusqu’au fondement de la
représentation dans la violence Puis l’analyse du tableau de 1819, Le Radeau de la
Méduse, révèle que sa généalogie de la peinture s’y parachève, exhibant dans la vie
originaire la provenance de la violence. Au cours des années d’avant sa mort en 1824,
éclate enfin la force la plus audacieuse dont le peintre fut doué – la force de la
compassion –, qui fait la beauté irrésistible de ses lithographies, de ses portraits et de
ses études de tête, où, abaissant son art, il en a réalisé la possibilité la plus féconde,
témoignant de la présence d’autrui et de la transcendance de cette présence par
rapport à toute image. Ainsi se manifeste l’unité profonde de l’œuvre entière de
Géricault : connaissance de soi, critique de la violence, affirmation de la vie et lucidité
de la compassion.
Jérôme Thélot, ancien élève d’Yves Bonnefoy au Collège de France, disciple aussi de René Girard et de Michel Henry, est essayiste et traducteur, et professeur de littérature française à l’Université de Lyon.
Ses écrits portent sur la poésie romantique et moderne, sur la philosophie de l’affectivité, et sur les conditions de l’image. Il développe auprès des auteurs qu’il interroge, en particulier Baudelaire, Rousseau, Dostoïevski, Sophocle, une poétique générale qui remonte à la fondation de la parole et de la représentation dans la violence originelle. Ses travaux sur la photographie ont d’abord décrit les conséquences de l’invention de celle-ci sur la littérature (Les inventions littéraires de la photographie, PUF, 2003), puis les caractères propres de sa phénoménologie (Critique de la raison photographique, Les Belles Lettres / Encre marine, 2009). Ses « Notes sur le poétique » (Un caillou dans un creux, Manucius, 2016) explicitent les attendus de sa recherche.
Jérôme Thélot est plusieurs fois intervenu dans le cadre de l'ARM :
> "L'Idiot, incarnation romanesque, incarnation théâtrale"
> "René Girard et Michel Henry : le désir de l'autre"
> Sophocle, la condition de la parole
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>>> ECOUTER L'ENREGISTREMENT DE LA CONFERENCE
L’esprit du capitalisme, c’est, depuis trois décennies, celui de la spéculation : financière, immobilière ou technologique, cette dernière nous fait rêver d’un futur extraordinaire dans lequel nous nous regardons comme dans un miroir que nous tendrait l’avenir.
Nous justifions notre fuite en avant en cherchant à nous convaincre que les dettes que nous accumulons n’ont pas d’importance. Ce jeu de miroirs (speculum) est mimétique : les promesses sur l’avenir faites à chacun se reflètent pour former l’esprit du capitalisme.
Mais qu’est-ce qui relève de l’objectivité de nos vies ou qu’est-ce qui relève de nos croyances à l’égard de ce grand récit économique et social, qui nous emporte précisément parce que nous y croyons ?
La genèse et la construction de mon livre, L’Esprit malin du capitalisme (DDB 2019), font écho à cette question. En racontant comment il s’est écrit, j’inviterai donc à réfléchir sur le jeu du réel et des représentations en économie. Et aussi à s’interroger sur la période qui s’ouvre : le miroir spéculatif est-il vraiment brisé ?
Pierre-Yves Gomez est essayiste et professeur à l'Emlyon, où il dirige l'Institut français de gouvernement des entreprises. Spécialiste du lien entre l'entreprise et la société, il a notamment publié : La République des actionnaires (2001) ; L'Entreprise dans la démocratie (2009) ; Le Travail invisible (2013) et Intelligence du travail (2016)
https://pierre-yves-gomez.fr/lesprit-malin-du-capitalisme/
Conférence de Jean Nayrolles,
dans le cadre du cycle "Violence et représentation"
Nous savons depuis le siècle dernier que la culture la plus raffinée ne contient aucun antidote contre la violence la plus monstrueuse. Ne voulant plus soutenir que les arts adoucissent les mœurs, on pourrait finir par croire que les mœurs et les arts vivent des destins séparés. Mais il n’en est rien.
La sphère de l’art n’a jamais cessé de se couler dans la matrice anthropologique dont est toujours sortie l’instance sacrée, or cette matrice n’est autre que la structure de la violence émissaire. La création artistique a partie liée avec celle-ci depuis des temps très reculés qui, à en croire de nombreux mythes, virent les premiers corps sculptés ou peints se substituer aux corps des victimes promises à un rituel de mort. De cette genèse refoulée, il n’est surtout resté, jusque dans les premiers siècles modernes, qu’une vive fascination pour la puissance des anciennes oblations sanglantes dont l’art et la littérature se sont fait amplement l’écho.
Mais avec la révolution romantique, la structure sacrificielle connaît à nouveau une profonde mutation. Délaissée en tant qu’image extérieure, elle se voit à la fois intériorisée par les artistes et renversée dans sa forme. Alors que la victime était autrefois désignée par un rassemblement unanime, voilà qu’elle s’auto-désigne désormais en définissant elle-même le cercle d’hostilité refermé autour de sa personne. S’attribuant la place située au centre de ce cercle extensible à l’infini, l’artiste moderne se retrouve, symboliquement, au centre du monde. Ce faisant, il apparaît comme absolument unique au sein de la communauté humaine.
Et c’est de cette unicité que la création moderne tirera toute sa force. Conçue à distance du cercle d’hostilité, l’œuvre d’art se déploie désormais hors du sens et du goût communs, puisant dans le schéma ainsi formé les conditions de sa radicale nouveauté.
Conférence par zoom
Parce qu’elle concerne les phénomènes humains en tant que tels, la théorie mimétique éclaire les domaines les plus divers des sciences de l’homme, mais il ne faut pas oublier que René Girard en a élaboré la première application dans le champ de la littérature, c’est-à-dire dans une forme particulière de création artistique. À ses yeux, il n’y avait pas de différence de nature entre un savoir contenu dans un texte littéraire et un savoir forgé dans un but scientifique (à ceci près que le premier, surtout s’il émane d’un Shakespeare ou d’un Dostoïevski, offrira plus de profondeur que le second). Mais face aux autres formes d’art, en particulier face aux images, la théorie mimétique s’est montrée plus timide. Le cinéma seul semblait pouvoir en bénéficier pleinement du fait de son contenu narratif qui l’apparente au roman.
Que la notion d’imitation, si décisive pour l’histoire de l’art, n’ait pas été explorée à la lumière de la théorie mimétique, et que, symétriquement, les anthropologues réceptifs aux questions soulevées par René Girard n’aient guère cherché à étendre leur réflexion au domaine des arts visuels, voilà qui ne laisse pas d’étonner. C’est sans doute que les enjeux de la confrontation ne se situent pas au croisement des deux sortes d’imitation, l’artistique et l’anthropologique, mais plutôt dans le renouvellement et l’élargissement des analyses prenant en compte les questions de violence et de sacré. Du reste, l’interprétation initiée par Girard à la fin de sa vie des images retrouvées à Çatal Höyük, le célèbre site anatolien du premier urbanisme néolithique, indiquait une voie qu’on aurait tort de réserver au seul monde archaïque.
Sous le titre Violence et représentation, ce cycle de conférences cherchera à aller plus loin dans la direction indiquée, mais aussi — espérons-le — à ouvrir de nouvelles voies d’interprétation. En situant les images dans une économie de la violence et du sacré, s’ouvre une autre anthropologie de l’art. En situant l’œuvre d’art dans le monde des objets du désir, s’ouvre une autre sociologie de l’art. En situant les chefs-d’œuvre de la peinture ou de la sculpture dans une phylogenèse des pratiques du peintre et du sculpteur, s’ouvre une autre phénoménologie de l’art.
Jean Nayrolles
C’est son parcours d’historien de l’art qui a conduit Jean Nayrolles sur un terrain situé aux confins de l’histoire et de l’anthropologie. Parti de l’étude des phénomènes de redécouvertes artistiques, il s’est ensuite consacré à des recherches sur l’historiographie des origines de l’art depuis l’Antiquité, formant une sorte d’archéologie du primitivisme moderne. La découverte à cette occasion du lien entre art et violence, lien qui ne relève pas de l’ordre des discours ni d’une simple histoire des représentations iconographiques mais bien d’une étiologie des fondements de la culture, est à l’origine des deux livres qu’il a récemment publiés aux éditions Kimé : Du sacrificiel dans l’art(2019) et Le Sacrifice imaginaire. Essai sur la religion de l’art chez les Modernes(2020).
Jean Nayrolles a donné une première conférence du cycle "Violence et représentation" le samedi 15 décembre 2020.
>>> Ecouter / voir l'enregistrement de la conférence de Jean Nayrolles "Art, violence et sacré".
CALENDRIER DU CYCLE
Jérôme Thélot est essayiste et traducteur, et professeur de littérature française à l’Université de Lyon.
Olivier Rey est mathématicien et philosophe, chercheur au CNRS, enseignant en philosophie à l’Université Paris 1
Jeanne Dorn est doctorante en histoire de l'art à l'université Paris X Nanterre, où elle prépare une thèse sur la pensée de l'art d'Yves Bonnefoy.
Jean-Marc Bourdin a soutenu une thèse de doctorat en philosophie sur René Girard à l'Université Paris-VIII.
Rémi Labrusse est professeur d’histoire de l’art contemporain, co-directeur du laboratoire Histoire des arts et des représentations (Paris Nanterre)
Didier Laroque est professeur d'esthétique à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Val de Seine
Table ronde avec tous les intervenants du cycle et Lucien Scubla, enthropologue.
Cours de Bernard Perret, chaque jeudi de 19h30 à 21h30
L’objectif du cours est d’évaluer les apports de René Girard et la réception de sa pensée dans différents domaines disciplinaires, de l’économie à la théologie, sans occulter les problèmes méthodologiques et philosophiques qu’elle soulève, à commencer par celui des rapports entre l’anthropologie et la théologie. On s’intéressera aussi aux outils de compréhension fournis par la pensée de Girard pour éclairer les grands problèmes du monde et de notre société. Le cours s’appuiera en premier lieu sur les ouvrages de Girard, la lecture d’au moins l’un de ceux-ci étant vivement recommandée.
La pensée de René Girard (1923 – 2015) a renouvelé l’anthropologie religieuse et irrigué de vastes domaines des sciences humaines et sociales, sans oublier la théologie. Contrastant avec sa relative marginalité dans le monde intellectuel français, son influence s’avère durable et profonde à l’échelle mondiale. Plusieurs de ses idées ont laissé leur marque dans le langage et les représentations collectives.
Grâce à Girard, nous comprenons mieux que nos désirs imitent ceux des autres et que de là naissent les rivalités et la violence. Mais c’est la métaphore biblique du bouc émissaire qui résume le mieux son apport. Il est banal de constater que les groupes humains construisent souvent leur unité au dépens d’une « bête noire », mais nous savons désormais grâce à Girard que cette banale mécanique de la stigmatisation est constitutive d’une sorte de péché originel de la civilisation.
Grâce à lui également, nous comprenons que cette logique victimaire a quelque chose à voir avec les sacrifices rituels, et donc avec le sacré et la religion. Girard, enfin, a aidé les chrétiens à voir la Passion du Christ comme un dévoilement et l’amorce d’un dépassement de cette logique victimaire, comme un lynchage qui récapitule toutes les violences injustes raconté du point de vue d’une victime divine ressuscitée qui s’offre comme principe d’une nouvelle unité.
L’exégèse girardienne souligne avec un relief nouveau l’unité des Évangiles, le sens et la nécessité de la Passion comme parachèvement et mise en acte de l’annonce d’un Royaume de pardon et de paix. Mais la tâche demeure d’intégrer cet apport – qui semble à première vue susceptible de nourrir une critique radicale du religieux en tant qu’il reste l’héritier du sacré archaïque – dans une théologie du Salut et de l’Église. La théologie d’inspiration girardienne, très vivante et active notamment dans le monde anglophone, a commencé de relever ce défi.
Essayiste et consultant. Économiste et ingénieur de formation, il a exercé diverses fonctions dans l'administration jusqu'en 2016, notamment à l'inspection générale du ministère de l'écologie.
Bibliographie
Ouvrages de René Girard, dont (par ordre de priorité) :
Des choses cachées depuis la fondation du monde, Grasset, 1978, le livre de poche 2015
La violence et le sacré, Grasset, 1972
Mensonge romantique et vérité romanesque, Grasset, 1961 ; rééd. « Pluriel »
Le Bouc émissaire, Grasset 1982, Le livre de poche 2013
Je vois Satan tomber comme l’éclair, Gasset 1999, Le livre de poche 2010
Les origines de la culture, Desclée de Brouwer, 2004
Autres :
Bernard Perret, Penser la foi chrétienne après René Girard, Ad Solem 2018
James Alison, Douze leçons sur le christianisme, Desclée de Brouwer 2015
Benoît Chantre, Les derniers jours de Réné Girard, Grasset 2017
Christine Orsini, René Girard, Que Sais-je ? 2018
Organisé par le Centre Sèvres - Académie de philosophie
Ouvert à tous.
14 heures de cours
au tarif de 146.00€
Conférence /débat avec Jean-Louis Salasc
Cette conférence est la première d'un nouveau cycle "Champs mimétiques" : Comment des lecteurs de René Girard ont pu appliquer dans leur métier la théorie mimétique.
Cette première conférence propose une introduction à la pensée de René Girard, à partir l'expérience de terrain d'un dirigeant d'entreprise.
Ingénieur de formation, Jean-Louis Salasc a exercé des fonctions managériales (manager de terrain, directeur d'unités opérationnelles) et d'état-major (directeur de la veille stratégique) dans un grand groupe énergétique français. La vision des relations humaines de René Girard l'a constamment accompagné dans ses fonctions.
Jean-louis Salasc anime, par ailleurs, le "Blog émissaire"
Cette conférence est la première du cycle "Champs mimétiques". Interviendront dans les prochains mois un professeur de lycée, un magistrat, un directeur d'association, un médiateur social...
INSCRIPTION POUR RECEVOIR LE LIEN ZOOM
Dans la genèse des formes artistiques de plusieurs civilisations, au premier rang desquelles se situe la Grèce, la réalisation plastique d’une anatomie humaine apparaît et s’impose comme l’axe même de la beauté du visible en se substituant à un corps réel voué à la destruction par le sacrifice. Nombre de mythes conservent le souvenir à peine voilé de ce phénomène de substitution sacrificielle pourtant demeuré inaperçu. De la contre-violence primordiale qui s’y dessine, les ressorts seront oubliés mais n’en demeureront pas moins inscrits dans l’histoire de l’art telle qu’elle s’est déployée jusque dans la culture moderne. C’est à suivre les recompositions successives de ce lien noué aux origines entre art et violence qu’invitera cette conférence. L’enquête sera menée jusqu’au seuil de la modernité où l’on voit la structure victimaire s’inverser et l’artiste romantiquese désigner lui-même comme objet de réprobation. Dès lors, ce que l’on appelle art moderne apparaîtra comme une production qui, pour advenir dans toute sa force disruptive, doit recréer fantasmatiquement le cercle d’hostilité propre au dispositif sacrificiel.
C’est son parcours d’historien de l’art qui a conduit Jean Nayrolles sur un terrain situé aux confins de l’histoire et de l’anthropologie. Parti de l’étude des phénomènes de redécouvertes artistiques, il s’est ensuite consacré à des recherches sur l’historiographie des origines de l’art depuis l’Antiquité, formant une sorte d’archéologie du primitivisme moderne. La découverte à cette occasion du lien entre art et violence, lien qui ne relève pas de l’ordre des discours ni d’une simple histoire des représentations iconographiques mais bien d’une étiologie des fondements de la culture, est à l’origine des deux livres qu’il a récemment publiés aux éditions Kimé : Du sacrificiel dans l’art(2019) et Le Sacrifice imaginaire. Essai sur la religion de l’art chez les Modernes(2020).
Ecouter voir l'enregistrement de la Conférence sur zoom
Assemblée générale de l'ARM 2020, ouverte aux adhérents
Merci de remplir le formulaire ci-après
Un virus nous a pris par surprise, mais nous risquons d’être plus démunis encore face à la catastrophe écologique. Dans les deux cas, notre impréparation est d’abord mentale. Comment penser un autre récit du futur ? Comment intégrer l’irréversible dans une vision sensée de l’avenir ? Bernard Perret explore ici les ressources de la pensée apocalyptique, qui invite à considérer l’histoire humaine comme une aventure dont nous ne maîtrisons ni le déroulement ni le sens.
Une philosophie de l’événement, qui donne toute sa place aux événements dramatiques et inattendus et à leur capacité à susciter de nouvelles avancées de civilisation, peut nous y aider. La réflexion proposée dans cet essai, inspirée des travaux de René Girard, Norbert Elias et Charles Taylor, tente ce pari. Face à la crise où nous sommes entrés, tout laisse à penser que nous avons perdu la main. Mais rien ne nous interdit de penser qu’un nouveau monde pourrait émerger de notre créativité culturelle et spirituelle.
Bernard Perret est essayiste. Ses travaux touchent des sujets très variés : questions économiques et sociales, écologie, anthropologie sociale, christianisme. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels : L’Économie contre la société (avec Guy Roustang ; 1993 ; rééd. 2001) ; La Logique de l’espérance (2006) ; Vers une raison écologique (2011) ou Penser la foi chrétienne après René Girard (2018).
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26 et 27 septembre à la Fondation FIND, Zagarolo (Italie)
Ce colloque poursuit le séminaire organisé à la BnF le 19 octobre 2019 par l’ARM et la FIND.
(>>> voir l'enregistrement du colloque de la BnF)
L’Association recherches mimétiques (ARM) et la Fondation Inde-Europe desnouveaux dialogues (FIND) mènent une série de recherches transversales au sujet du sacrifice et de sa relation à laviolence.
La dimension « transversale » signifie qu’est pris en compte le caractère constitutif des éléments subjectifs dans la réception d’une tradition. Cette perspective permet d’appréhender autrement le phénomène du religieux archaïque etl’institution dusacrifice.
Il s’agira donc de confronter des auteurs liés à des positions « hétérodoxes », remettant en question certains régimes de vérité dominants dans le champ des sciences humaines (anthropologie, philosophie, histoire des religions,sociologie).
Les auteurs abordés sont des penseurs et des écrivains qui, d’une façon ou d’une autre, se sont situés ou se situent encore à contre-courant de leur temps : Friedrich Hölderlin et Georges Bataille, Roger Caillois, Roberto Calasso, Alain Daniélou, René Girard et MichelLeiris.
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Auteurs et intervenants
Georges Bataille par Jean-Philippe Milet (Collège international de philosophie)
Roger Callois par Etienne Helmer (Université de Porto Rico- Etats Unis)
Roberto Calasso par Silvia d’Intino (EHESS)
Alain Daniélou parAdrián Navigante(FIND)
René Girard par Paul Dumouchel (Université Ritsumeikan de Kyoto)
Michel Leiris par Anne Prunet (Université de Caen)
Friedrich Hölderlin par Benoït Chantre (ARM)
26 septembre 2020
autour de
Georges Bataille, Roger Caillois, Roberto Calasso, Alain Daniélou, René Girard et Michel Leiris
8:30 - 9:00 Introduction au colloque (B. Chantre, A. Navigante)
9:00 - 10:15 Jean-Philippe Milet : Georges Bataille (L’économie du sacrifice : Bataille à Mexico)
10:15 - 11:30 Etienne Helmer : Roger Caillois
Coffee break
11:45 - 13:00 Anne Prunet : Michel Leiris
13:15 Lunch
15:00 - 16:15 Slvia D’Intino : Roberto Calasso
16:15 - 17:30 Adrián Navigante - Alain Daniélou
Coffee break
18:00 - 19:15 Carmen Avram : Mircea Eliade
19:30 - 20:15 Table ronde sur la première partie du colloque (modération Benoît Chantre)
20:30 Dinner
21:30 - 23:00 Projection vidéo Girard/Calasso
27 septembre
autour de
Friedrich Hölderlin et Roberto Calasso
9:30 - 11:00 Silvia d’Intino, Benoît Chantre, Adrián Navigante - La portée du débat Girard-Calasso et quelques considérations autour de La Ruine de Kasch
Coffee break
11:15 - 12:30 Benoît Chantre, Hölderlin et l’Europe (exposés de Jean-Philippe Milet et Paul Dumouchel)
12:30 - 13:00 Considérations finales
Chers amis,
Grâce à votre soutien régulier, notre association s'est beaucoup développée depuis sa création en décembre 2005. Vous contribuez ainsi à mieux faire connaître la pensée de René Girard et à l'inscrire dans les débats contemporains.
Nous vous donnons rendez-vous à des colloques, séminaires et formations divers ainsi qu'à nos ciné-clubs. Vous trouverez les dates de ces événements en page d'accueil de notre site.
Nous vous rappelons que le montant de l'adhésion à l'ARM est de
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50 pour les membres bienfaiteurs
100 euros ou plus pour les membres donateurs
Depuis le 1er janvier 2005, la réduction d’impôt accordée aux « personnes physiques » est portée à 66% du montant des dons versés aux oeuvres et organismes d’intérêt général. La cotisation est considérée comme un don par l’administration fiscale.
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En vous remerciant par avance pour votre soutien,
Bien amicalement,
Le Bureau de l'ARM.
Dans le cadre des Rencontres philosophiques de Monaco, filmées en raison des événements, Benoît Chantre a été invité à donner une télé-conférence intitulée "René Girard et la violence".
Les Rencontres Philosophiques de Monaco ont le plaisir de diffuser les leçons de philosophie de la Maison de la Philosophie 2020: Chacune des leçons de philosophie entend déployer la pensée d’un philosophe majeur du XXème siècle à partir d’un concept ou d’une thématique, d’un sujet ou d’un objet central à son oeuvre. Des penseurs d’aujourd’hui interprètent les cheminements intellectuels qui ont jalonné et façonné le XXème siècle.Toutes les conférences des rencontres 2020 ont dû être réalisées par internet.
Chronique du 12 juin : La jeunesse
En 1970, je fus chargé d’une mission d’étude par le laboratoire de psychologie pathologique de La Sorbonne. En 1969, en effet, on avait assisté à la naissance d’un mouvement de contestation de la guerre au Vietnam au cours du fameux « summer love », rassemblement de jeunes habillés de fleurs, prônant le rejet de la guerre, le retour à la nature, et décidés à « faire l’amour, pas la guerre ».
En même temps, on avait assisté à une épidémie d’usage de drogue, le cannabis surtout (marijuana, haschich) et les hallucinogènes, notamment le LSD prôné par Timothy LEARY.
Ma mission consistait à me rendre à San Francisco pour visiter et étudier le fonctionnement des « free clinics » qui avaient éclos pour traiter les problèmes liés à l’usage des drogues. La plus célèbre était la Free Clinic dirigée par le Docteur David SMITH, rédacteur en chef du « Journal of psychedelic drugs ».
Je me rendis donc à San Francisco et me fis conduire par un taxi à cette clinique. J’arrivais devant une porte bariolée de toutes les couleurs et un jeune homme avec des colliers de fleurs autour du cou m’accueillit et me salua les mains jointes à la mode hindoue. Je demandais à voir le Docteur David SMITH et celui-ci arriva également en tenue de type hindoue, avec un collier de fleurs autour du cou.
J’étais ahuri et entamais ma visite et mes interviews. J’appris que le mouvement « hippie » traduisait justement cette aspiration de la jeunesse qui refusait la guerre et voulait faire l’amour en s’inspirant des philosophies orientales. L’usage du cannabis était le ciment de leur union et l’emblème de leur révolte. L’usage des hallucinogènes était censé leur faire connaître des états de conscience modifiés et leur faire faire des voyages « initiatiques » au-delà de la réalité quotidienne et banale.
J’appris ensuite que certains hippies passaient dans un second temps à l’usage des drogues « dures » : morphine, héroïne, cocaïne, etc. Pourquoi ? Cette escalade était-elle inévitable ? Le Docteur David SMITH et ses collaborateurs n’avaient pas de réponse à cette question et l’évolution des hippies en « junkies » les désolaient. À l’issue de ce voyage, je revins à Paris et me mis à lire toute la littérature consacrée à la drogue et à réfléchir à ce sujet. Je publiais le résultat de mes recherches en 1973 dans un livre : « La personne du toxicomane » (Éditions Privat).
Mon analyse, dans ce livre fruit de deux ans de lectures, de voyages, et de réflexions, était que nous étions en présence d’un phénomène nouveau, que j’appelais « les toxicomanies actuelles », qui se présentaient totalement différentes des toxicomanies « classiques », utilisées dans des rituels chamanistiques ou par des esthètes.
Ma conclusion était que les toxicomanies actuelles étaient des moyens d’éviter ou de conjurer la violence, que cette jeunesse sentait bouillonner en elle en réaction à la guerre du Vietnam et aux valeurs dominantes d’une société qu’ils rejetaient.
Il m’apparut que les drogues « douces » comme le cannabis apaisaient la violence, la faisaient disparaître en faisant « planer » les usagers. En même temps, ces drogues anesthésiaient l’énergie et le désir, et les hippies se laissaient vivre dans la nature et les fleurs.
Certains d’entre eux néanmoins, ne se suffisaient pas de ces drogues douces. Leur violence était trop grande. Alors, pour la conjurer, ils la retournaient contre eux-mêmes et se « shootaient » des drogues dures qui les faisaient expérimenter un orgasme généralisé à nul autre pareil, puis une période de manque uniquement consacrée à la recherche d’une nouvelle dose. Leur devise, tatouée sur leur avant-bras, représentait une seringue croisée avec un fusil crosse en l’air et une devise : « Plutôt se détruire qu’agresser ».
Depuis quelques années, je vois la violence resurgir dans notre société : les gilets jaunes d’abord, puis les blacks-blocs, puis les grèves interminables, puis la guerre au virus entraînant le confinement consistant à tenter de mettre un couvercle sur une marmite bouillonnante.
Mais comment réprimer l’envie de vivre, le besoin d’agir de cette jeunesse ? La vie étant un risque en elle-même, la jeunesse est sommée de ne pas prendre de risque et donc, d’une certaine manière, de ne pas vivre. Son seul but doit être dorénavant d’éviter de mourir ! Alors, la jeunesse, depuis quelques années, cherche à oublier : oublier de vivre, se saouler, se droguer, être ailleurs et s’en aller tout en restant là. La solution pour elle a toujours été la violence, laquelle revient aussitôt dans toute société lorsque le sacré s’en retire. Elle retourne aujourd’hui cette violence contre elle-même non seulement en se shootant, mais en s’explosant, en s’éclatant, en se défonçant, et tout cela, les drogues permettent de le faire tout en restant confiné dans sa chambre.
Mais dans une société désacralisée et désenchantée, la violence ne peut pas être confinée. La drogue ne suffira peut-être pas, cette fois, à conjurer la violence brutale et meurtrière. C’est la crainte que l’on peut avoir dans les semaines et les mois qui viennent lorsque le couvercle sera enlevé et que la crise économique et sociale fera bouillir les frustrations et les revendications sur fond de désespoir.
– « Serait-ce donc une révolte ? »
– « Non, Sire, une révolution ! »
Chronique du 5 mai : Temps de crise
Nous vivons un temps de crise, de catastrophes. Dans les situations d’urgence, la réaction psychologique d’une foule est le plus souvent la panique. Si un incendie éclate dans un cinéma est que quelqu’un crie « au feu », il y aura plus de morts écrasés et piétinés par une foule affolée que de victimes du feu. C’est le principal avantage du confinement : éviter les mouvements de foule.
Il y a cependant chez les confinés un « effet de foule » dû aux réseaux sociaux et ceux-ci vont faire éclore les théories du complot et les croyances les plus délirantes sur l’origine de l’épidémie, sa finalité, les gouvernements, les sociétés secrètes qui nous manipulent et les traitements miracle dont ils nous privent à dessein.
Le confinement comporte des risques réels pour l’équilibre psychologique des confinés. Combien de couples pourront résister à ce tête-à-tête prolongé ? Combien d’enfants et de femmes seront battus par les hommes excédés et désœuvrés, frustrés et très alcoolisés ? Combien de couples divorceront ou se sépareront ? Combien d’enfants et d’adolescents déscolarisés en prendront l’habitude et le resteront ?
Tous les symptômes psychiatriques vont risquer de "décompenser". Les psychotiques verront des virus partout et deviendront obsessionnels des lavages de mains et des gels alcoolisés. Les paranoïaques trouveront dans les journaux télévisés la confirmation de leurs soupçons. Les hystériques développeront leurs tendances hypocondriaques et se découvriront tous les jours un symptôme évocateur du coronavirus. Les délirants hallucineront et entendront leurs « ennemis » rire et se moquer d’eux. Les déprimés ne pourront que trouver dans les événements des confirmations à leur pessimisme. Je viens d’apprendre le suicide d’un médecin atteint par le virus et qui n’a pas voulu vivre l’incubation et la mort possible par asphyxie.
Enfin, à mesure que les jours passent, le stress augmente, en raison du fait que l’on ne peut pas prévoir la fin du confinement. Même les prisonniers de droit commun connaissant la durée de leur peine fantasment sur leur date de sortie…
Le stress, comme tout le monde le sait, est générateur de toutes sortes de désordres psychosomatiques que les praticiens devront apprendre à ne pas confondre avec les premiers symptômes du coronavirus.
De tout temps, lorsqu’une catastrophe se produit, un mécanisme psychosociologique se met en place : le mécanisme victimaire. Celui-ci se résume en une phrase : on cherche à cette catastrophe une cause et on trouve … un coupable. La mise à mort ou l’expulsion de cette victime émissaire ramène la paix dans la communauté en état, nous apprend René Girard, « de crise sacrificielle ».
Œdipe roi,de Sophocle raconte exactement cela. La peste ravage Thèbes. On cherche une cause que la science de l’époque est incapable de trouver et on trouve… un coupable : Œdipe, le roi, coupable des pires forfaits, l’inceste et le parricide. Il reconnaît ses culpabilités, se crève les yeux et il est expulsé de la ville.
Aujourd’hui, on connaît la cause de l’épidémie mais le mécanisme s’enclenche quand même : on cherche le coupable mais on en trouve trop.
Depuis quelques années, d’ailleurs, on cherchait une cause à un « certain malaise dans la civilisation », et on trouvait de nombreux boucs émissaires, le premier étant le « mâle blanc hétérosexuel ». Mais le mécanisme victimaire ne se produisait pas et ne pouvait pas produire les heureux efforts décrits par René Girard, car le bouc émissaire doit être unique, d’une part et d’autre part recueillir l’unanimité de tous les membres de la communauté. Or ces deux conditions ne sont jamais réunies dans notre monde. On trouve trop de coupables et surtout trop de victimes. Seules les victimes ont droit à la parole, au respect, à la sollicitude de tous. Il y a donc une escalade de la rivalité victimaire, chaque victime ou catégorie de victimes voulant se hisser au sommet de l’aristocratie victimaire.
Ce mécanisme débridé, ces victimes et ces coupables rendaient notre civilisation irrespirable sous l’effet du principe de précaution, du politiquement correct, de la plainte généralisée, de la judiciarisation exponentielle des rapports humains et du monde virtuel dans lequel nous faisaient rentrer les réseaux sociaux.
Peut-être cette crise réelle, ce virus bien identifié, ce confinement remettront-ils les pendules à l’heure, et notre civilisation s’en trouvera-t-elle renforcée et ramenée dans la réalité ? Cet espoir est peut-être chimérique mais si nous nous y mettions tous ?
Chronique du 3 mai : La guerre
Paris, le 7 avril 2020
Jean-Michel Oughourlian
Suite des chroniques : La guerre. (3 mai 2020)
Jean-Michel Oughourlian est un psychiatre et psychologue qui depuis près de 40 ans tente d'appliquer dans le domaine de la psychologie et de la psychopathologie les thèses de René Girard. Neuropsychiatre de l ́Hôpital américain de Paris depuis 1974, puis chef du service de psychiatrie à partir de 1981, poste qu ́il occupera jusqu ́en 2007.
Il a collaboré avec René Girard, avec qui il publie, en 1978, Des choses cachées depuis la fondation du monde. Son deuxième livre, Un mime nommé désir (1982) porte sur les phénomènes de transe, d ́hystérie et de possession qu ́il décrypte à l ́aide de la théorie mimétique. En 2007, il publie Genèse du désir, où il est question des dernières découvertes en neurosciences (neurones miroirs) ainsi que des éléments pour une psychothérapie des couples. Son livre Le Troisième Cerveau (2013) dessine une nouvelle psychologie et une nouvelle psychiatrie, qui imposent notamment une autre gestion de l'altérité, fondée sur la « dialectique des trois cerveaux » : le cerveau cognitif, le cerveau émotionnel et le cerveau mimétique, celui de l'altérité, de l'empathie, de l'amour comme de la haine.
Bibliographie et vidéos de Jean-Michel Oughourlian
René Girard et Michel Serres étaient de grands amis. Le 15 décembre 2005, c'est Michel Serres qui avait prononcé le discours de réception de René Girard à l'Académie française.
Benoît Chantre avait rendu hommage à ce philosophe qui fut un compagnon fidèle de notre association et qui nous a quitté le 1er juin 2019.
Pour commémorer la disparition de Michel Serres, une rencontre en visioconférence fut organisée le 3 juin dernier, à l'initiative de la Fondation Michel Serres - Institut de France, des Éditions Le Pommier et du Centre international de la philosophie française (ENS-PSL, CNRS, Collège de France).
Voici un lien qui vous permettra de voir cette rencontre pendant une semaine seulement. Vous pourrez accéder à cette rencontre ensuite de manière durable, sur les sites de l’ENS et du Pommier.
https://attendee.gotowebinar.com/recording/4919438630876547598
Cette première rencontre lance un cycle annuelle de "Rencontres Michel Serres".
Fil d'Ariane
Introduite par l’un de ses fils, Jean-François Serres, présentée et animée par Frédéric Worms, cette visioconférence proposera de courtes lectures de textes de Michel Serres par Jean-Pierre Arbon,suivies d’explications et de mises en perspective de ces textes par :
Anne Baudart. Philosophe, ancienne enseignante à Sciences Po, secrétaire générale de la Société française de philosophie."Michel Serres a, sa vie durant, pratiqué et célébré la vertu des reliures. Il a noué chaîne et trame, sciences et vies, art et droit, philosophie et textes sacrés, religions des hommes et religions des choses. Relire le relié définit le religieux comme la plaque tectonique d’où émergent nos cultures. Le récit des Rois mages en est une pièce maîtresse qui nous rattache au Grand Récit du monde et aux quêtes infinies des hommes."
Bernadette Bensaude-Vincent. Philosophe et historienne des sciences, professeure émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne."Temps des crises, ce petit livre écrit à propos de la crise financière de 2008 peut nous aider à comprendre la crise sanitaire de 2020. Michel Serres pense la crise comme un moment de décision, de bifurcation du chemin, sans retour en arrière possible. La crise est obligation d’inventer."
Roland Schaer. Philosophe, ancien directeur sciences et société à la Cité des sciences et de l’industrie."Trente ans après sa parution, il faut relire aujourd’hui Le Contrat naturel. Face aux “catastrophes globales”, Michel Serres en appelait à une relation symbiotique entre les hommes et la Terre, et à une coopération pacifique entre les nations. C’est de cela que l’heure est venue."
Frédéric Worms. Professeur à l’École normale supérieure-PSL, dont il est actuellement directeur adjoint. "Michel Serres est un penseur de la relation et de la synthèse, mais il oppose deux façons de tout unir : la simplificatrice, violente pas seulement en théorie mais en pratique ; et le passage, difficile mais créateur, pas seulement en théorie mais dans le monde. Le passage du Nord- Ouest : il risque aujourd’hui d’être traversé et détruit par les porte-conteneurs, si la banquise continue à fondre et le monde à être détruit. Mais il reste à inventer entre les savoirs, les dangers et les humains d’aujourd’hui, pour échapper à la destruction, et reprendre la relation."
Deux livres à paraître aux éditions Le Pommier : Adichats, inédit de Michel Serres, et Hommage à 50 voix
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Nous sommes, paraît-il, en guerre contre le Coronavirus, un ennemi redoutable, sournois, invisible et tueur.
L’histoire de l’humanité se confond avec l’histoire des guerres. Il suffit d’ouvrir un livre d’histoire pour s’en convaincre.
Depuis toujours, la guerre est la responsabilité suprême du Politique : c’est au Politique de prendre la responsabilité de faire tuer ses enfants et de tuer les enfants des autres. Tout le monde reconnaissait ce privilège du Politique et sacralisait la Violence en la personne des grands conquérants et chefs de guerre : Alexandre, César, Napoléon et plus près de nous Clemenceau, Churchill ou de Gaulle.
Mais le sacré a disparu de la sphère publique, politique, aussi bien que religieuse, dans notre civilisation occidentale, ainsi que Luc Ferry l’a bien montré.
De nos jours, le Politique se sent coupable de faire tuer ses propres soldats tout en continuant à se glorifier de tuer ceux qu’il désigne comme ennemis. Le Politique a encore le privilège de choisir ses ennemis et de les massacrer, mais il n’a plus le droit de risquer la vie de ses propres soldats : c’est la philosophie dite du « zéro mort ».
Le développement technologique permet cette politique grâce aux avions, aux fusées et aux drones. La bravoure, le courage, le sacrifice sont réservés aux peuples moins bien armés et victimes des bombardements. Les premiers bombardements, les plus spectaculaires, ont été ceux d’Hiroshima et de Nagasaki visant à épargner la vie de millions de soldats américains. Aujourd’hui, les attentats ciblés sont confiés à des drones sophistiqués.
Le Politique a donc perdu, avec le sacré, le droit de faire tuer ses propres enfants. On pourrait voir cela comme un progrès de l’humanité si cela résultait d’un surcroît d’humanité et de sagesse. Mais ce n’est pas le cas : si le Politique n’a plus ce droit, c’est qu’il a peur des réactions de son peuple. En Occident aujourd’hui, on considère la perte d’un de nos soldats au combat comme un scandale et on lui rend hommage solennellement.
C’est cette peur qui aujourd’hui paralyse le Politique dans sa guerre contre le virus, et celui-ci a agi comme révélateur de cette dévalorisation et de cette désacralisation du Politique auquel personne ne croit plus. La peur se généralise : peur des plaintes judiciaires qui vont pleuvoir aussitôt la crise passée. Ces plaintes seront basées sur le non-respect du principe de précaution et envahiront toutes les juridictions possibles depuis la Cour de justice de la République jusqu’au plus petit tribunal de province.
À la peur du Politique s’ajoute l’angoisse des catastrophes psychiatriques et surtout économiques qui résulteront du confinement et du principe de précaution, paralysant et biaisant toute décision. Il n’est en effet pas impossible que les dégâts économiques et psychosociaux soient aussi dévastateurs que le virus lui-même.
Pris entre ces deux peurs, ces deux angoisses, terrifié par le pouvoir qu’il a abandonné au système judiciaire, le Politique, quel qu’il soit, est paralysé dans son action et tergiverse pour la moindre décision. Il cherche à conjurer par avance la menace judiciaire en se couvrant de l’autorité scientifique, elle-même divisée, et révélant le plus souvent son ignorance.
Le pouvoir des juges, amplifié par la presse et les réseaux sociaux, a tourné à la chasse au bouc émissaire : dès que la justice accuse, la presse et les réseaux sociaux condamnent. C’est le principe même du bouc émissaire : il est coupable, parce qu’accusé ! C’est un retour au mécanisme primitif de la mise à mort d’un coupable supposé et accusé d’être responsable des catastrophes que l’on subit et que l’on ne s’explique pas. C’est en fait une inversion de la justice, une perversion d’une institution judiciaire, qui s’était peu à peu affranchie de ce mécanisme qui guidait encore son action au temps de l’inquisition : plus besoin de jugement ni d’avocat, un accusé est coupable et « il n’y a pas de fumée sans feu ».
Cette instrumentalisation de la justice, et la peur qu’elle engendre, efface tous les progrès qu’elle avait faits au cours des siècles et ramène notre civilisation au mécanisme mis en œuvre par les sociétés primitives pour conjurer la violence.
Le confinement est le comble du principe de précaution : « Ne prenez aucun risque. Restez chez vous. Lavez-vous, purifiez-vous, ne sortez pas, ne voyez personne, gardez vos distances ». Enterrés vivants, vous ne risquez plus rien !
Les vieillards confinés sont ainsi invités à attendre la mort et le langage devient paradoxal : on est mort que si l’on est décédé !
Paris, le 3 mai 2020
Nous vivons un temps de crise, de catastrophes. Dans les situations d’urgence, la réaction psychologique d’une foule est le plus souvent la panique. Si un incendie éclate dans un cinéma est que quelqu’un crie « au feu », il y aura plus de morts écrasés et piétinés par une foule affolée que de victimes du feu. C’est le principal avantage du confinement : éviter les mouvements de foule.
Il y a cependant chez les confinés un « effet de foule » dû aux réseaux sociaux et ceux-ci vont faire éclore les théories du complot et les croyances les plus délirantes sur l’origine de l’épidémie, sa finalité, les gouvernements, les sociétés secrètes qui nous manipulent et les traitements miracle dont ils nous privent à dessein.
Le confinement comporte des risques réels pour l’équilibre psychologique des confinés. Combien de couples pourront résister à ce tête-à-tête prolongé ? Combien d’enfants et de femmes seront battus par les hommes excédés et désœuvrés, frustrés et très alcoolisés ? Combien de couples divorceront ou se sépareront ? Combien d’enfants et d’adolescents déscolarisés en prendront l’habitude et le resteront ?
Tous les symptômes psychiatriques vont risquer de "décompenser". Les psychotiques verront des virus partout et deviendront obsessionnels des lavages de mains et des gels alcoolisés. Les paranoïaques trouveront dans les journaux télévisés la confirmation de leurs soupçons. Les hystériques développeront leurs tendances hypocondriaques et se découvriront tous les jours un symptôme évocateur du coronavirus. Les délirants hallucineront et entendront leurs « ennemis » rire et se moquer d’eux. Les déprimés ne pourront que trouver dans les événements des confirmations à leur pessimisme. Je viens d’apprendre le suicide d’un médecin atteint par le virus et qui n’a pas voulu vivre l’incubation et la mort possible par asphyxie.
Enfin, à mesure que les jours passent, le stress augmente, en raison du fait que l’on ne peut pas prévoir la fin du confinement. Même les prisonniers de droit commun connaissant la durée de leur peine fantasment sur leur date de sortie…
Le stress, comme tout le monde le sait, est générateur de toutes sortes de désordres psychosomatiques que les praticiens devront apprendre à ne pas confondre avec les premiers symptômes du coronavirus.
De tout temps, lorsqu’une catastrophe se produit, un mécanisme psychosociologique se met en place : le mécanisme victimaire. Celui-ci se résume en une phrase : on cherche à cette catastrophe une cause et on trouve … un coupable. La mise à mort ou l’expulsion de cette victime émissaire ramène la paix dans la communauté en état, nous apprend René Girard, « de crise sacrificielle ».
Œdipe roi,de Sophocle raconte exactement cela. La peste ravage Thèbes. On cherche une cause que la science de l’époque est incapable de trouver et on trouve… un coupable : Œdipe, le roi, coupable des pires forfaits, l’inceste et le parricide. Il reconnaît ses culpabilités, se crève les yeux et il est expulsé de la ville.
Aujourd’hui, on connaît la cause de l’épidémie mais le mécanisme s’enclenche quand même : on cherche le coupable mais on en trouve trop.
Depuis quelques années, d’ailleurs, on cherchait une cause à un « certain malaise dans la civilisation », et on trouvait de nombreux boucs émissaires, le premier étant le « mâle blanc hétérosexuel ». Mais le mécanisme victimaire ne se produisait pas et ne pouvait pas produire les heureux efforts décrits par René Girard, car le bouc émissaire doit être unique, d’une part et d’autre part recueillir l’unanimité de tous les membres de la communauté. Or ces deux conditions ne sont jamais réunies dans notre monde. On trouve trop de coupables et surtout trop de victimes. Seules les victimes ont droit à la parole, au respect, à la sollicitude de tous. Il y a donc une escalade de la rivalité victimaire, chaque victime ou catégorie de victimes voulant se hisser au sommet de l’aristocratie victimaire.
Ce mécanisme débridé, ces victimes et ces coupables rendaient notre civilisation irrespirable sous l’effet du principe de précaution, du politiquement correct, de la plainte généralisée, de la judiciarisation exponentielle des rapports humains et du monde virtuel dans lequel nous faisaient rentrer les réseaux sociaux.
Peut-être cette crise réelle, ce virus bien identifié, ce confinement remettront-ils les pendules à l’heure, et notre civilisation s’en trouvera-t-elle renforcée et ramenée dans la réalité ? Cet espoir est peut-être chimérique mais si nous nous y mettions tous ?
Paris, le 7 avril 2020
Jean-Michel Oughourlian
Suite des chroniques : La guerre. (3 mai 2020)
Jean-Michel Oughourlian est un psychiatre et psychologue qui depuis près de 40 ans tente d'appliquer dans le domaine de la psychologie et de la psychopathologie les thèses de René Girard. Neuropsychiatre de l ́Hôpital américain de Paris depuis 1974, puis chef du service de psychiatrie à partir de 1981, poste qu ́il occupera jusqu ́en 2007.
Il a collaboré avec René Girard, avec qui il publie, en 1978, Des choses cachées depuis la fondation du monde. Son deuxième livre, Un mime nommé désir (1982) porte sur les phénomènes de transe, d ́hystérie et de possession qu ́il décrypte à l ́aide de la théorie mimétique. En 2007, il publie Genèse du désir, où il est question des dernières découvertes en neurosciences (neurones miroirs) ainsi que des éléments pour une psychothérapie des couples. Son livre Le Troisième Cerveau (2013) dessine une nouvelle psychologie et une nouvelle psychiatrie, qui imposent notamment une autre gestion de l'altérité, fondée sur la « dialectique des trois cerveaux » : le cerveau cognitif, le cerveau émotionnel et le cerveau mimétique, celui de l'altérité, de l'empathie, de l'amour comme de la haine.
Bibliographie et vidéos de Jean-Michel Oughourlian
(Evénement reporté)
Environ dix ans avant la concrétisation du projet, Spike Jonze découvre sur Internet un article évoquant un programme d’intelligence artificielle: « Cela parlait de la messagerie instantanée générée par intelligence artificielle. Je me suis connecté à ce système […] Nous avons discuté pendant un moment, et j’ai alors pris conscience que j’étais en train de parler à un ordinateur qui m’écoutait et qui me comprenait ». Cependant, ce dispositif reste plutôt primitif avec un vocabulaire restreint : « Le système ne faisait que répéter ce qu’il avait entendu antérieurement, il n’était pas intelligent, il s’agissait uniquement d’un logiciel sophistiqué ». Spike Jonze se demande alors ce qu’il se passerait si un tel programme développait des sentiments amoureux.
Camille Riquier est agrégé de philosophie, docteur en philosophie et maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris. Il vient de faire paraître « Nous ne savons plus croire » aux Editions Desclee de Brouwer.
LIEU : INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS – 74, RUE DE VAUGIRARD – PARIS 6ÈME
>>> INSCRIPTION À LA SÉANCE (SUIVRE LE LIEN VERS EVENTBRITE)
Pour des raisons de sécurité, l’inscription est OBLIGATOIRE pour toutes personnes extérieures à l’Institut Catholique. La présentation du ticket d’inscription sera nécessaire à l’entrée l’établissement.
Pouvoir à l'AG 2019
Je donne mon pouvoir pour être représenter à l'AG de l'ARM, du samedi 7 décembre 2019.
Nous vous rappelons qu'il est nécessaire d'être à jour de ses cotisations 2019 pour donner son pouvoir.
Si vous ne pouvez assister à l'AG de l'ARM du 24 novembre 2018, nous vous remercions de nous communiquer votre pouvoir en remplissant le formulaire "inscription" ci-après;
Nous vous transmettrons les textes qui seront étudiés au cours de la journée;
Le séminaire aura lieu au siège de l'ARM - 42, rue Diderot à Montreuil. Métro Robespierre (ligne 9) ou Berautl (ligne 1). RER Vincennes
Libre participation aux frais
Si vous désirez recevoir le lien vers l'enregistrement qui sera effectué du colloque "Achevez Clausewitz, dix ans après', merci de vous inscrire sur ce site.
Nous vous remercions de votre intérêt pour le colloque "Achever Clausewitz, dix ans après". Nous vous remercions de laisser vos coordonnées au cas où des places se libéreraient.
Cordialement
amphithéâtre Turgot de la Sorbonne - Paris 5ème
L’accès à la Sorbonne se fait par le 17, rue de la Sorbonne - suivre la Galerie Richelieu, l'amphi se trouve près de la cour d'Honneur.
En 2007, la parution d’Achever Clausewitz de René Girard, en collaboration avec Benoît Chantre, constitua un événement dans la communauté des études stratégiques. Ce livre ouvrit aussi une nouvelle voie dans la recherche de Girard, entreprise en 1961 : après le désir mimétique, le mécanisme victimaire dans les sociétés archaïques et l’approche renouvelée de « l’Ecriture judéo-chrétienne », c’était le devenir des violences contemporaines qui faisait dorénavant l’objet de cette pensée. En contraste avec le Penser la guerre de Raymond Aron, paru en 1976, Girard constate le délitement de l’institution guerrière, et s’inscrit plus largement dans une réflexion sur les transformations de la conflictualité. Dix ans après la parution d’Achever Clausewitz, quelle est la pertinence de l’approche girardienne, dans le contexte du retour de la menace nucléaire et de la persistance de la menace terroriste ? Tel est l’objet de ce colloque.
9h15. Mot d’accueil par Julian Fernandez (Paris 2/Centre Thucydide) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer (IRSEM),
9h30. Conférence introductive par Benoît Chantre (Association Recherches Mimétiques)
Présidence : Ninon Grangé (Paris 8)
Jean-Pierre Dupuy (Stanford), La menace nucléaire : pourquoi elle ne nous fait pas peur
Édouard Jolly (IRSEM), WarGames : Logique et grammaire de la guerre nucléaire
Colonel Hervé Pierre (sous réserve), titre à compléter
12h. Déjeuner (salon bleu)
Présidence : Olivia Leboyer (IEP Paris/Pacte/Revue Le Philosophoire)
Philippe Raynaud (Paris 2), Les origines intellectuelles du terrorisme
Paul Dumouchel (Ritsumeikan/Kyoto), Le terrorisme ou la fin de la guerre contenue par la politique
Yves Trotignon (Risk and Co), Djihadisme
16h30. Rapport de synthèse par Jean-Vincent Holeindre (Paris 2/Centre Thucydide/IRSEM)
17h. Cocktail.
Pour des raisons de sécurité, les inscriptions sont obligatoires. Nous vous enverrons une confirmation de votre inscription, nécessaire à l'entrée, avec votre pièce d'identité.
Aussi les inscriptions seront arrêtées le mardi 20 MARS
Université Paris II Panthéon-Assas
Amphithéâtre Turgot de la Sorbonne - Paris 5ème
L’accès à la Sorbonne se fait par le 17, rue de la Sorbonne - suivre la Galerie Richelieu, l'amphi se trouve près de la cour d'Honneur.
Organisé avec le l’IRSERM Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (Ministère de la Défense), l’Université Paris II-Panthéon-Assas et l’ARM
En 2007, la parution d’Achever Clausewitz de René Girard, en collaboration avec Benoît Chantre, constitua un événement dans la communauté des études stratégiques. Ce livre ouvrit aussi une nouvelle voie dans la recherche de Girard, entreprise en 1961 : après le désir mimétique, le mécanisme victimaire dans les sociétés archaïques et l’approche renouvelée de « l’Ecriture judéo-chrétienne », c’était le devenir des violences contemporaines qui faisait dorénavant l’objet de cette pensée. En contraste avec le Penser la guerre de Raymond Aron, paru en 1976, Girard constate le délitement de l’institution guerrière, et s’inscrit plus largement dans une réflexion sur les transformations de la conflictualité.
Dix ans après la parution d’Achever Clausewitz, quelle est la pertinence de l’approche girardienne, dans le contexte du retour de la menace nucléaire et de la persistance de la menace terroriste ? Tel est l’objet de ce colloque.
par Julian Fernandez (Professeur de droit public à l’Université Paris 2/Centre Thucydide) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer(Directeur de l’IRSEM). (IRSEM),
par Benoît Chantre (Président de l'Association Recherches Mimétiques)
Présidence : Ninon Grangé (Maître de conférences HDR à l’Université Paris 8)
Jean-Pierre Dupuy (Professeur à Stanford), La menace nucléaire : pourquoi elle ne nous fait pas peur
Édouard Jolly (chercheur à l’IRSEM), WarGames : Logique et grammaire de la guerre nucléaire
Colonel Hervé Pierre (auditeur du Centre des hautes études militaires) , Désir mimétique et menace nucléaire, sous réserve
12h. Déjeuner
Présidence : Olivia Leboyer (chargé d’enseignement à l’IEP Paris, membre du comité de rédaction de la revue Le Philosophoire)
Paul Dumouchel (Professeur à l’Université Ritsumeikan/Kyoto), Le terrorisme ou la fin de la guerre contenue par la politique
Yves Trotignon (Analyste à Risk and Co et Enseignant à Sciences Po), L’évolution du djihadisme
Philippe Raynaud (Professeur de science politique à l’Université Panthéon-Assas), Idéologie et terreur
par Jean-Vincent Holeindre (Professeur de science politique à l’Université Paris 2 et directeur scientifique de l’IRSEM)
Pour des raisons de sécurité, les inscriptions sont obligatoires. Nous vous enverrons une confirmation de votre inscription, nécessaire à l'entrée, avec votre pièce d'identité.
Aussi les inscriptions seront arrêtées le mardi 20 MARS
Nous vous transmettrons les textes qui seront étudiés au cours de la journée;
Le séminaire aura lieu au siège de l'ARM - 42, rue Diderot à Montreuil. Métro Robespierre (ligne 9) ou Berautl (ligne 1). RER Vincennes
Libre participation aux frais
Nous vous remercions de vous inscrire à l'Assemblée générale de l'ARM du 6 décembre 2017,
si vous ne pouvez assister à l'AG de l'ARM du 6 décembre, nous vous remercions de nous communiquer votre pouvoir en remplissant le formulaire "inscription" ci-après;
Assemblée générale
de l'Association Recherches Mimétiques
Mercredi 6 décembre 2017 à 18h30
Cette AG sera suivie d'une conférence de
François Hien
au Centre Bernanos (4 Rue du Havre, 75009 Paris , métro Saint Lazare).
Nous reviendrons sur nos activités de 2017 : conférences, colloque "Faut-il avoir peur ?" à l'Institut catholique de Paris, événements à Metz et à Lyon, et lancement du Blog-émissaire.
Nous vous présenterons nos projets pour 2018 : entre autres, un colloque organisé pour les dix ans d'"Achever Clausewitz" avec l'université Paris II - Assas et l’IRSERM (Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire) ; un colloque sur le droit et la théorie mimétique; des rencontres avec James Alison.
lien vers le PDF de la convocation
Pour nous assurer du quorum nécessaire aux votes, nous vous remercions soit de vous inscrire, soit de nous faire parvenir votre pouvoir.
Pouvoir (transmission en ligne)
Vous pouvez également nous transmettre votre pouvoir par retour de mail ou par courrier (formulaire joint)
Nous vous rappelons que pour assister à l'AG ou nous envoyer votre pouvoir, vous devez être à jour de votre cotisation 2017 (20 euros). Cette cotisation est aussi la marque de votre soutien.
Nous profitons de ce courriel pour remercier particulièrement les donateurs qui, cette année, ont été nombreux à faire preuve de générosité en envoyant la somme d'au moins 50 euros.
Pour nous faire parvenir votre cotisation, nous vous proposons
- d'envoyer votre chèque par la poste à l'adresse de l'ARM : ARM chez Monsieur Benoît Chantre , 42, rue Diderot - 93100 Montreuil. (formulaire de cotisation ci joint)
- de payer par Paypal sur le site de l'ARM (un compte Paypal personnel n'est pas nécessaire)
- de nous faire parvenir un virement sur le compte de l'ARM
IBAN : FR76 1027 8061 9800 0203 2680 126
BIC : CMCIFR2A
L'AG sera suivie par une conférence de François Hien, membre de l'ARM et contributeur du "Blog émissaire"
A partir d'une enquête de terrain et des outils empruntés à la théorie mimétique, ce dernier s'est efforcé de comprendre la nature du conflit qui a embrasé la crèche Baby-Loup (dans les Yvelines), en défaisant les représentations archétypales que chaque camp s'était construit de l'autre.
Cette enquête a fait l'objet d'un travail théâtral et bientôt d'un film (avec le soutien du CNC).
L'ouvrage de François Hien "L'Affaire Baby-Loup, contribution à une désescalade", publié aux Editions Petra, dans la collection "Les Cahiers de l'ARM", sera en vente sur place.
Nous nous réjouissons de vous retrouver à cette réunion annuelle.
Le Bureau de l'ARM
Cette année, la réunion internationale de COV&R aura lieu à Madrid sur le thème "Identité et rivalité.
Plus d'informations sur le site : http://www.ufv.es/covr2017
The processes of identity formation may follow different paths. These processes might pursue a narrative, ritualistic, mythological, or political trail, among others. Nationalisms, indigenisms, religious revivals, political and economic protests, movements of masses. Dynamics of identity are today becoming increasingly more complex. Spain has been a country of cultural clashes or encounters, rivalries, conflicts and fratricidal wars. At the same time, it has been the homeland of great artists such as Cervantes, Velázquez, Calderón de la Barca, Goya, García Lorca or Picasso. Their contributions to the understanding of t human nature have been revolutionary and Girard's predilection for Cervantes is well known. We like to believe that Spain constitutes a privileged vantage point from which one can evaluate the possibilities and limits of identity construction processes in our world.
In COV&R 2017 in Madrid, we would like to invite scholars to explore the roots of identity; the ways rivalry survives and rises over the centuries as a force of destruction and foundation. Jean-Michel Oughourlian (University of Paris), Cesáreo Bandera (University of North Carolina at Chapel Hill), Charles Powell (Elcano Royal Institute), Jon Juaristi (Alcalá de Henares University), Roland Hsu (University of Stanford), or Carlos Mendoza-Álvarez (Iberoamerican University of Mexico) have already confirmed their participation as keynote speakers and we are waiting for others to accept our invitation.
We also offer a special Cultural program. It includes private visits to the Prado Museum, a memorable gala dinner, opera, literary night walks around the old city, and field-trips on Saturday.
For further information on René Girard's thought and work, visit: http://violenceandreligion.com
QUESTIONNAIRE POUR PLANIFIER DES FORMATIONS DE JAMES ALISON
Le colloque "Faut-il avoir peur ? René Girard penseur de la violence" est filmé.
Les interventions sont mises sur le blog "L'Emissaire"
21 rue d'Assas, 75006 Paris
de 9h à 18h
Le monde va mal. En ce début de millénaire, les menaces s'accumulent et l'humanité ne semble pas prête à y faire face (« 2017, année de tous les dangers », titre un magazine). Jamais la contradiction n'a été aussi forte entre, d’une part, la nécessité de coopérer pour affronter les problèmes du moment et, de l’autre, les tendances au repli sur soi et à la légitimation du recours à la force.
L'objet de cette journée sera, en hommage à ce grand penseur de la violence disparu en 2015, d’interroger l’œuvre de René Girard pour tenter d'éclairer notre situation.
La théorie mimétique fournit, de fait, un cadre précieux pour analyser l'emballement des rivalités. Mais qu'a-t-elle à nous dire pour susciter et orienter une action responsable ? Ne nous force-t-elle pas à donner un contenu concret à l'espérance, sans pour autant nous bercer d'illusions sur notre penchant à la violence ? De quels prophètes avons-nous aujourd’hui besoin ?
Intervenants :
James Alison, Benoît Chantre, Michel Corbin, Jean-Pierre Dupuy, Bernard Perret, Camille Riquier, Michel Serres.
Programme
Matinée
Jean-Pierre Dupuy Face à la catastrophe
Bernard Perret Écologie, institutions et mimesis
Benoît Chantre Terrorisme et démocratie
Camille Riquier Quelle herméneutique de la peur ?
Après-midi
James Alison René Girard et la vertu théologale de l’espérance
Michel Serres Réalisme et utopie : une philosophie de l’histoire
Michel Corbin Grégoire de Nysse et la nature sans mélange du Bien
Table-ronde conclusive animée par Jean-Louis Schlegel : Quels prophètes aujourd’hui ?
Participants : Camille Riquier, Jean-Claude Monod, Bernard Perret.
12 bis, rue des Teinturiers
Jeudi 15 décembre à 20h30
Conférence de Benoît Chantre : "L’intelligence du religieux"
organisée par l'Association Rencontres & Débats
Face au déferlement de la violence terroriste, il devient urgent de s’interroger sur le devenir de nos démocraties, notamment dans leur rapport à la religion. On repartira pour cela de la genèse du sacré proposée par René Girard. On doit à cet anthropologue la découverte du rôle structurant d’un certain type de violence à la racine du politique. Le religieux archaïque était de la violence contenue par des rituels et des prohibitions : il était violent et il empêchait la violence de déborder. Une violence déchaînée n’est donc pas une violence religieuse : elle témoigne, ce qui est beaucoup plus inquiétant, d’un épuisement du religieux. Deux conclusions s’imposent : la fameuse « sortie de la religion » ne mène pas nécessairement à la démocratie ; c’est une réponse politique et non pas une réponse religieuse que la démocratie devra opposer aux désordres politico-religieux qui la menacent. Mais pour cela, elle devra avoir l’intelligence du religieux.
Benoît Chantre est docteur ès lettres, éditeur, membre de la fondation Imitatio et président de l’Association Recherches Mimétiques (www.rene-girard.fr). Auteur de livres d’entretiens (Achever Clausewitz avec René Girard, Le Choix de Pascal avec Jacques Julliard, La Divine Comédie avec Philippe Sollers), et d’un essai sur Charles Péguy (Péguy point final), il a collaboré à plusieurs revues (Art Press, Esprit, L’Infini, La Revue des deux mondes) et travaillé pour le théâtre et l’opéra. Il vient de publier aux éditions Grasset, Les Derniers Jours de René Girard.
Convocation à l'Assemblée générale
de l'Association Recherches Mimétiques
Samedi 3 décembre 2016 à 14h30
Bibliothèque nationale de France
site François Miterrand - salle 70
quai Panhard 75013 Paris
Cette AG sera suivie d'une conférence d'Olivier Rey, philosophe et mathématicien
"Quand le monde s'est fait nombre"
|
Après avoir fait un point sur les événements de 2015 et 2016, nous présenterons le programme de nos activités pour 2017.
Nous proposerons à la suite de l'AG, une conférence d'Olivier Rey, mathématicien et philosophe, chargé de recherche au CNRS et membre de l'Association Recherches Mimétiques.
En suivant les liens, vous trouverez ci-après :
- la convocation à l'AG,
- un pouvoir à nous retourner par la poste ou par voie électronique, si vous ne pouvez vous rendre à l'AG et que vous êtes à jour de votre cotisation 2016,
Nous vous rappelons que le montant de la cotisation à l'ARM est de 20 euros.
Vous pouvez également faire des dons (défiscalisés).
· membres bienfaiteurs : 50 euros
· membres donateurs : 100 euros ou plus
>par chèque à envoyer à l'adresse de l'ARM : ARM chez Monsieur Benoît Chantre , 42, rue Diderot - 93100 Montreuil.
>ou payer par Paypal sur le site de l'ARM (un compte Paypal personnel n'est pas nécessaire)
(Depuis le 1er janvier 2005, la réduction d’impôt accordée aux « personnes physiques » est portée à 66% du montant des dons versés aux œuvres et organismes d’intérêt général.)
Nous vous remercions de confirmer votre présence à l'AG samedi 3 décembre en vous inscrivant en ligne (en bas de ce document).
Nous nous réjouissons de vous retrouver à cette réunion annuelle.
Le Bureau de l'ARM
Dans son dernier livre, "Quand le monde s'est fait nombre" (Stock, 2016), Olivier Rey (mathématicien et philosophe, chargé de recherche au CNRS) s'intéresse au symptôme que constitue, selon lui, le déferlement des statistiques. Moyen au service d'une mesure du monde, ces dernières sont devenues une fin en soi. C'est parce que nous nous accrochons furieusement à nos différences que nous les avons fait disparaître. Nous sommes ainsi devenus la proie du nombre. Le règne des statistiques ne nous a pas été imposé, il est le fruit de notre individualisme, ou le tyran que nous nous sommes choisi.
Olivier Rey est né en 1964 à Nantes. Après avoir étudié à l’École polytechnique, il a obtenu un doctorat de mathématiques et est entré au CNRS. Parallèlement à ses activités de mathématicien, il a développé une pensée critique sur la place prise par la science dans nos sociétés, exposée dans un livre intitulé Itinéraire de l’égarement. Du rôle de la science dans l’absurdité contemporaine (Le Seuil, 2003). Son ouvrage suivant, Une folle solitude. Le fantasme de l’homme auto-construit (Le Seuil, 2006), a prolongé la réflexion en partant d’un fait concret : le changement d’orientation des enfants dans les poussettes qui s’est opéré au cours des années 1970 – symptôme de la propension des sociétés modernes à tourner le dos aux héritages qui les fondent, au risque de l’effondrement.
Olivier Rey est passé en 2009 de la section « mathématiques » à la section « philosophie » du CNRS. Il est actuellement membre de l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST), et enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié ces dernières années plusieurs essais : Le Testament de Melville (Gallimard, 2011), où il s’attache à montrer, à travers une étude du chef-d’œuvre posthume de Herman Melville, Billy Budd, la puissance de la littérature pour explorer les questions éthiques et esthétiques ; Une question de taille (Stock, 2014), qui montre l’importance déterminante de la taille dans tout type d’organisation, naturelle ou sociale, et analyse de ce point de vue les difficultés auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés ; Quand le monde s’est fait nombre (Stock, 2016), qui étudie le développement de la pensée statistique au cours des derniers siècles, et fait apparaître que l’envahissement de notre monde par la statistique est lié, en profondeur, aux bouleversements intervenus dans la manière que les êtres humains ont de vivre les uns avec les autres.
Il a également publié deux romans, Le bleu du sang (Flammarion, 1994) et Après la chute (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).
Olivier Rey a reçu le 20 janvier 2015 le Prix Bristol des Lumières pour son précédent livre Une question de taille.
Il est membre du conseil scientifique de l'ARM.
> Emissions sur France Culture avec Olivier Rey
> "Tout se dit en chiffres, mais pourquoi?" Article de Roger-Pol Droit
CONFERENCE DE JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD
Bibliothèque nationale de France
Petit Auditorium
Quai François Mauriac 75013 PARIS
"Révélation judéo-chrétienne et défaite de la violence"
Mardi 8 novembre 2016 à 20h
dans le cadre du cycle "La violence au nom de Dieu, perspectives juives et chrétiennes"
Colmar / Amitié judéo-chrétienne
Salle des Catherinettes, 8 rue Kléber
« Les derniers jours de René Girard »
lundi 17 novembre 2016, 18h30,
Lundis de la Procure, Paris
Benoît Chantre, Les Derniers Jours de René Girard par Librairie-La-Procure
Colloque ENS / CIEPFC : « Colloque de Baltimore, 50 après »
Intervention :
"Lévi-Strauss, Girard et Derrida:une relation à l'origine"
13 décembre 2016
Ecole normale supérieure, Paris
« Les derniers jours de René Girard »
vendredi 27 janvier 18h
Ombres Blanches
Toulouse
Pour vous inscrire au cocktail merci de cliquer sur "inscription" ci-dessous.
Conférence de Pierre Manent :
« Le Jules César de Shakespeare, ou la tragédie de la république »
lundi 17 octobre à 19H15
Sciences-Po Amphi Boutmy
27 Rue Saint-Guillaume, 75007 Paris
ENTREE LIBRE - SUR INSCRIPTION (voir ci-dessous)
Décalogue 6 : «Tu ne seras pas luxurieux»
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Le Décalogue de Kieslowski est une oeuvre basée sur les dix Commandements. Il contient dix épisodes, présentés à la télé polonaise en 1988.
De manière générale, le Décalogue illustre la manière dont les hommes brisent les interdits et prennent difficilement, dans la douleur, conscience du bien.
Dans Décalogue 6, un jeune homme épie une femme dont il se déclare amoureux. Il entre par effraction dans sa vie privée de plusieurs manières. Il en vient à la rencontrer et à tout lui avouer. La femme, très séductrice, est piquée dans sa curiosité et invite le jeune homme chez elle. L'aventure amoureuse se termine abruptement et l'homme tente ensuite de se suicider. À partir de ce moment, c'est la femme qui épie son retour et semble s'intéresser à lui.
Décalogue 6 met en scène le caractère mimétique du désir, lié à la présence d'un médiateur, et place les deux personnages principaux de ce film dans une position de réversibilité bien mimétique elle aussi. Il y a également dans tout le Décalogue une symbolique religieuse, chrétienne, par laquelle s'effectue la révélation, comme Girard a voulu le démontrer. Les personnages de Décalogue 6 ne s'appellent pas Madeleine et Thomas pour rien.
Yves Vaillancourt est Professeur de philosophie au Collège Ahuntsic, Montréal, depuis 1993. Auteur de nombreux romans, Yves Vaillancourt a également écrit des essais dont Jeux interdits, essai sur le Décalogue de K. Kieslowski (Presses de l’Université Laval, 2014, repris par Hermann, France), où il propose une clé d'interprétation de l’œuvre cinématographique du réalisateur Krzysztof Kieślowski, basée sur la théorie mimétique de René Girard. |
Jeux interdits - Essai sur le Décalogue de Kieślowski
Prologue : Une approche contemporaine du bien et du mal
Première partie : Sur le mimétisme comme modus operandi
→ Critique dans la revue Séquence -Revue du cinéma
Nous vous signalons que l'ensemble du Décalogue de K. Kieslowski ressort en salle à partir du 29 juin dans une version restaurée. |
4 rue du Havre
75009 Paris
M°Havre Caumartin ou St-Lazare
Dans Shakespeare. Les Feux de l’envie, René Girard accorde une place toute particulière aux Sonnets. Il les situe parmi les œuvres de premier plan du poète-dramaturge. Il voit même en eux le creuset de toute la création de l’écrivain. « Certains sonnets, écrit-il, sont si spectaculaires du point de vue qui nous occupe [la théorie mimétique] que j’ai longtemps caressé l’idée de commencer [mon étude] par eux. » Parlant des Sonnets, René Girard dit encore qu’il voit « dans [leur] auteur le meilleur interprète de ses propres œuvres. » L’année 2016 étant celle de la commémoration de la mort de Shakespeare, le 23 avril 1616, il est bon de se pencher sur son œuvre la moins connue et sûrement la plus personnelle.
À travers les Sonnets, on peut retrouver tout le langage mimétique cher à René Girard. Mieux même, la puissance du verbe shakespearien, son énergie poétique renforcent notre perception des grands thèmes tels que la rivalité mimétique, le modèle-obstacle, la jalousie, la méconnaissance, le double bind, jusqu’à la « conversion créatrice » ou « conversion romanesque ». Inspirateur de Girard, Shakespeare se révèle être… son meilleur élève ! C’est à la lumière des Sonnets que je propose d’aborder la théorie mimétique. Il s’agit moins d’« expliquer » la poésie de Shakespeare que de s’approcher de ce que Shakespeare nous explique à travers ses Sonnets. Cela peut se faire à partir d’une lecture de quelques sonnets choisis.
Extraits (dans ma traduction)
Le triangle mimétique - Sonnet 42 :
Tu l’aimes parce que tu sais bien que je l’aime ;
Et parce qu’elle m’aime, elle se joue de moi,
Laissant celui qui m’aime approuver son dessein.
Si je te perds, le gain est pour celle que j’aime,
Si je la perds, mon ami recouvre ma perte…
La jalousie mimétique « dans laquelle le sujet œuvre activement à son malheur », comme le rappelle Jean-Pierre Dupuy dans son dernier ouvrage - Sonnet 61 :
Est-ce ta volonté de maintenir ouverts
Mes yeux ensommeillés dans la nuit harassante ?
Est-ce là ton désir de briser mon repos
Quand ton ombre apparaît qui abuse ma vue ?
[…]
Non ! ton amour est grand mais pas aussi puissant :
C’est mon amour qui maintient mon œil éveillé,
Seul mon fidèle amour terrasse mon repos,
Et s’il se fait gardien, c’est par amour pour toi.
Joël Hillion
Joël Hillion est professeur d’anglais, passionné de Shakespeare et de René Girard. membre de l'ARM. Il s’est consacré, depuis de nombreuses années, à interpréter l’œuvre du poète anglais à la lumière de la théorie mimétique. Joël Hillion est notamment l'auteur de "Le désir mis à nu", "Shakespeare et son double" et plus récemment Les"Sonnets de Shakespeare" (édition L'Harmattan), traduit et commenté par Joël Hillion
Joël Hillion a participé au colloque organisé en 2012 par l'ARM et l'Institut du Monde anglophone "Girard, lecteur de Shakespeare" (écouter le colloque). Il a également animé en juin 2015 le ciné-club sur le film "Beaucoup de bruit pour rien", ("Much Ado About Nothing") de Kenneth Branagh.
Œuvres publiées :
aux Éditions du Club Zéro :
2011 : Les Sonnets de Shakespeare, traduction originale
2015 : Shakespeares Sonnets, édition bilingue
aux Éditions de L’Harmattan :
2011 : Shakespeare et son double,
Les sonnets de Shakespeare à la lumière de la théorie mimétique de René Girard, essai
2012 : Le Désir mis à nu,
Le désir mimétique révélé à travers le langage de Shakespeare dans les Sonnets, essai
2015 : Les Sonnets de Shakespeare, édition bilingue, traduction et commentaires, 774 pages
suivie d'une dédicace
métro Marie d'Issy (ligne 12)
Neuropsychiatre de l´Hôpital Américain de Paris depuis 1974, puis chef du service de psychiatrie à de 1981 à 2007, Jean-Michel Oughourlian tente d´appliquer les thèses de René Girard dans le domaine de la psychologie et de la psychopathologie. Il a collaboré avec René Girard, avec qui il publie, en 1978, Des choses cachées depuis la fondation du monde. Son deuxième livre, Un mime nommé désir (1982) porte sur les phénomènes de transe, d´hystérie et de possession qu´il décrypte à l´aide de la théorie mimétique.
En 2007, il publie Genèse du désir, où il est question des dernières découvertes en neurosciences (neurones miroirs) ainsi que des éléments pour une psychothérapie des couples. Son dernier livre Le Troisième Cerveau (2013) dessine une nouvelle psychologie et une nouvelle psychiatrie, qui imposent notamment une autre gestion de l'altérité, fondée sur la « dialectique des trois cerveaux » : le cerveau cognitif, le cerveau émotionnel et le cerveau mimétique, celui de l'altérité, de l'empathie, de l'amour comme de la haine.
Bibliographie
Des Choses cachées depuis la fondation du monde. Recherches avec René Girard et Guy Lefort, Paris, Grasset, 1978.
Un mime nommé désir (1982), Paris, Grasset.
Genèse du désir (2007), Paris, Carnets Nord, 2007. (The Genesis of Desire, trans. Eugene Webb, Michigan State University Press, 2010).
Psychopolitique. Entretiens avec Trevor Cribben Merrill, préface de René Girard, Paris, Ed. Francois Xavier de Guibert, 2010..
Le Troisième Cerveau, Albin Michel, 2013.
Interviews de Jean-Michel Oughourlian
Le Troisième Cerveau, Albin Michel, 2013
Débat avec Jean-Louis Schlegel et le Père David Roure
Mardi 16 février à 20h00
Centre Bernanos
4, rue du Havre – 75009 Paris
Métro Saint-Lazare ou Havre-Caumartin
James Alison est théologien catholique anglais. Il est reconnu pour ses travaux sur les applications de la théorie mimétique de René Girard à la théologie. Il a étudié chez les Dominicains à Oxford.
Après son livre paru en Il vient de faire paraître aux Editions Desclee de Brower : « Douze leçons sur le christianisme ».
Après une présentation de son ouvrage "Douze leçons sur le Christianisme", James Alison discutera des thèmes avec Jean-Louis Schlegel, rédacteur à Esprit, et le Père David Roure, collaborateur de La Croix.
Elle sera précédée par un concert spirituel à 16h30.
65, rue de Richelieu
75002 Paris
Pour qui s’intéresse au village néolithique de Çatalhöyük, ce sont les fresques dégagées par James Mellaart en 1961 qui s’imposent – où l’on voit s’agiter et danser, autour d’un cerf, d’un auroch ou d’un sanglier surdimensionnés, une foule de chasseurs minuscules. René Girard, commentant ces images en 2006, sembla un temps privilégier la chasse au cerf. Interprétant deux d’entre elles dans le cadre de son anthropologie sacrificielle, il vit dans la violence frappant cet animal l’équivalent
d’un lynchage. Le rituel cynégétique imiterait une scène originaire se répétant dès qu’une société entre en crise.
On tentera ici d’enrichir cette interprétation en la confrontant d’abord aux recherches menées par Ian Hodder, en articulant ensuite le modèle de René Girard à celui d’une anthropologie plus précisément dédiée aux images, celle de Philippe Descola. On fera alors l’hypothèse que le passage des premières
cellules domestiques hantées par les morts (restes animaux et humains dissimulés dans les sols ou les murs) aux maisons habitées par les images et vidées de toutes reliques, n’a pu s’opérer que par la maîtrise du sacrifice ; en d’autres termes, grâce aux rituels de chasse et aux nombreuses pratiques
sacrificielles qui marquent l’aube de la sédentarisation.
en savoir plus (Affiche de l'Ecole nationale des Chartes)
Scène de chasse (village néolithique de Çatalhöyük) © Droits réservés
"L'Argent"
Robert Bresson
(1983)
Samedi 9 janvier 2016
14h30 à 17h
Bibliothèque national de France
site François Mitterrand, salle 70
libre participation aux frais
L’Argent est un film français réalisé par Robert Bresson, sorti en 1983. Il s'inspire de la nouvelle Le Faux Coupon de Léon Tolstoï.
Yvon est injustement accusé d'avoir tenté d'écouler de faux-billets, ce qui lui vaut un procès et la perte de son emploi. Après s'être rendu complice d'un braquage, il est condamné à trois ans de prison. Il subit de dures épreuves : sa fille meurt de maladie et sa compagne le quitte. Le spectateur assiste à la chute du protagoniste, qui en vient à commettre les pires crimes — chute qui est présentée comme une conséquence d'une injustice originelle, elle-même due à l'appât du gain.
La séance de ciné-club sera animée par Jérôme Thélot
Jérôme Thélot est professeur de littérature française à l'université de Lyon III. Profondément marqué par l'œuvre d’Yves Bonnefoy, mais aussi par celles de René Girard , il élargit son approche de la littérature par l’inclusion des arts plastiques, en particulier de la photographie. Il a notamment publié Au commencement était la faim (2005), L’Immémorial, études sur la poésie moderne (2011) .
Écouter l’intervention de Jérôme Thélot « Voix et sacrifice dans le cinématographe selon Robert Bresson. »
Colloque ARM/BnF , Girard / Henry (2015)
L'Idiot de Dostoïevski : Incarnation romanesque, incarnation théâtrale »
Conférence ARM au Théâtre des Déchargeurs, mars 2014.
LE CINE-CLUB DE L'ARM
C’est dans les textes littéraires que René Girard a découvert ses intuitions fondamentales sur le désir mimétique et les mécanismes de la violence.
« À l’origine d’un désir, il y a toujours le spectacle d’un autre désir, réel ou illusoire. » Le regard de l'autre est l'écran voire l'écrin de nos désirs. Le cinéma, par sa forme même, par la mise en scène des regards et du désir qu’il opère, semble à même de nous servir de guide pour éprouver la théorie mimétique, pour l’exposer concrètement et sensiblement. Comme les grands romanciers ou les grands dramaturges, les grands cinéastes sont des "professeurs de désir" pour reprendre le titre du magnifique roman de Philip Roth. Après le théâtre, puis le roman, c'est maintenant au cinéma de prendre le relais pour nous offrir une histoire mimétique du désir et au-delà d’une mise à jour de la victime émissaire, une éventuelle sortie de la violence mimétique.
La pensée de René Girard sera donc notre fil directeur pour regarder comment les cinéastes abordent les phénomènes du désir, des mécanismes de violences et la présence de la victime.
COTISATIONS 2016 - Merci d'ouvrir le formulaire ci-dessous
Qui est l'ennemi ?
Réflexions sur la violence sans limites.
Conférence de Harald Wydra (Université de Cambridge)
SAMEDI 5 DECEMBRE 2015 à 14h30
Bibliothèque nationale de France
Site François Mitterrand,
salle 70
précédée de l’AG de l’ARM
Les attentats de janvier et novembre 2015 ont bouleversé la France.
Nous avons demandé à Harald Wydra, auteur d’un livre récent sur la violence ("Politics and the Sacred", Cambridge University Press) de donner, en observateur extérieur, une conférence sur ce sujet.
Harald Wydra est professeur de philosophie politique à l'université de Cambridge et membre de l'ARM.
Convocation à l'AG (suivre le lien) Pouvoir
INSCRIPTION à la conférence
Le désir de l'Autre
René Girard et Michel Henry.
Samedi 7 novembre
Bibliothèque nationale de France
site François Mitterrand
Salle 70
de 10h à 17h
(INSCRIPTION EN BAS DE LA PAGE)
Résumé
Il s’agira de continuer à faire dialoguer la pensée de René Girard avec celle des penseurs français qu’il n’eut pas ou peu l’occasion de rencontrer, et dont l'œuvre gagne à être confrontée tant aux analyses mimétiques du désir qu’aux perspectives anthropologiques plus larges que René Girard a déployées. La rencontre avec la philosophie de Michel Henry s’impose d’autant plus que ce grand phénoménologue a lui aussi proposé une interprétation très novatrice des Evangiles.
Argument
L’éthique non-violente de René Girard peut-elle consoner avec la « phénoménologie de la Vie » de Michel Henry ? Chez ce dernier, le rapport des vivants à la Vie est effectué hors du monde, hors de tout horizon de visibilité, hors de toute extériorité : dans le rapport affectif immédiat de la Vie à elle-même. De là, comment envisager la possibilité même de l'existence d'autrui, à laquelle la pensée de René Girard oblige urgemment ? Comment fonder ma propre existence, et a fortiori ma propre consistance éthique, ceci dans une relation sociale ou sentimentale ?
Si René Girard rend précisément compte du désir et de la violence qui caractérisent les relations mimétiques, Michel Henry pense au contraire la Vie comme toujours mienne, et semble ne ménager aucune relation possible entre les vivants. Il importera donc de se demander si une interprétation henryenne des enjeux éthiques de l’anthropologie de René Girard est possible. La réponse à cette question nous sera peut-être donnée dans l’engagement chrétien des deux penseurs, si différents par ailleurs, et dans l’unité de leurs pensées, pourtant apparemment disjointes.
Programme
Matin Présidence : Benoît Chantre
10.00-10.15 Benoît Chantre (Imitatio) : « L'identité des frères».
10.15-10.45 Jean Philippe Milet (Lycée Henri IV) : « La chose cachée depuis la fondation du monde. Entre et par- delà René Girard et Michel Henry ».
10.45-11.15 Thierry Berlanda : « La violence du désir ressortit-elle radicalement au désir de violence ? ».
12.00-12.30 Débat
Après-midi Présidence : Thierry Berlanda
14.00-14.30 Grégori Jean (Université de Nice) : « Le désir d’autrui, entre érotisme et violence ».
14.30-15.00 Adrian Navigante (India-Europe Foundation for New Dialogues) : « Désir et non-savoir : envisager l’altérité avecRené Girard, Levinas et Henry. »
15.00-15.30 Jérôme Thélot (Université Lyon III) : « Voix et sacrifice dans le cinématographe selon Robert Bresson. »
15.30-17.00 Débat puis table-ronde avec tous les participants, en présence de Paul Audi et François Sebbah (Université Paris-Ouest) pour des remarques conclusives.
Intervenants :
Paul Audi est normalien, agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Il est l’auteur d’une thèse sur J.-J. Rousseau, d’une quinzaine d’ouvrages et d’une trentaine d’articles, dont la plupart sont consacrés aux relations entre l’éthique et l’esthétique en Occident, au cours des Temps Modernes. Estimant que ces relations ne peuvent être prises en compte sans que l’on s’interroge en même temps sur les tenants et les aboutissants de la subjectivité humaine, Paul Audi vise à fonder sur cette base une « éthique de la création » à laquelle, depuis son ouvrage Créer, il donne le nom d’ « Esth/ éthique ».
Thierry Berlanda est romancier et philosophe. Intervenant au Collège international de Philosophie, il collabore à plusieurs revues : Presses Universitaires de Louvain ("La vie et les vivants", 2013), Revue Implications philosophiques ("Chair et Corps", 2014), Revue des Cahiers jungiens de Psychanalyse ("La filiation comme Incarnation", 2015), Revue Arkhaï ("Michel Henry : la source grecque cachée", 2015), Editions de l'Institut Supérieur de Philosophie/ Peeters ("Le droit en dépit de l’Etat", 2015).
Benoît Chantre est docteur ès lettres, fellow de la fondation Imitatio (San Francisco), membre associé du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine (CIEPFC, Rue d’Ulm), et président de l’Association Recherches Mimétiques. Il a collaboré à diverses revues (Artpress, Esprit, L’Infini, La Revue des deux mondes…), écrit sur des artistes contemporains et organisé des colloques universitaires ou des rencontres d’écrivains, à Paris et à la Villa Médicis. Ses recherches portent sur les œuvres de Bergson, René Girard, Levinas, Péguy et Simone Weil. Il a publié en 2007 avec René Girard Achever Clausewitz (réédition « Champs », Flammarion, 2012), et en 2014 un essai sur Péguy aux Editions du Félin (Péguy point final).
Grégori Jean est agrégé et docteur en philosophie. Maître de conférences en philosophie à l’Université de Nice, collaborateur scientifique du FNRS, rattaché au Fonds Michel Henry et à l’Institut supérieur de philosophie de l’université de Louvain, il poursuit ses recherches sur l’histoire du courant phénoménologique et sur la philosophie contemporaine. Il a notamment publié, aux éditions Hermann (2015) Force et temps. Essai sur le "vitalisme phénoménologique" de Michel Henry.
Jean-Philippe Milet, agrégé et docteur en philosophie, est ancien directeur de programme au Collège international de Philosophie et professeur en Première Supérieure au lycée Henri IV. Il a notamment publié, aux éditions Kimé, L’Absolu technique : Heidegger et la question de la technique.
Adrian Navigante a fait des études de philologie classique et de philosophie en Argentine, Angleterre, France et Allemagne (1996-2002). Après un doctorat de philosophie en Allemagne (2004-2008) et des études en indologie, il a enseigné dans les Universités de Freiburg, Darmstadt, Heidelberg, Marburg ou Vienne, et mené des recherches en philosophie comparée (Europe-Inde) de 2008 à 2013 à Vienne (Autriche) et Eichstätt (Allemagne). Il est aujourd'hui directeur de recherche au sein de la Fondation Inde-Europe de Nouveaux Dialogues. Il a travaillé et publié sur divers auteurs : Heidegger, Adorno, Celan, Lyotard, Henry, René Girard, etc. mais aussi sur les rapports du bouddhisme et de l'hindouisme avec la philosophie occidentale.
François-David Sebbah est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Professeur de philosophie contemporaine à l'Université Paris Ouest, membre associé des Archives Husserl, il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels : L'épreuve de la limite. Derrida, Henry, Levinas et la phénoménologie (PUF, 2001), Levinas, ambiguïtés de l’altérité (Les Belles Lettres, 2000), Usages contemporains de la phénoménologie (avec Jean-Michel Salanskis , Sens et Tonka, 2008).
Jérôme Thélot est professeur de littérature française à l'université de Lyon III. Après avoir soutenu une thèse de doctorat de troisième cycle sur Yves Bonnefoy en 1980 (Poétique d'Yves Bonnefoy, Droz, 1983) et une thèse de doctorat d'État sur Baudelaire en 1990 (Baudelaire. Violence et poésie, Gallimard, Bibliothèque des Idées, 1993), il enseigne dans les universités de Strasbourg, de Montpellier, puis de Paris XII et de Lyon 3 Jean Moulin, où il dirige le « Centre d'étude des dynamiques et des frontières littéraires ». Profondément marqué par l'œuvre d’Yves Bonnefoy, mais aussi par celles de René Girard et de Michel Henry, il élargit son approche de la littérature par l’inclusion des arts plastiques, en particulier de la photographie, et oriente ses recherches vers une esthétique et une poétique générales. Il appartient au groupe de recherche : Groupe MARGE. Il a notamment publié Au commencement était la faim (2005), L’Immémorial, études sur la poésie moderne (2011) et récemment Les avantages de la vieillesse et l’adversité- essai sur Jean-Jacques Rousseau (2015)
Programme et intervenants (PDF)
Conférence de Paul Dumouchel
"Comparer les génocides"
vendredi 19 juin à 17h
Bibliothèque nationale de France
Site Richelieu
Salle des Commissions
75002 Paris
Paul Dumouchel est professeur au Graduate School of Core Ethics and Frontier Sciences de l’Université Ritsumeikan a Kyoto au Japon. Il est l'auteur de Émotions: essai sur le corps et le social (1995), avec Jean-Pierre Dupuy de L'enfer des Choses: René Girard et la logique de l'économie (1979) et tout récemment Le Sacrifice inutile. Essai sur la violence politique (2011).
Ses thèmes de recherche sont : l'épistémologie et philosophie des sciences, en particuliers de la biologie et des sciences sociales, anthropologie et économie; la philosophie de l'esprit et ses rapports avec les sciences cognitives et l'intelligence artificielle; la philosophie politique.
écouter l'émission " Ce soir ou jamais" à propos du livre "Le sacrifice inutile".
Voir aussi le dossier sur le livre "Le sacrifice inutile : essai sur la violence politique" Editions Flammarion
"Beaucoup de bruit pour rien"
"Much Ado About Nothing"
Kenneth Branagh
(1993)
Samedi 6 juin 2015
14h30 à 17h
Bibliothèque national de France
site François Mitterrand, salle 70
entrée libre
Much Ado About Nothing Beaucoup de bruit pour rien
"Entre comédie et tragédie, la pièce est souvent qualifiée de « romanesque » ─ ce qui correspond parfaitement à la « vérité romanesque » que René Girard a révélée dans les grandes œuvres littéraires. La pièce met en scène un subtil nœud d’intrigues, à facettes multiples, qui toutes portent sur le désir, la rumeur, la représentation, l’illusion mimétique.
Le lieu : l’action se passe à Messine (que Kenneth Branagh a transposé en Toscane à l’époque romantique), dans le château du gouverneur Léonato, lieu clos où les désirs s’exacerbent.
Le scénario : Le Prince d’Aragon et son frère bâtard Don John, rentrent victorieux de la guerre. Excitation générale, l’hubris est à son comble. Les jeunes lieutenants qui ont combattu auprès du Prince rentrent avec lui au pays. La consigne générale est : « marions-les ! »
Dans Shakespeare. Les feux de l’envie, René Girard présente le thème de la pièce comme étant « l’amour par ouï-dire ». Les deux couples principaux, Héro et Claudio, Béatrice et Bénédict, ne peuvent s’aimer que s’ils sont convaincus par d’autres de s’aimer. Ils sont aussi poussés à haïr par le même effet de « ouï-dire ».
Ainsi voit-on Bénédict et Béatrice se chamailler sans cesse. Ils se désirent mais veulent toujours plus de preuves du désir de l’autre. Ils jouent les indifférents en attendant que l’autre révèle son sentiment authentique. Ils ne se reconnaitront que par le truchement d’une conversation à laquelle ils ne participent pas et où ils entendent dire par l’autre tout le bien qu’il/elle pense de son partenaire :
Of this matter
Is little Cupid’s crafty arrow made,
That only wounds by hearsay.
Ainsi est faite
La flèche habile du petit Cupidon
Qu’elle ne blesse que par ouï-dire.
Nous, spectateurs, sommes avertis du truchement et comme nous comprenons la médiation, la manœuvre nous paraît particulièrement réjouissante. La pièce passe pour une pure comédie.
Pareillement, le jeune Claudio attend de Don Pedro qu’il plaide sa cause auprès de Héro. Aucun des « jeunes premiers » n’ose déclarer sa flamme directement. Ils ont tous besoin d’un médiateur, d’un go-between.
Héro et Claudio, très jeunes, s’aiment sans arrière-pensées. Mais Don John, par jalousie, veut faire échouer leur mariage trop heureux. Il monte un scénario dans lequel l’innocente Héro est flétrie aux yeux de Claudio. Ce dernier, personnage hypermimétique, succombe au stratagème. Nous, spectateurs, savons que c’est une supercherie, mais nous y assistons impuissants et la pièce tourne à la tragédie.
Toutes les intrigues ne sont que jeux de substitutions, de médiations, d’entremetteurs, de modèles qu’on imite ou de réputations qui se brisent à partir de la manipulation d’une tierce personne. La rumeur se propage comme une contagion et elle emporte tout sur son passage. Comme toutes les histoires se répondent, l’effet kaléidoscopique est fascinant.
Le scénario frôle souvent la tragédie. La pièce pourrait se terminer par une vengeance. Le mauvais frère, Don John, est le bouc émissaire tout désigné. Mais Shakespeare escamote la vengeance et préfère terminer sur une réconciliation générale. Tout ce « bruit » ne se réduit pourtant pas à « rien ». Shakespeare avait prévenu, dès le titre, que les personnages allaient céder aux on-dit, à la rumeur, à l’illusion mimétique, en parfaite méconnaissance. La leçon de mimétisme qu’il nous offre est lumineuse. Il ne démontre rien, il montre seulement et donne à penser… Nous qui voyons tout ce scénario mimétique se dérouler sous nos yeux, nous ne pouvons céder à notre méconnaissance. De ce point de vue, la pièce est une révélation."
Joël Hillion
Le film sera présenté par Joël Hillion, professeur d’anglais, passionné de Shakespeare et de René Girard. Membre de l'ARM, il s’est consacré, depuis de nombreuses années, à interpréter l’œuvre du poète anglais à la lumière de la théorie mimétique. Joël Hillion est notamment l'auteur de "Le désir mis à nu", "Shakespeare et son double".
Joël Hillion a participé au colloque organisé en 2012 par l'ARM et l'Institut du Monde anglophone "Girard, lecteur de Shakespeare" (écouter le colloque).
Nous signalons la récente parution du livre "Les Sonnets de Shakespeare" (édition L'Harmattan), traduit et commenté par Joël Hillion
« Certains sonnets sont si spectaculaires du point de vue [de la théorie mimétique] que j’ai longtemps caressé l’idée de commencer par eux », annonce René Girard dans Shakespeare. Les Feux de l’envie, son ouvrage majeur sur l’œuvre de Shakespeare. Les Sonnets comptent parmi les œuvres de Shakespeare les moins souvent étudiées, en particulier dans le monde francophone. Pourtant, ils contiennent des trésors de poésie et sont en même temps une des clés qui donnent accès à l’univers de Shakespeare, sans doute la plus personnelle.
Pour parvenir à une compréhension fine des Sonnets, la théorie mimétique est précieuse. Joël Hillion a tenté de reprendre et d’appliquer aux sonnets l’analyse que René Girard a faite des grandes pièces de théâtre de Shakespeare. Prétendus obscurs, beaucoup d’entre eux se révèlent, sous cet éclairage, d’une extraordinaire intelligence et l’ensemble du recueil offre une cohérence inattendue.
Les Sonnets, dès lors, apparaissent comme une pièce maîtresse dans l’œuvre de Shakespeare qui se projette sur toute sa production littéraire. Les Sonnets sont présentés en version bilingue, accompagnés de la traduction de l’auteur. Chaque sonnet est étudié séparément mais toujours dans une perspective globale. Au fil des commentaires apparaît une image de Shakespeare nouvelle et d’une étonnante richesse.
Voir le blog de Joël Hillion : http://joel-hillion.eklablog.com/
LE CINE-CLUB DE L'ARM
C’est dans les textes littéraires que René Girard a découvert ses intuitions fondamentales sur le désir mimétique et les mécanismes de la violence.
« À l’origine d’un désir, il y a toujours le spectacle d’un autre désir, réel ou illusoire. » Le regard de l'autre est l'écran voire l'écrin de nos désirs. Le cinéma, par sa forme même, par la mise en scène des regards et du désir qu’il opère, semble à même de nous servir de guide pour éprouver la théorie mimétique, pour l’exposer concrètement et sensiblement. Comme les grands romanciers ou les grands dramaturges, les grands cinéastes sont des "professeurs de désir" pour reprendre le titre du magnifique roman de Philip Roth. Après le théâtre, puis le roman, c'est maintenant au cinéma de prendre le relais pour nous offrir une histoire mimétique du désir et au-delà d’une mise à jour de la victime émissaire, une éventuelle sortie de la violence mimétique.
La pensée de René Girard sera donc notre fil directeur pour regarder comment les cinéastes abordent les phénomènes du désir, des mécanismes de violences et la présence de la victime.
Lire la Passion dans l’Évangile de Matthieu
avec James Alison et René Girard
du vendredi 20 au dimanche 22 mars 2015
au Moulin d’Andé (Eure)
Dans un cadre exceptionnel, trois jours sur les textes de l’Evangile, en compagnie de James Alison
Une réflexion en 4 temps :
Les signes et l’entrée dans Jérusalem
La Cène
Gethsémani
La Passion
Une grille de lecture qui renouvelle le sens des textes
Les récits de la Passion sont le sommet des Évangiles. Nous croyons connaître cette histoire, mais l’avons-nous vraiment comprise ? La théorie mimétique de René Girard fournit une clef pour l’interpréter de manière nouvelle. Elle permet de comprendre que la violence collective qui s’y manifeste n’est pas un aspect secondaire du mystère chrétien. En assumant délibérément la position de la victime innocente, le Christ dévoile la dynamique meurtrière du désir humain et la violence fondatrice de l’ordre social. En assumant dans sa chair les conséquences du mal, il montre quel chemin de vie peut s'ouvrir dans son dépassement.
En s'appuyant de manière très stimulante sur la pensée de René Girard, James Alison propose une lecture de la Bible et du Nouveau Testament, au terme de laquelle des textes qu’on croyait connaître prennent une nouvelle dimension. Loin de ne s'adresser qu’aux chrétiens convaincus, sa démarche engage dans une épreuve de vérité qui mène ses auditeurs au plus près du cœur obscur et lumineux de la condition humaine. Un voyage dont le but est de se « laisser découvrir » dans la perspective de la victime innocente.
Utilisant tous les outils de l'exégèse et de l'anthropologie, James Alison montre comment la pédagogie de Dieu s'ancre dans l'expérience du désir et de la violence, qu'elle vient habiter pour la subvertir et en faire surgir une espérance.
James Alison
James Alison est prêtre catholique anglais, théologien et écrivain. Il est parfaitement francophone ; le séminaire est en français. James Alison est reconnu pour ses travaux sur les applications de la théorie mimétique de René Girard en théologie. Il a étudié chez les Dominicains à Oxford et à la Faculté de théologie jésuite de Belo Horizonte, au Brésil, où il réside actuellement. Il est l'auteur de nombreux ouvrages en anglais, dont plusieurs ont déjà été traduits en différentes langues.
L’un de ses ouvrages The Joy of Being Wrong (1998) a été traduit en Français (Le Péché originel à la lumière de la Résurrection, préface de René Girard, Editions du Cerf, 2009.)
« Ce livre est un grand livre ; il ouvre à la réflexion et à l'action des possibilités nouvelles. [...] Grâce à cette œuvre, et quelques autres qui font preuve, elles aussi, de vitalité, la réflexion théologique parviendra, on l'espère, à se renouveler » (René Girard).
Une contribution majeure au chantier anthropologique et théologique ouvert par René Girard
L’anthropologie de René Girard, fondée sur une description du mécanisme victimaire, a profondément renouvelé notre compréhension du sacrifice. Mais René Girard ne s’est pas contenté de construire une théorie de l’origine violente des sociétés humaines. Il a tenté de montrer comment la révélation chrétienne bouleverse de fond en comble la structure du religieux archaïque : en mourant sur la Croix, le Christ révèle l’injustice et la cruauté du mécanisme victimaire qui sous-tend la vie en société.
Le travail de James Alison est une contribution majeure au développement et à l’approfondissement des idées de René Girard dans le champ de la théologie.
René Girard Conférence "La Passion" ,
entretien avec Benoît Chantre
2005 Centre Pompidou
Pour visionner plus de vidéos, suivre le lien
Hébergement-Tarifs
L’accueil aura lieu le vendredi 22 matin à 10h30. Le séminaire prendra fin le dimanche 24 vers 18h.
En Normandie, dans l’Eure, entre Rouen et les Andelys, sur une boucle de la Seine, le Moulin d’Andé, offre un bel exemple d’architecture normande mêlant torchis et colombages au cœur d’un parc de 15 hectares. Lieu chargé d’histoire, il a été choisi par François Truffaut pour tourner « Jules et Jim », il est aujourd’hui un Centre culturel de création, où se rencontrent artistes, musiciens et écrivains. A 100 km de Paris à peine, le Moulin d’Andé propose un accueil chaleureux dans un environnement exceptionnel, hors du temps et de l’agitation citadine, particulièrement propice à ces trois jours de méditations.
Les chambres, réparties dans différents pavillons disséminés dans le parc, sont aménagées avec goût et confort. Les repas et collations sont de grande qualité.
Présentation détaillée : http://www.moulinande.com/index.php
Le tarif du séminaire, acquitté à l’ARM, est de 90 euros pour les trois jours
Le prix de l’hébergement (chambre en pension complète) sera acquitté directement au Moulin d’Andé par les participants :
1-Individuel (Chambre 2nuits + repas, collations des trois jours) : 309 euros
2-Individuel (Lit simple - chambre collective 2-3 personnes 2nuits + repas, collations des trois jours ) : 275 euros
Les participants peuvent être accueillis la veille. Merci de contacter Suzanne Lipinska : s.lipinska@moulinande.asso.fr
Une navette sera organisée à la gare de Val de Reuil. (Train depuis Paris St Lazare à 8h18 - arrivée 9h30)
Le tarif du train est de 12,90 euros à 19,90 euros
La Fondation Imitatio subventionne le séminaire pour les étudiants : 70 euros
Plus d’informations
recherches.mimetiques@gmail.com
Emmanuelle Chantre 06 76 21 27 58
L'Idiot de Dostoïevski
Au Théâtre des Déchargeurs
(3, rue des Déchargeurs Paris 1er métro Châtelet)
LA PIECE
du 3 mars au 11 avril, adaptation de L’idiot, dans la mise en scène de David Goldzahl
Spectacle à 21H30
Le prince Mychkine revient à Saint-Pétersbourg après une longue convalescence dans un village Suisse. Il franchit la porte des Epantchine, ses lointains parents, et fait la connaissance de la belle Nastassia Filippovna.
Autour d’elle, Dostoïevski dépeint une humanité aux passions douloureuses. L’argent, le pouvoir, la femme…
TARIF PREFERENTIEL POUR LES MEMBRES DE L'ARM : 23 euros (étudiants 10 euros)
RESERVATION AU 01 42 36 00 50
RENCONTRE : Conférence – débat
le samedi 14 mars à 17 heures au Théâtre des Déchargeurs
Avant la représentation du soir, l’ARM organise une conférence-débat sur la pièce avec Benoît Chantre, Jean-Pierre Dupuy, David Goldzahl et Jérôme Thélot
Entrée libre sur inscription (en bas de page à gauche )
Note d'intention de David Goldzahl
Les personnages de Dostoïevski paraissent échapper à toute analyse psychologique. Ils semblent détenir un secret mystérieux, motif caché de leurs actions incompréhensibles, et garant d’une liberté qui nous échappe. Si nous croyons à ce secret, nous pouvons envier leur vie passionnée.
Mais si nous renonçons aux illusions des personnages pour accéder à l’objectivité du roman pris dans son ensemble, nous découvrons que ce que nous avions pris pour la liberté n’était que l‘agitation désespérée de ceux qu’asservissent les désirs.
Dostoïevski a assisté à l’émergence brutale du capitalisme dans une Russie encore presque médiévale. Au milieu de ces bouleversements, il a étudié maillon par maillon toute la chaîne des rapports humains. Des conflits entre individus jusqu’à son organisation globale, il a décrit une société qui est encore la nôtre, et où, partout, il a vu la prolifération du désir.
Notre compagnie fonde son travail sur l’étude de ces textes qui nous aident à comprendre ce que nous sommes. En portant l’Idiot au théâtre, nous voulons rendre sensibles les mécanismes qui animent ces personnages. Loin d’être des étrangers, ils sont l’un des miroirs les plus fidèles où nous pouvons nous regarder et nous comprendre.
Analyse des personnages
- Sur Nastassia :
http://lesapprentisdelinvisible.fr/nastassia-ce-brillant-objet-du-desir/
-Sur la violence sacrificielle
http://lesapprentisdelinvisible.fr/violence-sacrificielle-en-milieu-petit-bourgeois/
- Sur la forme du désir des personnages :
http://lesapprentisdelinvisible.fr/les-personnages-malades-du-desir/
- Sur Rogojine :
http://lesapprentisdelinvisible.fr/lidiot-pourquoi-rogojine-tue-t-il-la-femme-quil-aime/
- Sur Gania :
http://lesapprentisdelinvisible.fr/actualites-2/le-vrai-visage-de-gania/
- Et sur le Prince (christique, tel qu'il apparait dans la première partie) :
http://lesapprentisdelinvisible.fr/enquete-sur-letre-2-le-prince-le-bien-et-letre/
- Sur Ferdychtchenko
http://lesapprentisdelinvisible.fr/la-honte-contagieuse/
Bibliographie:
Mensonge romantique et vérité romanesque de Réné Girard
Critique dans un souterrain de René Girard
L'idiot de Dostoïevski de Jérome Thélot
essai
COLLOQUE INTERNATIONAL ARM / BnF
Girard- Sartre : une relation méconnue
Samedi 6 décembre de 9h30 à 16h30
à la Bibliothèque nationale de France
Grand auditorium, site François Miterrand
Quai Panhard 75013 Paris
Métro Bibliothèque nationale
Ce colloque international est organisé par l'Association Recherches Mimétiques
et la Bibliothèque nationale de France, en partenariat avec l'ENS-CIEPFC
entrée libre - colloque en français
Chaque fois que René Girard critique l’œuvre sartrienne, ce n’est jamais sans lui avoir rendu préalablement hommage ; hommage d’autant plus troublant qu’il touche au cœur de la théorie du désir mimétique, à la structure du triangle et de la spirale : « Les analyses du rôle de l’autre dans ce que Sartre appelle « le projet » - le garçon de café dans L’Être et le néant – les analyses de la mauvaise foi, de la coquetterie, sont merveilleuses à mes yeux. »[1] Les relations entre René Girard et Sartre sont donc ambivalentes et méritent une analyse plus poussée.
Opérer entre les deux pensées de nombreux rapprochements conceptuels permettrait de porter un regard nouveau sur ces œuvres. Ainsi par exemple les proximités entre la mauvaise foi sartrienne et la méconnaissance girardienne nous plongent toutes deux dans une anthropologie du mensonge à soi-même et donc du Je en tant qu’il est toujours déjà un « jeu ». Nous pourrions aussi rapprocher la spirale mimétique à laquelle René Girard soumet tous ses concepts à la logique des tourniquets sartriens dans laquelle les positions conceptuelles s’échangent sans cesse…
Malgré de nombreuses divergences, il y a donc aussi de nombreux points de contact entre ces deux penseurs, comme si la relation de René Girard à Sartre incarnait à elle seule une relation mimétique de proximité et de distance.
avec Benoît Chantre (ARM-Imitatio), Paul Dumouchel (Université Ritsumeikan, Kyoto), Jean-Pierre Dupuy (Université Stanford), Eric Gans (UCLA), Adrian Navigante (Université d’Eichstätt), Stéphane Vinolo (Regent´s University, Londres), Frédéric Worms (ENS-CIEPFC).
(titres et intervenants sous réserve)
Matin
Président de séance : Paul Dumouchel
9.30. - 10.00 Benoît Chantre
10.00 - 10.30 Adrian Navigante, « La conception du désir chez Sartre et Girard »
10.30 - 10.45 Débat
10.45 - 11.00 Pause
11.00 - 11.30 Frédéric Worms, « Sartre, Girard et la question de la relation »
11.30 – 12.00 Stéphane Vinolo, « Critique de la raison mimétique »
12.00 - 12.15 Débat
Après-midi
Président de séance : François Athané
14.30 - 15.00 Eric Gans, « L’être et le néant à l’origine de l’humain »
15.00 - 15.30 Paul Dumouchel, « Néant, violence révolutionnaire et mimétisme »
15.30 – 16.00 Jean-Pierre Dupuy, « La méconnaissance et la foi de la mauvaise foi »
16.00 - 16.15 Pause
16.15 – 17.00 Débat et conclusion de la journée avec tous les intervenants
[1] René Girard, Quand ces choses commenceront, Arléa, Paris, 1994, p. 162.
[1] René Girard, Quand ces choses commenceront, Arléa, Paris, 1994, p. 162.
[2] Jean-Paul Sartre, L’être et le néant, Gallimard, Paris, 1943, 1992, p. 678.
Assemblée générale
de l'Association Recherches Mimétiques
suivie d'une conférence
"Duchamp mis à nu par René Girard"
Samedi 29 novembre 2014
de 14.30 à 17h30
Bibliothèque nationale de France
site François Miterrand - salle 70
quai Panhard 75013 Paris
Après avoir fait un point sur les événements de 2013 et 2014, nous présenterons le programme de nos activités pour 2015.
Nous proposerons à l'issue de cette AG, une conférence de Jean-Marc Bourdin, membre de l'ARM et doctorant, intitulée "Duchamp mis à nu par René Girard" .
Vous trouverez ci-joint :
- un pouvoir à nous retourner par la poste ou par voie électronique, si vous ne pouvez vous rendre à l'AG et que vous êtes à jour de votre cotisation 2014,
- un formulaire de cotisation (20 euros ou plus)
- une présentation de la conférence.
Nous vous remercions de confirmer votre présence à l'AG samedi 29 novembre en remplissant le formulaire (en bas de cette page).
Si vous ne pouvez vous rendre à l'AG, et vous êtes à jour de votre cotisation 2014, nous vous remercions de nous envoyer votre pouvoir par mail ou à l'adresse de l'ARM : ARM (chez Monsieur Benoît Chantre) , 42, rue Diderot - 93100 Montreuil.
Vous pouvez effectuer le versement de votre cotisation 2014 (20 euros ou plus) en ligne. Il n'est pas nécessaire d'avoir un compte paypal pour payer avec cette procédure sécurisée. Vous pouvez aussi envoyer un chèque au siège de l'ARM.
Nous nous réjouissons de vous retrouver à cette réunion annuelle.
Le Bureau de l'ARM
" Structures archaïques du Haut Moyen-Age : perspectives Girardiennes"
par Michel Rouche
Mardi 28 octobre à 17h
65, rue Richelieu Paris 2 ème
Cette conférence est organisée en partenariat avec l'Ecole nationale des Chartes
Michel Rouche est un historien français, professeur émérite à l'université Paris-Sorbonne, spécialiste de l'histoire de la Gaule entre l'Empire romain et le Moyen-Âge. Auteur de nombreux livres, dont Les Empires universels (1998), Les Racines de l'Europe (2003), Histoire de l'enseignement et de l'éducation (2003), Les Origines du christianisme (2007), Petite histoire du couple et de la sexualité (2008), et Le Moyen Age en Occident (2008), tiré à plus de 100 000 exemplaires. Sa réputation mondiale lui a valu d'être invité cinq fois aux Settimani di Studio del Centro italiano di studi sull'Alto Medioevo ainsi qu'à l'Institute for Advanced Study de l'université de Princeton, New Jersey.
Merci de nous laisser vos coordonnées afin que nous puissions vous informer sur les formations que notre association ARM organise (université d'été, séminaires, cycle de formation...).
Cordialement,
Le Bureau de l'ARM
"Université d’été René Girard"
COMPRENDRE UN MONDE EN CRISE
La Fondation Imitatio organise avec l’ARM la première « Université d’été René Girard », destinée aux étudiants et jeunes professionnels, qui veulent approfondir la théorie mimétique.
Elle aura lieu du dimanche 6 juillet au samedi 13 juillet 2014, au Centre artistique du Moulin d’Andé, en Normandie.
L’œuvre de René Girard s’inscrit au croisement de nombreuses disciplines. Partie d’une analyse du désir et de la jalousie dans la littérature moderne, elle place la crise des relations humaines à l’origine de toutes les sociétés. C’est cette crise contagieuse, jadis contenue par les rituels et les institutions, qui revient aujourd’hui sur le plan mondial (terrorisme planétaire, violence économique…), sur le plan national (violences urbaines, conflits sociaux…), et sur le plan individuel (pressions en milieux professionnels, intolérance et racisme, éclatement des cellules familiales…)
L’Université d’été René Girard propose aux étudiants une approche diversifiée de la théorie mimétique. Le modèle qu’on imite est toujours susceptible de devenir un rival. Inventer de nouvelles médiations (politiques, artistiques, conceptuelles, spirituelles…) suppose donc une juste compréhension des lois de l’imitation. L’étude de certains textes fondamentaux de René Girard et les rencontres ménagées avec des spécialistes de son œuvre, venus de disciplines différentes, éclaireront la pertinence de ces concepts pour s’orienter dans le monde contemporain.
L’EQUIPE PEDAGOGIQUE
Les cours sur les textes de René Girard seront donnés en français par les trois responsables de l’équipe pédagogique :
• Mensonge romantique et vérité romanesque (1961) : Andrew McKenna, professeur de littérature (Université de Loyola, Chicago)
• La Violence et le sacré (1972) : Paul Dumouchel, philosophe (Université Ritsumeikan, Kyoto)
• Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978) : James Alison, théologien (Fondation Imitatio, São Paulo)
Le travail de chaque étudiant fera l’objet d’entretiens individualisés. Des rencontres seront, par ailleurs, ménagées avec d’autres enseignants qui feront le lien entre la théorie de René Girard et leur propre discipline :
• Arts et littérature : Benoît Chantre (ARM)
• Philosophie et économie : Jean-Pierre Dupuy (Université Stanford)
• Economie et gestion : Pierre-Yves Gomez ( EMLYON Business School).
• Psychologie et neurosciences : Jean-Michel Oughourlian (Hôpital Américain)
• Philosophie : Charles Ramond (Université Paris-8)
LES ETUDIANTS
L’Université d’été s'adresse aux étudiants et aux jeunes professionnels qui ont une connaissance préalable de la théorie de René Girard, et qui désirent en approfondir certains aspects.
Niveau d’études : master 2, doctorat, post-doc
Dossiers de candidature. Les dossiers de candidatures devront comprendre un CV et une lettre de motivation. Ils seront sélectionnés par l’équipe pédagogique.
La fondation Imitatio prendra en charge leur frais de scolarité et d’hébergement (pension complète).
Nombre d’étudiants : 18 maximum
INFORMATIONS PRATIQUES
Lieu des cours
Le Centre culturel et artistique du Moulin d’Andé (Internet : www.moulinande.com) accueillera l'Université d'été René Girard. Situé dans un cadre d’exception, en bord de Seine, ce lieu de résidence d’écriture cinématographique (où furent tournées certaines scènes de Jules et Jim de François Truffaut), est situé entre Paris et Rouen. Accès
Frais de scolarité
Les frais de scolarité s’élèvent à 200 €, et comprennent l'hébergement en chambre individuelle. Les participants prennent en charge leur propre voyage. Les frais de scolarité devront être réglés par virement bancaire avant le 15 juin 2014. L'Université d'été René Girard est subventionnée par la fondation Imitatio.
Candidature et informations
La date limite d'inscription est fixée au 15 mai 2014.
Nous vous communiquerons rapidement le programme précis et les conditions de cette Université d'été.
Si vous êtes intéressés, merci de remplir le formulaire et nous vous en verrons un dossier d'inscription.
Dans le cadre des "Conférences René Girard"
INSCRIPTION EN BAS DE CE DOCUMENT
« La société sécularisée, devenue dominante aujourd’hui, s’attache à étudier des centaines de socié-tés du passé, qu’il s’agisse de tribus ou d’empires, qui toutes se sont définies et décrites dans leur relation à quelque chose d’invisible et d’inconnu, parfois habité par des dieux et incluant ce qu’on nomme aujourd’hui la nature. Au contraire, la société sécularisée se définit, se décrit et fonctionne uniquement par rapport à elle-même, puisqu’elle se juge autosuffisante et seule productrice de sens. Les implications et les origines de ce changement seront l’objet de ma conférence. »
(Roberto Calasso)
inscription (en bas de la page)
Roberto Calasso
Roberto Calasso est un écrivain italien traduit dans le monde entier ; il dirige les Editions Adelphi, à Milan. Ses essais, d'une très grande érudition, témoignent de sa quête des origines sacrées de la culture humaine. De La Ruine de Kasch (1987), méditation sur la légitimité et les liens de sang, à K. (2005), son livre sur Kafka, en passant par Les Noces de Cadmos et Harmonie (1991), La Littérature et les dieux (2002) et plus récemment La Folie Baudelaire (2011), Roberto Calasso se révèle un penseur inclassable, que le style et les thèmes de prédilection (le sacrifice, la mythologie, la modernité européenne) situent à l'intersection de la philosophie, de la science des religions, de l'histoire et du roman.
· La Ruine de Kasch, Gallimard 1987.
· La Folie Baudelaire, Gallimard, 2011
René Girard et Roberto Calasso, deux écrivains en dialogue
René Girard et Roberto Calasso ont mené depuis plus de trente ans un dialogue très riche autour de leurs œuvres respectives, qui touchent toutes deux aux origines sacrées de la littérature. Ce dialogue a largement contribué à faire connaître ces œuvres, l’une en Italie, l’autre aux Etats-Unis. La fondation Imitatio souhaite pour cela rendre hommage à Roberto Calasso, qui donnera sa conférence à Paris, le 5 juin, et à Stanford, le 5 novembre 2014.
L’émission Océaniques avait filmé en 1990 une rencontre entre les deux écrivains.
L’Association Recherches Mimétiques avait invité Roberto Calasso en 2009 à donner une conférence, dans le cadre de l’année René Girard au Collège des Bernardins.
Les « Conférences René Girard »
Les « Conférences René Girard », qui se tiennent chaque année à Paris et à l’université Stanford, donnent la parole à des penseurs d’Europe et d’ailleurs, dont l’œuvre entre en dialogue ou en écho avec celle de René Girard.
En 2012, l’historien américain Timothy Snyder, auteur de Terres de sang (Gallimard, 2012), a inauguré ces conférences. Son travail apporte des analyses nouvelles sur les catastrophes meurtrières du XXe siècle, dont nous commençons tout juste à prendre la mesure
Dans le cadre des "Conférences René Girard"
Conférence de Roberto Calasso :
« La sécularisation de la société »
Jeudi 5 juin à 19h30
au Centre Pompidou - Grande Salle
organisée par la Fondation Imitatio et le Centre Pompidou,
en partenariat avec l'Institut culturel italien
La conférence sera suivie par un cocktail dînatoire sur carton d'invitation, au Café Beaubourg
INSCRIPTION A LA CONFERENCE ET AU COCKTAIL EN BAS DE CE DOCUMENT
« La société sécularisée, devenue dominante aujourd’hui, s’attache à étudier des centaines de socié-tés du passé, qu’il s’agisse de tribus ou d’empires, qui toutes se sont définies et décrites dans leur relation à quelque chose d’invisible et d’inconnu, parfois habité par des dieux et incluant ce qu’on nomme aujourd’hui la nature. Au contraire, la société sécularisée se définit, se décrit et fonctionne uniquement par rapport à elle-même, puisqu’elle se juge autosuffisante et seule productrice de sens. Les implications et les origines de ce changement seront l’objet de ma conférence. »
(Roberto Calasso)
Roberto Calasso
Roberto Calasso est un écrivain italien traduit dans le monde entier ; il dirige les Editions Adelphi, à Milan. Ses essais, d'une très grande érudition, témoignent de sa quête des origines sacrées de la culture humaine. De La Ruine de Kasch (1987), méditation sur la légitimité et les liens de sang, à K. (2005), son livre sur Kafka, en passant par Les Noces de Cadmos et Harmonie (1991), La Littérature et les dieux (2002) et plus récemment La Folie Baudelaire (2011), Roberto Calasso se révèle un penseur inclassable, que le style et les thèmes de prédilection (le sacrifice, la mythologie, la modernité européenne) situent à l'intersection de la philosophie, de la science des religions, de l'histoire et du roman.
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René Girard et Roberto Calasso, deux écrivains en dialogue
René Girard et Roberto Calasso ont mené depuis plus de trente ans un dialogue très riche autour de leurs œuvres respectives, qui touchent toutes deux aux origines sacrées de la littérature. Ce dialogue a largement contribué à faire connaître ces œuvres, l’une en Italie, l’autre aux Etats-Unis. La fondation Imitatio souhaite pour cela rendre hommage à Roberto Calasso, qui donnera sa conférence à Paris, le 5 juin, et à Stanford, le 5 novembre 2014.
L’émission Océaniques avait filmé en 1990 une rencontre entre les deux écrivains.
L’Association Recherches Mimétiques avait invité Roberto Calasso en 2009 à donner une conférence, dans le cadre de l’année René Girard au Collège des Bernardins.
Les « Conférences René Girard »
Les « Conférences René Girard », qui se tiennent chaque année à Paris et à l’université Stanford, donnent la parole à des penseurs d’Europe et d’ailleurs, dont l’œuvre entre en dialogue ou en écho avec celle de René Girard.
En 2012, l’historien américain Timothy Snyder, auteur de Terres de sang (Gallimard, 2012), a inauguré ces conférences. Son travail apporte des analyses nouvelles sur les catastrophes meurtrières du XXe siècle, dont nous commençons tout juste à prendre la mesure
"Persona" de Ingmar Bergman
samedi 27 septembre 2014
14h30 à 17h
Bibliothèque nationale de France
site François Mitterrand - salle 70
La séance de ciné-club sera animée par Yacine Belambri, docteur en sociologie, membre du LERSEM (laboratoire d'études et de recherches en sociologie et en ethnologie de Montpellier) de l'université Paul Valéry à Montpellier.
"Une célèbre actrice, Elisabeth, est internée dans une clinique en raison du mutisme complet dans lequel elle semble s’être enfermée. On la confie aux soins d’une infirmière, Alma, avec laquelle se noue une étrange relation.
« Je sens aujourd’hui que dans Persona je suis arrivé aussi loin que je peux aller. Et que j’ai touché là, en toute liberté, à des secrets sans mots que seul le cinéma peut découvrir. »
Bergman dit même de Persona (1966) que c’est un film qui lui a sauvé la vie.
Il y a, commune aux deux personnages féminins du film, une recherche désespérée de l’authenticité, celle du désir, par-delà les conventions sociales qui nous cantonnent à des rôles. Ce sont eux qu’Elisabeth a décidé de refuser de jouer dorénavant. C’est la folie de ce radicalisme qui séduit Alma.
Les œuvres de Bergman et de Girard convoquent les mêmes thèmes (le mimétisme, le double, la monstruosité, le désir en lien avec la violence, le sacrifice…), soulèvent les mêmes questions, tout en y répondant de manière différente.
Cette rencontre sera l’occasion d’apprécier l’apport spécifique du cinéaste à la pensée de Girard. Un apport qui se présente moins sous la forme de réponses que de questions : qu’est-ce que la violence ? Comment la figurer ? Est-il même possible de la représenter ? Et, finalement, existe-t-il quelque chose comme la vérité ?"
séminaire
Salle 70
quai Panhard, 75013 Paris
Métro Bibliothèque nationale de France
S’inscrivant dans le sillage du colloque « Mimetic Theory and Islam » organisé par Wolfgang Palaver au Heythrop College de Londres en novembre 2013, et conçu parallèlement à la grande exposition sur « Le pèlerinage à la Mecque » à l’Institut du monde arabe de Paris, cette journée d’étude réunira des universitaires et des jeunes chercheurs de diverses disciplines (lettres, histoire, philosophie, sociologie). L’objectif est de confronter la pensée de René Girard aux questions historiques, philosophiques et anthropologiques liées à l’émergence de l’islam, à son évolution historique et à ses rapports avec l’Occident.
La méconnaissance spécifiquement religieuse se constitue, selon René Girard, dans une logique mimétique. Ce qui implique qu’il n’y a aucune dissociation possible entre les voies par lesquelles une religion se méconnaît elle-même et celles par lesquelles elle méconnaît les autres religions, celles qui l’avoisinent ou la précèdent. Ceci commande donc d’examiner l’hypothèse selon laquelle, dans la constitution des supposées « identités » religieuses, la rivalité mimétique joue à plein, entre les groupes relevant de la même confession, comme entre les communautés de confessions différentes.
Notre intention est d’explorer quelques-unes des manières par lesquels la communauté d'islam a pensé sa naissance et son histoire, et conjointement les façons dont elle-même a été appréhendée par des auteurs ou des institutions qui lui étaient extérieurs. L’intitulé « Méconnaissances de l’Islam » voudrait refléter cette dualité ; aussi cette journée d’étude s’organisera selon le double sens du génitif : l’Islam méconnu et l’Islam méconnaissant.
C’est une idée récurrente de la philosophie, au moins depuis Socrate, que les pratiques religieuses enveloppent une méconnaissance dont elles sont issues, et qu’elles contribuent à perpétuer : méconnaissance de la véritable nature des dieux, ou de l’exacte provenance des mythes, du sens vrai des rites, ou encore de ce qui doit faire lien entre les membres d’une société juste. Selon cette approche, qui se réitère dans la pensée européenne jusqu’à Marx, Durkheim et Freud et au-delà, la religion paraît produite par la méconnaissance, et tout aussi bien produire et reproduire la méconnaissance à la fois d’elle-même et des autres cultes, des communautés autres. Ces incompréhensions, autant croisées qu’intéressées, seraient alors au principe d’une élaboration des différences, par lesquelles chaque tradition se pose, non seulement en s’opposant aux autres – celles qui la précèdent et celles qui l’avoisinent – mais aussi en prétendant s’y reconnaître – voire même en proclamant le dessein de les prolonger, de les achever, pour les clore ou les parachever. De telles logiques combinent paradoxalement les deux mouvements, apparemment contradictoires, du forçage des petites différences – ce qui supposément distingue d’avec le proche et le semblable – et de l’identification abusive de l’autre à soi – par laquelle on œuvre à la captation et à la capitalisation des héritages rituels et spirituels des autres.
Au sein de l’actuelle anthropologie des religions, l’œuvre de René Girard témoigne, par certains de ces aspects, de la vivacité persistante de ce courant d’analyse des faits religieux en termes de méconnaissance. Mais cet auteur suggère aussi, avec insistance, que les cultes monothéistes auraient su se déprendre partiellement de ces constitutions mimétiques du soi communautaire et de son altérité. Car ils seraient forts d’une révélation qui aurait précisément dévoilé et dénoncé cette méconnaissance, indissociablement de soi et des autres, qui anime les processus de constitution des communautés – lesquelles s’avèrent par là fondées sur la pieuse hypocrisie, la violence dissimulée et l’imposture.
Il se pourrait cependant que, malgré ce savoir des prophètes, le devenir historique conjoint des trois monothéismes ne soit nullement exempt de ces logiques mimétiques, au cœur de l’entreprise de refonder perpétuellement la foi et le soi communautaire, chacun sous le regard des autres traditions, et les regardant à son tour. Car chacun de ces trois cultes paraît soucieux à la fois de se distinguer des deux autres, et en même temps de fonder sa prétention à les contenir, à mieux connaître qu’eux-mêmes la part de vérité qu’ils envelopperaient et méconnaîtraient tout à la fois. Mais cette méconnaissance, peut-être consubstantielle à toute religion, semble avoir elle-même fait l’objet, dans les pensées d’islam, d’un souci irréductiblement singulier, bien que souvent méconnu, ou mal compris. On sait la réserve pluriséculaire des traditions musulmanes vis-à-vis de tout ce qui tend à décoller le culte de sa littéralité et de sa ritualité, dans ces opérations de la pensée interprétative par lesquelles elle cherche à donner du sens, à trouver des raisons ou des symboles, des rationalisations en somme du fait religieux. Or cette réserve paraît aussi envelopper une forte lucidité, non seulement quant à cette méconnaissance, qui est le fonds de tous les cultes, mais aussi quant aux puissances dirimantes de la pensée, lorsqu’elle prétend rendre raison de ce qui peut-être constitue son dehors le plus étranger, sa plus grande altérité : la ritualité et son efficience spécifique, qui plausiblement présuppose la méconnaissance et la reconduit.
Approcher l’islam selon l’angle de la méconnaissance, c’est alors assumer le fait que cette tradition ne peut être
correctement envisagée si l’on néglige la double hypothèse suivante :
1. Pour des raisons qui tiennent à leur propre méconnaissance d’eux-mêmes, l’islam a été méconnu par ses rivaux en revendication monothéiste, et même par presque tout dans ce qu’il est convenu d’appeler l’Occident – ce fait d’avoir été méconnu ayant partiellement déterminé l’histoire et l’identité propres des cultures musulmanes ;
2. Pour des raisons qui ne sont pas essentiellement différentes, l’islam pourrait s’avérer lui-même partiellement méconnaissant – des autres traditions cultuelles et aussi, derechef, de lui-même.
Islam méconnu, islam méconnaissant, ces deux hypothèses constituent les deux axes de réflexion et de recherche autour desquels s'organisera le séminaire.
PROGRAMME
Matinée : L’islam méconnu
Présidence de séance : Benoît Chantre
9h30 – 10h : Daniel Russo : « Art et artistes de la Croisade face à l’islam, XIIème et XIIIème siècle »
10h – 10h30 : François Athané et Isabelle Schlichting : « Garces d’excellente beauté. Regards de Montaigne et Pascal vers le paradis des autres »
10h30-10h45 : Questions
10h45 -11h : Pause
11h – 11h30 :Dominique Carnoy-Torabi : « Le harem, entre Carmel et Saint-Lazare »
11h30 – 12h : Luc Chantre : « Le pèlerin sacrifié. Le hajj à l’épreuve de la modernité sanitaire (1866-1914) »
12h – 12h30 : Questions
Après-midi : L’islam méconnaissant
Présidence de séance : François Athané
14h30 – 15h00 Omar Saghi : « Sens et sacrifice : l’enjeu herméneutique en Islam au regard de la question sacrificielle »
15h00 – 15h30 Yacine Belambri : "Anthropologie girardienne et violence fondatrice : une lecture de l'islam".
15h30 – 16h00 Questions
Pause
16h15 – 17h00 Table ronde conclusive de tous les intervenants, animée par Abdelwahab Meddeb ( présence à confirmer)
INTERVENANTS :
François Athané, agrégé et docteur en philosophie. Laboratoire Sciences, normes, décision (CNRS & université Paris-Sorbonne)
Yacine Belambri, docteur en sociologie, membre du LERSEM (laboratoire d'études et de recherches en sociologie et en ethnologie de Montpellier) de l'université Paul Valéry à Montpellier.
Luc Chantre, docteur en histoire, chercheur au CRIHAM (Centre de Recherche Interdisciplinaire en Histoire, Histoire de l’Art et Musicologie)
Dominique Carnoy-Torabi, docteur en littérature française, chercheur indépendant, Téhéran.
Omar Saghi ,docteur en sciences politiques, écrivain, commissaire général de l’exposition “Hajj, le pèlerinage à La Mecque, à l’Institut du Monde Arabe
Isabelle Schlichting, agrégée de lettres, ancienne élève de l’école normale supérieure, professeur en classes préparatoires, Strasbourg.
Daniel Russo, professeur à l’université de Bourgogne, membre senior de l’Institut universitaire de France.
Maison de La Recherche
Université d’Aix-Marseille, 29 avenue Robert Schuman, 13100 Aix-en-Provence
Vendredi 16 mai 2014
Organisé par le CIELAM (Université Aix Marseille)
Nous vous communiquerons ultérieurement le lieu et le programme de ces deux jours
Ce colloque organisé par Bruno Viard à l’Université Aix Marseille s’inscrit dans la suite du séminaire organisé le 18 juin 2013 à la BnF.
Existe-t-il une connaissance de l’homme et une éthique propres à la littérature parallèlement aux réponses que fournissent la religion, la philosophie, les sciences humaines ? Les œuvres de René Girard et de Pierre Bourdieu sont sans doute celles qui se sont intéressées à la littérature de la façon la plus remarquable dans les cinquante dernières années, et ceci à partir d’une problématique sociologique. On a rapproché ces auteurs car il existe entre eux une affinité qui n’a pas été encore explorée et que résume la notion de « lutte des classements ».
Cette expression empruntée à La Distinction de Pierre Bourdieu, ne diffère guère des luttes pour la reconnaissance décrites par Hegel et des rivalités mimétiques décrites par René Girard dans Mensonge romantique et vérité romanesque. La vie sociale est le théâtre de rivalités petites et grandes qui produisent de la rareté et de la misère matérielle et affective. L’Evangile a proposé un classement tout nouveau en son temps en annonçant : les premiers seront les derniers. La littérature n’est-elle pas, elle aussi, essentiellement une méditation sur, c’est-à-dire contre, la lutte des classements et la mimésis appropriative, que les enjeux en soient symboliques ou matériels ? Cette méditation sur la lutte des classements possède un amont et un aval. En amont, elle s’interroge sur les fondements anthropologiques et psychologiques des rivalités qui divisent les hommes. En aval, elle se penche sur la violence et sur les paupérisations dont sont victimes les perdants en matière de reconnaissance aussi bien qu’en matière économique.
Le rapprochement de Bourdieu et de Girard comporte une tension qui ouvre un large champ à la discussion. Le premier englobe les luttes pour la reconnaissance au sein des luttes pour la possession du capital économique. Girard voit les choses dans l’autre sens. Il donne la priorité aux luttes de prestige, de reconnaissance, d’identité, d’amour-propre, comme on voudra dire, et ce sont ces luttes qui aboutissent à la paupérisation et à la lutte des classes.
Quoiqu’il en soit, il y aurait lieu d’amplifier la vérité que Girard a nommée romanesque. Existe-t-il une vérité littéraire ? Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas une mauvaise littérature qui ne dit pas la vérité, qui flatte le désir de domination ou de consolation, comme les mauvais livres dont se bourrait la pauvre Emma Bovary. A la vérité sur le désir que révèle la bonne littérature, on n’opposera pas seulement le mensonge romantique, mais, par delà le cas spécifique du romantisme, le mensonge inhérent à toute complaisance non critiquée à l’égard des standards de vie les plus conventionnels et les plus enviés qui aboutissent à produire de la domination et de la pauvreté affective, sexuelle ou matérielle.
Ces réflexions amèneraient à se demander s’il n’existe pas un troisième réalisme. Le réalisme social montre les classes sociales dans leurs relations et leur dynamisme. Le réalisme créaturel donne à voir le corps et le bas matériel (Auerbach, Bakhtine). Il restera à nommer le troisième réalisme, héritier de la tradition augustinienne (Hobbes, les jansénistes) Ce réalisme met en évidence la vérité du désir de classement, oude vanité, comme disaient les psychanalystes du XVII° siècle.
La littérature n’a certes pas le monopole de la critique des conventions sociales et ce n’est sans doute pas sa seule préoccupation. Reste qu’elle pourrait bien en constituer le meilleur exercice parce qu’elle le fait avec ses moyens spécifiques, en fabriquant à l’aide du seul langage un monde à la fois fictif et concret, parallèle au monde réel, décortiqué à partir de la sensibilité et de l’expérience autant que de l’intelligence. Voilà pourquoi elle est si précieuse.
Notre problématique peut être elle-même problématisée au moins de deux manières. Du côté de l’histoire d’abord : qu’en est-il de la lutte des classements dans les textes qui furent produits en des temps et des lieux qui échappent à la définition restrictive que nous donnons au mot littérature depuis le romantisme, c’est-à-dire dans des sociétés théologico-féodales où les hiérarchies étaient entièrement légitimes mais où la lutte des classements était autrement bridée que dans la société moderne ?
En deuxième lieu, Rousseau qui a si bien montré l’empire de l’amour-propre sur le désir, a souligné le fait qu’à l’instar de tous les hommes médiatiques, les hommes de lettres pourraient être parmi les plus exposés aux rivalités d’amour-propre. Cela invite à envisager la lutte des classements non plus au sein des œuvres, mais à partir des motifs psychologiques de la création. Et à confronter les contenus explicites et les stratégies cachées.
Comité scientifique :
Jacques Bouveresse, Collège de France
Bruno Viard, Aix-Marseille Université
Barbara Carnevali, EHESS
Per Buvik, Université de Bergen (Norvège)
Karine Bénac, Université des Antilles-Guyane
Martial Poirson, Université Grenoble III
9h : accueil des participants
9h 30 : Bruno Viard (Université Aix-Marseille) : Réflexion sur les fondamentaux de la lutte des classements
10h 10 : Karine Bénac (Université des Antilles) : Une lecture girardienne de Marivaux
10h 45h : Alain Boton (Écrivain) : L’Éros mimétique mis à nu par ses adeptes mêmes (à propos de Duchamp)
11h 30 : pause
12h : Tania Vladova (EHESS) : René Girard à l'épreuve de Pouchkine : rivalité mimétique, reconnaissance et vérité poétique.
12h 35 : déjeuner
14h : Barbara Carnevali (EHESS) : Le snobisme
14h 35 : Federica Casini (Université de Rome, traductrice de René Girard) : Mensonge romantique et vérité chrétienne dans l’œuvre de Victor Hugo
15h 10 : François Flahault (Directeur de recherche émérite au CNRS) : Les deux bossus : Un conte où s’opposent bonne et mauvaise imitation
15h 45 : Jean-Pierre Dumas (comédien, philosophe) : La Contrebasse de Patrick Süskind au prisme de Girard-Bourdieu Lecture
16 h : Intervention commune Jean-Pierre Dumas / François Flahault : À propos de la lutte des classements
16h 35 : discussion élargie
Samedi 17 mai 2014
9h : François Athané (CNRS & Paris-Sorbonne) : De l’impossible poésie à sa païdeia possible. Le désir et l’être social dans l’œuvre d’Yves Bonnefoy
9h 35 : Stéphane Chaudier (Université de Saint-Étienne) : titre en attente
10h 10 : Ludivine Fustin : (Paris IV-Sorbonne) : Houellebecq au croisement de Girard et de Bourdieu : violence mimétique et vérité cynique
10h 45 : pause
11h 15 : Christophe Lemardelé (Ecole Pratique des Hautes Etudes ) : Rivalité mimétique, lutte des classements… et la question du « petit désir pathologique » chez Malcolm Lowry, Gao Xingjian et Michel Houellebecq
11h 50 : Christos Grosdanis (Université Paris Diderot - Paris 7) : Girard, Bourdieu et la sociologie de la littérature
12h 25 : Per Buvik (Université de Bergen, Norvège) : L’idée de vérité romanesque chez Girard (Girard et Bakhtine)
13h : apéritif dînatoire
« Girard, Bourdieu et la littérature »
Université Aix Marseille
Nous vous communiquerons ultérieurement le lieu et le programme de ces deux jours
Ce colloque organisé par Bruno Viard à l’Université Aix Marseille s’inscrit dans la suite du séminaire organisé le 18 juin 2013 à la BnF.
Existe-t-il une connaissance de l’homme et une éthique propres à la littérature parallèlement aux réponses que fournissent la religion, la philosophie, les sciences humaines ? Les œuvres de René Girard et de Pierre Bourdieu sont sans doute celles qui se sont intéressées à la littérature de la façon la plus remarquable dans les cinquante dernières années, et ceci à partir d’une problématique sociologique. On a rapproché ces auteurs car il existe entre eux une affinité qui n’a pas été encore explorée et que résume la notion de « lutte des classements ».
Cette expression empruntée à La Distinction de Pierre Bourdieu, ne diffère guère des luttes pour la reconnaissance décrites par Hegel et des rivalités mimétiques décrites par René Girard dans Mensonge romantique et vérité romanesque. La vie sociale est le théâtre de rivalités petites et grandes qui produisent de la rareté et de la misère matérielle et affective. L’Evangile a proposé un classement tout nouveau en son temps en annonçant : les premiers seront les derniers. La littérature n’est-elle pas, elle aussi, essentiellement une méditation sur, c’est-à-dire contre, la lutte des classements et la mimésis appropriative, que les enjeux en soient symboliques ou matériels ? Cette méditation sur la lutte des classements possède un amont et un aval. En amont, elle s’interroge sur les fondements anthropologiques et psychologiques des rivalités qui divisent les hommes. En aval, elle se penche sur la violence et sur les paupérisations dont sont victimes les perdants en matière de reconnaissance aussi bien qu’en matière économique.
Le rapprochement de Bourdieu et de Girard comporte une tension qui ouvre un large champ à la discussion. Le premier englobe les luttes pour la reconnaissance au sein des luttes pour la possession du capital économique. Girard voit les choses dans l’autre sens. Il donne la priorité aux luttes de prestige, de reconnaissance, d’identité, d’amour-propre, comme on voudra dire, et ce sont ces luttes qui aboutissent à la paupérisation et à la lutte des classes.
Quoiqu’il en soit, il y aurait lieu d’amplifier la vérité que Girard a nommée romanesque. Existe-t-il une vérité littéraire ? Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas une mauvaise littérature qui ne dit pas la vérité, qui flatte le désir de domination ou de consolation, comme les mauvais livres dont se bourrait la pauvre Emma Bovary. A la vérité sur le désir que révèle la bonne littérature, on n’opposera pas seulement le mensonge romantique, mais, par delà le cas spécifique du romantisme, le mensonge inhérent à toute complaisance non critiquée à l’égard des standards de vie les plus conventionnels et les plus enviés qui aboutissent à produire de la domination et de la pauvreté affective, sexuelle ou matérielle.
Ces réflexions amèneraient à se demander s’il n’existe pas un troisième réalisme. Le réalisme social montre les classes sociales dans leurs relations et leur dynamisme. Le réalisme créaturel donne à voir le corps et le bas matériel (Auerbach, Bakhtine). Il restera à nommer le troisième réalisme, héritier de la tradition augustinienne (Hobbes, les jansénistes) Ce réalisme met en évidence la vérité du désir de classement, oude vanité, comme disaient les psychanalystes du XVII° siècle.
La littérature n’a certes pas le monopole de la critique des conventions sociales et ce n’est sans doute pas sa seule préoccupation. Reste qu’elle pourrait bien en constituer le meilleur exercice parce qu’elle le fait avec ses moyens spécifiques, en fabriquant à l’aide du seul langage un monde à la fois fictif et concret, parallèle au monde réel, décortiqué à partir de la sensibilité et de l’expérience autant que de l’intelligence. Voilà pourquoi elle est si précieuse.
Notre problématique peut être elle-même problématisée au moins de deux manières. Du côté de l’histoire d’abord : qu’en est-il de la lutte des classements dans les textes qui furent produits en des temps et des lieux qui échappent à la définition restrictive que nous donnons au mot littérature depuis le romantisme, c’est-à-dire dans des sociétés théologico-féodales où les hiérarchies étaient entièrement légitimes mais où la lutte des classements était autrement bridée que dans la société moderne ?
En deuxième lieu, Rousseau qui a si bien montré l’empire de l’amour-propre sur le désir, a souligné le fait qu’à l’instar de tous les hommes médiatiques, les hommes de lettres pourraient être parmi les plus exposés aux rivalités d’amour-propre. Cela invite à envisager la lutte des classements non plus au sein des œuvres, mais à partir des motifs psychologiques de la création. Et à confronter les contenus explicites et les stratégies cachées.
Comité scientifique :
Jacques Bouveresse, Collège de France
Bruno Viard, Aix-Marseille Université
Barbara Carnevali, EHESS
Per Buvik, Université de Bergen (Norvège)
Karine Bénac, Université des Antilles-Guyane
Martial Poirson, Université Grenoble III
Ce film sera présenté et commenté par Christine Orsini, agrégée de philosophie et l’une des premières interprètes de l’oeuvre de René Girard en France (Cf. René Girard et le problème du mal, Grasset, 1982). Christine Orsini animera aussi le débat à la suite de la projection.
télécharger la présentation et le débat
Le film de Fritz Lang, Fury, produit par la MGM et sorti en 1936, est son premier film américain. L’auteur de Metropolis et de M. le Maudit a choisi un thème qui semble assez proche de ceux que la montée du nazisme lui avait inspirés et en même temps typiquement américain, le thème du lynchage.
De toute évidence, le personnage joué par Spencer Tracy est l’archétype du bouc émissaire tel que René Girard le définit : lors d’une crise ouverte, dans une petite communauté sudiste, par un enlèvement d’enfant, quelqu’un qui passait par là, qui était « n’importe qui », un étranger à la ville, est lynché. Il semble cependant que la grille de lecture girardienne ne consiste pas ici à « enfoncer des portes ouvertes », mais bien à remettre en question certains dogmes et à donner sa vraie lumière à ce film en noir et blanc, plus noir que blanc et réputé « antihumaniste ».
Il n’est pas sûr, en effet, que le lynchage soit le vrai sujet du film. C’est plutôt comme si, inspiré par un synopsis proposé par la production, Mob Rule, Fritz Lang avait pris cette histoire de lynchage comme point de départ d’une réflexion sur la démocratie... Et pourquoi pas comme prétexte pour montrer de quoi est faite et par quoi est défaite une communauté civilisée ?
La supériorité de la thèse mimétique sur les autres thèses quand il s’agit de traiter de la violence, quelle qu’en soit la forme, est son économie de moyens. On verra quel gain d’intelligibilité elle offre en ce qui concerne le scénario et aussi, bien sûr, en ce qui concerne la valeur esthétique du film, sa forme en tant qu’œuvre d’art.
La lecture girardienne permet, à mon avis, d’associer comme « pile et face » les deux parties de l’histoire, la partie qui montre le lynchage et celle qui montre le procès des lyncheurs.
Le livre de Frédéric Worms, qui connut un très bel accueil il y a deux ans, s’applique à ressaisir les dimensions psychologique, vitale, politique et morale de l’expérience fondamentale du « revivre », entendu comme retour d’un « passé qui ne passe pas » et chance d’une authentique renaissance. A l’heure où l’Europe entre dans une crise historique, où réapparaissent de vieux démons mais aussi de nouvelles chances politiques, il nous est apparu essentiel, dans le cadre du partenariat qui lie notre association à l’association Confrontations Europe, de faire débattre Frédéric Worms avec Philippe Herzog, dont le dernier livre (préfacé par Michel Rocard et Michel Barnier) est lui aussi à la fois un cri d’alarme, à la veille d’élections européennes à hauts risques, et un programme d’action puissant et cohérent pour reconstruire l’Union et sortir de la crise. Rappelons à cette occasion que notre cheminement avec Confrontations Europe s’est inscrit dans le sillage de la publication du dernier livre de René Girard, Achever Clausewitz, plaidoyer vibrant pour une renaissance de l’Europe « là où est le péril » (Hölderlin).
Chers amis,
Grâce à votre soutien régulier, notre association s'est beaucoup développée depuis sa création en décembre 2005. Vous contribuez ainsi à mieux faire connaître la pensée de René Girard et à l'inscrire dans les débats contemporains.
Nous vous donnons rendez-vous en 2014 à des colloques, séminaires et formations divers ainsi qu'à un ciné-club. Vous trouverez les dates de ces événements en page d'accueil de notre site.
Nous vous rappelons que le montant de l'adhésion à l'ARM est de 20 euros et de 100 euros (ou plus) pour les membres bienfaiteurs.
Depuis le 1er janvier 2005, la réduction d’impôt accordée aux « personnes physiques » est portée à 66% du montant des dons versés aux oeuvres et organismes d’intérêt général. La cotisation est considérée comme un don par l’administration fiscale.
Votre paiement peut être effectué
par courrier accompagné du formulaire d'inscription à : télécharger
ARM chez Monsieur Chantre - 42, rue Diderot 93100 Montreuil
ou directement par internet (paiement sécurisé Pay Pal) en cliquant en bas à gauche de cette lettre.
En vous remerciant par avance pour votre soutien,
Bien amicalement,
Le Bureau de l'ARM.
Assemblée générale
de l'Association Recherches Mimétiques
suivi d'un ciné-club
Le désir mimétique à travers "Rashômon" de Kurosawa
Samedi 7 décembre
de 14.00 à 17h30
Bibliothèque nationale de France
site François Miterrand - salle 70
quai Panhard 75013 Paris
Après avoir fait un point sur les évènements de 2012 et 2013, nous présenterons le programme de nos activités pour 2014..
Nous proposerons à l'issue de cette AG, une séance de ciné-club : " Le désir mimétique à travers "Rashômon" de Kurosawa" (*). Arprès la projection privée de ce film, Jean-Pierre Dumas animera un débat avec l'assistance.
Nous vous remercions de confirmer votre présence en remplissant le formulaire.
Nous nous réjouissons de vous retrouver à cette réunion annuelle.
Le Bureau de l'ARM
(*)Rashomon de Akira Kurosawa, Lion d'or à la Mostra de Venise en 1951.
Kyoto, au XIe siècle. Sous le portique d'un vieux temple en ruines, Rashômon, trois hommes s'abritent de la pluie. Les guerres et les famines font rage. Pourtant un jeune moine et un vieux bûcheron sont plus terrifiés encore par le procès auquel ils viennent d'assister. Ils sont si troublés qu'ils vont obliger le troisième voyageur à écouter le récit de ce procès : celui d'un célèbre bandit accusé d'avoir violé une jeune femme et tué son mari, un samouraï.
Le drame a eu lieu dans la forêt à l'orée de laquelle est situé le portique de Rashômon. L'histoire est simple : Qui a tué le mari ? Le bandit Tajomaru, la femme, un bûcheron qui passait ou le mari lui-même qui se serait suicidé ? Autant d'hypothèses vraisemblables. Mais les dépositions des témoins devant le tribunal apportent à chaque fois une version différente du drame, et la vérité ne percera qu'après de nouvelles révélations surprenantes...
Les neurones miroirs et la nouvelle
psychopathologie
Un autre regard sur la douleur et l’empathie
samedi 30 novembre 2013 de 9h30 à 17h30
Hôpital Américain de Paris
63, bd Victor Hugo, 92200 Neuilly
Affiche, programme et plan d'accès à imprimer
Dans cette période de crise où le temps et l’espace sont plus que jamais soumis aux lois du marché, la question du soin nous engage sur la voie d’une action dont il s’agira de définir les notions clefs.
Parce que notre monde toujours frappé de contingence n’est pas, malgré la mondialisation, homogène, et reste encore largement indéterminé, l’action humaine qui consiste à prendre soin, est plus que jamais souhaitable et nécessaire.
La découverte des neurones miroirs en 1990 par l'équipe de Giacomo RIZZOLATTI, directeur du département de neurosciences de la faculté de médecine de Parme, a permis à des chercheurs (Frans de WAAL, Jean DECETY et Vittorio GALLESE) de faire un lien entre ces neurones et le mécanisme de l'empathie qui joue un rôle important dans l’action du soin.
Ces nouvelles données neurophysiologiques confèrent une assise scientifique solide à la théorie mimétique développée par René GIRARD, à partir des grands textes littéraires de la culture occidentale.
Jean-Michel OUGHOURLIAN, psychiatre, chef de service à l’Hôpital Américain de Neuilly a été l’un des premiers médecins à percevoir l’importance de cette théorie, qui fait inter-agir les désirs humains dans la mise en acte d’une posture de soin.
Les réponses qui seront proposées par nos intervenants, parce qu’elles débouchent sur des projets, qui contrairement aux objectifs laissent toute sa place à la liberté et à la responsabilité, ne manqueront pas d’intéresser tous les soignants, en particuliers ceux qui travaillent dans le champ de la douleur et des maladies chroniques. Ainsi l’apport clinique de Frédéric MAURIAC, psychiatre systémicien responsable d’un service d’urgence psychiatrique à domicile, nous rappellera que la douleur n’est pas uniquement liée à une lésion tissulaire.
La maladie, comme la douleur, lorsqu’elle se chronicise bouleverse le cours d’une vie, rompt sa mélodie et confronte la personne souffrante (le patient) à la perte de ses capacités normatives. Sans soins, ce dernier peut voir sa vie se figer dans un présent sans avenir parce qu’incapable de changement. Prendre soin, dans une démarche éthique, engage donc l’être même du soignant.
Pour écouter le colloque suivre les liens : -1 ère partie avec Vittorio Gallese
- 2 ème partie avec Vittorio Gallese
- 3 ème partie avec Pierre Bustany
Pierre BUSTANY, professeur de Médecine au CHU de Caen en neuropharmacologie, est membre de l'équipe de réflexion et de recherche "Attachement, Résilience et Culture" qui réunit autour de Boris Cyrulnik de grands spécialistes internationaux de la psychiatrie, de la psychologie, de la philosophie, de l'éthologie, de la génétique et des neurosciences.
Jean-Pierre CORBINAU est médecin chef de service du centre de soins palliatif Jean XXIII (Lomme)
Natalie DEPRAZ, philosophe, professeur à l’université de Rouen, est spécialiste d’Edmund Husserl et de la phénoménologie.
Vittorio GALLESE est professeur de physiologie humaine à l’université de ParmeIl a participé à la découverte des neurones miroirs et contribue à l'élaboration d'un modèle théorique des aspects fondamentaux de la cognition sociale. Il développe activement une approche interdisciplinaire à la compréhension de l'intersubjectivité et de la cognition sociale, en collaboration avec des psychologues, des psycholinguistes et des philosophes.
Jean-Paul KORNOBIS, médecin généraliste, est coordonnateur du programme d’éducation thérapeutique du centre de santé mentale de la MGEN rue de Paris à Lille
Frédéric MAURIAC, psychiatre, est praticien hospitalier au sein de l’Equipe Rapide d’Intervention de Crise (ERIC), du Centre Hospitalier Jean-Martin Charcot (Plaisir)
Jean-Michel OUGHOURLIAN, psychiatre, ancien chef de service à l’Hôpital Américain de Neuilly, est l'auteur de nombreux ouvrages autour de la théorie mimétique de René GIRARD.
PROGRAMME
13h : Pause déjeuner
Colloque international
"Girard-Derrida : d'une déconstruction à l'autre"
ARM-BnF
Colloque organisé par Emanuele Antonelli, Benoît Chantre, Andrew McKenna et François-David Sebbah
Matin :président de séance : Andrew McKenna
9h00 Accueil par Denis Bruckmann (BnF) et Andrew McKenna
9h15 Benoît Chantre (ARM), « Girard-Derrida,une relation à l’origine »
9h45 Stéphane Vinolo (Regent's College, London), « Derrida [tout]contre Girard : du double à l’origine »
10h15 Pause
10h30 Eric Gans (UCLA), « Anthropologie générative,grammatologie girardienne »
11h00 Gérard Bucher (New York State university at Buffalo), « Derrida-Girard :le double impensé du sens et du sacré »
11h30 Débat,animé par Andrew McKenna (Loyola university, Chicago)
12h30 Pause déjeuner
Après-midi : présidence de séance : Charles Ramond (Paris VIII -Vincennes Saint-Denis)
14h00 François-DavidSebbah (université technologique de Compiègnes), « D’une différence à l’autre : Girard et Derrida »
14h30 Emanuele Antonelli (Università degli Studi di Turino), « 1972 : Girard, Derrida et la disparition de l'extériorité »
15h00 Pause
15h15 Andrew McKenna, « Achever Derrida »
15h45 Jean-Pierre Dupuy (Stanford university), « Déconstruction de la déconstruction »
16h15-17h00 Débat et table-ronde conclusive animée par Charles Ramond
Si vous désirez recevoir des informations sur ce colloque ou vous inscrire, merci de remplir le formulaire.
Colloque "Girard-Levinas"
lundi 4 novembre
de 9h15 à 17h
matin :
Ecole Normale Supérieure, Salle des conférences
45 rue d'Ulm 75005 PARIS
après-midi :
Ecole de Chimie, Salle 8
11 rue Pierre et Marie Curie 75005 PARIS
ENREGISTREMENT DU COLLOQUE:
Matinée :
Après-midi : Intervention de Jean-Luc Marion
Le but de ce colloque sera d’approfondir, ou de relancer, les questions posées par la précédente rencontre organisée l’an dernier à la BnF et à l’ENS autour d’une approche comparative des pensées de René Girard et d’Emmanuel Levinas, afin de mieux comprendre ce qui les rapproche et ce qui les sépare.
René Girard a élaboré depuis son premier livre, en 1961, une théorie du sacré dans la culture occidentale. Cette théorie repose sur trois postulats fondamentaux : 1) le désir est emprunté à l’autre, qui joue le rôle du médiateur ou du modèle (approche inspirée par des écrivains comme Dostoïevski) ;2) la culture étant définie comme un système de différences, les cultures archaïques « gèrent » le désir mimétique en refaisant sans cesse la distinction entre les violences légales et illégales, le sacré et la violence ;elles se servent, pour ce faire, du « mécanisme sacrificiel » ; 3) le monde moderne est né du délitement de l’institution sacrificielle, d’où le besoin de trouver une alternative au sacrifice, afin que la culture puisse survivre sans s’autodétruire, alternative apparue dans les Écritures juives, puis dans les Évangiles.
Emmanuel Levinas construit, depuis 1961 lui aussi, ce qu’on pourrait appeler une théorie de l’éthique. Peu convaincu par le concept de subjectivité et de moralité développé de Kant à Heidegger, en passant par Hegel et Husserl, concept qui met un sujet conscient face à des objets de connaissance, Levinas propose une compréhension de la subjectivité humaine fondée sur une responsabilité éthique première et sans limite devant autrui, dont le visage donne un accès à l’infini. Menant de front plusieurs projets, conjointement dans les études juives et dans la tradition philosophique à partir de Platon, Levinas tente de faire revenir l’hébreu dans le grec. Puisant dans les écrits de Martin Buber et de Franz Rosenzweig, il construit une éthique « descriptive » qui inverse le rapport kantien traditionnel entre l’éthique et le politique : cette configuration nouvelle subordonne toute rencontre médiatisée (l’universel, le juridique, le catégorique, le politique) à la rencontre personnelle immédiate entre le moi et autrui, par lequel nous sommes pour ainsi dire pris en otage.
Nous voudrions tenter de vérifier que ces deux pensées se répondent et se complètent de manière fructueuse : si Girard déploie une théorie du sacrifice en tant que tel, il n’a en revanche pas de théorie éthique ; Levinas propose, lui, une théorie de l’éthique tout à fait compatible avec la lecture anti-sacrificielle que Girard fait du sacré, même si elle ne se pense pas dans les mêmes termes. L’articulation de ces deux pensées en philosophie, en anthropologie, en littérature et en sciences religieuses, pourrait ainsi aider à une compréhension plus large des phénomènes étudiés : une théorie du sacré et une théorie de l’éthique, une théorie de l’éthique qui émerge d’une théorie du sacré et la prolonge.
Intervenants :Dan Arbib, Benoît Chantre, Danielle Cohen-Levinas, Sandor Goodhart, Jean-Luc Marion de l'Académie française, Camille Riquier, François Sebbah.
PROGRAMME
Matinée : sous la présidence de Dan Arbib
9h15 Introduction par Sandor Goodhart
9h30 Sandor Goodhart : « Girard, Levinas et la question du prophétisme »
10h00 Benoît Chantre : « De l’enthousiasme àl’inspiration : Bergson, Girard et Levinas »
10h30 Camille Riquier : « Bergsonet Girard : deux regards sur les sociétés closes »
11h00 François-David Sebbah :« Girard et Levinas : questions ouvertes »
11h30 Débat animé par Dan Arbib
12h30 Pause déjeuner
Après-midi : sous la présidence de Camille Riquier
14h00 Danielle Cohen-Levinas :« Girard, Levinas et la ligature d’Isaac »
14h30 Dan Arbib : « L’anthropologiegirardienne du point de vue du judaïsme »
15h00 Remarques conclusives par Jean-Luc Marion, de l’Académie française
16h00 Débat entre les participants
Biographies
Dan Arbib , ancien élève de l'ENS, est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Ancien pensionnaire de la Fontaion Thiers et spécialiste de Descartes, il est actuellement ATER à la faculté de Philosophie de l'Université Lyon III. Editeur des "Oeuvres complètes" d'Emmanuel Levinas aux Editions Grasset, il vient de mener un livre d'entretiens avec Jean-Luc Marion, "La Rigueur des choses" (Flammarion, 2012).
Benoît Chantre est docteur ès lettres et éditeur. Président de l’Association Recherches Mimétiques, auteur d'un livre d'entretiens avec René Girard ("Achever Clausewitz"), il est "fellow" de la fondation Imitatio et membre associé du Centre international d’études de la philosophie française contemporaine (CIEPFC-ENS Rue d’Ulm). Il a réalisé plusieurs livres d’entretiens et publié de nombreux articles sur Bergson, Girard, Levinas, Péguy ou Simone Weil.
Danielle Cohen Levinas est professeur à l'Université Paris Sorbonne-Paris IV. Elle a fondé en 1998 le "Centre d'esthétique, musique et philosophie contemporaine", puis en 2008, le "Collège des études juives et de philosophie contemporaine", baptisé Centre Emmanuel Levinas depuis 2012. Elle est également chercheur-associé aux Archives Husserl de Paris/École Normale Supérieure de la rue d'Ulm depuis 2008
Sandor Goodhart,ancien assistant de René Girard à SUNY Buffalo, est professeur de littérature comparée à Purdue University où il dirige le Département d'études hébraiques (en se spécialisant dans les études bibliques, la pensée juive moderne et les études sur l'Holocauste). Il enseigne la littérature dramatique et la théorie littéraire. Il a publié entre autres : "Sacrificing Commentary: Reading The End of Literature" (Johns Hopkins University Press, 1996) ; "Reading Stephen Sondheim" (Garland, 2000) ; "The Prophetic Law" (à paraître en 2013).
Jean-Luc Marion, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est professeur honoraire à l'université de Paris IV-Sorbonne et membre de l'Académie française. Il enseigne actuellement à l'Institut catholique de Paris et à l'Université de Chicago. Professeur invité dans plusieurs institutions, dont l'Université Laval de Québec (1994-1996) et la Johns Hopkins University (2006, 2007, 2013), il dirige la collection "Épiméthée", aux Presses universitaires de France. La Chaire Étienne Gilson, de l'Institut catholique de Paris, lui a été confiée en 2004-2005. Il vient enfin d'être distingué par la prestigieuse Gifford Lecture. Il est l'auteur de très nombeux ouvrages.
Camille Riquier est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Il enseigne la philosophie à l'Institut catholique de Paris. Spécialiste de Bergson, ses recherches portent aussi sur la phénoménologie et la philosophie française. Il fait partie du comité éditorial des revues "Philosophie", "Alter", et "Le Cercle Herméneutique". Il a publié : Archéologie de Bergson. Temps et métaphysique, PUF, coll. "Épiméthée", 2009 (Prix La Bruyère 2010).
François-David Sebbah, est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Professeur de philosophie contemporaine à l'Université technologique de Compiègne et membre associé des Archives Husserl, il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels : "L'épreuve de la limite. Derrida, Henry, Levinas et la phénoménologie" (PUF, 2001), "Levinas, ambiguïtés de l’altérité" (Les Belles Lettres, 2000), "Usages contemporains de la phénoménologie" (avec Jean-Michel Salanskis , Sens et Tonka, 2008).
Réunion des « Jeunes Girardiens »
Samedi 21 septembre de 18 h à 21h
Siège de l’ARM
42, rue Diderot 93100 Montreuil (métro Robespierre ligne 9)
Rencontre avec Paul Dumouchel, professeur de philosophie à l’université Ritsumeikan de Kyoto et chercheur proche de René Girard.
L’ARM serait heureuse de réunir les « jeunes girardiens » afin de commencer à constituer un groupe dynamique et de lancer quelques projets. Des étudiants ont engagé ou achevé un projet universitaire qui fait intervenir à divers degrés la pensée de René Girard. Ces domaines concernent la philosophie morale et politique, l’économie, la théorie littéraire, la théologie.
Cette soirée sera l’occasion pour chacun de présenter ses travaux ou d’exposer son intérêt pour la théorie mimétique.
Nous pourrons aborder les suggestions d’activités pour ce groupe de recherche. En particulier, nous évoquerons l’idée d’une université d’été organisée en France en 2014 ou 2015, en partenariat avec la fondation Imitatio.
Pour s'inscrire, merci de renvoyer le questionnaire (à télécharger) au bureau de l'ARM : recherches.mimetiques@gmail.com
Chers amis,
Grâce à votre soutien régulier, notre association s'est beaucoup développée depuis sa création en décembre 2005.
Nous vous donnons rendez-vous en 2013 à des colloques, séminaires et formations divers ainsi qu'à un ciné-club. Vous trouverez les dates de ces événements en page d'accueil de notre site.
Le tarif de l’adhésion annuelle passe à 20euros (10 euros pour les étudiants), mais vous pouvez tout à fait vous montrer plus généreux.
Votre paiement peut être effectué
par courrier :
ARM chez Monsieur Benoît Chantre - 42, rue Diderot 93100 Montreuil
ou directement par internet (paiement sécurisé Pay Pal) en cliquant en bas à gauche de cette lettre. (il n'est pas nécessaire d'avoir un compte paypal pour payer avec cette procédure sécurisée).
En vous remerciant par avance pour votre soutien,
Bien amicalement,
Le bureau de l'ARM.
"Girard-Bourdieu : des affinités méconnues"
Le rapprochement entre les pensées de René Girard et de Pierre Bourdieu a-t-il jamais été
tenté ? Il existe pourtant une proximité assez visible entre le désir mimétique girardien et ce que Bourdieu appelle « lutte des classements », par distinction avec la lutte des classes. Dans les deux cas, on observe une rivalité, une violence, une domination dont l’enjeu n’est pas réductible à l’économie, et qui est à mettre en relation avec le besoin de reconnaissance.
Une tension est cependant observable entre Bourdieu, qui englobe les luttes pour la reconnaissance au sein des luttes pour la possession du capital économique, et Girard, qui
donne la priorité aux luttes de reconnaissance, de prestige ou d’amour-propre: ce sont ces luttes qui aboutissent à la lutte des classes et à la paupérisation. Ce point de départ ne préjuge pas d’autres rapprochements possibles entre ces deux penseurs.
Cette journée d’étude est conçue en préparation du colloque qui se tiendra à Aix-Marseille
Université en mai 2014 sur le triangle Girard/Bourdieu/Littérature. Quel rapport la littérature
entretient-elle en effet avec les rivalités symboliques ? Elle peut, certes, les thématiser,
comme Girard et Bourdieu l’ont montré. Mais une hypothèse plus ambitieuse serait
que la littérature dans son essence consiste à résister aux rivalités mimétiques ou aux
luttes de classement.
Colloque ouvert par Benoît Chantre et Bruno Viard. Interventions de :
- Barbara Carnevali (Chercheur invité à l’Institut d'Etudes Avancées, Paris)
- Jean-Pierre Dumas (Comédien, metteur en scène)
- Jean-Pierre Dupuy (Philosophe, professeur à l'université Stanford)
- François Flahaut (Directeur de recherche émérite au CNRS)
- Bruno Viard
(Professeur de littérature française à l’Université d’Aix- Marseille)Chers amis,
Nous vous remercions de soutenir notre association. Vous contribuez ainsi à mieux faire connaître la pensée de René Girard et à l'inscrire dans les débats contemporains.
Nous venons de rencontrer un problème technique momentané pour le paiement en ligne via Paypal. Nous mettons donc en place un paiement internet directement vers notre banque le Crédit Mutuel.
Le temps que cette solution se mette en place, vous pouvez :
- nous laisser vos coordonnées (procédure ci-dessous), afin être prévenu par mail dès que le paiement en ligne sera en place
- nous envoyer le formulaire d'inscription ci-joint avec un chèque à l'ordre de l'ARM, à l'adresse :
Association Recherches Mimétiques
42, rue Diderot
93100 Montreuil;
Nous vous enverrons un avis de réception;
En vous remerciant pour votre compréhension,
Le Bureau de l'ARM
Chers amis,
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Nous venons de rencontrer un problème technique momentané pour le paiement en ligne via Paypal. Nous mettons donc en place un paiement internet directement vers notre banque le Crédit Mutuel.
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Association Recherches Mimétiques
42, rue Diderot
93100 Montreuil;
Nous vous enverrons un avis de réception;
En vous remerciant pour votre compréhension,
Le Bureau de l'ARM Le bureau de l'ARM.
Chers amis,
James Alison et l’ARM vous proposent un nouveau cycle d’enseignement sur les textes de l’Evangile à partir de la pensée de René Girard.
Ces soirées prendront une forme différente. Elles auront lieu au siège de l’Association, dans un cadre plus convivial. Les réunions devront être préparées par chacune des personnes inscrites, sur la base d’un texte de James Alison que nous leur aurons fait parvenir. Ce texte sera commenté librement par lui lors de la soirée et discuté par chacun.
Nous partagerons donc nos idées... et un repas, auquel chacun contribuera en fonction de ses talents culinaires !
A très bientôt le plaisir de vous revoir.
« Sauver la planète :
une unanimité non-violente est-elle possible ? »
Vendredi 7 décembre de 9h15 à 17h30
Fondation Del Duca
10, rue Alfred de Vigny 75008 Paris
(sous la direction de Bernard Perret, avec Olivier Abel, Christian Arnsperger, Bernard Perret,
Nicolas Bouleau, Dominique Bourg, Jean-Pierre Dupuy, Michael Foessel, Dominique Meda, Alain Papaux)
ENREGISTREMENT MATIN
Présentation des intervenants
Olivier Abel est philosophe, professeur à la faculté de théologie protestante de Paris. Auteur de nombreux essais, il est notamment coresponsable du Fonds Ricoeur Dernier ouvrage paru,Le Oui de Paul Ricoeur (Ed. Les petits platons, avec Eunhwa Lee).
Christian Arnsperger est économiste, maître de recherche au Fonds national belge de la Recherche scientifique et professeur à l’Université de Louvain, rattaché à la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale. Dernier ouvrage paru : Ethique de l’existence post-capitaliste (2009).
Nicolas Bouleau est mathématicien, spécialiste des risques financiers, Professeur à l'Ecole nationale des ponts et chaussées. Auteur de plusieurs essais et ouvrages scientifiques, il est lauréat du prix Montyon de l'Académie des sciences.
Dominique Bourg est philosophe, professeur à l'Université de Lausanne et membre du comité stratégique de la Fondation Nicolas Hulot. Il est notamment l'auteur de Vers une démocratie écologique : Le citoyen, le savant et le politique (Seuil 2010, avec Kerry Whiteside).
Jean-Pierre Dupuy est philosophe, professeur émérite à l'Ecole Polytechnique et professeur à l'université Stanford. Dernier ouvrage paru, L'Avenir de l'économie : Sortir de l'écomystification (Flammarion 2012)
Michael Foessel est philosophe, professeur des universités à l'Ecole pratique des hautes études, spécialiste de philosophie morale et de philosophie politique. Dernier ouvrage paru Après la fin du monde (Seuil, octobre 2012).
Dominique Méda est philosophe et sociologue, titulaire de la chaire « Reconversion écologique, travail, emploi, développement durable » au Collège des études mondiales (Fondation Maison des sciences de l'homme). Elle a notamment publié Au-delà du PIB. Pour une autre richesse (Flammarion, 2008).
Alain Papaux est professeur de méthodologie juridique et de philosophie du droit à l'Université de Lausanne et professeur d'épistémologie juridique à l'Académie européenne de théorie du droit, à Bruxelles. Il a notamment co-dirigé avec Dominique Bourg l'ouvrage collectif Sobriété volontaire : En quête de nouveaux modes de vie (Labor et Fides 2012)
Bernard Perret est ingénieur, socio-économiste et essayiste. Dernier ouvrage paru : Pour une raison écologique (Flammarion 2011).
« Sauver la planète :
une unanimité non-violente est-elle possible ? »
Vendredi 7 décembre de 9h15 à 17h30
Fondation Del Duca
10, rue Alfred de Vigny 75008 Paris
(sous la direction de Bernard Perret, avec Olivier Abel, Christian Arnsperger, Bernard Perret,
Nicolas Bouleau, Dominique Bourg, Jean-Pierre Dupuy, Michael Foessel, Dominique Meda, Alain Papaux)
ENREGISTREMENT MATIN (enregistrement de l'après midi en cours de montage)
Présentation des intervenants
Olivier Abel est philosophe, professeur à la faculté de théologie protestante de Paris. Auteur de nombreux essais, il est notamment coresponsable du Fonds Ricoeur Dernier ouvrage paru,Le Oui de Paul Ricoeur (Ed. Les petits platons, avec Eunhwa Lee).
Christian Arnsperger est économiste, maître de recherche au Fonds national belge de la Recherche scientifique et professeur à l’Université de Louvain, rattaché à la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale. Dernier ouvrage paru : Ethique de l’existence post-capitaliste(2009).
Nicolas Bouleau est mathématicien, spécialiste des risques financiers, Professeur à l'Ecole nationale des ponts et chaussées. Auteur de plusieurs essais et ouvrages scientifiques, il est lauréat du prix Montyon de l'Académie des sciences.
Dominique Bourg est philosophe, professeur à l'Université de Lausanne et membre du comité stratégique de la Fondation Nicolas Hulot. Il est notamment l'auteur de Vers une démocratie écologique : Le citoyen, le savant et le politique (Seuil 2010, avec Kerry Whiteside).
Jean-Pierre Dupuy est philosophe, professeur émérite à l'Ecole Polytechnique et professeur à l'université Stanford. Dernier ouvrage paru, L'Avenir de l'économie : Sortir de l'écomystification(Flammarion 2012)
Michael Foessel est philosophe, professeur des universités à l'Ecole pratique des hautes études, spécialiste de philosophie morale et de philosophie politique. Dernier ouvrage paruAprès la fin du monde (Seuil, octobre 2012).
Dominique Méda est philosophe et sociologue, titulaire de la chaire « Reconversion écologique, travail, emploi, développement durable » au Collège des études mondiales (Fondation Maison des sciences de l'homme). Elle a notamment publié Au-delà du PIB. Pour une autre richesse(Flammarion, 2008).
Alain Papaux est professeur de méthodologie juridique et de philosophie du droit à l'Université de Lausanne et professeur d'épistémologie juridique à l'Académie européenne de théorie du droit, à Bruxelles. Il a notamment co-dirigé avec Dominique Bourg l'ouvrage collectif Sobriété volontaire : En quête de nouveaux modes de vie (Labor et Fides 2012)
Bernard Perret est ingénieur, socio-économiste et essayiste. Dernier ouvrage paru : Pour une raison écologique (Flammarion 2011).
" RENE GIRARD - EMMANUEL LEVINAS :du sacré au saint "
Colloque ARM / Bibliothèque nationale de France / ENS CIEPFC
mardi 13 novembre 2012 de 9h à 13h
ENS / CIEPFC
ENREGISTREMENT ENS (François-David Sebbah)
"René Girard, lecteur de Shakespeare"
PROGRAMME
9:00-9:30 Accueil et introduction
Trevor Cribben Merrill (ARM) Les raisons de cecolloque. La place du "Theater of Envy" dans l'oeuvre de René Girard
9:30-11:00 Girard et Shakespear en dialogue
Michael Edwards (Collège de France) “Au-delà du désir “
Sandor Goodhart (Purdue University)“Reading Girard, Shakespeare, and Othello”
Discussion
11:00-12:30 Table ronde sur les Sonnets
Gérard Hocmard (ARM) “La persona des Sonnetsentre honte et envie"
Joël Hillion (ARM) “Le langage mimétiquedans les Sonnets de Shakespeare”
Michael Edwards (Collège de France) « Ledark lord des Sonnets »
François Laroque (Institut du MondeAnglophone, Paris 3)(sous réserve)
12:30-14:00 Repas
14:00-15:00 La mise en scène de la violence
Michael Kirwan (Heythrop College),'"Civil Butchery": une lecture mimétique des pièces historiques deShakespeare”
William Johnsen (Michigan State University)"'That future strife may beprevented now': King Lear"
Débat
15:30-16:00 Pause
16:00-17:00 Romances et résurrection
Efrain Kristal (University of California at Los Angeles) (titre à venir,The Winter’s Tale, Girard, Yves Bonnefoy)
Jean Duchesne, (ARM) “Souvenirsd’Evangile chez Shakespeare (autour de Hamlet, Lear et Macbeth) ”
Débat et conclusion
Jean Duchesne
Normalien, professeur de classes préparatoires, Jean Duchesne est président de l’Union des professeurs enseignant les disciplines littéraires dans les classes préparatoires scientifiques depuis 1993. Depuis 1981, Jean Duchesne est conseiller éditorial et (depuis août 2007) exécuteur littéraire du Cardinal Lustiger. Il est notamment l’auteur de : Lectures : Histoire des littératures des civilisations chrétiennes (Livre de Paris-Hachette, 1989) ; Histoire chrétienne de la littérature : l’esprit des lettres de l’Antiquité à nos jours (Flammarion, 1996) ; Petite histoire d’Anglo-Saxonnie, Presses de la Renaissance, 2007 ; et Histoire Sainte racontée à mes petits-enfants (Parole et Silence, 2008).
Michael Edwards
Michael Edwards est poète et professeur honoraire au Collège de France. Il est l’auteur de nombreux livres sur la littérature et la création littéraire, dont De l’émerveillement (Fayard, 2008), Shakespeare : le poète au théâtre (Fayard, 2009) et Le rire de Molière (Editions de Fallois, 2012). Avant d’être élu à la Chaire d’Étude de création littéraire en langue anglaise au Collège de France, il enseignait pendant longtemps la littérature comparée et la littérature anglaise à l’Université Warwick. Il a publié plusieurs receuils de poéisie dont The Ballad of Mobb Conroy (Aquila, 1977) et Rivage mobile (Arfuyen, 2003).
Sandor Goodhart
Sandor Goodhart est spécialiste de la littérature dramatique (tragédie et philosophie grecques, Shakespeare, théâtre moderne), de la théorie littéraire et des études juives. Professeur de littérature comparée à l’université Purdue, il enseigne également dans les départements de littérature anglaise et de philosophie. Il est l’auteur deSacrificing Commentary: Reading The End of Literature
(Johns Hopkins, 1996) et de Reading Stephen Sondheim (Garland, 2000). Il travaille actuellement à deux livres: Moebian Nights: Literary Reading After Auschwitz et The Tears of Esau: Reading, Revalation, And The Prophetic. Ses articles ont été publiés dans Diacritics, Philosophy And Literature, The Stanford Review, Modern Judaism.
Joël Hillion
Joël Hillion est professeur d'anglais depuis 1970, en lycée et classes préparatoires. Membre de la Société Française Shakespeare et de l’Association Recherches Mimétiques, sa recherche porte à la fois sur Shakespeare et sur la théorie mimétique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, manuels ou essais, dont Shakespeare et son double. Les sonnets de Shakespeare à la lumière de la théorie mimétique de René Girard (l’Harmattan, 2011). Il a publié une nouvelle traduction desSonnets de Shakespeare (Club Zéro, 2010). Il est aussi l’auteur d’une adaptation théâtrale pour France Culture du roman de Camara Laye, Le regard du roi(1982).
Gérard Hocmard
Agrégé d’anglais, Gérard Hocmard est professeur honoraire de Première supérieure, past-Président de l’Académie d’Orléans (Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts) et délégué général de l’Association France-Grande Bretagne. Il est Officier de l'Ordre de l'Empire britannique (1992) et Chevalier de l'Ordre des Palmes académiques (2004). Il est traducteur de nombreux ouvrages dont la première traduction intégrale française du Serpent à plumes de D.H. Lawrence. Il l’est l’auteur de deux essais sur Shakespeare :
Shakespeare (Ellipses, 2004) et Roméo et Juliette de Shakespeare, (Ellipses, 2007).
William Johnsen
William Johnsen est professeur de littérature anglaise à l’université Michigan State. Il est rédacteur en chef de la revue Contagion: Journal of Violence, Mimesis, and Culture et dirige les collections Studies in Violence, Mimesis, and Culture et Breakthroughs in Mimetic Theory chez Michigan State University Press. Ses recherches portent sur le modernisme, la théorie littéraire, la mondialisation et la littérature comparée, ainsi que sur les littératures irlandaises, britanniques et scandinaves. Il est l’auteur de Violence and Modernism : Ibsence, Joyce, and Woolf (University Press of Florida, 2003) et co-éditeur de The Poet and the Language (Michigan State, 1981).
Michael Kirwan
Michael Kirwan enseigne dans les départements de théologie systématique et de théologie pastorale de Heythrop College, à Londres. Ses recherches portent essentiellement sur les liens entre la religion, la culture et la violence. Membre du COV&R (Colloque sur la Violence et la Religion), il s’intéresse à la littérature comme point de départ pour aborder les questions théologiques. Il est l’auteur de nombreux articles ainsi que de deux livres : Girard and Theology (Continuum, 2009) et Discovering Girard (Darton, Longman and Todd, 2004).
Efrain Kristal
Efrain Kristal est professeur de littérature comparée à UCLA. Spécialiste de la littérature de l’Amérique latine, mais également du théâtre classique et de l’esthétique, il est l’auteur de nombreux articles ainsi que de trois livres, dont Temptation of the Word : the Novels of Mario Vargas Llosa (Vanderbilt, 1998) et Invisible Work : Borges and Translation (Vanderbilt, 2002). Il a édité Poems of the Night (Penguin, 2010), un receuil de poèmes par Borges ; il est co-éditeur du Cambridge Companion to Mario Vargas Llosa (2010). Son article sur Yves Bonnefoy traducteur de Shakespeare paraîtra dans le Oxford Handbook of Shakespeare’s Poetry.
François Laroque
François Laroque est Professeur de Littérature anglaise à l’Institut du Monde Anglophone. Il est spécialiste de la littérature du XVIe-XVIIe siècle, du théâtre élisabéthain, et de la renaissance anglaise. Ses recherches portent sur les fêtes dans l'Angleterre élisabéthaine, le désir et ses représentations dans le théâtre de Shakespeare et de ses contemporains et la mythologie érotique à la Renaissance. Parmi ses nombreuses publications : Shakespeare et la fête : essai d'archéologie du spectacle dans l'Angleterre élisabéthaine (PUF, 1988) Shakespeare's Festive World. Elizabethan Seasonal Entertainment and the Professional Stage(Cambridge University Press, 1991) et Shakespeare, comme il vous plaira (Gallimard, 1991).
Trevor Cribben Merrill
Trevor Cribben Merrill enseigne la langue et la littérature françaises à Caltech, en Californie. Il a obtenu son doctorat en littérature française (UCLA) en 2011. Ancien boursier de l’association Recherches Mimétiques, il siège sur le comité de recherche d’Imitatio : Integrating the Human Sciences. Avec Jean-Michel Oughourlian, il a publié un livre d’entretiens, Psychopolitique (F.X. de Guibert, 2010). Un essai sur le désir imitatif dans les romans de Milan Kundera, The Book of Imitation and Desire : Reading Milan Kundera with René Girard, sortira en 2013 (Bloomsbury).
Invitation au cocktail du 25 octobre
à la Maison des Polytechniciens
20h
Chère Madame, cher Monsieur
Nous vous remercions de nous adresser votre réponse par le formulaire électronique ci-après.
Emmanuelle Chantre, de l'Association Recherches Mimétiques, reste à votre disposition pour tout renseignement, au 06 76 21 27 58;
La Fondation Imitatio
Chère Madame, cher Monsieur,
Nous vous remercions de remplir le formulaire ci- après pour confirmer votre présence à la conférence de Timothy Snyder le mercredi 24 octobre à la Revue Esprit.
Cordialement,
Dans le cycle des lectures de l'Evangile, à partir de la pensée de René Girard,
James Alison viendra le mardi 23 octobre à 19h au Forum 104 (104, rue de Vaugirard _75006 Paris) nous proposer une lecture girardienne de l’ Hymne de Epître aux Ephésiens.
Les arts de la paix dans une Europe en guerre (1450–1945)
Collège de France
les 6, 7 et 8 juin 2012
Ce présent colloque se propose de mettre en lumière les racines intellectuelles et les convergences qui ont favorisé, de la Renaissance au XXe siècle, les échanges culturels et les dialogues savants entre philosophes et lettrés, amateurs d’art, scientifiques, praticiens et
théoriciens de la rhétorique. Historiquement, la République des Lettres a proposé une relecture
approfondie de la tradition humaniste des arts de la paix et elle a mis l’accent sur l’ethos de l’amitié et de l’hospitalité, la conceptualisation du droit naturel et du droit des gens. La grande tradition humaniste, dont la cohérence transnationale a fait contrepoids, sous l’Ancien Régime, à la « culture de guerre » de tradition épique et féodale, a résisté à la virulence des nationalismes concurrents du XIXe siècle, jusqu’au moment où elle a dû s’avouer vaincue à la veille de la seconde guerre mondiale. Le XXIe siècle connaîtra-t-il sa renaissance ?
Conférences de
Benoît Chantre, « Le moment 1806 : Hegel, Clausewitz, Hölderlin »
Frédéric Worms (École normale supérieure de Paris, CIEPFC) « La guerre jugée par la philosophie, la philosophie jugée par la guerre : les deux épreuves du XXe siècle ».
LE TRAGIQUE ET LA TRAGÉDIE
Autour de "La Violence et le Sacré"
de 9h00 à 17h
avec François Athané, Benoît Chantre, Pierre Judet de la Combe , Patrice Loraux , Jean-Michel Rey, Lucien Scubla .
ENREGISTREMENT DE LA MATINEE
LE TRAGIQUE ET LA TRAGÉDIE
Autour de "La Violence et le Sacré"
de 9h00 à 17h
5, rue Vivienne Paris 75002
ENTRÉE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES
INSCRIPTION IMPERATIVE EN BAS DE CETTE PAGE (places limitées à 60 personnes)
avec François Athané, Benoît Chantre, Jean-Christophe Goddard , Pierre Judet de la Combe , Patrice Loraux , Jean-Michel Rey, Lucien Scubla .
EPFC et ARM
Anthropologie structurale et anthropologie mimétique
Séminaire animé par Lucien Scubla
La prochaine séance du séminaire, « Réciprocité, hiérarchie et sacrifice dans les organisations dualistes », aura lieu le vendredi 30 mars à l’ENS, 45 rue d’Ulm, en salle d’histoire, de 14h à 16h.
Chez Lévi-Strauss, les notions d’échange, de communication, et de réciprocité, sont étroitement liées et pratiquement interchangeables. La fonction symbolique elle-même, censée constituer la matrice de tous les systèmes culturels, est indissociable de ces notions. Elle est en effet conçue sur le modèle du langage, lui-même réduit à la communication, c’est-à-dire à un échange de mots supposé homomorphe à l’échange des femmes et à l’échange des biens économiques. Bref, pour l’anthropologie structurale, le principe de réciprocité constitue la clé de voûte de toutes les sociétés humaines.
Or, curieusement, les organisations dualistes, sociétés composées de deux moitiés exogamiques, dont on attendrait l’illustration la plus simple et la plus claire du principe de réciprocité, présentent presque toujours des propriétés qui paraissent le mettre en défaut. On regardera si l’anthropologie structurale a ou non les moyens de dénouer ce paradoxe.
René Girard et la théologie
de 9h15 à 17h
ENREGISTREMENT MATIN
ENREGISTREMENT APRES-MIDI
L’anthropologie de René Girard, fondée sur une description du mécanisme victimaire, a profondément renouvelé notre compréhension du sacrifice. Mais René Girard ne s’est pas contenté de construire une théorie morphogénétique valant pour toutes les sociétés humaines. Il a tenté de montrer comment la révélation chrétienne bouleverse de fond en comble la structure du religieux archaïque : en mourant sur la Croix, le Christ révèle la nature du meurtre fondateur à l’origine de toute institution.
Mais René Girard n’est pas théologien. Ce sont donc les « effets théologiques » de cette anthropologie que nous voudrions interroger, pour en apprécier la fécondité, dans l’engendrement d’une théologie dont l’expression serait plus abordable par tous les hommes de notre temps.
La lecture du livre de James Alison, Le Péché originel à la lumière de la résurrection (Cerf, 2009), précieux tant pour son introduction à la pensée de Girard que pour la théologie qu’il déploie à partir des hypothèses mimétiques, nous a semblé nécessaire et constituer l’une des conditions de cette première rencontre. D’autant que la préface à l’édition française, de la main de René Girard lui-même, y donne une entrée lumineuse pour aborder la question des rapports entre l’anthropologie mimétique, d’un côté, les théologies juive et chrétienne, de l’autre.
9.15-9.30 Introduction par Benoît Chantre, « René Girard et la théologie »
9.30-10.00 James Alison, « Une théologie girardienne du péché originel »
10.00-10.30 François Euvé, « Réponse à James Alison sur la question du péché »
10.30-11.00 Débat
11.00-11.15 Pause
11.15-11.45 Dan Arbib, « L’anthropologie girardienne vue du côté du judaïsme »
11.45-12.30 Débat
14.30-15.00 Lucien Scubla, « Le péché originel selon Pascal, Rousseau et Girard »
15.00-15.30 Dominique Peccoud, « Mimésis et pensée trinitaire »
15.30- 16.00 Débat
16.00-16.30 Conclusion de la journée par Dominique Peccoud
James Alison est prêtre catholique anglais, théologien et écrivain ; « fellow » de la Fondation Imitatio, il est reconnu pour la théologie originale qu’il a esquissée à partir de l’anthropologie mimétique.
Dan Arbib est agrégé de philosophie et spécialiste de Descartes ; co-directeur de l'édition complète des œuvres d’Emmanuel Levinas aux Editions Grasset, il enseigne la philosophie à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).
Benoît Chantre est docteur ès lettres, « fellow » de la fondation Imitatio et président de l’Association Recherches Mimétiques aux côtés de René Girard. Il a réalisé avec René Girard un livre d’entretiens : « Achever Clausewitz » (Champs-Flammarion).
François Euvé est un théologien jésuite ; depuis 2005, il est doyen de la Faculté de théologie du Centre Sèvres, où il dirige le troisième cycle de théologie.
Dominique Peccoud est l’ancien préfet des études de l’école Sainte-Geneviève à Versailles ; il est visiteur d’hôpital et participe aux travaux de l’Académie de technologies ; il est aussi membre de groupes de réflexion sur les neurosciences et les ouvrages de Teilhard de Chardin.
Lucien Scubla est agrégé de philosophie, docteur en anthropologie et membre, depuis 1982, du Centre de Recherche en Épistémologie Appliquée de l’École polytechnique (CREA). Spécialiste reconnue de Girard et Lévi-Strauss, ses travaux portent principalement sur les modèles formels de l’anthropologie et les fondements rituels des sociétés humaines.
Jean-Michel OUGHOURLIAN
Lire l'Evangile avec René Girard
par James Alison
14/15 mars et 21/22 mars de 20:00 à 22:00
Forum 104
104 rue de Vaugirard Paris 6ème
14 mars 20H00 : Sur le don de la foi
15 mars 20H00 : La naissance d’un nouveau peuple
21 mars 20H00 : Jésus, lecteur des textes
22 mars 20H00 : La prière
NB: ces conférences sont en français et sont indépendantes les unes des autres.
INSCRIPTION EN BAS DE CETTE PAGE
En s'appuyant de manière très créative sur la théorie mimétique de René Girard, James Alison propose une lecture innovante de l'Ancien et du Nouveau Testaments. Loin de s'adresser aux seuls chrétiens convaincus, sa démarche engage dans une étonnante épreuve de vérité, un voyage initiatique qui mène ses auditeurs au plus près du cœur obscur de la condition humaine.
Utilisant tous les outils de l'exégèse et de l'anthropologie, James Alison montre comment la pédagogie de Dieu vis à vis de l'homme s'ancre dans l'expérience universelle du désir et de la violence, qu'elle vient habiter pour la subvertir et en faire surgir des fruits qui dépassent notre espérance. La Bible et, de manière encore plus éclatante, la vie et l'enseignement de Jésus, peuvent s'interpréter comme la mise au jour d'un désir perverti et d'une violence logée au cœur de l'homme.
En assumant délibérément la position de la victime innocente, le Christ ne se contente pas de dévoiler la dynamique meurtrière du désir humain, il montre quel chemin de vie peut s'ouvrir dans son dépassement.
L’anthropologie de René Girard, fondée sur une description du mécanisme victimaire, a profondément renouvelé notre compréhension du sacrifice. Mais René Girard ne s’est pas contenté de construire une théorie morphogénétique valant pour toutes les sociétés humaines. Il a tenté de montrer comment la révélation chrétienne bouleverse de fond en comble la structure du religieux archaïque : en mourant sur la Croix, le Christ révèle la nature du meurtre fondateur à l’origine de toute institution.
Le travail de James Alison est une contribution majeure au chantier,anthropologique et théologique à la fois, que toute l’œuvre de René Girard cherche à ouvrir. Théologien anglais, diplômé d’Oxford et de la faculté de théologie jésuite de Belo Horizonte, James Alison tire parti des puissantseffets théologiques de l’anthropologie mimétique pour en faire une théologie explicite, au centre de laquelle le concept de « l’intelligence de la victime » a une place décisive.
James Alison montre ainsi concrètement comment la pensée de René Girard permet d’approfondir de manière nouvelle des questions théologiques centrales : la perception chrétienne d’un monde blessé par le péché originel, mais précédé parle pardon divin ; la signification de la mort du Christ pour le salut du monde; l’unité des Ecritures de l’Ancien et du Nouveau Testament dans la prédicationet l’intelligence de la foi.
Son dernier livre "Le péché originel à la lumière de la Résurrection.aux Editions du Cerf
(Original anglais : The Joy of Being Wrong, 1998) Préface de René Girard
Cerf 2009.
A l’occasion de la conférence de clôture de la Chaire René Girard, René Girard
a salué cet ouvrage :
« Ce livre est un grand livre ; il ouvre à la réflexion et à l'action despossibilités nouvelles. (...) Grâce à cette œuvre, et quelques autres qui font preuve,elles aussi, de vitalité, la réflexion théologique parviendra, on l'espère, àse renouveler »
« Le livre de James Alison est l’un des tout premiers, sinon même lepremier, qui étudie de manière précise la fécondité de l’anthropologiegirardienne pour la théologie. Il le fait en exposant la doctrine du péchéoriginel dans sa genèse, c’est-à-dire à partir de la foi au Christ de Pâquescompris comme victime ressuscité. »
C’est ainsi que le Père Pierre-Marie Hombert présentece livre lors de la même conférence. Vous pouvez lire l’intégralité de son intervention «Ecouter René Girard en théologie » en suivant ce lien.
Biographie
James Alison est prêtre catholique anglais, théologien et écrivain. Il estreconnu pour ses travaux sur les applications de la théorie mimétique de RenéGirard en théologie. Il a étudié chez les Dominicains à Oxford et à la facultéde théologie jésuite de Belo Horizonte, au Brésil, où il réside actuellement.Il est l'auteur de nombreux ouvrages en anglais, dont plusieurs ont déjà été traduits en différentes langues.
Chers amis,
Grâce à votre soutien régulier, notre association s'est beaucoup développée depuis sa création en décembre 2005.
Nous vous donnons rendez-vous en 2012 à des colloques, séminaires et formations divers ainsi qu'à un ciné-club. Vous trouverez les dates de ces événements en page d'accueil de notre site.
Le tarif de l’adhésion annuelle passe à 20euros (10 euros pour les étudiants), mais vous pouvez tout à fait vous montrer plus généreux.
Votre paiement peut être effectué
par courrier :
ARM chez Monsieur Chantre - 42, rue Diderot 93100 Montreuil
ou directement par internet (paiement sécurisé Pay Pal) en cliquant en bas à gauche de cette lettre.
En vous remerciant par avance pour votre soutien,
Bien amicalement,
Le bureau de l'ARM.
Géométrie du désir de René Girard Le cheminement du désir n’estpoint rectiligne. Il emprunte des tangentes, il esquisse des triangles, ils’enfonce dans des cercles vicieux. Dans les essais réunis ici par Mark Anspachet présentés pour la première fois en France, René Girard montre que les plusgrands écrivains sont des géomètres du désir. |
La douleur à travers ses miroirs
Si les progrès considérables de la neurophysiologie permettent de mieux comprendre les mécanismes et les processus douloureux, à la question de savoir ce que l’on peut faire de « sa » douleur il n’y a toujours que deux réponses possibles : soit tenter de la supprimer par un geste médical ou chirurgical, soit tenter de vivre avec, afin que, là où est la douleur, « je » n’y sois plus. Parce qu’ils jouent un rôle dans le mécanisme complexe de l’empathie que suscite la douleur d’autrui, les neurones miroirs jettent un pont entre les savoirs qui relèvent maintenant à la fois d’une technique de plus en plus sophistiquée et des savoirs accumulés depuis des siècles par la Philosophie. Notre journée se propose de traverser ce pont en remettant, via ses miroirs, une fois encore la douleur en question.
Avec le Professeur Serge BLOND nous aborderons les dernières actualités concernant la question de la douleur. Le docteur William SZURHAJ nous parlera de la découverte du système des neurones miroirs et de son rôle dans la compréhension des gestes d'autrui. Sophie HENNION qui vient de terminer un Master de recherche sur les neurones miroirs nous parlera de leur actualité du système dans l'empathie. Marie-Claude DEFONTAINE – CATTEAU, psychanalyste, nous montrera comment ces neurones agissant via l’empathie, autorisent pour les médecins, des stratégies visant à aider le sujet souffrant dans son combat contre la douleur. Le professeur Jean-Luc BLAQUART, doyen de la faculté théologique de l’Université Catholique de Lille, posera la question du sens de la douleur et réfléchira à l’interprétation – consciente ou inconsciente – que nous faisons de la douleur. Cela nous fera avancer sur des chemins où se croisent du somatique et du psychique, du spirituel, du social et du culturel. Cathy LEBLANC, docteur en philosophie, DEA de linguistique américaine, maître de conférences à l’Université Catholique de Lille, se proposera de réfléchir sur l’expérience ontologique de la douleur à travers des exemples extraits de l’art musical comme le « Prélude à la goutte d’eau » de Chopin afin de réfléchir à la notion de compensation.
A l’issue de ce colloque ouvert à tous, mais qui concerne plus particulièrement les acteurs de soins (étudiants, infirmier(e)s), médecins, psychologues, psychothérapeutes etc.), le soignant devrait se trouver en capacité de répondre à la douleur à partir d’un éclairage pluridisciplinaire particulièrement riche et fécond.
Programme (compte tenu du nombre important de réservations, le colloque aura lieu non plus dans les locaux de la MGEN mais à L'ADSSEAD, 23 rue Malus à Lille (métro : République)
8h30 : Accueil
9h00 : Professeur Serge BLOND
10h : Dr. William SZURHAJ
Sophie HENNION
11h15 Pause
11h30 : Professeur Jean-Luc BLAQUART
12h30 : Pause déjeuner
14h00 : Mme Marie-Claude DEFONTAINE – CATTEAU
15h00 : Cathy LEBLANC
16h00 : Pause
16h30 : Discussions avec Le Dr Jean-Michel Oughourlian, neuropsychiatre, ancien professeur de psychopathologie ancien chef de service de l'Hôpital Américain de Paris auteur de nombreux ouvrages dont le dernier (Genèse du désir, Paris, carnetsnord, 2007) qui aborde plus spécifiquement la question de la réciprocité et des neurones miroirs et Trevor Merril.
Modérateurs de la journée : Drs Jean-Pierre CORBINAU et Jean-Paul KORNOBIS
Renseignements et inscription : La journée du 18 mars aura lieu à L'ADSSEAD, 23 rue Malus à Lille (métro : République) est ouverte à toutes et à tous, l'entrée est gratuite mais les inscriptions sont closes.
Pour les renseignements qui ne figureraient pas sur ce site vous pouvez téléphoner au secrétariat de l'Association Généralistes et Toxicomanie nouvelles pratiques en médecine générale : +33 3 20 52 35 25
Cycle de conférences de James Alison
Cycle de conférences de James Alison
suivi d’une soirée- débat avec Bernard Perret
8-9-10 et 11 mars à 20 heures au Forum 104
104, rue de Vaugirard Paris 6ème Métro Montparnasse
Entrée libre
Le travail de James Alison est une contribution majeure au chantier, anthropologique et théologique à la fois, que toute l’œuvre de René Girard cherche à ouvrir. Théologien anglais, diplômé d’Oxford et de la faculté de théologie jésuite de Belo Horizonte, James Alison tire parti des puissants effets théologiques de l’anthropologie mimétique pour en faire une théologie explicite, au centre de laquelle le concept de « l’intelligence de la victime » a une place décisive.
James Alison montre ainsi concrètement comment la pensée de René Girard permet d’approfondir de manière nouvelle des questions théologiques centrales : la perception chrétienne d’un monde blessé par le péché originel, mais précédé par le pardon divin ; la signification de la mort du Christ pour le salut du monde ; l’unité des Ecritures de l’Ancien et du Nouveau Testament dans la prédication et l’intelligence de la foi.
Son dernier livre « Bienheureuse faute d'Adam... » Préface de René Girard
Cerf 2009.
A l’occasion de la conférence de clôture de la Chaire René Girard, René Girard a salué cet ouvrage :
« Ce livre est un grand livre ; il ouvre à la réflexion et à l'action des possibilités nouvelles. (...) Grâce à cette œuvre, et quelques autres qui font preuve, elles aussi, de vitalité, la réflexion théologique parviendra, on l'espère, à se renouveler »
« Le livre de James Alison est l’un des tout premiers, sinon même le premier, qui étudie de manière précise la fécondité de l’anthropologie girardienne pour la théologie. Il le fait en exposant la doctrine du péché originel dans sa genèse, c’est-à-dire à partir de la foi au Christ de Pâques compris comme victime ressuscité. » C’est ainsi que le Père Pierre-Marie Hombert présente ce livre lors de la même conférence. Vous pouvez lire l’intégralité de son intervention « Ecouter René Girard en théologie » en suivant ce lien.
Biographie
James Alison est prêtre catholique anglais, théologien et écrivain. Il est reconnu pour ses travaux sur les applications de la théorie mimétique de René Girard en théologie. Il a étudié chez les Dominicains à Oxford et à la faculté de théologie jésuite de Belo Horizonte, au Brésil, où il réside actuellement. Il est l'auteur de nombreux ouvrages en anglais, dont plusieurs ont déjà été traduits en différentes langues.
Conférences
Mardi 8 mars - 20 heures
La révélation à l’envers (lecture de Josué 7)
Mercredi 9 mars - 20 heures
Le mystère de la rédemption
(meditation guidée/mini retraite de deux heures, divisée en trois sections)
Jeudi 10 mars – 20 heures
Dead Man Talking: le chemin de Emmaüs comme voie herméneutique
Vendredi 11 mars – 20 heures
Conférence-débat avec Bernard Perret ,
sur le livre « Bienheureuse faute d’Adam »
Organisé en partenariat avec Chrétiens en Forum
Nous vous invitons à un débat entre Paul Dumouchel, directeur scientifique de l'ARM, auteur de "Le Sacrifice inutile" qui vient de paraître aux Editions Flammarion, et Philippe Herzog, auteur de 'Une tâche infinie", Editions du Rocher. Paul Dumouchel enseigne la philosophie à l'université Ritsumeikan de Kyoto. Auteur de nombreux articles, il a également publié L'Enfer des choses (avec Jean-PierreDupuy, Seuil, 1979) et Emotions. Essaisur le corps et le social (Synthélabo, 1995).La mondialisation est une mutation qui transforme radicalement les rapports de solidarités et de conflits en minant l’assise territoriale qui est consubstantielle aux Etats nations européens. Car la solidarité et l’inimitié sont en vérité les deux faces d’une même réalité et la mondialisation (interdépendances et interrelations généralisées) annule l’éloignement spatial qui nous séparait des "Autres", lesquels sont toujours potentiellement nos ennemis.
Cette nouvelle donne nous oblige à relever le défi d’une forme de solidarité qui soit susceptible de freiner la montée de la violence aux extrêmes. Mais cette nouvelle solidarité ne devra pas aller de pair avec la découverte de nouveaux ennemis, internes ou externes. Elle devra cesser d'être l’autre face d’une relation d’hostilité.
Le croisement des livres de Paul Dumouchel et de Philippe Herzog peut à cet égard donner lieu à une discussion particulièrement fructueuse. Le premier vise à comprendre ce problème et à en révéler les fondements anthropologiques profonds. Le second explore les voies par lesquelles les Européens tentent de le résoudre.
Une renaissance de l’Europe et la quête d’une nouvelle unité culturelle et politique sont-elles souhaitées et possibles ? Comment inventer des biens communs et des modes de démocratie à l’échelle plurinationale et mondiale ?
Philippe Herzog est président honoraire de l’association Confrontations Europe et ancien professeur des universités. Député européen de 1989 à 1999, puis de 2000 à 2004 (groupe de la Gauche Unitaire Européenne), il a été président de la Commission des relations économiques extérieures, vice-président de la commission économique et monétaire, et vice-président de la Délégation Europe/États-Unis. Il est notamment l’auteur de L’Europe après l’Europe (2002) et Le Bonheur du voyage - Ethique, action, projets pour relancer l’Europe (2006).
Chers amis,
Grâce à votre soutien régulier, notre association s'est beaucoup développée depuis sa création en décembre 2005.
Nous vous donnons rendez-vous en 2011 à des colloques, séminaires et formations divers ainsi qu'à un ciné-club. Vous trouverez les dates de ces événements en page d'accueil de notre site.
Le tarif de l’adhésion annuelle reste à 10 euros, mais vous pouvez tout à fait vous montrer plus généreux.
Votre paiement peut être effectué directement par internet (paiement sécurisé Pay Pal)en cliquant en bas à gauche de cette lettre.
Pour recevoir l'offre tarifaire du Théâtre du Châtelet (10% sur le prix des places du Messie de Haendel) et le formulaire de réservation en ligne, merci de cocher "oui" lors de votre paiement en ligne.
En vous remerciant par avance pour votre soutien,
Bien amicalement,
Le bureau de l'ARM.
Conférence-débat de l'A.I.S.R.
Parution de "Sanglantes origines" de René Girard et articles de presse Figaro Magazine
Vous trouverez dans le document joint les rendez-vous en 2011 autour de la théorie mimétique.
Chers amis,
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Bien amicalement,
Le bureau de l'ARM.
Chers amis,
Nous vous invitons à notre Assemblée générale mixte
qui sera suivie de la projection du film "The Lodger" d'Alfred Hitchcock.
En suivant ce lien, vous pourrez avoir accès à l'ordre du jour.
Pour ceux qui ne pourraient se rendre à cette Assemblée, nous joignons une procuration à nous faire parvenir.
En espérons vous y retrouver nombreux, nous vous prions de croire à nos sentiments les plus cordiaux,
Le Bureau de l'ARM
Nous vous invitons à la conférence de Julien Molard, philosophe, intitulée:
le vendredi 12 novembre 16 heures, à l'Espace Bernanos (4, rue du Havre - 75009 Paris, M° Havre Caumartin ou St Lazare)
Mark Anspach
Œdipe Mimétique
Préface de René Girard
paru aux Editions Carnets de L’Herne
PRIX 12,50 €
Tout le monde pense savoir qui est Œdipe : c’est celui qui a tué son père et épousé sa mère. Mais pour René Girard, Œdipe est seulement accusé de ces crimes, il n’est qu’un bouc émissaire. Mark Anspach décèle dans la tragédie de Sophocle des indices qui jettent un doute sur la culpabilité du protagoniste. Sa seule faute serait de se laisser emporter dans les rivalités qui l’opposent aux autres.
Mais n’est-ce pas là une tendance qu’il partage avec le père de la psychanalyse ? L’auteur découvre dans la vie de Freud lui-même des éléments qui confirment les intuitions des romanciers comme George Sand ou Proust. Du petit Marcel au petit Sigmund, en passant par François le champi, il ne s’agit à chaque fois que d’un Œdipe mimétique.
" J’ai tout de suite été séduit par les pénétrantes analyses de Mark Anspach. L’Œdipe qu’il nous livre ici n’est pas celui du fameux complexe mais celui que le complexe dissimule. C’est un OEdipe pour notre temps, un OEdipe pris comme nous dans les symétries aveuglantes du désir mimétique. "
Préface de René Girard
Mark ANSPACH
Diplômé à Harvard, Docteur en littérature à Stanford et en ethnolologie à l’EHESS, Mark Anspach est, depuis 1984, chercheur au CREA (École Polytechnique). Auteur de "À charge de revanche. Figures élémentaires de la réciprocité " publié aux éditions du Seuil (2002), il a également dirigé le Cahier Girard paru en 2008 aux Editions de l'Herne.
Premières pages en libre lecture : http://www.scribd.com/doc/29845319/OEdipe-mimetique-de-Mark-Anspach
Jean-Michel Oughourlian
Psychopolitique, Entretiens avec Trevorr Cribben Merrill
préface de René Girard.
Editions François-Xavier de Guibert
Pendant des millénaires, les chefs politiques avaient la tâche simple, nous explique, avec un brin de provocation, Jean-Michel Oughourlian : quand ils voulaient mobiliser leur population, il leur suffisait de trouver un ennemi contre qui unir le groupe. Aujourd'hui, la recherche de boucs émissaires ne cesse de perdre de son efficacité. Les puissances rechignent de plus en plus à faire la guerre à l'âge nucléaire ; par ailleurs l'individualisme croissant, au sein des sociétés, rend de moins en moins probables des phénomènes durables de polarisation sur une seule victime émissaire. C'est la décomposition de la politique traditionnelle que nous décrit l'auteur, en tirant ses exemples de l'actualité la plus récente : de la caricaturale tentative de George W. Bush à rassembler une coalition internationale pour se lancer dans la guerre contre l'Irak, à la débauche de communication dont font preuve les modernes élus du peuple, sans réussir à camoufler leur absence profonde d'objectifs. En fait, à la recherche de l'ennemi, on pourrait substituer une véritable recherche du contrat social ; mais tout se passe comme si nos sociétés n'arrivaient pas à sortir d'un ", entre-deux " où elles sont incapables d'inventer une manière non violente de faire de la politique, sans croire non plus vraiment à l'efficacité de la violence qu'elles continuent à mettre en oeuvre. C'est à un diagnostic sans complaisance sur nos pratiques politiques que nous invite Jean-Michel Oughourlian, dans le sillage des travaux de René Girard.
Nous avons le plaisir de vous informer d’un important colloque organisé par CRASSH (Centre for Research in the Arts,Social Sciences and Humanities) à Cambridge les 12 et 13 février prochain, ayant pour thème « Understanding New Wars ».
Ce colloque de deux jours tenterade penser les nouvelles formes de conflictualités, et fait à la pensée de RenéGirard une place importante (interventions de Mark Anspach, PierpaoloAntonello, Benoît Chantre et Wofgang Palaver).
http://www.crassh.cam.ac.uk/events/1176/
UnderstandingNew Wars
Friday, 12 February
to
Saturday, 13February
Location:
CRASSH, 17 Mill Lane, Cambridge
Conferenceconvenor
Dr Harald Wydra
(Faculty ofPolitics, Psychology, Sociology, and International Studies, University ofCambridge)
Conference summary Whilst for centuries antagonists in inter-state wars could be clearly defined (in terms of technological capacity, disciplined state armies, the pursuit of strategic political goals), ‘new wars’ have ceased to be objects or tools in the service of a political will aimed at state-building. New wars feed on processes of state disintegration, the asymmetry of war parties, and the blurring of front lines, thus arguably making Clausewitz’s conception of war as a duel between antagonists aiming to confront each other in decisive battle obsolete. This conference seeks to explore an interpretive line that investigates logics of symmetry, notably the tendency of antagonists to vindicate their attacks by their own status as victims. Following Clausewitz, it essentially works on the premise that periods of peace, i.e. the absence of war, still can be seen as the continuity of a Zweikampf (combat) between antagonists. Whilst the conqueror wants peace, the defender potentially is the real aggressor because past defeats and humiliations are used as counter-narratives to prepare the counter-attack. Clausewitz’s anthropological insight here is that the aggressor has always been already aggressed. The long-standing Israeli-Palestinian conflict perhaps best exemplifies how the spiral of vengeance is vindicated by each side’s position as uniquely suffering victims. In the global world, the distinctions between conquerors and defenders, perpetrators and victims have been blurred further. Nowadays, not only terrorists can vindicate their ‘holy war’ by self-attributions of victimhood but the ‘international community’ have used their status as (potential) victims of terrorist attacks to strike back in the name of ‘universal values’. Calls for vengeance phrased in the language of ‘just war’ are now more evenly distributed, making potential aggression in the name of one’s own victimhood and self-defence more likely. 12 February |
09:00 - 09:30 | Registration |
09:30 - 09:45 | Introduction: Harald Wydra (University of Cambridge) | |
09:45 - 11:30 | Session I | |
Chair: Pierpaolo Antonello (University of Cambridge) | ||
Benoit Chantre | ||
Wolfgang Palaver | ||
Discussion | ||
11:30 - 11:45 | Coffee break | |
11:45 - 13:30 | Session II | |
Chair: Glenn Bowman | ||
Arpad Szakolczai | ||
Harvie Ferguson | ||
13:30 - 14:30 | Lunch break | |
14:30 - 16:15 | Session III | |
Chair: Roberto Farneti (University of Bolzano/Bozen and Institut für Sozialforschung, Frankfurt) | ||
Richard Sakwa | ||
Alexander Etkind | ||
16:15 - 16:30 | Coffee break | |
16:30 - 17:30 | Session IV | |
Harald Wydra | ||
Discussion | ||
19:30 | Conference dinner: |
12 February |
09:00 - 09:30 | Registration |
09:30 - 09:45 | Introduction: Harald Wydra (University of Cambridge) | |
09:45 - 11:30 | Session I | |
Chair: Pierpaolo Antonello (University of Cambridge) | ||
Benoit Chantre | ||
Wolfgang Palaver | ||
Discussion | ||
11:30 - 11:45 | Coffee break | |
11:45 - 13:30 | Session II | |
Chair: Glenn Bowman | ||
Arpad Szakolczai | ||
Harvie Ferguson | ||
13:30 - 14:30 | Lunch break | |
14:30 - 16:15 | Session III | |
Chair: Roberto Farneti (University of Bolzano/Bozen and Institut für Sozialforschung, Frankfurt) | ||
Richard Sakwa | ||
Alexander Etkind | ||
16:15 - 16:30 | Coffee break | |
16:30 - 17:30 | Session IV | |
Harald Wydra | ||
Discussion | ||
19:30 | Conference dinner: |
13 February | ||
09:00 - 10:45 | Session V | |
Chair: Devon Curtis (University of Cambridge) | ||
Ziya Meral (University of Cambridge) | ||
Roberto Farneti | ||
Discussion | ||
10:45 - 11:00 | Coffee break | |
11:00 - 12:45 | Session VI | |
Chair: Harald Wydra | ||
Glenn Bowman | ||
Mark Anspach | ||
Discussion | ||
12:45 - 13:30 | Session VII: Final Discussion | |
13:30 | Lunch and close |
L'Association Recherches Mimétiques vous présente tous ses vœux pour 2010
Vingt ans après la chute du mur de Berlin, le colloque prendra comme guide privilégié le livre de René Girard, Achever Clausewitz, paru en 2007. Cet ouvrage est une relecture du traité De la guerre du stratège prussien Karl von Clausewitz, en qui René Girard voit un observateur puissant des violences qui vont conduire l’Europe au bord de l’abîme.
Il s’agira de faire le point sur la relation franco-allemande de 1945 à nos jours. Dans l’horizon du cinquantenaire de la rencontre Adenauer-De Gaulle à Reims en 1962, la parole sera donnée à des historiens, des philosophes, des économistes, des spécialistes de stratégie, des scientifiques, des artistes et des théologiens, qui tous aborderont la question de l’identité de l’Europe et de son avenir.
Ce colloque est organisé en partenariat avec l'association Confrontations Europe (www.confrontationseurope.org), la Fondation Adenauer, la Fondation Robert Schumann et le Crédit Mutuel.
Philippe Herzog (Confrontations Europe)
Gérard Valin (Allemagne aujourd'hui)
Ecouter le colloque en ligne :
Programme:
Matin
8 h 30 - Présentation du colloque, par Benoît Chantre, Antoine Guggenheim, Philippe Herzog et Jean-Dominique Giuliani.
9 h 05 - Histoire : De la « montée aux extrêmes » à la réconciliation. [Conférences : Benoît Chantre, Edouard Husson.]
10h 30 - Stratégie : Vers une défense européenne ? [Table-ronde animée par Jean-Pierre Dupuy avec Yves Boyer, Jean-Dominique Giuliani, Beatrice Heuser et Josef Janning.]
Après-midi
14 h 30 - Economie : Compétition ou coopération ? [Table-ronde animée par Etienne Pflimlin avec Joachim Bitterlich, Joachim Fritz-Vannahme et Philippe Herzog .]
16 h 15- Ecologie : Robert Schumann, l’écologie, l’Europe. [Conférence : Jean-Marie Pelt.]
Soir
19 h 30 à 21 h 30 - Diplomatie : La relation franco-allemande aujourd’hui : la présidence française. [Conférence : Jean-Pierre Jouyet.]
Matin
9 h - Théologie : Religions et cultures européennes. [Table-ronde animée par Antoine Guggenheim, avec Rémi Brague, Paul Thibaud et Wilhelm Guggenberger.]
11 h 15- Arts : Paris–Berlin ? [Table ronde animée par Catherine Grenier avec Christian Boltanski et Hans-Jörg Clement]
Après-midi
14 h 30 à 16 h- Philosophie : Guerre et politique. [Table-ronde animée par Benoît Chantre avec Jean-Vincent Holeindre, Pierre Manent, Wolfgang Palaver.]
16 h 30 - Dialogue avec René Girard.
18 h 00 - Clôture de l’année René Girard avec Mgr Jérôme Beau.
Avec la participation de :
Joachim Fritz-Vannahme
Historien, spécialiste de littérature et de sciences politiques, Joachim Fritz-Vannahme est directeur du département Sciences et Politique du magazine « Die Zeit » ; depuis 2007, il dirige le département « Projets Européens » de la Fondation Bertelsmann.
René Girard
René Girard est professeur émérite de littérature comparée à l'université Stanford, et membre de l'Académie française depuis 2005. Il est l’inventeur de la théorie mimétique qui, à partir de la découverte du caractère mimétique du désir, a jeté les bases d’une nouvelle anthropologie. Il se définit comme un anthropologue de la violence et du religieux.
Son premier livre, Mensonge romantique et vérité romanesque, publié en 1961, met au jour les ressorts du « désir triangulaire », à travers une approche de grandes œuvres romanesques (de Cervantès à Proust). Ses intuitions sur le « désir mimétique » lui permettent d’élaborer une anthropologie comparée des grandes formes du religieux archaïque : la question du mécanisme victimaire fait l'objet de son second livre, La Violence et le sacré, publié en 1972. Il entreprend ensuite de récapituler les grands acquis de sa recherche, dans Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978) où il évoque l’importance qu’il attache aux textes bibliques qui feront l’objet de plusieurs autres livres. En 2007, René Girard ouvre une quatrième étape de son travail, avec Achever Clausewitz, où il montre que la théorie mimétique peut devenir une clé décisive pour interpréter les phénomènes de la violence contemporaine.
Jean-Dominique Giuliani
Ancien Directeur de cabinet du Président du Sénat René Monory et Maître des Requêtes au Conseil d’État en 1995, Jean-Dominique Giuliani intègre la Direction générale du groupe Taylor Nelson Sofres (TNS Sofres). En 2001, il fonde une entreprise de consulting international, J-DG.COM International Consultants, qu’il préside. Depuis 2000, il préside la Fondation Robert Schuman. Il a publié de nombreux ouvrages dont : Marchands d'influence, les lobbies en France, (1991) ; Plaidoyer pour l'élargissement et Atlas des nouveaux membres, 2 tomes, (2002) ; Quinze + Dix, le grand élargissement(2003) ; L'élargissement de l'Europe, collection « Que sais-je » (2004) ; Un Européen très pressé, (2008).
Catherine Grenier
Catherine Grenier, conservatrice, directrice adjointe du Musée national d’art modern,e a conçu de nombreuses expositions et développé une activité régulière dans le champ de l’histoire de l’art et de l’esthétique, avec notamment la publication de plusieurs monographies (Annette Messager, Robert Morris) et de plusieurs essais récents : L’art contemporain est-il chrétien ? (2004) ; Dépression et subversion, les racines de l’avant-garde (2005) ; La revanche des émotions (2008)
Wilhelm Guggenberger
Marié et père de famille, Wilhelm Guggenberger est docteur habilité en théologie, spécialiste de l’éthique sociale. Sa thèse portait sur la doctrine sociale de l’Église :Niklas Luhmanns Systemtheorie. Eine Herausforderung der christlichen Gesellschaftslehre. Il a publié sur l’éthique économique : Die List der Dinge. Sackgassen der Wirtschaftsethik in einer funktional differenzierten Gesellschaft. Il est professeur-assistant à l’institut de théologie systématique de l’université d’Innsbrück.
Antoine Guggenheim
Prêtre et docteur en théologie, Antoine Guggenheim coordonne le pôle de recherche scientifique du Collège des Bernardins. Il a notamment publié : Liberté et vérité. Une lecture philosophique de « Personne et acte » de Karol Wojtyla (2000) ; Jésus-Christ, Grand Prêtre de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance (2007) et Les preuves de l’existence de Dieu (2008).
Philippe Herzog
Philippe Herzog est président honoraire de l’association Confrontations Europe et ancien professeur des universités. Député européen de 1989 à 1999, puis de 2000 à 2004 (groupe de la Gauche Unitaire Européenne), il a été président de la Commission des relations économiques extérieures, vice-président de la commission économique et monétaire, et vice-président de la Délégation Europe/États-Unis. Il est notamment l’auteur de L’Europe après l’Europe (2002) et Le Bonheur du voyage - Ethique, action, projets pour relancer l’Europe (2006).
Béatrice Heuser
Diplômée de l'université d'Oxford, Béatrice Heuser est maître de conférences au Department of War Studies du King's College de Londres. Ses publications portent sur les relations internationales contemporaines et la stratégie européenne, notamment Western Containment Policies in the Cold War : the Yugoslav Case (1948-1953) ; Securing Peace in Europe (1945-62) ; Transatlantic Relations : sharing ideals and costs ; Strategies in Europe : towards a European nuclear force.
Jean-Vincent Holeindre
Jean-Vincent Holeindre achève sa thèse de doctorat en science politique à l’École des hautes études en sciences sociales, sous la direction de Pierre Manent, sur « La ruse et la force : recherches sur la dissimulation et la tromperie dans la guerre ». Ses recherches portent plus généralement sur la philosophie politique de la guerre. Il a publié avec Pierre Manent : Enquête sur la démocratie : études de philosophie politique.
Édouard Husson
Professeur à l’Universit2 d’Amiens, Édouard Husson contribue à la Chaire des Bernardins (département : Société, liberté et paix). Il a publié des essais sur l’Allemagne et sur le nazisme, dont Une autre Allemagne (2005) et Nous pouvons vivre sans les Juifs : comment et quand ils décidèrent la solution finale (2005). Il a contribué à plusieurs ouvrages collectifs sur la Shoah.
Josef Janning
Josef Janning est Vice-président de la Bertelsmann Foundation et Directeur délégué du Center for Applied Policy Research à l’Université de Munich. Il est l’auteur de Deutschland in Europa: Eine Bilanz europaischer Einigungspolitik (Deutschland-Report) Politikfeldanalyse ; Managing Security in Europe: the European Union & Challenges of Enlargement (Strategies for Europe).
Jean-Pierre Jouyet
Après avoir occupé diverses fonctions au sein du ministère des Finances, et pris la direction du cabinet de Roger Fauroux, ministre de l'Industrie et de l'Aménagement du territoire, Jean-Pierre Jouyet devient directeur-adjoint, puis directeur du cabinet de Jacques Delors, président de la Commission européenne de 1991 à 1995. De 1997 à 2000, il est directeur-adjoint du cabinet de Lionel Jospin, Premier ministre puis Directeur du Trésor. Depuis le 15 décembre 2008, il est président de l'Autorité des marchés financiers. Auparavant il était, en tant que ministre d'ouverture, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes.
Pierre Manent
Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Pierre Manent est l’auteur de plusieurs ouvrages importants de philosophie politique, parmi lesquels : Naissances de la politique moderne : Machiavel, Hobbes, Rousseau (1977) ; Tocqueville et la nature de la démocratie (1982) ; La Cité de l’homme (1994) ou La Raison des nations (2006), essai dans lequel il livre une réflexion stimulante sur l’avenir de l’Europe.
Jean-Marie Pelt
Président de l’Institut Européen d’Ecologie, Jean-Marie Pelt a enseigné la botanique et la physiologie végétale à la Faculté des Sciences de l’université de Metz. Il est l’auteur d’une quarantaine de livres portant sur la botanique, l’écologie, et la spiritualité, dont L’Homme re-naturé (1977) et La Vie sociale des plantes (1984). Parmi ses publications les plus récentes, on peut signaler : C’est vert et ça marche (2007) et La Raison du plus faible (2009).
Wolfgang Palaver
Wolfgang Palaver, théologien et philosophe politique, dirige l’Institut für Systematische Theologie et anime le département de recherche « Religion-Politique-Ordre mondial » à l’Université d’Innsbruck. Spécialiste de l’œuvre de Carl Schmitt, il a publié Die mythischen Quellen des Politischen. Carl Schmitts Freund-Feind-Theorie (1998). Il est l’auteur d’un livre sur la théorie mimétique de René Girard, René Girards mimetische Theorie (2003, 3e éd. 2009) et de nombreux autres ouvrages.
Etienne Pflimlin
Etienne Pflimlin, magistrat honoraire à la Cour des Comptes, a été conseiller dans différents cabinets ministériels (Intérieur, Finances, Commerce et Artisanat). Il a enseigné parallèlement à l'université Paris-Dauphine et à l’institut d’études politiques Paris. Il est actuellement président du Crédit mutuel. Il préside le groupe de presse L’Alsace.
Paul Thibaud
Paul Thibaud, philosophe français, essayiste, ancien président de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France et ancien directeur de la revue Esprit, participe régulièrement, comme journaliste, à l'émission le rendez-vous des politiques sur France-Culture. Il a publié Et maintenant, contribution à l’après-Mitterrandisme (1995) et Judaïsme et christianisme (2000).
Les conférences de la Chaire René Girard auront lieu de 19h30 à 21h30 au Collège des
Bernardins, 20 rue de Poissy, 75005 Paris, dans le petit auditorium.
Renseignements et inscription:
www.collegedesbernardins.fr
www.arm.asso.fr (événement)
Conférence de l’ARM accueillie dans le cadre de la Chaire René Girard au Collège des Bernardins le jeui 22 octobre 2009. | |||
Avec la participation de : James ALISON (Docteur en théologie de la Faculté Jésuite Belo Horizonte, Brésil), René GIRARD, de l’Académie française, Benoît Chantre (ARM), Pierre-Marie Hombert (Collège des Bernardins) Le travail de James Alison manifeste concrètement comment la pensée de René Girard permet d’approfondir de manière nouvelle des questions théologiques centrales : la perception chrétienne d’un monde blessé par le péché originel, mais précédé par le pardon divin ; la signification de la mort du Christ pour le salut du monde ; l’unité des Ecritures de l’ancien et du nouveau Testament dans la prédication et l’intelligence de la foi. |
Cette conférence / débat est donnée à l'occasion de la sortie du livre de James Alison "Le péché originel à la lumière de la Résurrection.aux Editions du Cerf (Original anglais : The Joy of Being Wrong, 1998)
Le livre de James Alison est né de sa thèse de doctorat présentée à la Faculté de théologie jésuite de Belo Horizonte, au Brésil, en 1997. Il est paru pour la première fois, en anglais, en 1998, sous le titre « The Joy of being wrong (Original Sin Through Easter Eyes) ».
Cet ouvrage manifeste concrètement comment la pensée de René Girard permet d’approfondir de manière nouvelle des questions théologiques centrales : la perception chrétienne d’un monde blessé par le péché originel, mais précédé par le pardon divin ; la signification de la mort du Christ pour le salut du monde ; l’unité des Ecritures de l’ancien et du nouveau Testament dans la prédication et l’intelligence de la foi.
Liens :
Association de Recherches Mimétiques : www.arm.asso.fr
Collège des Bernardins : www.collegedesbernardins.fr
Éditions du Cerf : www.editionsducerf.fr
Nous avons le plaisir de vous inviter à l'Assemblée Générale de notre association, en présence de René Girard, suivie d’une rencontre avec James Alison, à l'occasion la sortie de son livre Le péché originel à la lumière de la Résurrection (« Bienheureuse faute d’Adam… »).
L'Assemblée Générale aura lieu à 18 h au Collège des Bernardins.
Ne pourront prendre part aux votes que les membres à jour de leur cotisation.
Pour télécharger la Convocation, suivez ce lien =>
Pour télécharger le Pouvoir, suivez ce lien =>
Les membres de l'association qui ne sont pas à jour de leur cotisation (10 euros) pourront la régler à l'entrée. Vous pouvez également le régler sur ce site, soit en allant dans l'onglet, soit en allant sur votre fiche.
Pour vous rendre sur votre fiche: Entrez votre login et votre mot de passe sur la page d'accueil, puis cliquez sur , en haut à gauche de la page.
Pour mettre à jour votre cotisation, cliquer sur "paiement en ligne" dans le cadre "derniers paiements", en bas à droite de votre fiche.
Jean-Pierre Dupuy
La menace nucléaire, notre nouveau sacré. De Ben Laden à Hiroshima
L'apocalypse nucléaire est à la pensée stratégique ce que la crise sacrificielle est, dans la théorie de René Girard, à la science de l'homme : un centre absent dont découle tout ce qui est. Cette menace est un trou noir, dont l'existence invisible se repère par l'attraction qu'il exerce sur les objets de son voisinage.
Jean-Pierre Dupuy est philosophe et professeur à l’Université Stanford.
Ecrivain et essayiste traduit dans le monde entier, Roberto Calasso est également directeur des Editions Adelphi, à Milan.
Ses essais, d'une érudition éblouissante, témoignent de sa quête des origines sacrées de la culture humaine. De La Ruine de Kasch, méditation sur la légitimité et les liens de sang, à K., son livre sur Kafka, en passant par Ka, exploration des mythes de l'Inde védique et Les Noces de Cadmos et Harmonie, réécriture de la mythologie grecque, Roberto Calasso se révèle un penseur inclassable, que le style et les thèmes de prédilection (le sacrifice, la mythologie, la modernité européenne) situent à l'intersection de la philosophie, de la science des religions, de l'histoire et du roman.
Les conférences de la Chaire René Girard auront lieu de 19h30 à 21h30 au Collège des
Bernardins, 20 rue de Poissy, 75005 Paris, dans le petit auditorium.
Renseignements et inscription:
www.collegedesbernardins.fr
www.arm.asso.fr (événement)
25 mars
Paul Dumouchel
Violence génocidaire et rationalité
Entre l’irrationalité (économique et militaire) des politiques génocidaires, et la rationalité technologique des pratiques d’extermination, quels liens rattachent la violence extrême avec ce que nous nommons la raison.
Paul Dumouchel est philosophe et anthropologue. Il enseigne à l’Université Ritsumeikan de Kyoto.
Les conférences de la Chaire René Girard auront lieu de 19h30 à 21h30 au Collège des
Bernardins, 20 rue de Poissy, 75005 Paris, dans le petit auditorium.
Renseignements et inscription:
www.collegedesbernardins.fr
www.arm.asso.fr (événement)
Chers amis,
Nous avons le plaisir de vous inviter à un très beau colloque proche de nos préoccupations, organisé par notre partenaire, le Pôle scientifique du Collège des Bernardins.
Les inscriptions se font sur le site du Collège www.collegedesbernardins.fr
Amicalement,
Michel Serres
La guerre mondiale
Contrairement à l’usage courant, on appellera « guerre mondiale » celle que nous menons
contre le monde. On cherchera donc à définir la guerre usuelle, ainsi que le terrorisme, pour
poser enfin la question de la violence que nous exerçons contre notre environnement.
Michel Serres est philosophe, membre de l’Académie française et professeur à l’Université
Stanford.
Les conférences de la Chaire René Girard auront lieu de 19h30 à 21h30 au Collège des
Bernardins, 20 rue de Poissy, 75005 Paris, dans le petit auditorium.
Renseignements et inscription:
www.collegedesbernardins.fr
www.arm.asso.fr (événement)
Parution du livre Christiannisme et modernité de René Girard et Gianni Vatimo aux Editions Flammarion.
Christiannisme et modernité sont-ils deux ennemis se livrant bataille, en un dernier avatar des "guerres de religion": d'un côté la foi, l'idée rassurante d’une transcendance ; de l’autre le désenchantement prenant acte de la « mort de Dieu » ? D’un côté la tradition, la vérité, l’autorité ; de l’autre la laïcité, le relativisme, la défense des libertés individuelles ? Loin d’opposer frontalement ces deux camps, René Girard et Giani Vattimo s’efforcent au contraire de les rapprocher. Avec des arrière-plans philosophiques et des arguments différents, tous deux soutiennent cette thèse paradoxale : sécularisation et laïcité sont des produits du christianisme ; le christianisme est la religion de la sortie de la religion, étant lui-même à l’origine des valeurs de nos sociétés occidentales – y compris la démocratie et la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Les dialogues et articles rassemblés ici pour la première fois forment le journal d’une confrontation entre deux des plus grands penseurs du moment, remarquable contribution au débat sur le rôle de la religion et le sens de la foi dans notre monde.
Philosophe et homme politique italien, Gianni Vatimo occupe la chaire d’herméneutique philosophique de l’université de Turin. Plusieurs ouvrages ont été traduits en français, comme La Fin de la modernité (1987), La Société transparente (1990) ou Après la chrétienté (2004).
Nous avons le plaisir de vous inviter à la Conférence donnée par Bernard Perret, économiste et membre du Conseil d'administration de l'ARM :
"De la crise financière à la crise écologique"
Lundi 9 février de 18h30 à 20h00 précises
suivie d'un débat avec Christine Archambault, présidente du Fonds Français pour la Nature et l'Environnement, Xavier de Bayser, président de l'IDEAM, et de Olivier Moulin-Roussel, ancien président du Centre Georges Bernanos.
La conférence a lieu à la paroisse Saint-Roch, 24 rue Saint-Roch 75001 Paris, coté cour,
code 22B28.
Renseignements au 01 45 51 94 37.
BErnard Perret, polytechnicien, soco-économiste, essayiste, chroniqueur au Journal "La Croix" et à la Revue Esprit appartient au Conseil général de l'Environnement et du développement durable. Il vient de publier "Le capitalisme est-il durable ?" aux Editions Carnets nord.
Assemblée générale 2007-2008 réservée aux membres de l'association RM.
L’an deux mille huit, le 5 décembre au Centre Bernanos à 18h
Les membres de l’ « association Recherches Mimétiques » (RM), association de type « loi 1901 », déclarée le 22 décembre 2005 et enregistrée sous le numéro 0783012667 au Journal Officiel du 21 janvier 2006, sont convoqués en Assemblée Générale par le conseil de direction (selon les dispositions de l’article 16-2 des statuts), à l’Espace Bernanos, 4 rue du Havre 75009, PARIS.
ORDRE DU JOUR DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
• Présentation et approbation du rapport d’activités 2007, du rapport moral et des projets 2008-2009 ;
• Présentation et approbation des comptes ;
• Quitus donné à la gérance ;
• Divers points.
l'AG du 5 décembre sera suivie d'une discussion avec : René Girard, Antoine Guggenheim et Benoit Chantre sur la Chaire René Girard et le projet de partenariat entre l'ARM et le Collège des Bernardins (venez nombreux !).
Pour télécharger la procuration =>
Pour télécharger le questionnaire =>
Pour télécharger la convocation réservée aux membres =>
Procuration pour les votes :
Si vous êtes membres de l'association, à jour de vos cotisations et que vous ne pouvez pas être présent lors de l'Assemblée Générale du 5 décembre 2008, vous pouvez nous adresser votre procuration par mail à partir de l'onglet "Contact" du site en faisant simplement un copier-coller et en complétant le modèle ci-dessous.
===============================================================
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 5 DECEMBRE 2008 de l'Association Recherches Mimétiques à l’Espace Bernanos, 4 rue du Havre 75009, PARIS, le vendredi 5 décembre de 18h00 à 19h.
BON POUR POUVOIR
Je soussigné -----------------------------------------------
adresse-------------------------------------------------
Donne pouvoir à M.----------------------------------------------------------------------- (s'assurer de sa présence lors de l'AG) de me représenter à l’assemblée générale de l’association Recherches Mimétiques, le 5 décembre 2008.
Date (précédée de « bon pour pouvoir »)
Pour s'inscrire, suivez ce lien =>
Renseignements en bas de page
Colloque
Anthropologies du monde et pensée chrétienne.
Quelles visions de l'homme aujourd'hui ?
21 et 22 novembre 9h - 13h30
Pôle de recherche du
Collège des Bernardins
20, rue de Poissy 75005
Beaucoup se demandent aujourd’hui : où va l'Homme ? Pour accueillir cette question qui constitue l’axe de sa démarche, le pôle de recherche du Collège des Bernardins
Le Collège des Bernardins est un lieu de débat et de recherche pour l’Eglise et pour la société, où les questions des hommes et des femmes de notre temps peuvent rencontrer la sagesse de la Parole de Dieu évoquée par la sobre beauté de ses voûtes cisterciennes du 13ème siècle.
Le colloque intitulé Anthropologies du monde et pensée chrétienne. Quelles visions de l’homme aujourd’hui ? examine quelques questions importantes de la vie individuelle et sociale qui interrogent tant l’humanisme scientifique issue des Lumières que les traditions religieuses, hindoue, musulmane ou chrétienne. Habitants d’une grande ville européenne, nous avons de plus en plus besoin pour agir et pour réfléchir dans les sphères personnelle et familiale, professionnelle, politique, ou religieuse d’être éclairés, par le témoignage des scientifiques, des hommes et des femmes de terrain et par l’humanisme théologique sur les enjeux de grandes questions humaines comme celles retenues pour ce colloque : le prochain et l’étranger ; le sacrifice ; la pauvreté et la jouissance.
Le colloque, dirigé par Benoît Chantre (ARM) et Antoine Guggenheim (Collège des Bernardins) est composé de quatre modules indépendants de deux heures répartis sur deux demi-journées, si bien que l’on peut s’inscrire librement à l’une ou l’autre partie, en fonction de son activité professionnelle, ou bien suivre le tout du programme. Chaque module, centré sur un thème, comporte trois conférences de trente minutes chacune, suivies d’un débat qui dure également trente minutes.
Ce colloque, réalisé en partenariat avec l'Association de Recherches Mimétiques, est destiné à un large public prêt à faire un pas de plus dans la réflexion. Il semble en effet important aujourd’hui de partager plus largement les fruits de l’expérience et du savoir afin de rechercher ensemble une sagesse et une espérance. Les échanges seront filmés et disponibles aussi en audio téléchargeable (podcast) sur le site du Collège des Bernardins (www.collegedesbernardins.fr) et les Actes seront publiés.
Vendredi 21 novembre 2008
9h-11h : « Qu’est-ce que l’anthropologie scientifique
peut apporter à la connaissance de l’homme aujourd’hui ? »
Première étape
La première étape permet une familiarisation avec les méthodes et les fruits de l’anthropologie scientifique appliquée à la connaissance de la société européenne. Cette discipline est née du souci d’une connaissance de l’humanité individuelle et sociale qui soit scientifique et objective, au sens de rigoureuse dans ses méthodes et d’indépendante des a priori des chercheurs dans son regard sur les hommes. L’anthropologie scientifique s’interroge aujourd’hui de plus en plus sur les sociétés occidentales, en mettant à profit le détour par d’autres peuples et civilisations (ethnologie) pour apercevoir ce qui est spécifique dans l’histoire et la culture du monde européen contemporain.
Ce premier module permettra d’enregistrer quelques résultats qui guideront la suite du colloque pour mieux comprendre l’apport de l’anthropologie scientifique dans la réponse aux questions qui se posent à tous aujourd’hui. Car la société européenne est de plus en plus multiculturelle, si bien que l’art de vivre ensemble ne peut plus simplement s’hériter de la pratique de la génération précédente, les changements sociaux étant trop rapides pour cela, mais doit aussi s’inventer à chaque génération à l’aide d’une réflexion bien informée.
Président de séance : P. Antoine Guggenheim
- M. Maurice Godelier
« A quelles conditions la connaissance scientifique de l’altérité des autres est-elle possible ? »
- Mme Elisabeth Claverie
« Ce qu'enregistre aujourd'hui l'anthropologie du traitement d'autrui »
- P. Alain Mattheeuws, sj
« L'homme n'est pas aliéné : il est habité »
11h30-13h30 : « Le prochain - l’étranger »
Deuxième étape
La question du prochain et de l’étranger est très présente dans l’actualité bruyante dont les journaux, les radios, les télévisions et internet se font les échos, comme dans le mouvement profond de l’histoire de la planète et de son unification, et dans l’expérience quotidienne de chacun, par exemple à Paris et en Île de France. Elle traverse différentes sphères de notre existence : sensibilité, mémoire, langage, liberté et différentes dimensions de notre être ensemble : mœurs, traditions, école, vie politique et économique, nation et
relations internationales, foi et rencontre interreligieuses.
Comment la question se pose-t-elle aujourd’hui ? En quels termes démographiques et géographiques ? Quelle est sa portée politique, éthique, religieuse spécifique à notre temps ? Comment s’est–elle toujours posée de manières différentes et sous différents angles : identité et différence, tradition et autonomie ; individu et société ; particularité et universalité… La question du prochain et de l’étranger concerne non seulement l’urgence des relations quotidiennes, du niveau personnel au niveau international, mais aussi l’appartenance de tous à la commune humanité et la qualité même d’être humain. Car ce mot d’ « humain », à l’intérieur duquel nous pensons les mots d’étranger et de prochain, désigne indissociablement un ensemble –tous les hommes sont humains- et une qualité singulière –ce que chacun essaie de devenir et d’être de manière absolument unique dans une culture particulière : un sujet humain.
Président de séance : M. Maurice Godelier ?
- M. Gérard-François Dumont
« L’étranger dans un monde globalisé »
- M. Youssef Seddik
« L’étranger de ‘bonne foi’ et son Texte »
- M. Jean Vanier
« Qu’est-ce qui rend une société plus humaine »
Samedi 22 novembre
9h-11h : « Le sacrifice »
Troisième étape
Le sacrifice est une réalité culturelle et religieuse centrale et donc constamment présente et toujours réinventée. Ses formes archaïques et en un sens indépassables ressurgissent d’autant plus brutalement qu’on les croit abolies, car elles appartiennent à la genèse de l’humanité autant qu’à celle de chaque personne humaine. Le sacrifice dépasse largement la sphère religieuse, ou plutôt il exprime le caractère coextensif du religieux et de l’humain. Guerres et attentats, politiques ou religieux, cabales littéraires ou scientifiques, querelles des couples et des familles, mise à l’écart professionnelles et décisions économiques, respect de la planète et du règne animal, autant de domaines où la notion de sacrifice manifeste et interroge ce qui est sacré ou ce qui ne l’est plus, et ce qui le devient.
Comment la pensée chrétienne en particulier, ou religieuse en général, rencontre-t-elle aujourd’hui sur un tel sujet la construction d’un monde, pas seulement européen, qui, pour une part, s’est séparé d’elle au 20ème siècle sur cette question, ne lui faisant plus confiance dans sa manière de la traiter, mais qui, au 21ème siècle, l’attend à nouveau, devant les défis qui se pose à tous dans un univers qui semble de plus en plus fragile et violent.
Président de séance : M. Benoît Chantre
- Mme Ysé Tardan Masquelier
« Le sacrifice en Inde et en Grèce antiques, et sa réinterprétation par les renonçants et les philosophes »
- M. René Girard
« Le sacrifice et sa déconstruction dans le christianisme et les religions préchrétiennes »
- P. Jean-Robert Armogathe
« Sacré et Sacrifice »
11h30-13h30 : « Jouissance - Pauvreté »
Quatrième étape
La quatrième étape rapproche deux expériences de l’humanité bien différentes et pourtant indissociables. D’immenses énergies sont consacrées, en particulier par les pays d’Europe, à lutter contre le dénuement et toutes les formes d’injustice, et à accroître la richesse et le bien-être. Pourtant la recherche de la jouissance dans un monde aux ressources finies peut se dégrader en ressentiment et en mépris entre les nantis et les exclus, devenus objets de pitié ou même disparaissant dans l’oubli pur et simple.
En fait, la jouissance saine est bien autre chose que la course sans limite aux biens matériels, affectifs ou spirituels, car elle demande une certaine dépossession qui permet la réciprocité dans la rencontre et le partage des expériences, et même une amitié sociale qui trouve sa joie à donner sans attendre de retour. En ce sens, la jouissance ne s’expérimente qu’en assumant une certaine pauvreté spirituelle et effective qui seule permet d’accueillir avec bienveillance et respect l’autre comme un sujet singulier et libre. La jouissance anime alors le souci de justice, qui cherche à éliminer la pauvreté, et elle va plus loin encore : devant les indépassables pauvretés de la condition humaine, expérimentée dans le handicap, la guerre, les blessures sexuelles et psychiques, la maladie et la mort, elle se transfigure, ou se sublime, dans la gratuité et la pauvreté de l’amour qui se met à l’écoute et à la table des pauvres comme de maîtres en humanité.
Président de séance : Mgr J. Beau ?
- M. Jean-Guilhem Xerri
« La rencontre humanisante »
- Mme Nahal Chahal
« La pauvreté aujourd'hui, ça n'arrive qu'aux autres ? »
- Mgr Pierre d’Ornellas
« Le pauvre, un chemin ou un scandale ? »
Avec la participation de :
René Girard, professeur émérite de littérature comparée à l’université Stanford et à l’université Duke.
Maurice Godelier, anthropologue, ancien directeur d’études du Musée de l’Homme ;
P. Alain Mattheeuws s.j., professeur de théologie morale à l’IET de Bruxelles ;
Jean Vanier, fondateur de l’Arche ;
Renseignements et inscription(s) sur le site du Collège des Bernardins
Colloque "Anthropologie :
Quelles visions de l'homme aujourd'hui?"
TARIF POUR DEUX MATINEES
Tarif réduit pour les moins de 26 ans, demandeur d'emploi, bénéficiaires des minima sociaux.
Le retrait des billets se fait sur place.
Tarifs
Tarif Plein : 25 €Tarif Réduit : 20 €
Réservez votre place
http://www.collegedesbernardins.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=90
Un livre inédit de René Girard, La Conversion de l’art, qui rassemble des études sur Saint-John Perse et Malraux, Stendhal et Valéry, Freud et Proust, Nietzsche et Wagner. Ces essais d’esthétique couvrent trente ans de recherche. On y voit apparaître, puis s’affirmer l’intuition centrale de René Girard sur la « conversion romanesque ». Ces études peuvent aussi se lire indépendamment, comme autant d’exercices d’admiration.
Un livre : La Conversion de l’art
(244 pages)
Un DVD : Le Sens de l’histoire (1 h 10 mn)
Le présent coffret comporte :
· Un livre inédit de René Girard, La Conversion de l’art, qui rassemble des études sur Saint-John Perse et Malraux, Stendhal et Valéry, Freud et Proust, Nietzsche et Wagner. Ces essais d’esthétique couvrent trente ans de recherche. On y voit apparaître, puis s’affirmer l’intuition centrale de René Girard sur la « conversion romanesque ». Ces études peuvent aussi se lire indépendamment, comme autant d’exercices d’admiration.
· Le DVD d’un film d’entretien, Le Sens de l’histoire, réalisé en novembre 2007 au Centre Georges-Pompidou. Partie de Clausewitz, Hegel et Hölderlin, en passant par Baudelaire, Dostoïevski, Nietzsche et Wagner, cette discussion avec Benoît Chantre s’achève sur Nijinski, Proust et Stravinsky. René Girard y évoque avec une rare intensité son amour du romantisme, mais aussi ce qui le rapproche et l’éloigne à la fois de l’art moderne et de l’art contemporain.
PRIX: 25 euros
our commander ce Cahier de l'Herne il faut s'adresser directement aux EDITIONS DE L’HERNE 22 rue Mazarine 75006, 01 46 33 03 00, lherne@wanadoo.fr
Une réduction de 20% est accordée aux membres de l'arm
René Girard (né en 1923) a été professeur de littérature comparée à l’université de Stanford et à l’université de Duke, aux Etats Unis. Il est l’inventeur de la théorie mimétique qui, à partir de la découverte du caractère mimétique du désir, et de la notion de sacrifice, a jeté les bases d’une nouvelle anthropologie. Il se définit lui-même comme un anthropologue de la violence et du religieux. Parmi ses ouvrages fondateurs, Mensonge romantique et vérité romanesque (1961), La violence et le sacré (1972), Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978), le Bouc émissaire (1982).
CAHIER RENÉ GIRARD
Depuis un demi-siècle René Girard construit une œuvre originale et puissante qui transforme notre vision du monde. Au cours d’une carrière passée sur les campus américains, il défie les modes intellectuelles et les dogmes universitaires pour creuser ses propres intuitions. Qu’il étudie la tragédie classique ou le roman moderne, les comédies shakespeariennes ou les Écritures judéo-chrétiennes, il s’intéresse moins aux textes en tant que tel qu’aux vérités qu’ils recèlent sur les mécanismes fondamentaux de la vie sociale. Du désir mimétique au sacrifice des victimes émissaires, les concepts forgés par Girard font désormais partie du savoir contemporain. Peu de penseurs ont su prévoir comme lui l’a fait le « retour du religieux » ou les liaisons dangereuses de la violence et du sacré.
Débats et mises en perspectives
Plutôt que de dresser un bilan, ce Cahier vise à donner un aperçu représentatif de la diversité des travaux que les hypothèses de Girard ont suscité des deux côtés de l’Atlantique. Critiques littéraires ou philosophes, psychiatres ou anthropologues, les contributeurs prennent la mesure de la théorie girardienne, dévoilant ses racines, explorant ses ressorts et l’utilisant pour décortiquer des phénomènes marquants de notre temps : les génocides du vingtième siècle (Dumouchel, Gans), les dérives actuelles du système judiciaire (Guillebaud), le mimétisme des marchés financiers (Orléan), les rivalités des marques commerciales (Sicard) ou l’exclusion victimaire des immigrés (Petonnet). Et les auteurs n’hésitent pas à ouvrir le débat sur des points controversés, comme le christianisme de Girard (Deguy, Goodhart, Smyth) ou sexualités et éthique en application de la théorie mimétique.(Lance).
Des textes et témoignages inédits
Ce Cahier vise également à révéler des aspects méconnus de la vie et de la carrière de Girard à travers des témoignages des collègues qui le connaissent le mieux, un nouvel entretien avec lui, et une sélection riche et variée de ses écrits, avec notamment des textes, jamais parus en France auparavant, sur Voltaire, Kafka, et Simone de Beauvoir. Dans l’entretien, Girard livre des souvenirs inédits de sa jeunesse : les « farces » qui lui ont valu d’être expulsé du lycée sous l’Occupation, son rôle dans l’exposition d’art moderne qui a lancé le festival d’Avignon, sa lecture passionnée du Livre de la jungle dont les scènes de chasses et de meutes préfigurent sa théorie de la violence collective. La première section comporte également des extraits de ses thèses de l’Ecole des chartes et de l’Université d’Indiana, qui nous rappellent que sa première vocation a été celle d’historien, et des témoignages personnels, dont celui de J.-M. Oughourlian, co-auteur des Choses cachées depuis la fondation du monde, qui raconte la rédaction de cet ouvrage.
La psychologie et la question des religions
La deuxième section commence par la psychologie, avec les textes de Girard et Grivois. Le romancier J.M. Coetzee analyse l’Eloge de la folie comme une tentative utopique de revendiquer une position en dehors des rivalités mimétiques ; il est question à la fois de la folie chez Foucault et Lacan et de la liberté de parole des fous du roi, thème repris par R. Escobar. Celui-ci et les auteurs qui suivent développent l’anthropologie girardienne en partant du problème de la royauté sacrée pour arriver à la théorie du religieux primitif. Avec la troisième section, on passe du paganisme aux religions bibliques. Girard et R. Schwager, théologien qui a exercé une influence importante sur lui, exposent ses idées sur la différence essentielle entre les deux, et P. Ricœur explique comment la pensée de Girard remplit une lacune dans sa propre pensée. S. Goodhart remet en question la singularité que Girard attribue à l’Evangile, Girard répond à Goodhart, et G. Bailie suggère l’influence cachée de l’antisacrificiel judéo-chrétien sur notre monde. Les contributeurs de la quatrième section ont en commun de déceler l’influence du christianisme chez des auteurs de l’époque des Lumières. La cinquième section commence par un texte de Girard sur Shakespeare, suivi par un débat sur le même sujet, et d’autres textes qui traitent de la violence et du désir d’un point de vue littéraire ou philosophique. La dernière section ouvre sur des problèmes d’actualité, et les contributions d’autres auteurs sur les thèmes déjà évoqués ci-dessus.
Pour commander ce Cahier de l'Herne il faut s'adresser directement aux EDITIONS DE L’HERNE 22 rue Mazarine 75006, 01 46 33 03 00, lherne@wanadoo.fr
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EDITIONS DE L’HERNE
22 rue Mazarine 75006
01 46 33 03 00
La violence dans les sociétés modernes
Benoît Chantre -Richard Pin
Sciences Po Lille
84 rue de Trévise, 59000, Lille, métro Porte de Valenciennes
24 juin 2008
18h30
« Achever Clausewitz » est le dernier ouvrage publié par René Girard en octobre 2007.
Carl von Clausewitz, stratège prussien, fut l’auteur de « De la guerre », traité inachevé qui a néanmoins fasciné de nombreux militaires, hommes politiques ou philosophes. L’ouvrage de René Girard, très salué à sa sortie et traduit en ce moment dans de nombreux pays, propose de Clausewitz une lecture décapante et terrifiante à la fois.
« La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » écrivit Clausewitz : la violence des hommes, échappant à tout contrôle, menace aujourd’hui la planète entière lui répond René Girard.
Benoît Chantre, Président de l’Association Recherches Mimétiques (A.R.M.), directeur éditorial des Editions Carnets Nord, a mené les entretiens avec René Girard qui nous donnent ce livre passionnant.
Benoît Chantre présentera « Achever Clausewitz » et reviendra sur le travail mené avec René Girard. Il exposera la portée des pensées contenues dans cet ouvrage majeur, les réactions qu’il suscite et les questions qu’il nous pose.
La conférence sera animée par Jean-Paul Kornobis, secrétaire de l’Association Recherches Mimétiques et Richard Pin, professeur à Sciences Po Lille.
« Achever Clausewitz », René Girard, Entretiens avec Benoît Chantre
Editions carnetsnord, 2007
L’Association Recherches Mimétiques
L’Association Recherches Mimétiques a pour objet de structurer la recherche liée, d’une manière ou d’une autre, à la théorie mimétique issue des travaux de René Girard et d’organiser sa diffusion, notamment en langue française.
/mimetique
Sciences Po Lille
Créé en 1991, Sciences Po Lille fait partie du réseau des neuf Instituts d’Etudes Politiques français. Ces établissements publics appartiennent à la catégorie des grandes écoles par leur mode de sélection. Ils coordonnent leurs politiques de développement sous l’égide de la Fondation Nationale des Sciences Politiques.
Sciences Po Lille offre des formations de haut niveau en études politiques et administratives. L’Ecole prépare aux carrières administratives locales, nationales, européennes et internationales, à l’enseignement et à la recherche, aux fonctions d’encadrement et de direction dans l’entreprise, ainsi qu’aux métiers du journalisme et de la communication.
http://iep.univ-lille2.fr/
Projection à 20H dans la grande salle de cinéma du centre Beaubourg. Film d'entretiens de René Girard avec Benoit Chantre à l'occasion de l'exposition Traces du Sacré au Centre Beaubourg
Projection en avant première d'un entretien inédit de René Girard
avec Benoît Chantre
« Le hasard ou la nécessité a voulu que le parcours adopté par les commissaires de l'exposition « Traces du sacré » recoupe les grands moments d'un livre d'entretiens que René Girard venait de réaliser avec moi, Achever Clausewitz. La proposition d'un nouvel entretien, filmé cette fois dans la perspective de l'exposition, offrait à l'auteur de la Violence et le Sacré la possibilité de s'exprimer conjointement sur l'histoire, les écrivains, les philosophes et les artistes.
Ainsi est né ce film qui évoque Clausewitz, Hölderlin, Hegel, Nietzsche et Dostoïevski, mais aussi Stendhal, Baudelaire, Stravinski, Nijinski et Proust. Partant, c'est toute son œuvre que René Girard a prise à rebours, commençant par sa récente réflexion sur la rivalité franco-allemande pour remonter jusqu'aux premières intuitions de Mensonge romantique et vérité romanesque. Cette discussion prenait la forme d'un palindrome : commencée avec Clausewitz, elle s'achevait sur Proust. De Iéna à Combray, de l'enfer de la guerre au paradis de l'enfance, nous sommes ainsi passés d'une apocalypse à l'autre : de la « montée aux extrêmes » à la révélation finale du Temps retrouvé.
Si René Girard évoque dans ce film la distance qu'il a vite ressentie à l'égard de l'art moderne, c'est l'Histoire qu'il cherche à penser quand il quitte l'Europe pour les Etats-Unis, son sens qu'il scrute à travers les textes littéraires. Et c'est bien sa « conversion romanesque » qui lui donne les clés d'une œuvre qui remontera jusqu'au religieux archaïque révélé à la lumière des Evangiles ». Benoît Chantre
Une production du Centre Pompidou, 2008, durée 63 mn
Le mercredi 7 mai, à 20h, salle cinéma 1
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Renseignement :
Christine Bolron, 01 44 78 46 52, @ : christine.bolron@centrepompidou.f
De découverte récente, les neurones miroirs font l'actualité des neurosciences, comme le montre entre autres un colloque qui se tient aujourd'hui à Paris. Lors d'une FMC originale organisée à l'Hôpital américain, la fonction miroir a été analysée comme éclairant plusieurs disciplines médicales et dans ses relations avec la notion de rivalité mimétique développée par René Girard. Dans un entretien avec « le Quotidien », l'anthropologue, membre de l'Académie française, explique comment le mimétisme, comportement humain fondamental, est générateur de violence sociale.
Rencontre avec Michel Serres au Centre Bernanos le 18 décembre à 18h30.
Michel Serres présentera son dernier livre "Carpaccio à Venise, les esclaves libérés.
Espace Georges Bernanos
4, rue du Havre 75009 Paris
tel: 01 45 26 65 26
« Les terrorismes contre la guerre »
Centre Georges Pompidou, 25-26 novembre 2007
Colloque organisé par l’Association Recherches Mimétiques
· Le thème de ce colloque permettra de mieux saisir la nouvelle économie de la violence, à travers une approche des terrorismes contemporains. Hétérogènes, ces derniers remettent en question la définition classique des conflits : nous n’avons plus affaire à des guerres entre des Etats, mais à des déflagrations de violence, toujours imprévisibles, qui frappent des populations innocentes. Partant, c’est la définition même de la sécurité qui vole en éclats : son référent n’est plus l’Etat (et la citoyenneté), mais l’individu vulnérable ; le scandale n’est plus dans la privation de droits, mais dans le traumatisme subi par les victimes. Si le champ de la guerre déterminait jadis une zone où mourir était acceptable, cette suspension des catégories morales n’est plus possible à l’heure où les victimes vont de plus en plus s’adresser aux assurances. Cette structure internationale de la protection détermine ainsi une tout autre vision de la sécurité : c’est l’individu comme corps vivant, indépendamment de tout rapport à l’autre, qu’il importe de protéger.
Programme
Dimanche 25 novembre — PETITE SALLE, NIVEAU -1
15 H – 17H
— Paul Dumouchel : Le terrorisme islamiste, un nouveau rapport à la mort
— Frédéric Gros : L’extension du champ de la sécurité : quels enjeux ?
17H30 – 19 H
Table ronde animée par Paul Dumouchel
Avec Mark Anspach, Maria Stella Barberi , Jean-Michel Oughourlian, Simon Simonse, Stefano Tommelleri.
20H30 – 22H
— Boris Cyrulnik : Les enfants de la guerre: comment fabrique-t-on des terroristes ?
Lundi 26 novembre — GRANDE SALLE, NIVEAU -1
14H30 – 17h30
— René Girard : La genèse clausewitzienne du terrorisme
— Michel Serres : La fin des guerres
— Jean-Pierre Dupuy : De Hiroshima à Ben Laden
17H30 – 19 H
Table-ronde animée par Frédéric Gros
Avec Alain Finkielkraut , Antoine Garapon et Frédéric Worms.
Contact : Omar Berrada pour le centre Georges Pompidou, 01 44 78 40 14 , omar.berrada@centrepompidou.fr
- Jean-Michel Oughourlian présentera son livre "Genèse du désir"
le 18 novembre à 17h, à la libraire Le Merle moqueur, 51 rue de Bagnolet, 75020 Paris
Rencontre avec Jean-michel Oughourlian à la librairie La machine à lire, 8 pl du Parlement , à Bordeaux, le samedi 17 novembre à 16h.
« de la violence à la divinite »
Edition chez Grasset dans la collection des Cahiers rouges des quatre livres de René Girard:
Le Livre:
Mensonge romantique et vérité romanesque
L’homme est incapable de désirer par lui seul : il faut que l’objet de son désir soit désigné par un tiers. Ce tiers peut être extérieur à l’action romanesque : comme les manuels de chevalerie pour Don Quichotte ou les romans d’amour pour Emma Bovary. Il est le plus souvent intérieur à l’action romanesque : l’être qui suggère leurs désirs aux héros de Stendhal, de Proust ou de Dostoïevski est lui-même un personnage du livre. Entre le héros et son médiateur se tissent alors des rapports subtils d’admiration, de concurrence et de haine : René Girard fait un parallèle lumineux entre la vanité chez Stendhal, le snobisme chez Proust et l’idolâtrie chez Dostoïevski.
Mais René Girard ne renouvelle pas seulement la compréhension des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature romanesque, il nous fait avancer dans la connaissance du cœur humain. En réalité nous ne choisissons que des objets déjà désirés par un autre… René Girard retrouve partout ce phénomène du désir triangulaire : dans la publicité, la coquetterie, l’hypocrisie, la rivalité des partis politiques, le masochisme et le sadisme, etc. Un grand livre, conduit avec une subtilité minutieuse.
René Girard se propose de remonter jusqu’aux origines de tout l’édifice culturel et social qui est au centre de notre civilisation. L’enquête s’appuie à la fois sur une lecture très personnelle des tragiques grecs et sur une discussion serrée des principaux systèmes sociologiques, ethnologiques, psychanalytiques, qui ont tenté de donner une explication globale des premiers rites et des premières institutions culturelles et sociales. Freud en particulier est pris vivement à partie, ou plutôt ses successeurs, peu clairvoyants au sujet de certains intuitions de Totem et tabou. René Girard, après avoir critiqué les insuffisances de la théorie du complexe d’Œdipe, met l’accent sur le rôle de la « violence fondatrice » et sur celui de la « victime émissaire », négligés jusqu’à présent par tous les chercheurs, et pourtant fondamentaux.
Des choses cachées depuis la fondation du monde
On savait, depuis La violence et le sacré, que toute société humaine est fondée sur la violence, mais une violence tenue à distance et comme transfigurée dans l’ordre du sacré. Dans ce nouveau livre, René Girard applique cette intuition originaire au grand recueil mythique de la mémoire occidentale, c’est-à-dire à la Bible qui est tout entière, selon lui, le cheminement inouï vers le Dieu non violent de notre civilisation. Il s’ensuit une relecture critique et proprement révolutionnaire du texte évangélique qui apparaît du coup comme un grand texte anthropologique, le seul à révéler pleinement le mécanisme victimaire. Il s’ensuit aussi la fondation d’une nouvelle psychologie fondée sur un mécanisme simple et universel que Girard appelle la « mimésis » et qui permet de faire le partage entre les processus d’appropriation, générateurs de violence , et les antagonismes, producteurs de sacré. Chemin faisant, on assiste à de magistrales analyses comparatives de Proust et de Dostoïevski, de Freud et de Sophocle, à la lumière de cette notion nouvelle et qui se révèle particulièrement féconde de « désir mimétique ».
Œdipe est chassé de Thèbes comme responsable du fléau qui s’abat sur la ville. La victime est d’accord avec ses bourreaux. Le malheur est apparu parce qu’il a tué son père et épousé sa mère.
Le bouc émissaire suppose toujours l’illusion persécutrice. Les bourreaux croient à la culpabilité des victimes ; ils sont convaincus, au moment de l’apparition de la peste noire au XIV siècle, que les juifs ont empoisonné les rivières. La chasse aux sorcières implique que juges et accusés croient en l’efficacité de la sorcellerie.
Les Evangiles gravitent autour de la passion comme toutes les mythologies du monde mais la victime rejette toutes les illusions persécutrices, refuse le cycle de la violence et du sacré. Le bouc émissaire devient l’agneau de Dieu. Ainsi est détruite à jamais la crédibilité de la représentation mythologique. Nous restons des persécuteurs mais des persécuteurs honteux.
♦ Deux rencontres/ débats organisées à l’occasion de la publication de « Achever Clausewitz »:
- René Girard :
le 17 octobre à 18h, au Centre Bernanos, 4 rue du Havre, 75008 Paris
le 18 octobre à 20h, à la librairie La Procure, 3 rue de Mézières, 75006 Paris
émission du mardi 16 octobre 2007
René Girard
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=56578
L'invité des Matins aujourd'hui est l'anthropologue René Girard. Ses essais sont traduits dans toutes les langues, ses théories du désir, des relations entre la violence et le sacré ou encore du mécanisme par lequel les sociétés fabriquent leurs boucs émissaires, sont enseignées partout dans le monde. Il publie Achever Clausewitz (Carnets Nord) : aller au bout d'un livre inachevé - le traité De la guerre de Carl von Clausewitz. Un livre qui n'a jamais cessé d'être lu, commenté, décortiqué par les philosophes, et souvent réduit à une phrase : La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. René Girard explique ce matin en quoi ce traité est indispensable pour comprendre notre époque, qu'il qualifie de déchaînement de violence à l'échelle planétaire.
Invités
René Girard. Anthropologue, professeur émérite à l'Université de Stanford, en Californie, auteur de Achever Clausewitz (Carnets Nord)
René Girard et Benoît Chantre
Achever Clausewitz : entretiens avec Benoît Chantre
Carnets nord - octobre 2007
René Girard aborde ici l'oeuvre de Carl von Clausewitz (1780-1831), stratège prussien auteur du De la guerre. Ce traité inachevé a été étudié par de nombreux militaires, hommes politiques ou philosophes. On en a retenu un axiome essentiel : « La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. » Clausewitz aurait pensé que les gouvernements pouvaient faire taire les armes.
Mais le succès de cette formule témoigne d'un refus de voir la nouveauté du traité. Observateur des campagnes napoléoniennes, Clausewitz a compris la nature de la guerre moderne : les termes de « duel », d'« action réciproque » ou de « montée aux extrêmes » désignent un mécanisme implacable, qui s'est depuis imposé comme l'unique loi de l'histoire. Loin de contenir la violence, la politique court derrière la guerre : les moyens guerriers sont devenus des fins.
René Girard fait de Clausewitz le témoin fasciné d'une accélération de l'histoire. Hanté par le conflit franco-allemand, ce stratège éclaire, mieux qu'aucun autre, le mouvement qui va détruire l'Europe. « Achever Clausewitz », c'est lever un tabou : celui qui nous empêchait de voir que l'apocalypse a commencé. Car la violence des hommes, échappant à tout contrôle, menace aujourd'hui la planète entière.
- Présentation de l'éditeur -
René Girard
De la violence à la divinité
Grasset - 17 octobre 2007
Mensonge romantique et vérité romanesque L’homme est incapable de désirer par lui seul : il faut que l’objet de son désir soit désigné par un tiers. Ce tiers peut être extérieur à l’action romanesque : comme les manuels de chevalerie pour Don Quichotte ou les romans d’amour pour Emma Bovary. Il est le plus souvent intérieur à l’action romanesque : l’être qui suggère leurs désirs aux héros de Stendhal, de Proust ou de Dostoïevski est lui-même un personnage du livre. Entre le héros et son médiateur se tissent alors des rapports subtils d’admiration, de concurrence et de haine : René Girard fait un parallèle lumineux entre la vanité chez Stendhal, le snobisme chez Proust et l’idolâtrie chez Dostoïevski. Mais René Girard ne renouvelle pas seulement la compréhension des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature romanesque, il nous fait avancer dans la connaissance du cœur humain. En réalité nous ne choisissons que des objets déjà désirés par un autre…
- présentation de l'éditeur -
Danse avec les renards. Comment nos petites singeries soutiennent le pouvoir marchand
Auteur : Marie-Claude Sicard
Paru le : 11/10/2007
Editeur : EDITIONS DU PALIO
Isbn : 978-2-354-49003-4 / Ean 13 : 9782354490034
Prix éditeur : 16,00 €
Caractéristiques : 252 pages
Dimensions / poids : 14,5cm x 22,0cm x 2,0cm / 0,250kg
Thème : entreprise management
Thème associé : marketing
RESUME de Danse avec les renards
Pourquoi jetons-nous la pierre aux marchands chez qui, pourtant, nous faisons la queue, quoiqu'ils aient en boutique : des voitures, de la politique, des jeux, du sport, des opinions ? Sans notre tendance à la servitude volontaire, comme le disait déjà La Boétie il y a quatre siècles, ils n'auraient jamais pris le pouvoir, alors pourquoi tant de haine ? Parce que les marchands sont de fins renards et nous, des singes pas très malins.
Ils nous vendent ce dont nous ne pouvons pas nous passer : des croyances, et notre propension au mimétisme fait le reste. Ils savent que toute influence a des racines religieuses, et nous laissent endosser le rôle de l'homme moderne, cet esprit fort si convaincu de n'être plus l'esclave d'aucun préjugé. Ruse des uns, illusions des autres : forcément, au bal des singes, ce sont les renards qui mènent la danse.
Y a-t-il un moyen de sortir de ce piège ? Un seul : la lucidité. Un essai vif et caustique qui entraîne le lecteur dans une cavalcade où le jeu des idées n'oublie jamais de se ressourcer au plus profond des sciences humaines.
Autres livres du même auteur :
Voir tous les livres de Marie-Claude Sicard
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BIOGRAPHIE de Marie-Claude Sicard
Marie-Claude Sicard, normalienne et agrégée de Lettres, professeur associé au CELSA (Paris IV - Sorbonne), est également l'auteur de deux livres à succès, " Luxe, mensonge et marketing " et " Les ressorts cachés du désir ". Elle a récemment collaboré au Cahier de l'Herne consacré à René Girard.
http://www.editionsdupalio.com/
http://www.editionsdupalio.com/danseaveclesrenards.html
4 octobre 2007, sortie aux éditions carnetsnord du livre de Jean-Michel Oughourlian
4 octobre 2007 sortie en librairie du dernier livre de René Girard, "Achever Clausewitz"
Ce livre, très attendu, marque une étape essentielle dans l’œuvre de René Girard. Confirmant certaines de ses analyses, il en modifie d’autres – notamment sur les failles explicitement dénoncées du christianisme historique.
Le christianisme est la seule religion qui a su prévoir son propre échec – et cet échec s’appelle l’apocalypse. La radicalité des Evangiles et de Epîtres de saint Paul va ainsi de plus en plus éclairer notre époque.
Penser la guerre avec Clausewitz, c’est comprendre que la violence aujourd’hui déchaînée est le nouveau visage que prend la vérité pour se montrer aux hommes.
Un livre bouleversant et tonique à la fois, à l’instar de Hölderlin, René Girard affirme que l’histoire a un sens, et qu’ « aux lieux du péril croît aussi ce qui sauve ».
ARM
Association Recherches Mimétiques
Déclarée le 26 décembre 2005
Enregistrée sous le numéro 0783012667
(Journal Officiel du 21 janvier 2006)
Assemblée générale mixte du 10 juillet 2007
Les membres de l’ « association pour les recherches mimétiques », sont convoqués en Assemblée Générale par le conseil de direction, à 17h à l’espace Bernanos, 4 rue du Havre 75009, PARIS. L'assemblée générale sera suivie d'une conférence de Bernard Perret.
Pour toutes les demandes de renseignements concernant l'assemblée générale du 10 juillet, (si vous êtes membre de l'association Recherches Mimétiques), vous pouvez adresser un mail au secrétaire de l'association en suivant ce lien.
Blaise Pascal Instituut > Girard Studiekring > COV&R 2007 (français)
Amsterdam Vrije Universiteit (Université Libre) 4-8 juillet 2007
Vulnérabilité et tolérance anglais
Deux assassinats politiques ont provoqué une série de chocs dans les Pays-Bas, un pays qui se vante de sa tolérance historique. Le 6 mai 2002 le politicien Pim Fortuyn fut tué par un activiste militant pour les droits des animaux. Deux années plus tard, le 4 Novembre 2004, Théo van Gogh, auteur et cinéaste, fut tué par un adepte de l’íslam fondamentaliste. Ces deux meurtres montrent la tension accrue entre les minorités des immigrés et la population autochtone dans les Pays-Bas. Fortuyn avait transgressé le code conventionnel consistant en la tolérance politique en prêtant sa voix au mécontentement populiste à propos des immigrés. Van Gogh avait testé sans répit les frontières de la liberté d’expression, en particulier en ce qui concerne la sensibilité de groupes minoritaires comme les Juifs ou les adeptes de l’islam. Les deux hommes assassinés avaient, chacun à sa façon, mis en lumière l’indifférence qui se trouvait à la base du discours hollandais sur la tolérance.
Un débat politique échauffé
Le meurtre de ces deux hommes a provoqué un débat politique échauffé sur la tolérance et la liberté d’expression, qui continue toujours. Le chroniqueur officiel de la ville d’Amsterdam, Geert Mak, témoin de la spirale vicieuse de l’ intolérance accrue suivant le meurtre de Van Gogh et des mesures défensives prises par les autorités pour contrecarrer une polarisation croissante, écrit un pamphlet fascinant en défense de la tolérance où il proposa la notion d’une civilisation vulnérable, où il donna une valeur politique positive à la notion de vulnérabilité.
Une réflexion nouvelle sur les concepts
La commission qui prépare la conférence du Colloque sur
Séance d’ouverture à l’Université Libre, le 4 juillet 2007, de 13 heures à 17 heures
Ian Buruma, Henry R. Luce Professor of Human Rights and Journalism, Bard College, Annandale-on-Hudson, New York
Le cas néerlandais comme un exemple de tendances opérant au niveau mondial
En Hollande l’intolérance récente suit une crise d’identités. En moins d’un quart de siècle les Hollandais abolirent leur système social basé sur une division par ‘colonnes’, (zuilen) où les identités basées sur la relgion et l’idéologie soutenaient une société tolérante, plus ou moins diverse mais où on évitait les confrontations.
La capitale mondiale du relativisme?
Ce système disparaissait au début du mouvement de réveil qui naquit vers la fin des années soixante. Les effets nivélateurs des années soixante furent plus radicaux en Hollande que dans d’autres pays, soit en Europe soit de l’autre côté de l’Atlantique. De la politique orientée vers le consensus où on évitait soigneusement une confrontation directe lors de l’application de la loi, découlaient des stratégies qui, à dessein et dans des limites, étaient aveugles aux conséquences des actes de ceux qui transgressaient la loi (gedoogcultuur). La tolérance officielle mise en pratique par les autorités, combinée avec l’héritage des ‘colonnes sociales’, a valu à
Ambivalence
La réaction aux phénomènes décrits par les différents groupes des immigrés qui se sont établis dans les Pays-Bas depuis les années soixante, est ambigu et mixte. Ils sont arrivés au moment où la motivation générale pour faire disparaître l’ordre ancien basé sur la différenciation, avait produit des changements irréversibles. Les nouveaux-venus furent encouragés de participer à ce qui était présenté comme ‘liberté pour chacun’ mais qui exclua cependant beaucoup de personnes. Il est vrai que beaucoup d’immigrés devinrent des modèles d’une intégration positive comme
Une perspective mondiale
Actuellement règne un certain désespoir dans la recherche d’une réponse adéquate aux événements. D’une part on constate la présence de la demande pour un élargissement des possiblités renforçant une application plus stricte des lois. D’autre part on rencontre le refus d’accepter l’intolérance aggressive d’une minorité, combiné à une attitude d’acceptation de la vulnérabilité qui en résulte. Les participants à l’atelier “ le cas hollandais” seront invités à placer les tendances que nous venons d’énumérer ainsi que les réponses du gouvernement et de la société civile dans une perspective mondiale comparative dans l’espoir de trouver le début d’une réponse à la question urgente: que fait une societé qui est tolérante envers les minorités, quand elle est confrontée à une minorité qui fait preuve d’intolérance accompagnée de violence? suite
> Ian Buruma, On a tué Theo van Gogh (Paris: Flammarion, 2006) [critique]. - Jean Birnbaum, "Qui veut tuer le 'loup' démocratique?", Le Monde, 15.11.2006. - Elisabeth Lévy, "Contre les chiens de garde de l'islam" Le Point, 26/10/2006.
Autres textes, liens
Contact: covr2007@blaisepascal.nl, Sonia Pos, 0031.20.625.5358.
INVITATION À UNE CONFÉRENCE-DÉBAT EN PRÉSENCE DE RENÉ GIRARD (SOUS RÉSERVE)
DE FRANCIS JACQUES ET DE CHRISTIAN TISSIER
THÉATRE DU LUCERNAIRE 53 RUE NOTRE DAME DES CHAMPS, PARIS 6
http://www.lucernaire.fr
Christine Milleron: lucernaire.assist@wanadoo.fr
26 MARS 2007 À 19H
PRÉSENTATION DU LIVRE DE DANIEL LANCE
VOUS AVEZ DIT ÉLÈVES DIFFICILES
ÉDUCATION AUTORITÉ DIALOGUE
publié aux Éditions de l’Harmattan
L’Association pour les Recherches Mimétiques et les Editions Montparnasse vous invitent à découvrir en avant première une sélection du film « René Girard, la violence et le sacré », de Pierre-André Boutang, Benoît Chantre et Annie Chevallay.
Extrait vidéo (site des éditions Montparnasse)
Ce film est constitué d’une série d’entretiens au cours desquels René Girard aborde les thèmes qui lui sont chers : les modes intellectuelles, le statut social du religieux, les ressorts du mimétisme, les erreurs du freudisme, la religion et la science, mais aussi et surtout la Bible et l’actualité d’une pensée apocalyptique – autant d’éléments qui modèlent sa vision des événements en cours.
Cette projection a eu lieu le 7 novembre à 19H30 :
Espace Georges Bernanos
St Louis d’Antin
4, rue du Havre, 75009 Paris
La soirée débutera par une courte présentation des activités de notre association et de ses projets pour l’année 2007. Un débat avec les réalisateurs aura lieu à l’issue de la projection.
Les ravages de l'envie au travail
Identifier et déjouer les comportements envieux
EYROLLES-2007
Bénédicte Vidaillet, diplômée de l'ESSEC et docteur en Sciences de Gestion, maître de conférences à l'université de Lille 2 où elle enseigne la psychologie des organisations et la prise de décisions managériales.
Présentation
Depuis « L’enfer des choses » de Paul Dumouchel et Jean-Pierre Dupuy publié en 1979, aucun ouvrage concernant la psychosociologie des organisations n’avait repris à son compte la théorie mimétique de René Girard pour démonter avec tant de finesse, les mécanismes de l’envie dans le monde de l’entreprise.
En publiant son livre en 2007, c'est-à-dire presque 30 ans après que Dupuy et Dumouchel se soient intéressés à appliquer la théorie mimétique à la logique de l’économie, Bénédicte Vidaillet, dans son chapitre 3, actualise ce travail à partir de sa propre expérience de terrain en montrant, preuves à l’appui, que cette théorie reste plus que jamais pertinente dans le monde moderne — Le désir, en tant que force inconsciente qui pousse l’individu, n’est pas manipulable mais l’envie l’est —.
Bien que René Girard se soit toujours montré très « prudent » vis à vis de Freud, Bénédicte Vidaillet, lorsqu’il s’agit de décrire cet aspect du malaise dans la civilisation, fait la démonstration que la théorie du narcissisme revisitée par Jacques Lacan avec le stade du miroir, apporte une intelligence supplémentaire à la compréhension de ce qu’est l’envie. Ce supplément de sens et de savoir, dans la mesure où il est gagné sur le réel, constitue tout l’intérêt de ce livre. Le réel — que René Girard nomme l’indifférenciation — est en effet l’autre nom d’une jouissance qui fait de plus en plus problème à notre société dont les idées chrétiennes sont devenues folles.
Au-delà du monde de l’Entreprise, « Les ravages de l’envie au travail » illustré par de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne, s’adresse donc à toutes celles et ceux qui ont affaire avec autrui et qui désireraient en savoir plus sur leur « malaise ».
http://perso.orange.fr/bernard.perret/
Bernard Perret
220 pages, Prix : 16 €
Presses de la Renaissance
12, Avenue d'Italie 75627 Paris Cedex 13
Tél: 01 44 16 05 00 - Fax: 01 44 16 05 64
Contact presse : Sabrina Burkhardt
Présentation par l'éditeur :
Centré sur l’idée de nouveauté, le christianisme est l’affirmation d'une inépuisable puissance de renouvellement à l’oeuvre, au coeur du monde et de chaque existence humaine. Ce message rejoint de multiples manières notre expérience individuelle et collective. Le présent ouvrage consiste à explorer de manière inédite la question de la nouveauté dans la culture et la pensée contemporaines. L’auteur montre notamment que la science rencontre nécessairement l’inconnu, l’inconcevable, ce qui l’oblige à se remettre sans cesse en question. Il explique comment elle se heurte sans cesse à l’énigme du temps et de l’événementialité. Naître, connaître, agir : ces constituants fondamentaux de la condition humaine fournissent la trame d'une pédagogie de la foi conçue comme ouverture à l’inattendu. Vivre vraiment, c’est aller jusqu’au bout de ce que semble promettre la vie humaine, en prenant au mot la logique de vie dans laquelle nous sommes engagés. C’est de cette logique dont il est question ici. Tout l’enjeu de ce livre est de montrer que la vie implique toujours ce qui constitue l’essence de la foi : l’ouverture à l’inconnu et l’attente active de ce qui n’est pas encore là.
Rencontre avec René Girard de l'Académie Française le 11 mai 2006 à 19h au Théâtre de Poissy L'avenir de la culture avec la participation de Benoît Chantre, éditeur, président de l'Association pour les Recherches Mimétiques -A.R.m.-.
Renseignements 01 39 22 56 07